[Prophéties] Rev. Sylvester Berry : L’Antéchrist s’installera à Rome et à Jérusalem (4)

Et elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence ; et elle fit que la terre et ses habitants adorèrent la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie. – Apocalypse 13 ; 12

Commentaire d’Apocalypse 13 ; 12 – L’Antéchrist s’établira à Jérusalem, là où un grand nombre de juifs se seront rassemblés à travers des mouvements tels que le sionisme. La vaste majorité des Juifs se sont toujours attachés à la croyance selon laquelle Dieu restaurerait un jour le royaume d’Israël au moyen d’un Messie, d’un « oint », issu de la maison de David. Lorsque l’Antéchrist se manifestera avec ses « prodiges trompeurs » à ceux qui se trouvent à Jérusalem, ils le proclameront comme leur roi et leur messie. Alors, par le pouvoir des faux miracles, ce faux prophète conduira bientôt les nations païennes à l’adorer comme le vrai Messie annoncé jadis par les prophètes. Saint Paul déclare clairement que l’Antéchrist se présentera comme s’il était Dieu : « l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se faisant lui-même passer pour Dieu » (2 Thessaloniciens 2 ; 4). De nombreux théologiens pensent que l’Antéchrist reconstruira le temple de Jérusalem, dans lequel il établira son trône pour y être adoré comme un dieu. Les paroles de Saint Paul, citées plus haut, semblent certainement favoriser cela, il ne peut y avoir aucun doute qu’un tel évènement causerait la reconnaissance immédiate de l’Antéchrist et de ses projets. D’un autre côté, la prophétie de Daniel semble exclure une telle possibilité : « l’abomination de la désolation sera dans le temple, et la désolation durera jusqu’à la consommation et jusqu’à la fin » (Daniel 9 ; 27 et Matthieu 24 ; 15). Ce qui importe, ce n’est pas comment les théologiens interprètent cette abomination, car les paroles du Christ prouvent clairement qu’il s’agissait directement de la destruction du temple par l’armée romaine en l’an 70 de notre ère. Cette destruction doit être finale, elle « désolation durera jusqu’à la consommation et jusqu’à la fin ». Julien l’apostat tenta de reconstruire le temple au 4e siècle, mais cette entreprise fut contrecarrée d’une façon miraculeuse. « L’endroit fut rendu inaccessible par de terribles boules de feu qui jaillissaient des fondations, et celles-ci brulèrent les ouvriers, si bien que ces derniers furent forcés de se retirer. Ces attaques fréquentes causèrent finalement l’abandon des travaux » (Ammianus Marcellinus 23 ; 1, Catholic Library, Archeology Series, volume 4, p. 153). Le « temple de Dieu » évoqué dans le passage de Saint Paul cité plus haut désigne donc probablement tous les lieux de culte catholiques en général, et en particulier les églises de Rome et de Jérusalem. « L’abomination de la désolation » a été introduite dans beaucoup d’églises catholiques par les hérétiques et les apostats qui y ont brisé les autels, y ont emporté les reliques des martyrs et profané le Saint Sacrement. Au temps de la révolution française, une femme de mauvaise vie fut installée sur l’autel de la cathédrale de Paris et adorée comme déesse de la raison. De tels évènements ne firent que préfigurer les abominations qui devront profaner les églises en ces jours terribles pendant lesquels l’Antéchrist s’assiéra lui-même sur l’autel pour y être adoré comme un dieu.

Révérend Père E. Sylvester Berry, The Apolcalypse of Saint John, Columbus, 1921, p. 135-137, traduit de l’anglais par Fide Catholica


Commentaire de Fide Catholica :

Le père Elwood Sylvester Berry (1879-1954) était un grand exégète et professeur d’apologétique au séminaire du Mont Saint Mary de Baltimore, dans le Maryland. Il s’agit ici d’un extrait de sa fameuse exégèse du Livre de l’Apocalypse (téléchargeable gratuitement, en anglais, ici) publiée en 1921. Apologiste et exégète d’une haute érudition, le père Berry a synthétisé toute la doctrine exégétique des pères et des docteurs de l’Eglise pour produire cette œuvre remarquable à plus d’un titre. Ceci d’autant plus que le Père Berry était également très qualifié en théologie dogmatique. En effet, le lecteur qui vient de lire ces passages ne peut qu’être frappé en se rendant compte à quel point l’exposé du père Berry semble être une prédiction stupéfiante de la situation de l’Eglise depuis le mort du pape Pie XII. Pourtant, le père Berry n’a fait que résumer, dans son livre, tout l’enseignement commun des pères, des docteurs et des théologiens. Notre rubrique « Miracles et prophéties » consiste notamment à compiler un maximum de ces enseignements. Le père Berry était simplement fidèle à toute la tradition exégétique et théologique de l’Eglise. Il est mort en 1954, près de 35 ans après le message de Notre Dame à Fatima et quatre ans à peine avant la mort du dernier pape connu à ce jour, Pie XII. Le père Berry est également l’auteur d’un ouvrage d’ecclésiologie, The Church of Christ, paru en 1927.

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1 commentaire

  1. […] de l’hydre antéchristique. Ce sentiment est toutefois fondé sur les nombreux commentaires des plus grands exégètes catholiques. Toujours avec réserve et prudence, nous avons le sentiment que des choses stupéfiantes se […]

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