Saint Antoine-Marie Claret, fondateur des pères claretains et des Soeurs de Marie Immaculée au XIXe siècle (24 Octobre)

Saint Antoine Marie Claret est le fondateur des pères clarétains dite aussi Congrégation des Fils du Cœur immaculé de Marie. Né en 1807 en Espagne, il était un enfant extrêmement pieux. Il écrivit plus tard que « déjà à l’âge de cinq ans, mon petit cœur frémissait à l’idée de l’enfer et je me dis à moi-même : ceux qui vont en enfer ne vont donc jamais cesser de souffrir ? Non, jamais. Vont-il souffrir pour toujours ? Oui, pour toujours. Cette pensée est demeurée profondément gravée dans mon esprit jusqu’à ce jour. C’est ce qui m’a poussé à travailler à la conversion des pécheurs. Pourquoi ? Parce que j’ai reçu de Dieu un cœur tendre et que je ne peux pas souffrir de voir la misère sans chercher à aider. » Jeune, Antoine exerçait le métier de son père, dans l’industrie du tissage et y excellait jusqu’à ce qu’un jour, à l’église : « je faisais tous les efforts possibles pour ne pas penser à mon métier, en vain…j’étais comme une roue qui tournait à toute vitesse et qui ne pouvait s’arrêter…il y avait davantage de machines tournant dans ma tête qu’il n’y avait de saints sur l’autel. » Il entra au séminaire local le même jour, en 1829.

Comme jeune prêtre, il se rendit à Rome et se mit à la disposition de la congrégation de la propagande où le directeur de retraite lui conseilla d’entrer chez les jésuites. Il fit ainsi, mais dût quitter l’ordre assez vite en raison de sa santé fragile. Il retourna en Espagne et pendant huit ans, il prêcha partout la Parole de Dieu et fit la promotion de la presse catholique. En 1848, il fonda une maison d’édition à Barcelone et peu après, établit sa congrégation clarétaine. Les six prêtres de sa congrégation venaient tout juste de recevoir l’approbation formelle de l’évêque de Vich et ils firent une retraite au séminaire en Juillet 1848, selon les exercices de Saint Ignace. Le 11 août de cette année, alors que leur nouveau supérieur prêchait une mission au clergé du diocèse, il reçut un décret royal le nommant archevêque de Santiago, à Cuba. Il songea d’abord à refuser catégoriquement cet honneur et tenta de le faire, mais ne fut pas même entendu ; il demanda alors à ses cinq compagnons de prier pendant plusieurs jours afin de discerner cette affaire, afin qu’ils puissent le conseiller sur la décision qu’il devait prendre. Ils furent unanimes : il devait accepter et il accepta.

Pendant six ans, il se dévoua corps et âme à l’organisation et l’évangélisation de son diocèse. A Cuba, il fonda une nouvelle congrégation, les Sœurs de Marie Immaculée, dédié à l’instruction des jeunes enfants. Il ouvrit là une école d’art et de commerce et il y établit le premier fond commun de placement en Amérique latine. Les abus et la corruption disparurent sous le coup de ses mesures disciplinaires, strictes et menées avec persévérance. A Cuba, il réchappa à un attentat contre sa personne ; il fût gravement blessé à la tête, ce qui limita un temps sa capacité à mener sa prédication, aussi fut-il rappelé en Espagne, où la reine Isabelle II lui demanda de remplacer son confesseur récemment décédé.

 

Il continua à aller de lieux en lieux dans la péninsule ibérique, prêchant dans toute l’Andalousie et ailleurs encore. En 1862, du 12 septembre au 29 octobre, au cours d’une visite royale, l’une des suivantes de la reine se piqua de faire le compte de tous les sermons qu’il avait pu donner. On en compta 250 : 16 au clergé, 9 aux séminaristes, 95 aux nombreux groupes de sœurs, 35 aux pauvres des nombreuses maisons de charité et 22 autres aux populations en général, dans les paroisses. Il créa l’Académie de Saint Michel pour les intellectuels catholiques, appelés à défendre l’influence de l’Église. Il fonda des librairies populaires où il promut la diffusion de la bonne littérature ; il accompagna la reine dans son exil à Rome où il participa au Concile de Vatican en 1869.

 

Finalement, il s’installa en France où il mourut, en 1870. En 1861, il lui avait été demandé par son directeur spirituel, de rédiger l’histoire de sa vie, ce qu’il fit. Nous avons donc la chance d’avoir en notre possession l’autobiographie de cette âme extraordinaire, aussi contemplative qu’elle fut active dans l’amour et le service de Dieu. Cet ouvrage sert à la formation des missionnaires, comme l’avait souhaité le directeur spirituel qui en avait motivé la rédaction. Dans ce livre, Saint Antoine Marie Claret a rédigé un paragraphe devenu célèbre, décrivant les qualité d’un apôtre de l’Évangile :

« Un fils du Cœur Immaculé de Marie est un homme qui est consumé par l’amour et qui répand ce feu partout où il passe. Il est un homme qui sans cesse, s’emploie à allumer le Feu de l’Amour Divin dans le monde. Rien de l’arrête ; il met sa joie dans les privations, tout ce qu’il entreprend est pour la Gloire de Dieu ; il accepte avec zèle tous les sacrifices, il est heureux au milieu des calomnies ; il exulte dans les tourments. Le travail est sa seule pensée – travailler, souffrir et chercher en tout temps la plus grande Gloire de Dieu et le salut des âmes, à l’imitation de Notre Seigneur Jésus-Christ. »

Saint Antoine-Marie Claret, Autobiogaphie, traduit de l’espagnol par le R.P. Léonor-Alban, FSC. Préface de Jean-Marie Lozano, CMF, éditions du soleil levant, Namur, 1961.

Traduit de la version anglaise, Tan Books and publishers, Rockford, 1985.

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