[Orthodoxie catholique] Saint Robert Bellarmin, docteur de l’Eglise, condamne les positions erronées des lefebvristes et autres traditionnalistes

Aujourd’hui, c’est la fête de Saint Robert Bellarmin, l’un des plus grands saints docteurs de l’Eglise de la fin du XVIe siècle. Mais c’est aussi le centenaire de la première apparition de Notre Dame à Fatima, en 1917. C’est une bonne occasion pour réfuter une erreur courante chez les lefebvristes, au moment même où les fidèles de la FSSPX s’émeuvent de la politique de rapprochement de Mgr Fellay avec la secte Vatican 2, ou encore de la récente radiation de sept doyens de Saint-Nicolas du Chardonnet. Les enseignements ecclésiologiques de Saint Robert Bellarmin sont d’une parfaite orthodoxie. Il nous permet aujourd’hui de discerner clairement le fait que les autorités de la secte Vatican 2 sont hérétiques et par conséquent, étant non-catholiques, elles n’ont aucun pouvoir juridictionnel, ni aucun autre vis à vis de l’Église.

En effet, on lit dans son oeuvre majeure, De Romano Pontifice, dans le Livre II, chapritre 30 :

Enfin, les saints Pères enseignent à l’unanimité non seulement que les hérétiques sont hors de l’Église, mais aussi qu’ils sont ipso facto (par le fait même) privés de toute juridiction et de la dignité ecclésiastique. Saint-Cyprien (Lib. 2, Epist. 6) dit : « Nous affirmons qu’absolument aucun hérétique ou schismatique n’a aucun pouvoir ou droit » … Saint Optat (Lib. 1 cont. Parmen.) enseigne que les hérétiques et schismatiques ne peuvent pas avoir les clefs du royaume des cieux, ni lier ni délier. Saint Ambroise (Lib. 1 de poenit., C. 2), St Augustin (en Enchir., Cap 65), Saint-Jérôme (Lib. cont. Lucifer) enseignent la même chose. … St Nicholas I (Epist. annonce Michael) répète et confirme la même chose. Enfin, Saint Thomas enseigne aussi (S. Theol., II-II, q. 39, r. 3) que les schismatiques perdent immédiatement toute juridiction, et que tout ce qu’ils essaient de faire sur la base d’une juridiction sera nulle.

… les Pères, en affirmant que les hérétiques perdent leur compétence, ne l’ont cité d’aucune loi humaine, … est soutenu sur la base de la nature même de l’hérésie… les hérétiques avant d’être excommuniés sont déjà hors de l’Église et privés de toute juridiction. Car ils ont déjà été condamnés par leur propre sentence, comme l’enseigne l’Apôtre (Tite 3, 10-11), comme ils ont été coupés du corps de l’Église sans excommunication [officielle], comme saint Jérôme l’affirme.

Les enseignements de Saint Robert Bellarmin sont donc en parfaite orthodoxie avec les enseignements dogmatiques du pape Paul IV dans la bulle ex cathedra Cum Ex apostolatus officio, contemporaine de Saint Robert Bellarmin puisque celui ci est né en 1542 tandis que le pape Paul IV a publié son enseignement dogmatique en 1559.

D’autre part, les enseignements de Saint Robert Bellarmin réfutent très clairement la position erronée dite « Reconnaître et résister » des lefebvristes de la Fraternité Saint Pie ou d’autres groupes similaires comme celui de l’evếque Williamson. En effet, la position de ces groupes consiste à considérer la hiérarchie de la secte Vatican 2 comme légitime dans l’Eglise, de reconnaître ces hérésiarques comme vrais papes chrétiens, tout en refusant d’obéir à presque tous les enseignements de ces mêmes autorités, par exemple en rejetant les enseignements du concile Vatican II ou bien le rite Novus Ordo de l’antipape Paul VI, qu’il tiennent pourtant comme un vrai pape.

Mgr Lefebvre et Mgr de Castro-Mayer en 1986, signant leur fameuse lettre faisant suite aux événements hérétiques et scandaleux de la visite de Jean-Paul II à la synagogue de Rome et de l’organisation des abominables actes d’Assises la même année.

Or, ce concile a promulgué des enseignements voulus comme dogmatiques (le très hérétique Lumen Gentium entre autres) , tout comme la discipline de ce rite hérétique du novus ordo a été instaurée de façon rigoureusement obligatoire dans le monde latin par les autorités de la contre-Eglise. Ainsi, la position absurde, contradictoire et non-orthodoxe des lefebvristes et apparentés a parfois prétendu justifier sa validité en citant un enseignement de Saint Robert Bellarmin, qui est le suivant :

St. Robert Bellarmin, De romano pontifice, L. II, ch. 29 :

De même qu’il est licite de résister au Pontife qui attaque le corps, de même il est licite de résister celui qui attaque les âmes ou détruit l’ordre civil ou, surtout, qui essaie de détruire l’Église. Je dis qu’il est licite de lui résister en ne faisant pas ce qu’il ordonne et en entravant l’exécution de sa volonté. Il n’est cependant pas licite de le juger, de le punir ou de le déposer.

Or, dans le chapitre 30, Saint Robert Bellarmin clarifie le développement du chapitre précédent :

Un pape qui est un hérétique manifeste cesse automatiquement (per ser) d’être le pape et la tête, de la même façon qu’il cesse automatiquement d’être un chrétien et un membre de l’Église. C’est pourquoi il peut être jugé et puni par l’Église. C’est l’enseignement de tous les anciens Pères, qui enseignent que les hérétiques manifestes perdent immédiatement toute juridiction.

Notez bien que dans le chapitre 29, Saint Robert Bellarmin parle d’un pape qui ne serait pas un hérétique manifeste, car ce n’est que dans le chapitre 30 que Saint Robert Bellarmin clarifie : « un pape qui est un hérétique manifeste« , c’est à dire qui enseigne publiquement des hérésies.

St. Robert Bellarmin, De romano pontifice, II, 30 :

Car, en premier lieu, il est prouvé avec des arguments d’autorité et de raison que l’hérétique manifeste est ipso facto déposé. L’argument d’autorité se fonde sur saint Paul (Tite 3:10), qui stipule que l’hérétique doit être évité après deux avertissements, c’est-à-dire, après s’être montré manifestement obstiné — ce qui signifie avant toute excommunication ou sentence judiciaire. Et c’est ce qu’écrit saint Jérôme, ajoutant que les autres pécheurs sont exclus de l’Église par sentence d’excommunication, mais les hérétiques s’exilent et se séparent eux-mêmes, par leur propre acte, du corps du Christ.

[…] Ce principe est très certain. Le non-chrétien ne peut en aucun cas être pape, comme l’admet lui-même Cajetan (ib. c. 26). La raison en est qu’il ne peut pas être la tête de ce dont il n’est pas un membre ; or celui qui n’est pas chrétien n’est pas membre de l’Église, et un hérétique manifeste n’est pas un chrétien, comme l’enseignent clairement St Cyprien (lib. 4, Epist. 2), St. Athanase (Scr. 2 cont. Arian.), St. Augustin (Lib. De Grat. Christ. cap. 20), St. Jérôme (contra Lucifer) et d’autres ; par conséquent l’hérétique manifeste ne peut pas être pape.

Il est tout à fait intéressant que la fête de Saint Robert Bellarmin ait été fixée au 13 mai par le pape Pie XI en 1930, alors que le 13 mai 1917 fut la première apparition de Notre Dame aux petits enfants de Fatima, laquelle annonça l’éclipse de l’Eglise.

Articles recommandés

1 commentaire

Répondre à [Brèves] Novus Ordo : Roberto de Mattei justifie le schisme | Fide Catholica Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *