Où en est la pensée catholique française ?

Il y a de cela encore un siècle, et malgré la domination politique des forces anticléricales, le catholicisme conservait, en France, comme ailleurs en Occident, une influence intellectuelle, sociale, économique et politique que nous aurions du mal à nous imaginer aujourd’hui, surtout pour notre génération qui n’a pas connu “l’Eglise en ordre”.

Par exemple, j’ai souvent évoqué ici l’influence diplomatique énorme qui était celle du Saint-Siège jusque dans les années 1940. J’ai aussi parlé du fait peu connu que les catholiques américains avaient littéralement le contrôle de la censure à Hollywood jusque dans les années 1950, ce qui n’est pas rien lorsque l’on considère que le cinéma américain devint après cela l’une des armes les plus efficaces de la contre-culture occidentale. Et je rappelle aussi régulièrement l’existence aujourd’hui oubliée de cette gigantesque contre-société qu’était l’Action Catholique. Et je ne parle même pas des innombrables oeuvres caritatives et missionnaires répandues aux quatre coins du globe.

Cette activité catholique internationale, qui donnait des sueurs froides aux grandes puissances, aussi bien en Occident que dans la Russie soviétique, a été presque totalement éradiquée par ce véritable holocauste spirituel que fut Vatican 2.

Bien entendu, l’Eglise étant absolument indéfectible, il était impossible pour les forces de subversion, de la détruire totalement. Et aujourd’hui, en 2023, les héritiers de la Tradition intégraliste catholique continuent de croire et d’agir selon l’esprit insufflé par Pie IX, Léon XIII, Saint Pie X, Pie XI et Pie XII, ces papes immortels qui posèrent tous les principes de cette Action Catholique des temps modernes.

Cela étant dit, nous entendons régulièrement des critiques à notre égard. Et ces critiques se formulent généralement de la manière suivante. On nous demande : Mais où-êtes vous donc, les catholiques ? Que faites-vous ? Que dites-vous ? Que proposez-vous ? Où sont vos chefs ? Où sont vos auteurs ? Où sont vos intellectuels ? Où est votre influence ?

Ceux qui nous adressent ces questions, la plupart du temps, sont plutôt en accord avec nos idées, mais ils s’ettonent de nos ambitions au vu de notre absence quasi complète de la scène médiatico-politique française.

Dans une récente intervention dans l’émission Bistro Liberté, j’ai entendu Pierre Yves Rougeyron affirmer que la seule école de pensée à avoir produit une vraie analyse politique et économique en France ces dernières années était l’école souverainiste.

Il complétait ce propos en comparant la production souverainiste avec celle, très inférieure selon lui, de la droite dans son ensemble, qu’il s’agisse de la droite nationale, réactionnaire, identitaire ou catholique.

Cela va vous surprendre, mais je crois que Rougeyron n’a malheureusement pas entièrement tort en ce qui nous concerne.

Il commet cependant à mon avis une erreur d’appréciation.

Sur le plan de la critique politique et économique de l’entité prédatrice et parasitaire qu’est l’Union Européenne et que sont plus généralement les réseaux atlantistes, il faut admettre que les souverainistes ont fait le boulot et ont a apporté la critique la plus experte et la plus juste, au moins depuis les années 1990, sur cette question spécifique.

Là où je dis que PYR commet une erreur d’appréciation, c’est que l’excellence de la pensée souverainiste sur le plan politique et économique, ne suffit pas à en faire un système de pensée et d’action total, capable de restaurer l’anthropologie française et de fournir un cadre moral et culturel à même de ressusciter ce pays tout en réunissant les Français et la classe politique autour d’un principe d’unité qui dépasse réellement les interêts particuliers et partisans.

Ce défaut fatal se vérifie dans la fin de règne du Général de Gaulle, dont la monarchie républicaine, qui partait d’un bon principe de gouvernement, dégénéra immédiatement après sa démission, en une anarchie parlementariste, précisément parce que le Général, au lieu de fonder la 5e République sur des principes chrétiens, ce qui aurait correspondu aux promesses de son baptême, la fonda sur les principes de 1789 qui avaient si souvent prouvé à l’histoire contemporaine leur nocivité et leur instabilité.

Donc, sur ce plan-la, je ne suis pas d’accord avec Pierre-Yves et je complète mon propos : La vérité, c’est que l’école de pensée qui a produit les analyses les plus essentielles ces dernières années, c’est le mouvement catholique. Et j’en profite ici pour saluer et recommander des auteurs comme Adrien Abauzit, Pierre Joly, Maccabée, Alain Pascal, Paul Bourguignon, Sylvain Durain, François-Xavier Consoli, Jean-Noel Toubon, Stéphane Mercier et bien d’autres encore.

Et nous pourrions également citer quantité d’autres auteurs catholiques qui ont traité de sujets politiques ou économiques majeurs, tels que Pierre de Lauzun, Philippe Pichot-Bravard ou encore Patrick Buisson, pour ne citer qu’eux.

Car, même si nous n’avons pas eu jusqu’ici toute l’amplitude nécessaire pour traiter en profondeur de toutes les questions politiques et sociales, nous sommes les seuls à avoir abordé la question essentielle, la question la plus importante de notre époque, mais qui est souvent aussi la plus méprisée en Occident, à savoir la question religieuse, cette question qui conditionne toutes les autres.

Et nous sommes les seuls à avoir pleinement et conséquemment identifié la révolution moderniste de Vatican 2 et ses institutions comme étant les véritables obstacles à toute résurrection anthropologique de notre civilisation occidentale et française.

Le pape Saint Pie X enseignait à ce sujet :

Plus une civilisation est chrétienne, plus elle est vraie, plus elle est durable et plus elle produit de bons fruits. Plus une civilisation s’éloigne de l’idéal chrétien, plus elle s’affaiblit au plus grand détriment de la sociétéSaint Pie X, Il Fermo Proposito

Ainsi donc, sans avoir conscience de la grande guerre spirituelle qui est à l’oeuvre aujourd’hui, il est pratiquement impossible de produire une analyse ou une doctrine d’action politique qui soit véridique, qui soit durablement efficace et qui produise de bons effets.

Notre société matérialiste a du mal à intégrer les grandes réalités métaphysiques. En effet, l’homme ne vit pas seulement d’eau et de pain. Il lui faut aussi connaitre un ordre supérieur et cet ordre ne peut qu’être l’ordre chrétien, tant sur le plan spirituel que temporel. Ni la nation, ni la race, ni la constitution ne peuvent remplacer Dieu et la Religion comme les principes d’unité d’une civilisation digne de ce nom. Pour qu’elles prospèrent durablement, la Nation, la race, la constitution, en un seul mot, la politique naturelle, doit être ordonnée à un principe de vérité, d’ordre et de justice qui lui est supérieur.

Nous réitérons donc nos critiques à l’endroit des droites souverainistes et identitaires qui dominent actuellement sur la scène métapolitique française et nous précisions encore qu’il s’agit d’une critique constructive, qui vise à tirer vers le haut les nombreux amis et camarades de combat que nous comptons dans ces milieux.

En effet, dans l’immense majorité des cas, on constate que l’action souvent estimable de ces milieux est systématiquement assombrie par cet attrait commun, parfois inconscient, pour une certaine forme d’existentialisme nietzschéen, cette maladie de l’esprit qui afflige les droites européennes depuis bien longtemps déjà et qui conduit trop souvent à cette croyance erronée, selon laquelle la foi s’oppose à la raison, la surnature à la nature et la morale à la force.

Nous lisons pourtant dans l’Introït de la messe d’aujourd’hui, ces paroles du prophète Jérémie qui devraient faire réfléchir les uns et les autres :

J’ai des pensées de paix et non d’affliction, dit le Seigneur ; vous M’invoquerez et Je vous exaucerai, et Je ramènerai vos captifs de tous les lieux. – Jérémie 29 ; 11-14

De plus, force est de constater que le fruit de ces mécréances philosophiques est bien souvent la stérilité de l’action politique, l’épuisement des forces vives contre des causes secondaires sans jamais se diriger vers les causes premières, et au final, la division partisane et l’affaiblissement de l’énergie nationale face à un régime politique que l’agnosticisme pratiqué dans ces mouvances de droite empêche de comprendre et de percer à jour l’idéalisme qui l’unit et le guide.

L’Amiral Paul Auphan, que nous revendiquons comme l’un de nos maîtres, faisait déjà ce constat en 1954, dans son livre, Les convulsions de l’Histoire :

Les français sentent que quelque chose ne tourne plus rond dans l’histoire ou dans les histoires qu’on leur raconte. Mais ils sont plongés dans un tel bain de laïcisme qu’ils ne conçoivent pas qu’un autre milieu puisse exister. Et d’autre part, l’orgueil nationaliste et jacobin qu’on leur insuffle à la place de l’authentique patriotisme chrétien les aveugle tellement qu’ils sont incapables de reconnaître avec modestie les raisons profondes de leurs épreuves. Ils disent qu’il n’y a plus d’État, plus de gouvernement, plus d’autorité et sans doute ils ont raison. Mais ils ne savent qu’attribuer leurs échecs à des causes secondes, que critiquer sans discerner la racine du mal. Ils n’admettent pas de reconsidérer, de repenser les fondements métaphysiques et moraux de leurs institutions. Ce qui leur manque, ce n’est qu’un peu de réalisme. – Amiral Paul Auphan, Les Convulsions de l’Histoire, 1954

Je sais bien que Pierre-Yves Rougeyron n’est guère convaincu par l’idéal de l’ordre social chrétien, mais il me semble que les vérités profondes de la religion catholique sont à compter parmi les choses qui semblent encore échapper à l’intelligence de ce jeune homme que je considère pourtant comme l’un des esprits les plus brillants de France actuellement.

J’aimerais répondre ici aux critiques qu’on nous adresse en citant le Père Edward Cahill, dont l’oeuvre peut-être considérée comme le catéchisme du catholicisme politique moderne.

Car en effet, pourquoi notre modèle politique et civilisationnel est-il supérieur et nécessaire ? La réponse est simple : parce qu’il est objectivement vrai, il est donc objectivement bon. Et parce qu’il est objectivement vrai et bon, il est donc objectivement nécessaire.

Le but de la société civile est de garantir aux peuples la jouissance paisible de leurs droits et de promouvoir la moralité, le développement de l’âme et du corps, ainsi qu’une prospérité matérielle convenable pour l’ensemble des classes qui composent la société. Or, on peut démontrer à partir de l’histoire de l’Europe que la société, dans son ensemble, a échoué à atteindre ces objectifs avant l’avènement du Christianisme et qu’ils ne furent réalisés que lorsque les nations furent placées sous l’influence de l’Eglise catholique. Il est certes vrai qu’un régime chrétien n’est pas exempt d’abus et de défauts, de même qu’il est exact qu’un régime non-chrétien n’implique pas l’absence de toutes choses bonnes et désirables. Le bien-être social n’est pas le but, mais simplement la conséquence ordinaire et naturelle de la vraie religion. Ainsi donc, en considérant l’histoire de la civilisation européenne, on doit alors réaliser que c’est à l’Eglise catholique qu’elle doit ses réalisations les plus précieuses.Rev. Edward Cahill, s.j., Framework of a Christian State, 1932

Le pape Léon XIII enseigne également, dans Immortale Dei :

Il est clair qu’il n’existe pas de meilleur mode de gouvernement que celui qui émane des enseignements de l’Evangile.

Mais comme je le disais précédemment, il faut admettre que si on se limite purement aux questions urgentes et immédiates de souveraineté politique et économique, il est indéniable que l’école souverainiste a été supérieure à toutes les autres dans ses critiques et dans ses propositions depuis une bonne quinzaine d’années.

Comment expliquer cela ? Comment expliquer que nous autres catholiques soyons apparement absents sur ces sujets d’une importance extrême, alors qu’il y a encore même pas un siècle, nous étions à l’avant-garde sur toutes les questions politiques et socio-économiques ?

Où sont donc passés les Frédéric Leplay ? Les Albert de Mun ? Les René de la tour du Pin ? Les colonels De la Rocque ? Les Denis Fahey ? Les Taparelli d’Azeglio ? Les Hilaire Belloc ? Les Christopher Dawson ? Les Paul Auphan ? Les Louis Garriguet ? Les Valère Fallon ? Les Edward Cahill ? Où sont passés tous ces grands sociologues, économistes et théoriciens catholiques qui furent l’élite de la pensée occidentale au 19e et au 20e siècles ?

Où sont donc passés ces grands doctrinaires catholiques qui furent les premiers à réfuter toutes les erreurs politiques et philosophiques de l’ère contemporaine, qu’il s’agisse du capitalisme individualiste, du libéralisme politique, du socialisme et du communisme, et qui furent aussi les premiers à proposer une troisième voie politique au monde moderne, une voie politique inspirée des principes éternels du catholicisme et adaptée de façon dynamique aux réalités de la société contemporaine ?

Et surtout, où sont passés les Léon XIII, les Saint Pie X, les Pie XI et les Pie XII, ces grands papes qui ont passé l’essentiel de leurs règnes à aborder toutes ces questions dans leur magistère ?

Hé bien, répondre à cette dernière question, c’est déjà apporter une réponse aux précédentes. Ceux qui savent ce qui est vraiment arrivé à l’Eglise depuis Vatican 2, savent de quoi je parle.

Il est évident qu’en l’absence de dignes successeurs de Léon XIII et de Pie XII, il est difficile d’avoir de dignes successeurs d’Albert de Mun. L’église moderniste ayant renoncé à la doctrine traditionelle du règne social du Christ et l’ayant réduite à une espérance purement surnaturelle, on comprend facilement pourquoi les héritiers de la pensée intégraliste se retrouvent aujourd’hui presqu’exclusivement dans les courants traditionalistes.

Et ceci explique d’ailleurs la chute drastique du nombre de publications ainsi que la relative confidentialité de notre pensée politique, laquelle n’est plus relayée, comme c’était le cas avant Vatican 2, par l’immense réseau d’influence sociale et médiatique de l’Action catholique, des paroisses, de la presse chrétienne et des innombrables associations aujourd’hui disparues, absorbées par l’entité moderniste ou par la société civile.

Un autre problème qui affecte à mon avis nos milieux, c’est notre isolement, notre détachement, volontaire ou involontaire, vis à vis d’un État que nous amalgamons par la force des choses avec un régime que nous détestons bien légitimement.

Mais si la haine de ce régime est légitime, sa confusion avec l’État ou avec sa forme politique devient un problème et même un piège qui nous éloigne de nos devoirs au sein de la société civile.

Le pape Léon XIII avait pourtant cherché à prévenir de ce piège il y a déjà un siècle lorsqu’il rappela plusieurs fois aux catholiques français que la question de la forme politique du régime était une chose secondaire, et que ce que l’Eglise exige de l’État, ce n’est pas qu’il soit royaliste ou républicain, mais c’est qu’il réponde aux devoirs qui incombent au gouvernement civil, en accord avec les principes du christianisme et de la loi naturelle.

Je crois que cet attachement parfois idéologique, et même souvent orgueilleux, vis à vis d’une certaine forme de régime politique, de même que l’attachement idéologique à tel parti ou à telle dynastie, a engendré chez nous un retard politique qui a peut-être joué un rôle dans le déclenchement de la révolution moderniste.

Certes, nous sommes loin d’être les seuls à être attirés par la tentation du repli irréniste, qu’il se formule par une sorte de surnaturalisme que le pape Pie XII avait souvent condamné en son temps, ou qu’il se formule sous la forme de l’expatriation individualiste ou encore sous celle d’un survivalisme libertarien qui reproche à l’Etat ce qu’il devrait reprocher au régime.

Quoiqu’il en soit, même si la crise spirituelle et politique de notre monde ne semble pas encore terminée, il me semble que nous devons déjà tirer les leçons de l’histoire et nous préparer à éviter les erreurs ou les tergiversations du passé, comme le firent les Maccabées qui préparèrent une contre-révolution aussi bien spirituelle que politique, aussi bien religieuse que nationaliste sur la montagne de Modin.

Notre souhait est donc que revive une véritable école intégraliste en France. Et comme son nom l’indique, cette école doit fournir une force de proposition intégrale aux problèmes rencontrés aujourd’hui par la société civile, non pas seulement sur la question, certes centrale et essentielle, de la situation de l’Eglise, mais aussi sur toutes les questions politiques, sociétales, techniques, institutionnelles, socio-économiques et scientifiques.

Il faut ajouter qu’une attention toute particulière doit être donnée aux questions socio-économiques, migratoires et sécuritaires, principales préoccupations des français aujourd’hui.

Bien sûr, nous devons aussi être réalistes. Dans la situation inédite dans laquelle se trouve l’Eglise aujourd’hui, nous ne disposons pas des modalités d’action qui devraient être les nôtres au sein de nos diocèses et de nos paroisses. De plus, nous ne pouvons guère prétendre nous mettre au niveau de ces géants de la pensée catholique qui nous ont précédé au siècle dernier.

Mais faire au moins l’effort de les imiter dans leur foi et dans leur rigueur intellectuelle, c’est déjà s’élever loin au-dessus de l’actuelle médiocrité ambiante.

L’Amiral Auphan nous donne ce sage conseil :

Ce qui constitue notre grande épreuve, celle où nous seront jugés individuellement, celle où notre conscience déjà nous juge, c’est de tendre obstinément au règne de Dieu, à la mesure de notre responsabilité dans la société et des dons qui nous sont impartis. Plus que le résultat apparent, c’est l’effort qui compte. Seul l’effort est capable, à la longue, de faire germer les possibilités insoupçonnées de redressement qui existent dans ce pays.

Il faudra sans doute encore un peu de temps avant qu’une élite nationale chrétienne digne de ce nom émerge au niveau de l’élite gouvernante. Ce qu’il faut pour l’instant, c’est investir les rangs de l’élite non-gouvernante. A ce sujet, l’Amiral Auphan nous transmet encore un message d’espoir :

L’élite qui se reconstitue en France comme une peau neuve sous la croûte tenace du régime ne doit pas perdre espoir parce que son effort lui paraît stérile ou que ses maigres reconquêtes lui semblent hors de proportion avec la corruption environnante. Le plus souvent, le moissonneur est autre que le semeur. L’essentiel, dans la nuit actuelle, est de sauver les idées, d’assurer la pérennité des principes sans lesquels aucune réaction saine ne saurait jamais s’édifier.

L’Amiral Auphan écrivait ceci en 1954, c’est-à-dire il y a environ 70 ans. Où est en donc l’action et la pensée catholique en 2023 ? Ne devons-nous pas nous montrer dignes de nos illustres ancêtres ? Ne devons-nous pas poursuivre l’oeuvre politique et sociale établie et voulue par l’Eglise ? La réponse est évidement oui. Et la situation terrible de l’Eglise ne devrait pas nous faire perdre de vue ce devoir, car nous ignorons si cette crise sera résolue directement à Rome ou par la purification d’une Nation qui, revenue à la foi chrétienne, accomplira à notre époque, l’oeuvre qui jadis fut celle des Maccabées.

Comme nous l’avons dit, nous ne pouvons évidemment pas tout faire. Nous ne pouvons pas investir un champ d’action et de pensée aussi vaste que par le passé, du moins pour l’instant. Ce que nous pouvons faire en revanche, c’est tirer parti de notre réalisme philosophique et historique. Nous avons conscience de choses que la plupart des gens ignorent ou veulent ignorer.

De plus, nous occupons naturellement une position de centralité politique qui nous autorise à observer de façon dépassionnée les querelles partisanes et qui nous permet de repérer les grandes intelligences et les coeurs vertueux dont le potentiel sera peut être un jour utile au bien commun.

Enfin, cette position de centralité nous permet déjà d’envisager des moyens de réinvestir l’élite non-gouvernante, par des activités qui semblent totalement perdues de vue par la droite, alors qu’elles sont déjà absolument essentielles au développement de toute influence sociale et politique sérieuse.

C’est pourquoi, si vous êtes en accord avec ce qui vient d’être dit, faites un don au projet Mateo en vue de créer une banque en ligne catholique qui nous permettra précisément de montrer à nos concurents et à nos adversaires que l’action catholique est toujours bien vivante.

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