[Apologétique] Mgr. Meurin : Les sources communes de la gnose païenne et de la Kabbale juive

Ce n’est pas la synagogue orthodoxe, ni la vraie doctrine de Moïse, inspirée par Dieu même, que les kabbalistes modernes représentent; c’est le paganisme dont quelques Juifs sectaires ont été imbus, lors de la captivité de Babylone. On n’a qu’à étudier la doctrine de la Kabbale juive et à la comparer avec les doctrines philosophiques des plus anciens peuples civilisés, Indiens, Perses, Babyloniens, Assyriens, Égyptiens, Grecs et autres, pour s’assurer que partout est enseigné le même système panthéistique d’émanation. Partout on retrouve un certain principe éternel duquel émanent une première triade, et après elle, tout l’univers, non par création, mais par émanation substantielle. On est forcé de l’admettre : entre la philosophie kabbalistique et l’ancien paganisme, il y a une connexion intime qu’il est difficile d’expliquer d’une autre manière que par l’inspiration d’un même auteur, c’est à dire l’ennemi du genre humain, de l’Esprit de mensonge.

Satan dans le paganisme

Dans le cours de ce petit essai nous ferons ressortir l’habileté avec laquelle cet inspirateur des anciennes doctrines païennes a réussi à séparer, d’abord, l’idée des trois divines personnes, connues dans l’antiquité avec plus ou moins de précision, de l’idée de leur substance commune et inséparable, en supplantant, soit la première, soit la troisième personne, afin d’obtenir, d’une manière ou d’une autre, de la part des hommes, l’adoration divine qu’il a briguée en disant :

«Je monterai au ciel, j’établirai mon trône au-dessus des astres de Dieu; je m’assiérai sur la montagne de l’alliance aux côtés de l’aquilon, je me placerai au-dessus des nuées les plus élevées, et je serai semblable au Très-Haut.» – Isaïe 14;13

C’est là qu’on découvre la source empoisonnée des erreurs et des haines surnaturelles qui remplissent le paganisme ancien et moderne, ainsi que l’âme du Juif de la kabbale et de l’adepte de la franc-maçonnerie, d’une rage indescriptible contre Dieu et contre tous ceux qui croient en Dieu. […]

Enchaînement des haines et des mystères de la franc-maçonnerie

Les points indiqués doivent nous servir d’introduction à ce petit traité, pour montrer de prime abord au lecteur l’enchaînement des haines mystérieuses concentrées dans la franc-maçonnerie pour la continuation et l’accomplissement de l’œuvre de l’Antéchrist : «car le mystère d’iniquité s’opère déjà.» Si nous avons réussi à mettre le doigt sur le ver rongeur de l’humanité, des hommes plus compétents que nous se hâteront peut-être de nous suivre et compléteront ce que nous ne pouvons qu’effleurer. Complété, notre ouvrage deviendrait, tout ensemble, un petit livre d’histoire universelle, un traité de théologie et de philosophie, et une exposition de la magie noire. Cherchons, et nous trouverons dans l’histoire, la franc-maçonnerie; dans la franc-maçonnerie, l’ordre déchu des Templiers*; dans les deux ensemble : la synagogue kabbalistique; dans les trois ensemble : les anciens mystères païens, et enfin, dans le tout, Satan lui-même. L’ange déchu a séduit les anciens peuples par ses doctrines mensongères; le paganisme a séduit le Juif hypocrite et obstiné; le Juif a séduit et corrompu l’ordre religieux des templiers et trompe encore aujourd’hui la grande masse crédule des franc-maçons. Ayant accaparé les trésors et le pouvoir civil de ce monde, le juif fait une guerre acharnée, sans merci et sans trêve, à l’Eglise de Jésus-Christ et à tous ceux qui refusent de fléchir le genou devant lui et son veau d’or. Ceindre le front du juif du diadème royal et mettre sous ses pieds le royaume du monde, voilà le vrai but de la franc-maçonnerie.

Nous nous berçons de l’espoir de ramener par cet ouvrage quelques-uns des esprits égarés, mais nous n’avons aucun espoir de persuader la génération perverse qui se cache sous les trente-trois plis des secrets maçonniques, et encore au-delà; car celle-là ne saurait être convaincue par la raison; elle n’a jamais cédé qu’à la force majeure. Probablement, elle sera refoulée par un soulèvement dû à l’exaspération populaire, ou peut-être par la défection et le dégoût de ceux mêmes qu’elle a réussi à subjuguer et à s’enchaîner par des serments illicites, qu’ils sont aujourd’hui encore assez superstitieux pour croire honnêtes et valides.

Mgr. Leo Meurin, La franc-maçonnerie, synagogue de Satan, Paris, 1893, extraits de l’introduction.

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Mgr. Leo Meurin, S.J., archevêque de Port-Louis en Île Maurice.

*Commentaire : Mgr. Meurin semble exclusivement considérer l’hypothèse d’une dérive d’une partie des membres de l’ordre des templiers pour expliquer l’éveil des modes néo-gnosticistes et plus généralement de la pénétration des concepts kabbalistiques dans la pensée de libre-penseurs occidentaux non-juifs à partir des 11e-12e siècles. Tout en restant valide et plausible, cette hypothèse ne doit pas nous sembler exclusive, dans la mesure où de nombreuses études contemporaines fort sérieuses nous font comprendre qu’en vérité, il y eu bien d’autres voies par lesquelles les idées kabbalistiques, et donc les idées néo-gnostiques, purent pénétrer et être diffusées dans le monde latin. L’hérésie arienne, qui se maintint tout de même jusque dans le haut-moyen âge, mais aussi le mahométisme à la même époque, furent également des conducteurs des concepts, surtout métaphysiques, des gnoses païennes et de la kabbale. C’est surtout du 12e au début du 15e siècle que ces développements prendront une dimension importante en Europe. Le grand historien de la kabbale, Gershom Sholem, conclut lui aussi que des groupes hétérodoxes tels que les Cathares, sans forcément avoir puisé directement dans les livres kabbalistiques, furent probablement en rapport avec les nombreux « docteurs » de cette nouvelle gnose. Les grands centres juifs de Provence, de Rhénanie et d’Italie, furent les foyers où se succédaient les écrivains « mystiques » juifs qui ne cessaient de commenter et d’amplifier le corpus kabbalistique. On oublie également trop souvent les grands changements géopolitiques, sociaux et économiques de cette époque, avec l’accélération des relations internationales et des moyens techniques la rendant possible. Cette effervescence philosophique correspond tout à fait à l’ère de prodigieux développement social et économique que fut le Moyen-Âge en Occident, en majeure partie grâce à la Chrétienté.

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1 commentaire

  1. […] sans contredire complètement le récit biblique, comme nous l’avons déjà vu. Le plus frappant, comme l’a fort bien exposé Mgr. Meurin, est que la plupart des anciens paganismes exposent tous un restant, même infime, des vérités […]

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