François au Maroc : « être chrétien ne signifie pas adhérer à une doctrine »

Sans surprise, à l’occasion de sa « visite apostolique » au Maroc, le 31 mars et 1er Avril 2019, l’antipape François s’est encore signalé par diverses déclarations hérétiques. A cette occasion, François s’est rendu à la cathédrale Saint-Pierre de Rabat pour s’exprimer devant le clergé de la secte moderniste et devant les membres du « conseil œcuménique des Eglises ». Là, François s’est encore manifesté par l’une des techniques les plus classiques des modernistes, à savoir affirmer une hérésie, puis une démi-vérité, dans la même phrase. Il déclare ainsi que « Jésus ne nous a pas choisis et ne nous a pas envoyé pour que nous devenions plus nombreux » (ce qui est un déni de la Sainte Ecriture, notamment de Matthieu 28 ;19-20), et une phrase plus loin, il affirme finalement que « Il [Jésus] nous a appelé pour une mission ». Mais les catholiques attentifs n’ignorent rien de la méthodologie moderniste. Lorsque les antipapes et leur clergé parlent de « mission » ou de « conversion », ils en parlent toujours en termes ambigus, et un examen plus précis de leurs discours permet de comprendre qu’il ne s’agit jamais d’une conversion ou d’une mission catholique, mais d’une conversion, ici à l’écologie, là, d’une mission « oecuméniste ».

Nous avons déjà exposé dans des précédents articles[1], comment François enseignait qu’il fallait détester toute entreprise de conversion des autres à la foi catholique. Dans son adresse à Rabat, il persiste et signe dans cette voie impie :

Cela signifie, chers amis, que notre mission de baptisés, de prêtres, de consacrés, n’est pas déterminée particulièrement par le nombre ou par l’espace que nous occupons, mais par la capacité que l’on a de produire et de susciter changement, étonnement et compassion ; par la manière dont nous vivons comme disciples de Jésus, au milieu de celles et ceux dont nous partageons le quotidien, les joies, les peines, les souffrances et les espoirs (cf. Conc. Oecum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 1). Autrement dit, les chemins de la mission ne passent pas par le prosélytisme. S’il vous plaît, ils ne passent pas par le prosélytisme ! Rappelons-nous Benoît XVI : “L’Église ne s’accroît pas par prosélytisme, mais par attraction, par le témoignage”. Non, ils ne passent pas par le prosélytisme qui conduit toujours à une impasse, mais par notre manière d’être avec Jésus et avec les autres.[2]

Nous renvoyons nos lecteurs à l’article de Fide Catholica placé en note de bas-de-page, pour comprendre la définition mécréante du « prosélytisme » selon François. Plus encore, nous avions montré à quel point cette vision étant non seulement insensée, mais incroyablement cynique et méchante : les modernistes prétendent respecter l’homme (et honorer « Dieu ») en respectant toutes les fausses croyances et tous les comportements immoraux et c’est pour cela qu’ils s’opposent au zèle apologétique pratiqué par les catholiques. Mais cette croyance moderniste, qui se prétend charitable, est en réalité le contraire même de l’amour et de la compassion enseignée par Notre Seigneur Jésus-Christ et par toute la Sainte Écriture. C’est ainsi que le pape Saint Pie X, dans la lettre apostolique Notre Charge Apostolique, enseignait :

Non, Vénérables Frères, il n’y a pas de vraie fraternité en dehors de la charité chrétienne, qui, par amour pour Dieu et son Fils Jésus-Christ notre Sauveur, embrasse tous les hommes pour les soulager tous et pour les amener tous à la même foi et au même bonheur du ciel. – Pape Saint Pie X, Notre Charge apostolique, Lettre apostolique, 25 aout 1910.

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D’ailleurs, cette définition impie chez François, s’explique encore mieux dans la suite de son discours. Conformément au syncrétisme et à l’indifférentisme de Vatican 2, François enseigne tout simplement qu’être chrétien, ce n’est pas adhérer à une doctrine :

Je pense que la préoccupation surgit quand nous chrétiens, nous sommes harcelés par la pensée de pouvoir être signifiants seulement si nous sommes une masse et si nous occupons tous les espaces. Vous savez bien que la vie se joue avec la capacité que nous avons de « lever » là où nous nous trouvons et avec qui nous nous trouvons. Même si apparemment cela ne peut pas apporter d’avantages tangibles ou immédiats (cf. Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 210). Parce qu’être chrétien, ce n’est pas adhérer à une doctrine, ni à un lieu de culte, ni à un groupe ethnique. Etre chrétien c’est une rencontre, une rencontre avec Jésus-Christ. Nous sommes chrétiens parce que nous avons été aimés et rencontrés et non pas parce que nous sommes des fruits du prosélytisme. Être chrétien, c’est se savoir pardonnés, se savoir invités à agir de la même manière dont Dieu a agi avec nous, puisque « à ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13, 35).[3]

Les propos scandaleux de François sont une fois encore, condamnés directement par le pape Saint Pie X, qui enseignait, dans la même lettre apostolique :

Nous voulons attirer votre attention, Vénérables Frères, sur cette déformation de l’Évangile et du caractère sacré de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dieu et Homme, pratiquée dans le  » Sillon  » et ailleurs. Dès que l’on aborde la question sociale, il est de mode, dans certains milieux, d’écarter d’abord la divinité de Jésus-Christ, et puis de ne parler que de Sa souveraine mansuétude, de Sa compassion pour toutes les misères humaines, de Ses pressantes exhortations à l’amour du prochain et à la fraternité. Certes, Jésus nous a aimés d’un amour immense, infini, et il est venu sur terre souffrir et mourir pour que, réunis autour de Lui dans la justice et l’amour, animés des mêmes sentiments de charité mutuelle, tous les hommes vivent dans la paix et le bonheur. Mais, à la réalisation de ce bonheur temporel et éternel, il a mis, avec une souveraine autorité, la condition que l’on fasse partie de son troupeau, que l’on accepte Sa doctrine, que l’on pratique la vertu et qu’on se laisse enseigner et guider par Pierre et ses successeurs. Puis, si Jésus a été bon pour les égarés et les pécheurs, Il n’a pas respecté leurs convictions erronées, quelque sincères qu’elles parussent ; Il les a tous aimés pour les instruire, les convertir et les sauver. Pape Saint Pie X, Notre Charge apostolique, Lettre encyclique, 25 aout 1910.

Conséquement, la Sainte Ecriture enseigne bien évidemment que pour être chrétien, pour suivre Jésus-Christ et donc adorer Dieu, il faut adhèrer à la doctrine du Divin Messie et de Ses saints apôtres. Citons, de façon non exsaustive, quelques passages :

Et ils étaient stupéfaits de Sa Doctrine, car Il les enseignait comme ayant autorité, et non comme les scribes. – Marc 1 ;22

Jésus leur répondit: « Ma doctrine n’est pas de Moi, mais de Celui qui M’a envoyé. – Jean 7 ;16

Le grand-prêtre interrogea Jésus sur Ses disciples et sur Sa doctrine. Jésus lui répondit: « J’ai parlé ouvertement au monde; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et Je n’ai rien dit en secret. – Jean 18 ;19-20

Quiconque va au-delà et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, ne possède point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine possède le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous et n’apporte point cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut! Car celui qui lui dit: Salut! participe à ses œuvres mauvaises. – 2 Jean 9-10

Nous pourrions bien évidemment, citer encore des dizaines d’autres passages de l’Ecriture, pour réfuter les hérésies de François. D’ailleurs, si « être chrétien ne signifie pas adhérer à une doctrine », pourquoi réciter le crédo ? Pourquoi ne pas être protestant ou schismatique ? L’essentiel de l’enseignement de François dans ce discours « apostolique », tient dans l’objectif affiché de promouvoir un « dialogue » purement culturel, vide de toute préoccupation spirituelle effective (c’est-à-dire doctrinale) et surtout, vide de toute préoccupation de convertir des infidèles, notamment les musulmans marocains, au catholicisme, ce qui est, dans l’enseignement de François, une abomination. Pourtant, François est si imbu de modernisme, qu’il croit pouvoir récupérer Saint François d’Assises à son compte, en déclarant :

Dans cet esprit, nous trouvons des frères aînés qui nous montrent le chemin, parce que, par leur vie, ils ont témoigné que cela est possible, une « mesure haute » qui nous défie et nous stimule. Comment ne pas évoquer la figure de saint François d’Assise qui, en pleine croisade, est allé rencontrer le Sultan al-Malik al-Kamil ?[4]

Or, la rencontre de Saint François d’Assises avec Al Kamil ne tient en rien de la « théologie du dialogue et de la rencontre » proposée par la secte moderniste. Saint François d’Assises, lors de sa rencontre avec Al Kamil, a agi en vrai catholique, en faisant du prosélytisme :

Le sultan Meledin lui demanda qui les avait envoyés et pour quel but. François répondit avec une fermeté zélée : « Nous n’avons pas été envoyés par des hommes, c’est le Très-Haut Qui m’envoie, afin que je puisse t’enseigner à toi et aux tiens, la voie du salut, en vous indiquant les vérités de l’Evangile. » Immédiatement, il se mit à prêcher, avec une grande ferveur, le dogme du Dieu unique en Trois personnes, et le Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur de l’humanité.[5]

Clairement, Saint François d’Assises a agi en vrai catholique, en vérité et en charité, car il souhaitait le salut des âmes des personnes qu’il avait en face de lui, peu importe si cela devait lui couter la vie. Au contraire, l’antipape François et sa secte enseignent que toutes les religions se valent, qu’être chrétien n’est pas adhérer à une doctrine et qu’il ne faut pas tenter de convertir les autres à la foi catholique. François n’est pas catholique, il ne peut donc pas être le pape de l’Eglise catholique. La secte à laquelle il adhère n’est pas l’Eglise catholique, mais la contre-église antéchristique prophétisée, entre autres, par Saint François d’Assises lui-même.

[1] Fide Catholica, “François : les catholiques « rigides » sont atteints de troubles psychiatriques, 10 mars 2019, https://fidecatholica.wordpress.com/2019/03/10/novus-ordo-francois-les-catholiques-rigides-sont-atteints-de-troubles-psychiatriques/

[2] Antipape François, « Discours du Saint-Père », Rencontre avec les prêtres, religieux, consacrés et membres du conseil œcuménique des églises, voyage apostolique du pape François au Maroc, Rabat, dimanche 31 mars 2019, http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2019/march/documents/papa-francesco_20190331_sacerdoti-marocco.html

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Congrégation de l’Oratoire de Saint Philipe Néri, The life of Saint Francis of Assisi, New York, éditions D&J Sandlier & co., 1889, pp.197-198

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1 commentaire

  1. […] fixe. Cet aphorisme n’est pas si subtil qu’il en a l’air. Ce que François nous dit ici, c’est qu’il ne croit pas que l’Eglise catholique puisse être une institution fixe, ce qui est implicitement le début d’une hérésie typiquement moderniste. La suite de son […]

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