Objection n°22 : Les sédévacantistes jugent témérairement les papes de Vatican 2 par libre-examen

Objection n°22 : Vous, les sédévacantistes, usez d’un jugement privé et téméraire pour affirmer que les papes de Vatican 2 sont mauvais ou hérétiques, et vous usez de ce même jugement privé pour déclarer et déposer ces individus comme faux papes. Vous reproduisez ainsi les erreurs de Jean Hus et de Martin Luther.

Réponse à l’objection : Au contraire. Suivant l’enseignement du Magistère, du droit canon et des théologiens, les sédévacantistes ne peuvent que constater l’évidence de l’hérésie manifeste, pertinace et formelle des « papes » de Vatican 2. Les sédévacantistes ne prétendent pas déposer canoniquement les « papes » de Vatican 2. Aucune déclaration de destitution n’est possible, car le siège apostolique n’est jugé par personne, sinon par Dieu. Cependant, aucune déclaration n’est nécessaire pour constater la déchéance ou la non élection valide d’un faux pape. Du reste, les catholiques sédévacantistes n’adhèrent à aucune croyance protestante, tandis que le magistère conciliaire prétend que les membres de sectes protestantes sont des membres de l’Église du Christ.


Preuve n°1: Les sédévacantistes ne prétendent nullement déclarer légalement la vacance du siège ou déclarer légalement l’imposture des « papes » de Vatican 2 ou déposer eux-mêmes ces faux papes. Ils ne font et ne peuvent que constater le fait de manière moralement certaine, car il s’agit là d’un acte absolument requis par la foi catholique.

Il ne peut pas être prouvé que le pontife romain, comme docteur privé, ne puisse devenir un hérétique, par exemple, s’il niait un dogme défini de manière pertinace. Une telle impeccabilité ne lui a nulle part été promise par Dieu. Au contraire, le pape Innocent III admet expressément que l’eventualité de la chose doit être admise. Or, si une telle chose devait arriver, le pape est déchu de son office par loi divine, sans aucune sentence, ni déclaration. Ceci parce que celui qui professe l’hérésie se place lui-même hors de l’Eglise, et il n’est pas pensable que le Christ continuerait alors d’accorder la Primauté de Son Eglise à un individu si indigne. En Conséquence, si le pontife romain professe l’hérésie, il est déchu de son autorité avant même quelque sentence que ce soit, car une telle sentence est impossible. – Coronata, Institutiones Iuris Canonici, volume 1, n°316c


Preuve n°2 : Jean Hus, de même que Wyclef, affirmait que les papes devaient être absolument impeccables dans leurs mœurs personnelles pour être de vrais papes. C’est une erreur que nous avons exposée précédemment. Or, aucun sédévacantiste n’affirme une telle chose. Les sédévacantistes ne disent pas que les « papes » de Vatican 2 ne sont pas de vrais papes parce qu’ils seraient personnellement immoraux, mais parce qu’ils sont des hérétiques publics, manifestes et formels.

12e proposition de Jean Hus condamnée : Le pape n’est pas le vrai successeur du prince des apôtres, Pierre, s’il vit d’une manière différente de celle de Pierre, s’il est avare, il est le vicaire de Judas Iscariote. – Concile de Constance, 15e Session


Preuve n°3 : Martin Luther était un hérétique qui blasphéma contre l’Eglise, contre l’office papal, contre le Seigneur Jésus Christ et contre la Sainte Ecriture. Il est ridicule d’affirmer que les sédévacantistes seraient les « héritiers de Luther ». Tout d’abord parce que les sédévacantistes n’adhèrent manifestement à aucune croyance du luthérianisme. Au contraire, ils appliquent l’enseignement du Magistère, du droit canon et de la théologie dogmatique pour comprendre la situation actuelle de l’Eglise. Deuxièmement, parce que les sédévacantistes dénoncent précisément les hérésies favorables au protestantisme, contenues dans le magistère de Vatican 2. L’accusation devrait plutôt être tournée contre ceux qui se disent en union avec les papes modernistes et qui nient l’infaillibilité d’un concile confirmé par un pape (Vatican 2 en l’occurence), et pratiquent le libre-examen pour accepter ou de refuser telle ou telle partie des doctrines de ce concile ou du magistère conciliaire. C’est mot pour mot l’attitude dont se vantait Martin Luther, et c’est mot pour mot la proposition luthérienne condamnée par le pape Léon X dans la bulle Exsurge Domine.

29e Proposition de Martin Luther, condamnée : Il nous a été donné de pouvoir infirmer l’autorité des conciles, de contredire librement à leurs actes, de nous faire juge des actes qu’ils ont portés, et d’affirmer avec assurance tout ce qui nous paraît vrai; que cela soit approuvé ou réprouvé par n’importe quel concile. – Léon X, Exsurge Domine


Preuve n°4 : Cette accusation est donc fausse et injuste, surtout que ceux qui lancent cette accusation contre les sédévacantistes sont en union avec une église qui affirme indistinctement que les membres des sectes protestantes et anglicanes sont de vrais chrétiens « incorporés à l’Église » (Unitatis Redintegratio) et avec un « pape », François, qui prie régulièrement avec des protestants, loue leurs sectes et considère Martin Luther comme un « témoin de l’Evangile ».

En effet, ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le baptême, se trouvent dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l’Église catholique. Assurément, des divergences variées entre eux et l’Église catholique sur des questions doctrinales, parfois disciplinaires, ou sur la structure de l’Église, constituent nombre d’obstacles, parfois fort graves, à la pleine communion ecclésiale. Le mouvement œcuménique tend à les surmonter. Néanmoins, justifiés par la foi reçue au baptême, incorporés au Christ, ils portent à juste titre le nom de chrétiens, et les fils de l’Église catholique les reconnaissent à bon droit comme des frères dans le Seigneur.Paul VI, Concile de Vatican II, Unitatis Redintegratio, n°3

De plus, parmi les éléments ou les biens par l’ensemble desquels l’Église se construit et est vivifiée, plusieurs et même beaucoup, et de grande valeur, peuvent exister en dehors des limites visibles de l’Église catholique : la Parole de Dieu écrite, la vie de grâce, la foi, l’espérance et la charité, d’autres dons intérieurs du Saint-Esprit et d’autres éléments visibles. –  Paul VI, Concile de Vatican II, Unitatis redintegratio, n° 3

J’aime beaucoup les bons luthériens, les luthériens qui suivent la vraie foi de Jésus Christ. Toutefois, je n’aime pas les catholiques tièdes, et je n’aime pas non plus les luthériens tièdes.François, Audience Générale, 13 Octobre 2016


Preuve n°5 : Cette accusation est d’autant plus absurde que les sédévacantistes se fondent notamment sur l’enseignement du pape Paul IV, lequel, comme vu à la réponse à l’objection n°5, a précisément promulgué sa constitution apostolique Cum Ex Apostolatus Officio pour empêcher l’élection d’un cardinal potentiellement favorable à l’hérésie protestante.


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