Les mauvais arguments contre l’islam

Nous évoquons ici le problème des mauvais arguments contre l’islam ou encore contre le phénomène plus général d’islamisation, réelle ou supposée, totale ou partielle, de notre société.

Le Fide Post a publié par le passé de nombreuses réfutations de l’islam, et a également relayé, voir traduit des réfutations de l’islam par les plus illustres théologiens catholiques, tels que Saint Jean de Damas, Pierre le Vénérable, Saint Thomas d’Aquin ou encore Mgr. Pavy. Nous avons donc acquis au fil du temps une certaine expertise sur le sujet, ce qui nous permet de proposer aux différentes composantes de notre société, non seulement des solutions théologiques, mais aussi, des alternatives politiques à l’actuel modèle pluraliste et multiculturaliste, dont l’islamisation n’est en réalité que l’une des nombreuses expressions.

L’an dernier, nous avions produit un article détaillant les différents obstacles pouvant survenir au niveau de l’apologétique catholique à l’égard des musulmans dans notre époque actuelle. Nous avions donc principalement abordé cette question d’un point de vue théologique.

Aujourd’hui, nous abordons cette question sous un angle plus sociétal et politique, ce qui, de notre point de vue de catholiques, n’est nullement séparé d’une approche plus strictement théologique.

La vision intégrale et réaliste que nous portons aussi bien sur la foi que sur le domaine temporel est d’ailleurs tout ce qui constitue notre avantage et notre supériorité lorsqu’on aborde cette question de l’islam, comparativement aux approches erronées des laïcards, des post-républicains et des néo-identitaires.

L’argument laïciste ou libéral

Sur un plan politique, mais immédiatement lié à l’irréligiosité et à la désacralisation de l’ordre social et naturel, l’argument le plus néfaste, le plus faible et surtout le plus absurde contre l’islam est celui du laïcisme. Depuis les tentatives brutales et désespérées de la 4e république de dévoiler les femmes algériennes dans les années 1950, initiative condamnée par les pères Blancs qui ont toujours déploré le mauvais exemple donné par les colons déchristianisés, jusqu’aux affaires plus récentes en France, le laïcisme est systématiquement proposé comme solution au communautarisme musulman et à ses expressions sociales, qu’elles soient publiques ou même privées. 

La nocivité et la fausseté de cet argument découle tout d’abord de l’absurdité du modèle laïciste, ou plus exactement, du libéralisme politique et du pluralisme idéologique et religieux. De fait, le laïcisme est en somme l’application politique de l’athéisme, de l’agnosticisme ou du libéralisme philosophique dans la société. Ce système prétend offrir une gestion scientifique et rationnelle de la société, tout en assurant une neutralité parfaite de l’Etat et de ses institutions. Pour toute personne ayant un minimum d’éducation, il est évident que ces deux prétentions sont non seulement des mensonges hypocrites, mais constituent aussi une approche utopique, irréaliste et donc irrationnelle du fait social et politique.

L’Etat laïc, quoiqu’il en dise, à défaut de s’établir sur un ordre divin, se fonde néanmoins sur un ensemble de mythes, de croyances et de dogmes dont nous avons déjà parlé en d’autres occasions. Et l’un de ces mythes consiste à croire que le modèle laïciste, qui permet l’expression de toutes les croyances et de toutes les opinions, serait le modèle de société le plus parfait, le plus rationnel et le seul à même de garantir les libertés publiques et la paix civile.

Ce mythe est hypocrite, parce qu’en vérité, aujourd’hui encore, le régime en place pratique lui aussi la censure, voire même l’anathème idéologique, que ce soit par le pouvoir de la loi ou par l’action agressive de la classe managériale, qui se charge de diffuser l’idéologie officielle, de filtrer les oppositions contrôlées ou contrôlables, et de calomnier ou de diaboliser les oppositions potentiellement dangereuses ou immédiatement contraires à l’idéologie dominante.

Deuxièmement, ce mythe laiciste est absurde et néfaste, puisque ceux qui se parent de ses supposées vertus pour s’opposer, en particulier à la montée de l’islam radical, du communautarisme musulman ou du fondamentalisme islamique, ne se rendent généralement pas compte que c’est précisément le laïcisme qui permet le développement de l’islam d’une façon générale. Car, le laïcisme dogmatisé par les régimes occidentaux postmodernes, n’est pas autre chose que la traduction politique de l’hérésie de la liberté religieuse, condamnée tant de fois par l’Eglise catholique.

Les héritiers de la révolution, qu’ils soient de droite ou de gauche, restent incapables de tirer les leçons de la politique désastreuse de la France apostate en Algérie.

Pourtant, les uns comme les autres répètent les mêmes erreurs aujourd’hui en France et brandissent nos prétendues valeurs laïques comme solution aux problématiques posées par la présence de l’islam, et particulièrement de l’islam militant en France. 

Présence de l’islam qui est pourtant fondamentalement due au laïcisme et plus largement au libéralisme philosophique.

En effet, si l’Etat et la société partent du principe qu’aucune religion n’est vraie ou fausse, que toute morale est fondamentalement relative, et que toute personne peut exprimer publiquement ses croyances dans l’espace public, au nom de quoi les partisans de la laïcité, de Marianne au Rassemblement National, prétendent-ils faire interdire le port du voile musulman dans les rues ou même dans les institutions républicaines ? Au nom de quoi se plaignent-ils de la construction continue de mosquées un peu partout en France ? Au nom de quoi se scandalisent-ils des mœurs et des croyances islamiques, puisque toute religion est libre et appréciable selon le goût de chacun ? N’est-ce pas ici l’application du principe libéral de la concurrence libre et non-faussée, appliquée à la société et au champ de la libre-expression ?

L’argument des laïcards et des libéraux est d’affirmer que l’islam, ou du moins certaines formes de l’islam, sont incompatibles avec les « valeurs de notre république », lesquelles sont d’ailleurs souvent confondues, dans ce discours, avec « notre culture occidentale ». 

Mais de quel Occident parle-t-on ? De l’Occident chrétien ou bien de l’Occident post-moderne ?

Cet argument prouve définitivement l’incohérence de leur modèle : si le bien et le mal ne sont que des concept aléatoirement soumis à la subjectivité des individus, aux circonstances du temps et au droit positif, alors il n’y a aucune légitimité à affirmer que l’islam ou l’islamisation seraient des phénomènes bon ou mauvais, ou du moins « incompatibles avec les valeurs de notre république », puisque ces valeurs consistent précisément à permettre la relativité des systèmes de valeurs.

C’est la raison qui explique l’attitude inconstante du régime depuis des décennies, vis à vis de l’islam. Animé par une hostilité radicale vis à vis du catholicisme, les gouvernements coloniaux d’Algérie favorisèrent longtemps l’islam, avant de changer d’avis lorsque celui-ci se mêla au réveil nationaliste et au mouvement anticolonial. Il en est de même sous la 5e république, où l’on voit régulièrement des politiciens sans foi, ni loi, favoriser l’immigration de masse et flatter la communauté musulmane à l’approche des élections, pour le lendemain, tenir des discours de fermeté républicaine face au fondamentalisme et à la radicalisation. 

En clair, l’argument laïciste contre l’islam est le plus ridicule et le plus absurde qui soit, et même le plus dangereux pour la société, rendant cette dernière incapable de toute réaction ou de toute attitude réaliste et efficace face à ce type de problématique.

Ce danger se formule notamment dans l’effet subséquent du libéralisme philosophique et moral appliqué aux masses et aux institutions. En effet, un peuple apostat, relativiste, amoral à défaut d’être totalement immoral, est un peuple destructuré, anthropologiquement dégradé, et donc progressivement rendu incapable de tout sursaut, en particulier contre sa classe dirigeante. Cette incapacité s’explique avant tout par la perte des grâces et des repères vitaux que fournit à l’homme et à la société la sainte religion catholique. 

La solution à l’islam n’est donc certainement pas le laicisme ou le libéralisme philosophique, mais bien plutôt l’intégralisme catholique appliqué aux lois, aux institutions et à la société civile.

L’argument anti-immigrationiste

Bien sûr, il y a un autre facteur très important à la présence de l’islam, à savoir le facteur celui de l’immigration. Certains, en particulier chez les identitaires, font objection à nos propositions et affirment que le problème islamique en France et en Occident en général, est purement et simplement un problème lié à la politique d’immigration massive organisée par la classe dirigeante depuis les années 1970. Ils affirment donc qu’il est inutile que la France redevienne catholique et que seule la France blanche à 100% compte, et que tout sera réglé de cette manière.

Cette vision des choses est assez superficielle, même si elle a de quoi séduire les esprits les plus simples ou les plus obstinés, car elle ne règle en rien la question du libéralisme philosophique. Or, ce sont bien les héritiers du libéralisme philosophique qui, en vertu de leur système d’idées, ont mis en place l’actuelle société néo-libérale et multiculturaliste. Car, le même principe criminel, qui affirme que les frontières théologiques et morales ne sont qu’une vue de l’esprit, amène aux principes subséquents selon lesquels les frontières nationales et biologiques sont de nature tout aussi subjective.

Donc, croire qu’il suffirait d’organiser une remigration massive et nécessairement contrainte de tous les musulmans de France, voire même de toute personne ayant ne serait-ce qu’un quart de sang extra-européen, exprime un manque certain de réalisme. Car, les effets produisant les mêmes causes, une France apostate et débarrassée de l’islam demain, fera encore face à mille menaces politiques et sociales, et retombera rapidement dans ses travers. Et pour commencer, une France apostate, donc dévitalisée, est anthropologiquement inapte à produire un tel sursaut, avec l’efficacité et la permanence nécessaire.

Il est vraiment curieux que les remigrationistes, qu’ils soient libéraux-conservateurs, néo-identitaires, néo-païens ou post-hitlériens, ne soient pas capables de réaliser que ce n’est que lorsque l’Europe était chrétienne qu’elle était anthropologiquement apte à de tels sursauts, lesquels étaient motivés aussi bien par la foi que par la nature, cette dernière étant transcendée par la première.

Un corollaire de l’argument strictement anti-immigrationiste est l’argument culturel, consistant à affirmer que l’islam ou l’islamisation en Europe serait un phénomène nuisible uniquement dans la mesure où ce système s’opposerait à notre culture.

Ainsi donc, tandis que les laïcards, les libéraux, les immigrationnistes et les globalistes, ont dogmatisé l’universalisme au détriment du particularisme, les néo-identitaires et autres post-libéraux, en viennent à absolutiser le particularisme au péril de la saine compréhension de l’universalité du vrai et de ses constantes naturelles.

Au contraire, le catholicisme, grâce à la philosophie thomiste, accorde la partie au tout, et l’universel au particulier. C’est pourquoi notre critique de l’islam ou de l’islamisation ne se fonde pas sur des arguments purement politiques, culturels et temporels, comme si la présence d’une fausse religion ou d’une idéologie erronée, pourrait légitime dans telle partie du monde, et pas dans une autre. 

L’approche catholique du phénomène islamique dans la société en général se fonde d’abord sur un argument théologique et moral, consistant à affirmer que l’islam est une fausse religion, porteuse de fausses croyances, et ensuite sur un argument politique et social, consistant à dire que parce que l’islam est une fausse religion, il ne peut faire l’objet d’un droit à la liberté d’expression publique ou même privée, de même qu’il ne peut pas être combattu sous le prétexte vague qu’il serait contraire à notre culture occidentale.

Or, précisément, la culture occidentale dont se réclament les laïcards, libéraux, ainsi que les identitaires, correspond à une culture profondément contraire à l’ordre social chrétien, et donc à l’ordre social naturel. Donc ,on a rien dit lorsqu’on affirme que l’islam s’oppose à notre culture tant que l’on est pas capable d’admettre que l’anthropologie française est marquée par une schizophrénie identitaire.

Une ligne sommairement anti-immigration ne suffit donc pas, ni à expliquer le problème, ni à le résoudre. Le libéralisme philosophique est la matrice commune du laïcisme, de l’égalitarisme, du pluralisme et du néo-libéralisme, ces trois derniers phénomènes étant au cœur du système immigrationiste.

Il est donc absurde de croire pouvoir régler le problème de l’islamisation par la seule ligne anti-immigrationiste, si l’on ne se débarrasse pas à la fois du laïcisme et des idéologies qui lui sont liées, à savoir le néo-libéralisme, l’égalitarisme, le positivisme, la démocratie dite libérale. La solution est donc là encore, l’Etat à constitution chrétienne, seule institution capable de sauvegarder un ordre social cohérent et équilibré sur le plan naturel.

La seule alternative à ce régime serait un système socialiste de tendance nationaliste, comme en Chine, où la présence religieuse n’est tolérée que dans la mesure où elle peut être contrôlée impitoyablement par le régime, faute de quoi, elle est brutalement persécutée. Mais je ne crois pas que nos contemporains occidentaux souhaitent un tel modèle pour l’Europe.

L’argument féministe

Comme nous l’avons dit précédemment, une société laïcisée est une société faible, craintive et impotente. Il n’est donc pas surprenant de voir que cette société en vient à utiliser l’argument féministe pour s’opposer à l’islam. Cet argument est attendu lorsqu’il vient de la gauche, mais il est franchement surprenant, pour ne pas dire pathétique, quand il vient de la droite. On en a encore vu la démonstration récemment, puisque depuis la NUPES et jusqu’aux zemmouristes, tous les héritiers de la révolution ont soutenu la révolte féministe en Iran, bien qu’il soit apparu évident que ces manifestations étaient alimentées par les réseaux atlantistes et les suspects habituels. Nous n’avons pas de sympathie particulière pour l’actuel régime iranien, mais il est clair que sur le plan temporel, nous avons un peu plus de respect pour lui que pour nos régimes décadents occidentaux.

En clair, l’argument consiste à démontrer que l’islam est un phénomène menaçant et incompatible avec nos « valeurs occidentales », parce qu’il est un système oppressant pour la femme.

Et dans un certain sens, nous pourrions être d’accord avec une partie de cet argument, car il est exact que l’islam, par certains enseignements du Coran ou de Mohammed, cause de graves injustices à la femme, et particulièrement à l’épouse, dans la mesure où il autorise de façon positive, la polygamie, pourtant définitivement proscrite par le Christ, et plus encore, la possession de nombreuses concubines. Ce simple état de fait génère donc une potentielle injustice morale très grave envers l’épouse légitime et constitue une déformation sacrilège du modèle de perfection du mariage chrétien.

La critique catholique de l’approche islamique de la question féminine est donc fondée sur des éléments objectivement moraux, tandis que la critique féministe de l’islam consiste tout simplement à reprocher à l’islam des modèles traditionnels bien souvent conformes à la loi naturelles, du moins lorsqu’ils ne sont pas détournés par les inventions de Mohammed ou encore lorsqu’ils sont tempérés par le bon sens que conservent un grand nombre de musulmans sous nos latitudes.

Cette critique féministe de l’islam consiste donc à reprocher aux musulmans leur tendance à vouloir conserver des modèles traditionnels en ce qui concerne la place de la femme dans la société, les différences naturelles entre l’homme et la femme ou encore l’observation d’une modestie vestimentaire naturelle chez les musulmanes.

Or, sur toutes ces questions, et pour peu que la loi naturelle soit respectée, ces attitudes et mœurs islamiques n’ont rien de répréhensible. Au contraire, elles sont mêmes louables et dans tous les cas, tout à fait en accord avec la morale chrétienne observée par nos ancêtres. 

La gauche post-marxiste et intersectionelle a largement abandonné les positions laïcardes, du moins lorsqu’elles entrent en conflit avec les intérêts ou les droits de ceux qu’ils considèrent comme leurs alliés de classe, à savoir les musulmans.

Et une partie de la droite libérale-conservatrice et néo-identitaire se plait à exploiter le thème de l’islamo-gauchisme pour attaquer leurs adversaires. Pourtant, cette droite libérale-conservatrice est essentiellement en guerre, non pas contre des ennemis venus de l’étranger, mais contre leurs frères ennemis de gauche, eux aussi légataires de l’héritage révolutionnaire et libéral.

C’est pourquoi ils croient pouvoir combattre le port du voile par la promotion de la mini-jupe, de la drague, de la gaudriole et de la promiscuité, fléaux post-modernes qui sont essentiellement des victoires de la gauche.

A les entendre, l’islam opprime les femmes, car il ne considère pas que les femmes puissent s’habiller légèrement, ou sortir tête nue, ou multiplier les rencontres d’un soir, etc. Nous avons beaucoup de choses à reprocher à l’islam, mais ces aspects-là ne relèvent que du bon sens et de la décence commune, vertus dont la disparition explique pourquoi ce qui tient lieu de droite nationale aujourd’hui est infestée de sodomites et de libertaires.

En clair, ces gens veulent les valeurs de mai 68, sans les mosquées et les djellabas, mais ne comprennent pas que ce sont ces valeurs décadentes qui ont conduit, ou du moins facilité l’émergence de la société multiculturaliste et post-laïque qu’ils déplorent tant.

De plus, il ne leur vient pas à l’esprit que le féminisme qu’ils opposent parfois de façon inconsciente à l’islam exprime un modèle de féminité profondément dégénéré et abject, qui ferait rougir de honte tous nos ancêtres, y compris ceux du siècle dernier. C’est un modèle qui ne peut être proposé que par une société faible, composée d’hommes sans honneur qui trouvent normal de laisser leurs femmes adopter des comportements scandaleux, qui font honte à toute une nation et sont en réalité une invitation à la barbarie.

En réalité, leur affirmation selon laquelle l’Europe a toujours eu une culture libérale et laxiste vis à vis des femmes ou vis-à-vis des rapports hommes-femmes est un autre mythe postmoderne, et il faut vraiment être versé dans une forme de mythologie pour croire que le libertinage et la mini-jupe ont jamais partie de la culture occidentale avant l’ère contemporaine.

La solution n’est donc pas le féminisme, encore moins lorsqu’il est utilisé comme un outil par des organisations de droite, mais bien la morale et la culture chrétienne. 

L’argument homosexualiste

Cet argument est similaire à l’argument féministe et il est également particulièrement exploité par les libéraux-conservateurs depuis quelques années. Curieusement, ceci s’accompagne également d’une présence de plus en plus importante de sodomites dans les rangs d’une partie de la droite nationale et souverainiste.

Quoiqu’il en soit, l’argument consiste à dire que l’islam serait un problème, car les islamistes intolérants menacent la sécurité et les droits de nos gentils homosexuels, dont les moeurs, ou du moins la tolérance envers ces moeurs, sont présentées comme étant représentatifs de la culture occidentale. 

Beaucoup de droitardés se sont ainsi rués pour exploiter les déclarations d’Hugo Lloris, affirmant que les joueurs de l’équipe de France ne porteraient pas de brassards aux couleurs LGBT afin de « respecter la culture locale ». Une véritable élite politique et populaire aurait vu là l’occasion parfaite de doubler la gauche et le régime en affirmant qu’en France aussi, on a le droit, comme les qataris, de dire que nous ne voulons pas de propagande LGBT dans l’espace public. Au lieu de cela, les droitards n’ont rien trouvé de mieux à faire que de se lamenter sur le double-discours des bien-pensants qui ne disent rien quand ce sont les islamistes qui menacent les communautés LGBT en France.

Au final, on constate en permanence que l’adhésion, même partielle ou inconsciente, d’une partie du discours de droite aux acquis de la révolution post-moderne, fait glisser toujours plus la droite vers un état de victimisation permanente et d’impotence politique et intellectuelle, ce qui se traduit en une acceptation des victoires politiques et sociales de la révolution.

Or, si les forces qui prétendent vouloir restaurer la civilisation, l’ordre civil et la décence commune, qu’elles viennent de la gauche ou de la droite, adhèrent aux principes fondamentaux de la décadence anthropologique, dont l’homosexualisme est un corrolaire notoire, leur notion de la conservation est plus néfaste qu’elle n’est utile, puisqu’ils ne servent qu’à conserver ce que l’époque a produit du plus nuisible.

L’argument animaliste

Un autre argument ridicule et représentatif d’une certaine faiblesse anthropologique est l’opposition à la viande halal sous des prétextes animalistes.

De nos jours, dans le camp national ou de droite, vous trouvez des personnes pour affirmer que le halal doit être interdit, car il représente une pratique barbare qui fait beaucoup souffrir les animaux en les égorgeant, ce qui serait contraire à notre sensibilité et à nos valeurs occidentales.

Il se trouve que l’auteur de ces lignes à lui-même travaillé comme responsable de bouverie dans un grand abattoir alsacien il y a quelques années. De plus, il est issu d’une famille d’agriculteurs. Dans cet abattoir, on faisait passer les vaches destinées à l’abattage rituel en toute fin de chaîne. Il existe deux méthodes d’abattage approuvées en France : la méthode du matador et les méthodes rituelles, juives et islamiques. Si l’on veut parler de souffrance animale, il faut savoir que la méthode du matador (sorte de pistolet servant à provoquer une mort cérébrale à l’animal, autrement dit un « étourdissement ») n’est pas spécialement plus agréable pour la bête, surtout qu’il arrive régulièrement que le chef d’abattage se loupe et s’y prenne à plusieurs reprises. Dans ce grand abattoir, nous mettions à mort au moins 200 bovins tous les matins. Ce qui attristait vraiment votre serviteur, ce n’était pas tant les méthodes d’abattage, mais plutôt les conditions industrielles et froides dans lesquelles ces pauvres bêtes étaient parquées et envoyées sans ménagement vers la mort.

Mais quoiqu’il en soit, il faut bien manger et Dieu nous a donné pouvoir sur les animaux.

Si nos ancêtres, qui tranchaient la gorge du bœuf sans hésitation dans l’étable ou dans la cour de ferme, écoutaient les arguments de nos animalistes islamophobes d’aujourd’hui, ils seraient pliés de rire, ou furieux d’avoir produit une descendance de lopettes pareilles.

Certes, cet argument animaliste contre le halal est devenu plutôt marginal, tant il est grotesque. Mais là encore, ceux qui veulent interdire le halal au nom du respect de la culture française, se revendiquent généralement des référentiels libéraux et laïcistes, dont nous avons démontré l’absurdité et l’inefficacité. En effet, si nos valeurs sont laïques et libérales, alors il n’y a ni vraie religion, ni valeurs objectives, et l’islam peut donc librement s’installer et s’exprimer, comme le boudhisme ou le taoisme. Et s’il y a islam, il y a donc musulmans, et donc il y a un marché commercial à exploiter, ce que ne manquent pas de faire certains affairistes, notamment issus d’une certaine communauté qui se livre d’ailleurs à des pratiques similaires en matière de boucherie.

C’est d’ailleurs probablement grâce à eux que le halal ne sera pas interdit sous le régime actuel, car si l’on interdit le halal, il faut nécessairement interdire le casher, ce qui ne serait plus la même histoire.

Conclusion

ll existe encore bien d’autres mauvais arguments contre l’islam, l’islamisme ou l’islamisation. Nous pensons bien sûr que la présence relativement importante de l’islam au sein d’une société occidentale décadente, apostate et démoralisée, représente un problème de taille. Toutefois, ce problème ne nous semble pas être la menace principale pour la société, ni même la seconde. Selon nous, la menace principale pour notre société repose dans les principes mauvais sur laquelle elle et ses institutions sont établies et sont en train de s’écrouler. Ces mauvais principes ont produit la succesion de malheurs, d’injustices et de problèmes qui minent cette même société, aujourd’hui encore. 

La seule solution consiste donc à remplacer ces mauvais principes par des principes objectivement vrais et bons, à savoir la foi catholique, la morale naturelle, et tous les principes, systèmes et modèles qui en découlent.

Les bons arguments contre l’islam ne consistent donc certainement pas à se revendiquer du laïcisme, du féminisme, de la défense des droits LGBT ou de la dignité animale, mais ils commencent par la foi et la charité catholique. La foi est nécessaire pour sauver l’homme et la société, pour les élever, au-delà de leur nature, sans jamais contrarier celle-ci, mais en la perfectionnant, aussi bien à l’échelle de l’individu qu’à l’échelle du corps social. Et la raison, qui permet de connaitre et d’accepter la foi, est tout aussi nécessaire. C’est ce modèle qui permettra de restaurer la civilisation occidentale déchue, et de rebâtir une société saine, juste et apaisée, dans laquelle le catholicisme sera le référentiel politique, législatif, moral et culturel. C’est le seul modèle qui puisse purger la société de ses tares et établir un modèle de société réconcilié, dans laquelle l’islam ne sera plus un sujet de crainte ou de réactions hystériques, puisqu’il sera contenu dans le cadre d’une convention de tolérance sous certaines conditions strictes, de même que pour d’autres religions non-catholiques. Ce modèle de société attire déjà le respect de beaucoup de musulmans, qui reconnaissent que nous seuls les seuls à vraiment les comprendre. Ce modèle permettra non seulement la rechristianisation, et donc la revitalisation morale et anthropologique des français issus de familles tombées dans l’apostasie, mais aussi, si Dieu le veut, la conversion progressive de citoyens issus de familles musulmanes, et qui par la pression naturelle de l’environnement, se tourneront vers la vraie religion.

Pour le reste, les principes catholiques en matière de souveraineté, d’économie, de police, de justice sociale et de droit, une fois compris, présentés et appliqués, ne peuvent que convaincre toute personne honnête et soucieuse du bien commun, qu’elle soit catholique ou pas. 

Mais pour le moment, nous sommes réduits à une minorité au sein de l’ancienne chrétienté, devenue l’occident post-moderne. Et peut-être qu’un jour prochain, si Dieu permet que nos voix se fassent entendre et que notre zèle et notre prudence soient récompensés par un accroissement de notre influence politique, culturelle et économique, nous serons en mesure de prendre le pouvoir.

Dans tous les cas, nous ne pensons pas que le populisme de droite actuel soit à même de répondre aux défis de notre société, et en particulier à celui de l’islam. L’opposition à l’immigrationnisme devient de plus en plus populaire au sein de la société, y compris chez les électeurs régimistes, mais il est évident que cette seule thématique ne suffit pas à faire une politique, ni à prendre et surtout maintenir le pouvoir sur le long terme.

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