Les Origines Coraniques du Voile Musulman

Avertissement : Nous sommes catholiques et militons pour le port du voile par les chrétiennes en société. Cet article n’est pas dirigé contre le port du voile en tant que tel, mais cherche à démontrer que les sources coraniques du voile musulman illustrent le caractère non-révélé de l’islam. Cet article invite donc les musulmanes (et les musulmans) à la réflexion et à la conversion au catholicisme.


Depuis de nombreuses années, les polémiques sur le voile islamique ressurgissent périodiquement dans le débat public français. La France laïcarde ne supporte pas ce qu’elle conçoit comme une supposée revendication religieuse dans le sacrosaint espace républicain. La France laïco-féministe y voit une marque d’oppression de la femme, tandis que la France gauchiste intersectionelle le défend comme un choix libre au même titre que le droit de se balader en minijupe ou d’être transgenre. Une partie de la France y reste largement indifférente, et la France musulmane, du moins une certaine partie, s’exaspère face à ce qu’elle perçoit comme un phénomène d’islamophobie chronique. Autant dire que la plupart des opinions sur le voile islamique, dans l’Occident déchristianisé, sont celles d’esprits libéraux, voire de libertaires. Ces considérations sont loin d’être satisfaisantes, puisqu’elles excluent les faits théologiques purs, ceux de la religion catholique et ceux de la religion musulmane.

Quant à nous, catholiques, nous n’avons rien contre le port du voile en société. Au contraire, nous militons en sa faveur, pour des raisons théologiques, morales et culturelles.

Nous n’avons pas d’objection contre le voile islamique en tant que tel, puisqu’il convient au moins à l’observation d’une décence vestimentaire naturelle qui fait malheureusement défaut à beaucoup de nos contemporains.

En revanche, comme catholiques, nous sommes évidemment opposés à l’islam, que nous considérons comme une fausse religion. Cependant, nous ne sommes pas les ennemis des musulmans, nous souhaitons leur conversion. Ce n’est donc pas le voile de la femme musulmane que nous attaquons, mais plutôt les textes coraniques qui fondent cette pratique vestimentaire, qui est pourtant bonne sur le plan naturel et sur le plan biblique.

Les sources coraniques qui expliquent l’origine du port du voile en islam seront pour nous une façon de démontrer que l’islam ne peut pas être une religion révélée par Dieu, mais plutôt un culte inventé par des hommes à l’esprit très mal inspiré, comme nous allons le voir.

Dans ces débats puérils autour du voile islamique, il y a une question que nos contemporains non-catholiques posent très mal : Pourquoi les musulmanes portent elles le voile ?

Et d’ailleurs, les musulmanes qui se voilent, savent-t-elles vraiment comment les textes coraniques qui justifient cette pratique furent révélés ? La plupart des musulmanes l’ignorent, mais certaines en ont tout de même une vague idée et évoqueront souvent les deux versets que nous allons étudier, à savoir Coran 24-31 et Coran 33-59.

Nous allons donc voir, en utilisant les sources de la tradition islamique, de quelle manière et dans quel contexte, furent révélés ces versets coraniques.

En guise d’introduction, nous voulons faire un petit rappel aux musulmans et aux musulmanes qui liront cette petite étude et qui seraient tentés de rejeter les preuves, pourtant islamiques, que nous allons leur soumettre.

En effet, le Coran affirme qu’il ne leur est pas permis de remettre en cause quoi que ce soit de l’interprétation authentique et antiquement admise de ces versets :

Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident. – Coran 33-36

De même, aucun musulman qui affirme suivre la religion de Mohammed ne peut douter de l’excellence absolue de ses enseignements, de ses disciplines et de ses actes personnels en général :

En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment. – Coran 33;21

Le rappel de ces deux versets a un autre avantage, car ils sont tous deux extraits de la même sourate 33, et c’est justement dans le contexte de cette sourate qu’ont été révélés les deux versets sur le voile dont nous allons parler.

Notons aussi qu’il existe un débat entre musulmans conservateurs, orthodoxes et libéraux, pour savoir si le Coran exige vraiment le port du voile pour les femmes. Nous n’aborderons pas cette question, car ce n’est pas notre objectif.

Contexte général : les noces de Mohammed et Zaynab

Les versets sur le voile islamique ont été révélés lors du mariage de Mohammed et de sa belle-fille et cousine, Zaynab Bint Jaysh, comme d’ailleurs, le reste de la Sourate 33. Comme nous avons déjà produit un article concernant l’étrange mariage de Mohammed et de Zaynab, nous n’en donnerons pas le détail ici. Le lecteur pourra se reporter à l’article en question.

Les noces de Zaynab et Mohammed furent l’occasion de très nombreuses révélations de versets, dont les deux fameux versets de Coran 24-31 et Coran 33-59, qui servent classiquement de fondement théologique en ce qui concerne le port du voile islamique.

Et dis aux croyantes qu’elles baissent leurs regards, et qu’elles gardent leur chasteté et qu’elles ne montrent de leur parures que ce qui en paraît, et qu’elles rabattent leur voile sur leur poitrine ; – Coran 24 ; 31

Et le verset « al-Jilbeb » :

Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.Coran 33 ; 59

Vers la fin de cet article, nous parlerons également, assez brièvement, du verset 53 de la sourate 33, qui est également lié au voile islamique.

Dans Coran 24 ; 31, le mot « voile » est traduit dans la version d’Hamidullah par le synonyme خِمَار‎ Khîmar, qui « désigne tout ce qui couvre la tête de quelque forme qu’il soit : une mantille, un châle ou une écharpe ». Littéralement, Khimar, dérivé du verbe Takhmir (recouvrir) se traduit par « couverture ».

Dans Coran 33 ; 59, le mot « voile » est traduit chez Hamidullah par جِلْبَاب‎ Jilbeb, c’est à dire une mante, un long couvre-corps qui recouvre également la tête. C’est de ce terme qu’est dérivé le mot « djalaba » en dialecte darija.

Voici maintenant différents hadiths élucidant le contexte exact de la révélation de Coran 24 ; 31 et Coran 33 ; 59.

Comme on l’a vu avec le témoignage d’Aïcha dans notre précédente étude sur le contexte du mariage entre Mohammed et Zaynab, le caractère opportuniste de cette dernière apparait sans peine. Et pour cause. Assez fière d’avoir su séduire Mohammed et ayant délaissé son mari légitime sans états d’âme, Zaynab se vante en permanence devant les femmes du prophète de l’islam, pendant les noces.

En effet, Zaynab estime avoir reçu des dispositions particulières dans la mesure où de soudaines révélations permirent opportunément à Mohammed de faire annuler le mariage entre son beau-fils et Zaynab. Et les révélations ne s’arrêtent pas là, comme nous le confirme le Sahih Boukhari :

Le verset d’Al Hijab (le voile de la femme) fut révélé en rapport avec Zainab bint Jahsh. Le jour de son mariage avec lui (Mohammed), le prophète donna un banquet de mariage avec du pain et de la viande ; et elle aimait à se vanter devant les autres femmes du prophète et disait, « Allah m’a mariée au prophète dans le Paradis » – Sahih Boukhari, volume 9, livre 93, n°517

Zaynab se juge ainsi bénie en raison des diverses révélations ayant eu lieu au cours de son mariage avec le prophète de l’islam.

Et l’une de ces révélations n’est pas des moindres, puisqu’il s’agit de la révélation des versets sur le voile en islam, donc Coran 24 ; 31 et 33 ; 59.

Notons au passage que ces versets, éloignés de plusieurs chapitres dans le Coran, ont pourtant été révélés dans le même topique, qui est celui des noces de Zaynab et Mohammed. Ceci illustre bien le problème de l’agencement incohérent du Coran. Toutefois, revenons à notre sujet initial.

Le contexte de la révélation de Coran 24 ; 31

Plaçons-nous à présent dans le contexte de cette nuit de noces.

Comme nous allons le voir, le contexte étrange des révélations des deux versets en question illustre bien, de notre point de vue, le caractère non-révélé du Coran.

En effet, à la lecture des ahadith, il apparait que le verset 31 de la Sourate 24 ne fut pas directement révélé au messager de l’islam, mais à l’un de ses célèbres compagnons, le fameux Omar Ibn Al-Khattab, par ailleurs très vénéré dans le monde sunnite jusqu’à aujourd’hui. Nous verrons quel problème théologique majeur ceci constitue du point de vue islamique.

Le Sahih Boukhari nous explique comment tout a commencé dans le hadith suivant :

Narré par ‘Aïcha: Les femmes du Prophète allaient souvent à Al-Manasi, un vaste endroit ouvert (près de Baqia, à Médine) pour répondre à l’appel de la nature la nuit. ‘Omar disait souvent au Prophète: « [Fais] que tes femmes se couvrent » mais l’apôtre d’Allah ne faisait pas ainsi. Une nuit Sauda bint Zam’a, femme du Prophète sortit au moment de ‘Isha’ – et c’était une grande femme. ‘Omar lui dit ainsi: « Je t’ai reconnue, Ô Sauda. » Ainsi parla-t-il, parce qu’il désirait fortement que les versets d’Al-Hijab furent révélés. Et ainsi Allah révéla les versets d’ »Al-Hijab. – Sahih Boukhari, volume 1, livre 4, n°148

Arrêtons-nous un instant sur ce hadith. Il est ici question des femmes du prophète qui se rendent à leurs toilettes de nuit.

Omar, qui est le père de Hafsa, l’une des femmes de Mohammed, est en train d’épier les femmes du prophète pendant que celles-ci sont dans leur intimité.

En dépit de cette attitude pour le moins curieuse, Omar n’a cependant pas honte de venir se plaindre auprès de Mohammed en lui demandant avec insistance de voiler ses femmes.

Cette reqûete a de quoi surprendre à plus d’un titre : Rappelons que nous sommes en pleine nuit de noces, et pas n’importe lesquelles, puisqu’il s’agit du mariage du prophète de l’islam.

Dans un premier temps, Mohammed ne semble pas être disposé à consentir à la requête d’Omar.

En fait, Mohammed ne confirma la révélation du verset 31 de la sourate 24 seulement après qu’Omar ait lourdement insisté auprès de lui à plusieurs reprises.

Boukhari et bien d’autres grands rapporteurs et exégètes commentent abondamment cette histoire dont l’authenticité ne doit faire aucun doute, du point de vue de la théologie sunnite. Il existe en effet bien plus plus d’une dizaine de hadith relatifs à cet étrange épisode de la vie de Mohammed :

Narré par ‘Aïcha: ‘Omar bin Al-Khattab disait souvent à l’apôtre d’Allah: « Que tes femmes se couvrent » mais il ne faisait pas ainsi. Les femmes du Prophète allaient répondre à l’appel de la nature –seulement la nuit– à Al-Manasi. Une fois, Sauda, fille de Zam’a sortit– et c’était une grande femme. ‘Omar bin Al-Khattab la vit pendant qu’il était à un rassemblement et dit : « Je t’ai reconnue, Ô Sauda! » Il (‘Omar) parla ainsi comme il était anxieux que vînt quelque ordre divin concernant (le voile des femmes). C’est ainsi qu’Allah révéla le verset de la Couverture. – Sahih Boukhari, n° 257 (Voir Hadith No. 148, Vol. 1) 

Le Sahih Mouslim confirme lui aussi cette narration, qui provient d’Aîcha, comme nous l’avons vu :

Aïcha a rapporté que les femmes du Messager d’Allah allaient, couvertes par la nuit, dans des champs -en plein air (dans la périphérie de Médine) pour se soulager. ‘Omar bin Khattab disait souvent: Messager d’Allah, demande à tes dames de porter le voile, mais le Messager d’Allah ne le fit pas. Ainsi sortit Sauda, fille de Zam’a, femme du Messager d’Allah durant une des nuits sombres. C’était une dame à haute stature. ‘Omar l’appela, disant: Sauda, nous te reconnaissons. Il fit ceci, espérant que des versets concernant le port du voile fussent révélés. ‘Aïcha dit: Allah, l’Exalté et le Glorieux, révéla ensuite les versets concernant le voile. – Sahih Muslim, volume 26, n°5397 

Nous voyons donc ici qu’Omar a épié à plusieurs reprises les femmes de Mohammed, et qu’il a insisté plusieurs fois auprès de lui pour qu’un ordre quelconque, venant de Dieu ou de Mohammed, vienne régler une situation qu’il jugeait intolérable.

L’étrange contexte de Coran 24 ; 31

Il y a plusieurs choses surprenantes dans le contexte de cette révélation.

Tout d’abord, il y a cette attitude pour le moins ignoble et assez étrange chez Omar. Pourquoi se permet-t-il d’aller épier les femmes de son prophète la nuit tombée, alors qu’elles se trouvent manifestement dans la plus honteuse intimité ? Et surtout, pourquoi se plaint-il de leur supposée immodestie vestimentaire alors qu’il vient précisément les épier lorsqu’elles se rendent aux toilettes ? Cela n’a aucun sens. D’ailleurs, quel rapport entre le fait de porter le voile et le fait de se rendre aux toilettes, un endroit où il est évident qu’aucune femme ne veut être vue ?

Ces questions ne sont pas anodines, puisque comme nous l’avons lu dans le Sahih Muslim, Omar agissait ainsi avec l’espoir que le verset du voile soit révélé. Mais était-ce là une attitude digne de susciter les faveurs divines ? Nous en doutons évidemment, surtout qu’il n’y a ici aucun sens moral à retirer, à moins de considérer Omar comme une sorte de prototype du harceleur sociopathe, contre lequel il eut fallu révéler un décret spécial pour protéger les femmes. Mais cette explication ne tient pas non plus la route, puisqu’en l’occurence, les femmes de Mohammed s’étaient justement repliées dans l’intimité d’un lieu qu’elles connaissaient bien, et dans un contexte sûr, puisque nous nous trouvons dans le contexte du mariage du prophète de l’islam. Il faut donc considérer que le lieu était gardé par les nombreux partisans de Mohammed.

Mais le contexte de cette révélation pose un autre problème.

Si l’on en croit ces hadiths, « Dieu » aurait révélé directement le verset à Omar ou au mieux à Mohammed,  mais seulement après que Omar ait fortement insisté pour que « les versets d’Al Hijab soient révélés ». En effet, on lit :

« Ainsi Omar parla-t-il, parce qu’il désirait fortement que les versets d’Al-Hijab furent révélés. Et ainsi Allah révéla les versets d’ »Al-Hijab ».

Ou encore :

« Il (‘Omar) parla ainsi comme il était anxieux que vînt quelque ordre divin concernant (le voile des femmes). C’est ainsi qu’Allah révéla le verset de la Couverture »

Ou encore :

« Il fit ceci, espérant que des versets concernant le port du voile fussent révélés. ‘Aïcha dit :  Allah, l’Exalté et le Glorieux, révéla ensuite les versets concernant le voile ».

À partir de ces informations, on peut se poser la question suivante : Omar était-il donc également un messager ? Ou pour être plus clair, était-il également inspiré ? Il devait nécessairement l’être, car sinon, quelle force le poussa à insister si lourdement pour épier les femmes de Mohammed et ensuite réclamer à ce dernier de donner un ordre pour qu’elles portent le voile ? Nous lisons clairement dans les ahadiths qu’Omar désirait fortement et intimement que ces versets soient révélés. Faut-il donc croire que les désirs d’Omar étaient à même de susciter l’attention de Dieu au point de provoquer la descente d’un verset ?

Tout ceci pose un sérieux problème de cohérence vis-à-vis du Coran et de la profession de foi islamique elle-même, qui proclame que « Mohammed est le messager de Dieu ».

Là encore, la tradition islamique n’a pas manqué de noter les surprenantes qualités d’intercesseur d’Omar Ibn Al-Khattab.

On lit par exemple dans un hadith d’At-Tirmidi :

D’après Oqba Ibn Amir, le Prophète a dit: « Si il y avait eu un prophète après moi, ça aurait été Omar Ibn Al Khattab ». – At-Tirmidhi, Sounan n°3686 

Ces incohérences contribuent peut-être à expliquer les variations des différentes branches de l’islam dans leur acceptation ou leur rejet de tel ou tel corpus de ahadith, voire leur rejet complet de la tradition islamique, comme c’est le cas des coranistes, ces musulmans qui rejettent en bloc tout texte extérieur au Coran.

Omar, messager d’Allah ou harceleur ambitieux ?

Il y a encore un autre détail étrange dans ce récit.

En effet, il peut sembler curieux que le prophète de l’islam ne semble pas faire le moindre reproche à Omar, qui est tout de même l’un de ces principaux lieutenants et accessoirement son beau-frère, alors que ce dernier espionne de façon répétée ses femmes à leurs toilettes la nuit venue. Prophète ou non, on peut affirmer que n’importe quel homme d’honneur serait légitimement offensé d’apprendre qu’un individu espionne sa femme dans son intimité.

La clémence de Mohammed à l’endroit d’Omar a de quoi surprendre, quand on sait qu’il fût beaucoup moins patient à l’égard d’autres personnages.

Rappelons que le prophète de l’islam, présenté comme un personnage sage et pondéré, toujours prêt à pardonner, fit mettre à mort Ka’b Bin Al-Ashraf car ce dernier, opposé aux partisans de Mohammed, avait composé quelques poèmes se moquant de lui (Sahih Boukhari, volume 5, n°369).

Mohammed ordonna également la mort d‘Asma’ bint Marwan (Ibn Ishaq, Sīrat rasūl Allāh, pp. 675-676), d’Abou Afak et de bien d’autres opposants pour des motifs analogues et tout aussi puérils.

Sa tolérance extrême envers le comportement autrement plus outrancier d’Omar est à ce titre, plus que surprenante.

D’autant plus que les femmes de Mohammed n’ont pas manqué de venir auprès de lui pour se plaindre du comportement d’Omar, en particulier Sauda, qui fut la principale cible de ce harcelèment. Et pour cause. Car, même après la révélation du verset du voile, Omar récidiva encore et continua d’harceler la pauvre Sauda :

Narré par ‘Aïcha: Sauda (une femme du Prophète) sortit pour répondre à l’appel de la nature après que l’obligation (pour toutes les musulmanes) de porter un voile fut fixée. C’était une dame grande et grasse, et quiconque la connaissait avant pouvait la reconnaître. ‘Omar bin Al-Khattab la vit et dit: « Ô Sauda! Par Allah, tu ne peux te cacher à nous, pense donc à un moyen pour que tu ne fusse reconnue si tu sors. » Sauda s’en retourna alors que l’Apôtre d’Allah était chez moi en train de prendre son dîner et un os couvert de chair était dans sa main. Elle entra et dit: « Ô Apôtre d’Allah! Je suis sortie répondre à l’appel de la nature et ‘Omar m’a dit ceci et cela. » Allah l’inspira ensuite (le Prophète) et quand l’état d’inspiration était fini et l’os toujours dans sa main qu’il n’avait pas posé, il dit (à Sauda), « Vous (les femmes) avez été autorisées à sortir pour vos besoins. – Sahih Boukhari, n°318

On voit ici que même après la plainte de Sauda à propos du comportement d’Omar, le prophète de l’islam ne semble pas s’en émouvoir un seul instant. Certes, il est connu que de toutes ses femmes, Sauda était probablement celle envers qui Mohammed avait le moins d’affection. Pour toute réponse, Mohammed se contente donc de déclarer que « Dieu » lui a révélé à l’instant même que « les femmes ont été autorisées à sortir faire leurs toilettes ». Là encore, on note que les moments d’inspiration chez Mohammed, se produisent même dans les contextes les plus ordinaires.

Quant à Omar, ce n’est pas la première fois, ni la dernière, qu’il est à l’origine de la révélation de versets coraniques, comme nous l’apprend le Sahih Boukhari :

Narré par Anas : ‘Omar a dit: « J’ai été d’accord avec Allah sur trois choses » ou bien a dit : « Mon Seigneur a été d’accord avec moi sur trois choses. J’ai dit : « Ô Apôtre d’Allah! Voudrais-tu prendre la station d’Abraham (La kaaba) comme lieu de prière ? » J’ai également dit: « Ô Apôtre d’Allah ! De bonnes et de mauvaises personnes [viennent] te visiter! Donnerais-tu l’ordre aux Mères des croyants de se couvrir d’un voile ? ’ Et les divins versets d’Al-Hijab furent révélés. J’appris que le Prophète avait blâmé quelques-unes de ses femmes, j’allais donc [vers] elles et leur parlais. Quand je suis allé vers une de ses femmes, elle me dit : « Ô ‘Omar! L’Apôtre d’Allah n’a-t-il pas de conseil à donner à ses femmes, pour que tu essayes de les conseiller? » « Sur ce, Allah révéla :– « Il se peut que s’il divorce d’avec vous, son Seigneur vous remplace pour lui par des épouses meilleures que vous, Soumises à Dieu[…] » (Coran 66.5) – Sahih Boukhari, volume 6, livre 60, n°10 

On voit donc qu’Omar a non seulement été à l’origine de la révélation de Coran 24 ; 31, mais qu’il est également à l’origine de l’introduction, ou plutôt de la confirmation du culte kaabique en islam. Cela fait trop de coïncidences, de notre point de vue.

Dans tous les cas, tout musulman, et surtout toute musulmane, devrait se poser la question suivante : quelle leçon morale tirer de cette histoire ? Si tel est le contexte de la révélation coranique qui est à l’origine du port du voile musulman, quel bienfait spirituel peut-on en retirer.

Sans vouloir attrister nos amis musulmans, nous considérons qu’il n’y aucune leçon morale ou spirituelle à tirer de tout ceci, sinon de conclure à l’évidence : le Coran n’est pas une révélation divine, mais bien plutôt un assemblage de rêveries humaines.

Mais passons à présent à l’examen de l’autre verset relatif au voile islamique, à savoir le verset 59 de la sourate 33.

L’étrange contexte de la révélation de Coran 33 ; 59

Le verset 59 de la sourate 33 fût révélé dans ces mêmes circonstances de cette nuit de noces.

Comme nous l’avons vu dans un article précédent, l’essentiel de la sourate 33 fut révélée dans le contexte du mariage entre Mohammed et Zaynab.

Par exemple, Coran 33 ; 4-5 a été révélé juste après que le peuple ait légitimement critiqué Mohammed pour avoir épousé la femme de son fils adoptif, Zayd.

Voici donc un nouveau verset qui descend sur le prophète de l’islam, alors que la nuit laisse place au matin et qu’il ne reste plus que quelques invités à la noce. Si Mohammed semblait étrangement patient face aux outrancières indiscrétions d’Omar, le contexte de la révélation du verset 59 de la sourate 33 nous le montre sous un jour bien plus exaspéré et même un tantinet jaloux. On lit en effet dans le verset 53 de la même sourate, la révélation suivante :

O vous qui croyez ! N’entrez pas dans les demeures du Prophète, à moins qu’invitation ne vous soit faite à un repas, sans rester là à attendre sa cuisson. Mais lorsqu’on vous appelle, alors, entrez. Puis, quand vous aurez mangé, dispersez-vous, sans chercher à vous rendre familiers pour causer. Cela faisait de la peine au Prophète, mais il se gênait de vous (congédier), alors qu’Allah ne se gêne pas de la vérité. Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque chose, demandez-le leur derrière un rideau: c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs; vous ne devez pas faire de la peine au Messager d’Allah, ni jamais vous marier avec ses épouses après lui; ce serait, auprès d’Allah, un énorme péché. – Coran 33-53 

Notez qu’à la fin de ce verset, l’auteur du Coran déclare qu’il est interdit à tout musulman de se marier avec l’une des épouses de Mohammed, même après sa mort. Ceci est curieux à plus d’un titre. Premièrement, un verset visant à condamner les comportements voyeuristes d’Omar eut peut-être été plus pertinent, d’autant plus qu’il s’agissait de voyeurisme à l’endroit des femmes de Mohammed. Mais ce verset est également particulièrement audacieux, puisqu’il est désormais fait interdiction de se marier aux femmes de Mohemmed, même après sa mort, alors que ce dernier vient justement de se marier avec la femme de son fils adoptif.

Mais pour mieux comprendre le sens et surtout le contexte de ce verset, il nous suffit de lire le hadith suivant, qui élucide la situation :

Narré par Anas bin Malik : Moi, entre tous les gens, je connais le mieux ce verset d’Al-Hijab. Quand l’Apôtre d’Allah se maria avec Zaïneb bint Jahch, elle était avec lui dans la maison et il prépara un repas et (y) invita les gens. Ils s’assirent (après avoir fini de manger) et commencèrent à discuter. Le Prophète se leva et revint plusieurs fois pendant qu’ils étaient encore en train de discuter. Allah révéla ainsi le verset : ‘Ho, les croyants! n’entrez pas aux demeures du Prophète, – à moins qu’invitation ne vous soit faite à un repas, et encore, pas dans le temps qu’on le cuisine. […] Et quand vous demandez à ses femmes quelques objets, demandez-leur, alors, de derrière un rideau […]’ (33:53) Ainsi le rideau (voile) fut placé et les gens partirent. – Sahih Boukhari, vol 6, livre 60, n°315

Notez ici qu’Anas bin Malik semble également considérer le verset 53 de la sourate 33 comme étant relatif au port du voile. Ceci explique peut-être pourquoi certains apologistes musulmans affirment parfois que c’est Coran 33-53, et non Coran 24-31, qui fournit le vrai sens moral et spirituel du port du voile islamique. Il est vrai que le contexte sous-jacent de ce verset 53 est bien plus présentable que celui du verset 31 de la sourate 24, que nous avons étudié précédemment.

Il faut dire qu’en fonction des milieux islamiques, les musulmans ne s’accordent pas toujours pour savoir si Coran 33 ; 53 décrête le port du voile ou non. Mais, de fait, l’orthodoxie sunnite, ainsi que le shiisme duodécimain, interprète bien Coran 33 ; 53 comme étant relatif non seulement au port du voile, mais aussi aux normes sociales en matière d’interactions entre hommes et femmes.

Cependant, cette confusion s’explique peut-être en raison de l’étypologie même du mot hijab. En effet, حجاب (hijab), dérivé du verbe hajaba (cacher, couvrir), peut signifier à la fois « voile », « rideau » ou « écran ». Certains le traduisent également par « barrière ».

Dans tous les cas, les exégètes musulmans ont certainement du recourir à une interprétation par extrapolation, puisqu’il est évident que Coran 33 ; 53 n’évoque pas un voile vestimentaire, mais plutôt un rideau.

Pour s’en assurer, il suffit de lire le hadith suivant :

Narré par Anas : Le Prophète était une personne très timide, il sortit donc (pour la deuxième fois) et retourna dans la demeure de ‘Aïcha. Je ne me rappelle pas si je l’ai informé du fait que les gens étaient partis. Alors il s’en revint, et dès qu’il passa le portail, il plaça un rideau entre moi et lui, et le verset d’Al-Hijab fut révélé. – Sahih Bukhari volume 6, livre 60, n°316

En fait, si l’on en croit l’exégèse d’Al Qurtubi ou As-Shawkhani, Coran 33 ; 53 est généralement interprété comme étant un verset fondateur de la ségrégation physique entre hommes et femmes, en particulier entre hommes et femmes n’étant pas des relatifs.

Selon Al-Qurtubi, le corps entier de la femme, y compris sa voix, est considérée comme étant ‘Awrah, c’est-à-dire comme devant être cachée par pudeur. De ce fait, il n’est pas permis aux hommes de s’adresser aux femmes qui ne sont pas leurs relatives, à moins que celles-ci soient dissimulées derrière une « barrière ». Et encore, cela ne peut se faire qu’à certaines conditions.

Selon Al-Qurtubi, la voix de la femme étant en elle-même un motif probable d’impudicité ou de tentation, l’homme ne devrait lui adresser la parole que pour des nécessités légales.

Nous voyons donc ici un verset qui fonde à la fois une ségrégation sans doute excessive entre hommes et femmes dans la société, mais qui fonde également le port du voile intégral dans un certain nombre de pays du monde arabo-musulman.

Quoiqu’il en soit, nous comprenons ici que Coran 24 ; 31 fut révélé après que Mohammed ait tiré ce fameux rideau.

Quant à Coran 33 ; 59, il n’est qu’une version abrégée de Coran 24 ; 31 :

Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. – Coran 33 ; 59

Pour rappel, dans l’arabe original de ce verset, le terme « voile » n’est pas « hijab », mais جِلْبَاب‎ « jilbab », ce qui désigne une mante.

Or, quelle est l’origine de la révélation de Coran 33 ; 59 ? Là encore, c’est Omar qui en est à l’origine, si l’on en croit le hadith suivant :

Omar Ibn Al-Khattâb dit au Prophète  : Messager de Dieu, des hommes bien comme des hommes mauvais sont amenés à venir chez toi. Si tu ordonnais aux mères des croyantes (à tes épouses) de se voiler ? » Le verset du hijâb fut alors révéléSahih al-Bukhârî, n° 4512

Il nous semble d’ailleurs très étrange que constater que Mohammed ait eu besoin des suggestions répétées d’Omar pour considérer des aspects aussi élémentaires de la modestie vestimentaire féminine.

En effet, il convient de rappeler que dans le monde chrétien, à la même époque, les femmes se voilaient depuis longtemps, tandis que les pères de l’Eglise, comme Saint Augustin ou Saint Jean Chrysostome, avait déjà largement fait l’apologie du voile et de la modestie chrétienne, toutes choses d’ailleurs enseignées dans la Sainte Bible.

En particulier, Saint Paul, dans sa première épitre aux Corinthiens, enseigne le port du voile chrétien et en explique les nécessités à la fois spirituelles et naturelles. Il est interessant de voir que le Coran, qui prétend être une confirmation de la révélation chrétienne, ait du attendre Omar et Mohammed pour rappeler ces évidences.

Or, comme nous l’avons vu, les fruits spirituels sont loin d’être évidents à trouver dans cet étrange récit coranique, tellement confus qu’il laisse les musulmans face à des interprétations très diverses jusqu’à nos jours.

Tout ceci contraste fortement avec la clarté inspirée de l’apôtre Paul, ou avec les divins conseils du livre des Proverbes.

Au final, la modestie vestimentaire des femmes musulmanes n’a rien de condamnable sur le plan naturel. Nous n’hésitons pas à dire que même le port du Tchador ou de la Burqa, n’ont en tant que tel, rien de problèmatique sur le plan moral.

Cependant, le problème se trouve comme toujours au niveau des sources coraniques. À notre avis, ces sources, ainsi que leurs interprétations diverses, expliquent facilement pourquoi la modestie islamique, pendant longtemps, fut fatalement orientée vers des pratiques excessives et délirantes.

Conclusion

Nous le répétons : En tant que catholiques, nous ne reprocherons jamais aux musulmanes de se voiler, puisque nous militons pour le port du voile des chrétiennes. Ce que nous déplorons en revanche, c’est que les musulmanes se voilent en suivant le Coran, plutôt qu’en suivant la véritable révélation divine, à savoir la Sainte Bible.

Cette étude des fondements théologiques du port du voile islamique nous semble illustrer assez bien le caractère manifestement non-révélé du Coran.

Nous les invitons donc les musulmanes à méditer sur tout ceci et à se convertir à la Sainte Religion catholique, au sein de laquelle elles pourront conserver leur voile si elles le souhaitent, et suivre la seule et unique vraie religion révélée par Dieu.

Elles pourront alors porter le voile pour des raisons très glorieuses, à l’image de la Très Sainte Vierge Marie et des saintes femmes de l’Ancien et du Nouvel Israël. Nous les renvoyons aux textes des Pères et des Docteurs de l’Eglise qui commentent les origines du voile dans la Sainte Ecriture.

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