[Vie des Saints] Saint Lambert de Maastricht, martyr et évêque au VIIe siècle (17 Septembre)

Saint Lambert, né à Maëstricht, d’une famille princière, eut une enfance toute privilégiée. Jeune homme, il opéra des miracles, fit jaillir une source pour étancher la soif des ouvriers constructeurs d’une église, et porta des charbons ardents dans les plis de son manteau sans l’endommager. Ses vertus extraordinaires l’élevèrent, à l’âge de vingt et un ans, sur le siège épiscopal de Maëstricht.

Après avoir administré saintement son diocèse pendant plusieurs années, il en fut chassé par une révolution et se retira dans un monastère voisin, où il se mêla aux simples religieux, dont il ne se distinguait que par une grande ferveur. On raconte à ce sujet une histoire fort édifiante. Une nuit d’hiver, en se levant pour prier, il laissa tomber une de ses sandales. L’abbé, sans connaître celui qui avait fait le bruit, le condamna à aller prier au pied de la croix qui était devant l’église. Lambert obéit sans réplique et demeura trois à quatre heures à genoux, transi de froid et couvert de neige, jusqu’à ce qu’on se fût aperçu de la méprise. L’abbé et les religieux se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon: « Que Dieu, dit-il, vous pardonne la pensée de vous juger coupables pour cette action. Saint Paul ne m’enseigne-t-il pas que je dois servir Dieu dans le froid et la nudité? »

Il habitait depuis sept ans cette sainte maison et y goûtait les délices de la vie religieuse, quand il fut rappelé sur son siège épiscopal, à la grande joie d’un troupeau qui l’avait tant pleuré. Le soin de Lambert pour l’accomplissement des devoirs de sa charge pastorale fut plus assidu que jamais; il était le père de tous, surtout des pauvres. Sa maison ressemblait presque à un monastère; ses vêtements, très simples, recouvraient un cilice, qu’il portait sur sa chair nue. Il visitait son diocèse avec zèle, sans en excepter les parties les plus éloignées. Son amour des âmes le porta même à entreprendre la conversion des peuples païens qui n’appartenaient pas à son diocèse.

 

Malgré les menaces de mort, son zèle ne se rebuta point, et il eut la consolation de si bien montrer à ces populations grossières les vérités de notre sainte religion, qu’il changea leur coeur et les amena en masse dans le sein de l’Église. Il mourut enfin martyr de son zèle.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

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