Emmanuel Macron a été réélu pour un second mandat. Beaucoup ne se l’expliquent pas. Beaucoup sont stupéfaits. Pour ma part, ce qui me stupéfie c’est qu’une opportunité unique a encore une fois été gâchée, pour la simple et bonne raison que le camp national a été représenté par des personnages aussi synthétiques qu’Eric Zemmour ou aussi faibles que Marine Le Pen, personnages que d’ailleurs, nous ne soutenions pas, et en qui nous n’avions pas confiance, pour de bonnes raisons. Certes, pour nous autres qui avions déjà vécu bien des désillusions par le passé dans le camp national, il n’y a pas vraiment lieu d’être choqués. Mais pour tous les nouveaux venus de la nouvelle opinion publique, le choc et le dégoût sont perceptibles.

Le premier bilan à tirer de cette débâcle est le suivant : le peuple de France semble être condamné à boire le calice jusqu’à la lie. Et tout ceci n’est qu’un juste châtiment pour les nations frémissantes contre le Christ, ou pour parler en des termes plus profanes, tout ceci n’est qu’une suite de conséquences logiques.

Quand Dieu est oublié, Dieu oublie les hommes. Et de Dieu, personne, je dis bien personne n’a parlé durant toute cette campagne, sinon pour l’offenser encore davantage. Et ceux qui pensent que cette donnée n’a rien à faire dans l’analyse politique sont les premiers responsables ou les premières victimes de ce nouvel échec.

Mais avant d’analyser ce qui nous semble être les raisons de ce nouvel échec du camp national, j’aimerais dire quelques mots sur quelques données nouvelles dans le champ politique français.

Trois nouveaux partis

Sur le plan politique, l’un des premiers enseignements à tirer de cette élection, c’est la formation de trois blocs politiques qui nous font sortir définitivement du vieux système bipartisan qui a rythmé la 5e République pendant plusieurs décennies. Cette rupture avait déjà eu lieu en 2017, mais elle est encore plus marquée à présent.

Nous avons désormais face à nous un grand parti régimiste, représenté par La République en Marche, qui agglomère toute la canaille politicienne du régime : depuis les anciens socialistes jusqu’aux Républicains, en passant par les Verts et les anciens partis centristes.

Face à ce bloc majoritaire, qui est en fait le nouveau parti unique, nous voyons se former ce nouveau bloc de gauche, dominé pour l’instant par la France Insoumise, et qui regroupera le pire de l’extrême-gauche et de la gauche sociétale.

Et puis, nous avons ce bloc patriote, libéral-conservateur, constitué a priori de ce qui restera du Rassemblement National, de Reconquête et des quelques représentations souverainistes.

Il est encore trop tôt pour estimer l’issue des élections législatives, mais on suppose déjà que les grands vainqueurs du scrutin parlementaire seront le bloc régimiste et le bloc de gauche, ce dernier n’étant qu’une fausse opposition au premier.

En revanche, on est bien moins optimiste pour le bloc patriotique, puisqu’il y a peu de chances, à ce stade, qu’il parvienne à constituer un groupe parlementaire dépassant la vingtaine de députés.

Les nouveaux électorats

Sur le plan de la sociologie électorale, ce scrutin présidentiel a permis d’identifier les nouvelles fractures qui caractérisent la société française en 2022.

Tout d’abord, nous avons vu que les catégories qui ont à nouveau massivement voté en faveur d’Emmanuel Macron sont avant tout les catégories qu’il convient clairement de qualifier de classes parasitaires, antisociales et antinationales.

Le vote régimiste a donc été celui des classes improductives et égoïstes :

  • Les retraités, les plus de 65 ans, qui sont depuis longtemps totalement déconnectés des réalités socio-économiques de la société française et qui ne pensent qu’à conserver ce qu’ils ont acquis au cours des décennies précédentes ;
  • La moyenne et la grande bourgeoisie urbaine désireuse elle aussi, pour des raisons similaires, de conserver ses avantages et ses acquis ;
  • Les banlieues multiculturelles et communautaires désireuses de conserver leurs avantages et leurs acquis ;
  • Et enfin, une partie de la jeunesse étudiante, bourgeoise, woke et libérale-libertaire, celle qui suit les consignes de vote des influenceurs, des médias et des artistes, celle qui croit dur comme fer dans l’utopie de la société ouverte et qui s’imagine que les vrais combats politiques aujourd’hui sont l’écologie et l’inclusivisme. Cet électorat est plutôt attiré par la gauche radicale ou écologiste, mais votera systématiquement pour Emmanuel Macron ou pour tout candidat du régime, si la situation l’exige.

Tous les individus appartenant à ces catégories ont voté Macron, soit par réflexe de classe (ou plutôt par réflexe de catégorie), soit par aliénation psychologique dûe à la propagande médiatique. Dans tous les cas, cet électorat régimiste constitue plus que jamais le nœud gordien du jeu électoral en France.

L’obstination de ce public régimiste doit d’abord se comprendre par la puissance de conditionnement dont il fait l’objet, par la mainmise de la minorité élitaire actuelle sur le jeu politique et institutionnel, ainsi que par la pauvreté extrême de la proposition politique du camp national.

Un autre électorat demeure lui aussi, tout aussi déterminant, à savoir l’électorat abstentionniste, qui précisément, n’est pas un électorat, mais plutôt un potentiel électoral. Élections après élections, depuis 1969, cette partie de la population reste étonnement stable. Elle est constituée de plusieurs types de personnes :

  • Il y a tout d’abord ceux qui n’ont tout simplement aucun intérêt pour la politique, même pas pour l’élection présidentielle.
  • Ensuite, il y a ceux qui s’intéressent à la politique, mais qui n’ont plus aucune confiance, ni aucune foi dans le système actuel.
  • Pour finir, il y a ceux qui aimeraient voter, mais ne trouvent tout simplement aucune proposition politique satisfaisante.

Deux autres électorats se sont encore démarqués tout spécialement durant cette élection : le vote multiculturel et le vote musulman. Ces deux électorats sont évidemment bien plus complexes et bien moins unifiés qu’on ne le pense, mais on constate néanmoins que ces deux catégories ont massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, puis pour Macron au second tour.

L’électorat multiculturel des urbanités cosmopolites est naturellement sensible à toutes les propagandes médiatiques les plus sommaires diffusées par le régime, mais aussi à l’idéologie indigéniste propagée par la gauche intersectionnelle et bourgeoise de La France Insoumise. Ces populations sont le plus souvent issues des vagues d’immigration les plus récentes et les moins intégrées.

Peu cultivé, cet électorat vote sous l’influence de l’environnement qui est le sien, à savoir un environnement grand-remplacé et communautaire. Parce que rangé dans la catégorie des « minorités opprimées » selon le schéma du marxisme culturel, cet électorat allogène se croit sensible à la cause sociale, et par manque de civilité et d’appartenance à la réalité nationale, il confond facilement la cause sociale authentique avec les revendications sociétales du régime et de la gauche. En somme, cet électorat vote en fonction des consignes de son rappeur préféré, ou en fonction des consignes à peine dissimulées des médias d’infotainement de gauche comme Konbini, Brut ou TPMP.

Au fond, cet électorat multiculturel est très proche, dans son fonctionnement et dans ses réflexes, de l’électorat de la jeunesse woke, bourgeoise et cosmopolite, avec laquelle il marche dans les manifestations intersectionnelles. C’est ce qui explique pourquoi, dans les grands centres urbains, les populations bourgeoises de centre-ville, ainsi que les populations multiculturelles de banlieue, ont massivement voté pour Emmanuel Macron.

Parmi ces nouveaux électorats, il faut également ajouter l’électorat musulman, dont il a beaucoup été question durant les derniers jours de la campagne. Comme pour les autres catégories de la population, il me semble qu’on cherche trop souvent à simplifier à outrance des réalités sociologiques qui sont bien plus complexes que cela. Si l’on s’en tient aux catégories sociologiques ou confessionnelles prises nominalement, on ne peut pas dire qu’il n’y a qu’un seul vote des retraités, un seul vote « jeunes », un seul vote des banlieues ou un seul vote catholique ou musulman. Chacune de ces catégories sociologiques répond à des tendances de fond, mais se divise néanmoins en tendances distinctes. Par exemple, un nombre considérable de retraités ne vote pas Macron, de même qu’un nombre considérable de jeunes dans la tranche 18-25 ans et surtout dans la tranche 25-35 ans vote massivement Marine Le Pen. De même que, pris nominalement, seule une partie bien spécifique du vote « catholique » vote en faveur de Macron, tandis que l’autre vote massivement pour le camp national.

De la même façon, le vote musulman n’est pas absolument unitaire, mais divisé en deux ou trois tendances fortes.

Une partie de ce vote musulman doit clairement être rangé dans le vote multiculturel de tendance régimiste ou intersectionnel. Ce vote musulman a massivement voté Mélenchon, puis Emmanuel Macron.

En somme, cette catégorie de musulmans s’agglomère à la catégorie que nous avons décrite précédemment et se ralliera systématiquement au candidat du régime ou au candidat majoritaire de la gauche, alors même que ces candidats sont tout aussi « islamophobes » ou incompatibles avec les valeurs morales supposément revendiquées par les musulmans, que ne peuvent l’être en apparence, les candidats de la droite nationale libérale-conservatrice actuelle.

De façon ironique, ces alliances tacites avec le régime ou avec la gauche, contribuent plutôt à la laïcisation et à la démoralisation de larges pans de la population musulmane de France, qui sombre presque sans s’en rendre compte, dans un islam culturel et intégré aux délires intersectionnels.

Une autre partie de ce vote musulman est un électorat qui, sur le plan social et moral, est beaucoup plus conservateur. Il s’agit souvent de personnes intégrées de longue date aux réalités nationales, d’individus étant attachés définitivement à la France par l’histoire, la langue et la culture, mais aussi par le travail et les amitiés intimes. C’est un élecorat de musulmans largement issus d’une ancienne immigration venue des anciennes colonies, ayant donc un rapport historique intime avec l’histoire de France, ce qui n’est pas le cas de populations musulmanes d’immigration plus récente, venues de pays ou issues de générations ne partageant pas du tout ce rapport historique et culturel.

Cette partie de l’électorat musulman se trouve donc largement en accord avec les positions de la droite catholique et sociale. De plus, cet électorat qui fût longtemps trompé par la gauche de gouvernement, devrait ou aurait dû logiquement se rallier au camp national, si ce dernier n’avait pas emprunté la voie détestable qu’on lui connaît depuis une dizaine d’années. De ce fait, beaucoup de gens, parmi ces musulmans, s’abstiennent tout simplement de voter, surtout au 2e tour.

Pour finir, il faut évoquer l’électorat qui représente ce qu’on pourrait appeler le pays réel, au sens maurrassien du terme. Cet électorat est celui qui a voté à 42 % pour Marine Le Pen. Non pas tellement par adhésion à cette dernière, non pas par simple « dégagisme » comme on le pense souvent, mais tout simplement par un pur réflexe de survie.

Cet électorat est celui de la nouvelle opinion publique. C’est la France périphérique. C’est notre France. La France de nos familles, de nos villages et de nos bleds paumés. La France que méprise le régime et la gauche bourgeoise. C’est la France qui a voté « non » au référendum contre l’Union Européenne. La France des gilets jaunes. La France des manifestations anti-pass. La France des vrais français, des citoyens honnêtes, qu’ils soient de souche ou de branche, la France de ceux qui travaillent, de ceux qui subissent, de ceux qui vivent tous les jours dans la dure réalité, de ceux qui ont encore un minimum de conscience politique, de conscience de classe, d’intérêt pour l’avenir de la société française et de leurs enfants. La France de ceux qui n’ont pas peur de défendre la France. La France de ceux qui ont encore un esprit civique, parce qu’ils ont un esprit national.

Cet électorat est potentiellement bien plus important qu’il ne devrait l’être, car dans cette opinion publique, nombreux sont ceux qui tombent dans la catégorie d’abstentionnistes que j’ai mentionnée précédemment, à savoir l’électorat de ceux qui s’abstiennent, faute d’une représentation politique sérieuse.

Et au-delà des problèmes systémiques posés par le régime, par le cadenas idéologique de la caste médiatico-politique et par l’emprise néfaste de l’éducation nationale, il faut bien dire ce que personne n’ose dire : le grand problème de la France, et tout spécialement de cette partie de la population, c’est l’absence d’un véritable parti national, souverainiste, social et progressiste, en un seul mot, d’un grand parti catholique.

Oui, le drame de cette élection en particulier, c’est que nous avons eu à subir la présence de la droite nationale la plus bête et la plus minable du monde.

Objectivement, les conditions historiques et sociales étaient réunies pour ouvrir un boulevard à une victoire du camp national : une 5e république à bout de souffle, une classe politique croulant sous les affaires de corruption et les scandales, un président sortant détesté par les deux tiers du pays, un régime synthétisant à lui seul toutes les trahisons et les violences antisociales les plus extrêmes, un saccage total et manifeste de notre économie, une inflation galopante, une diplomatie catastrophique, une immigration plus massive que jamais, des taux de criminalité et de délinquance jamais vus jusque-là, le délitement total des mœurs, etc.

Au-delà des adversités systémiques, au-delà de la propagande, au-delà de l’action néfaste de la gauche, au-delà des fraudes électorales qui ont certainement eu lieu ici et là, mais qui n’expliquent pas tout : comment comprendre cette énième défaite du camp national ?

Avant de détailler les raisons de cet échec, j’aimerais en décrire ici et tout de suite la cause principale : l’absence de Dieu, l’absence de principes chrétiens, l’absence même des principes les plus élémentaires de morale naturelle et de justice sociale dans le discours de ces individus. Et cela, nous le répétons et l’affirmons depuis des années.

L’échec du Zemmourisme et du Marinisme

En ce qui concerne la représentation actuelle de la droite nationale, cette élection nous permet tout d’abord de confirmer ce que nous répétons depuis des années : la ligne libérale-conservatrice, post-sarkozyste, jacobino-bonapartiste, laïcarde, positiviste, faussement identitaire et faussement sociale qui a été celle d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen, a échoué.

Elle devait échouer, car elle ne correspond pas du tout à la proposition politique qu’il faut pour galvaniser les foules, pour rassembler les forces vives du pays et pour réformer la société. Je dirais même plus : la ligne adoptée par Eric Zemmour et Marine Le Pen, a bien des égards, s’oppose radicalement à cette proposition politique si nécessaire à la France et à toute société qui veut se relever.

De mon point de vue, j’estime donc que nous avons assisté non seulement à l’échec du marinisme, mais également à celui du zemmourisme. Les partisans d’Eric Zemmour ne le comprennent sans doute pas encore, mais ils s’en rendront rapidement compte si le parti Reconquête fait un bide aux élections législatives, comme ce sera probablement le cas.

Cet échec est double, car dans le fond, hormis des détails programmatiques, il n’y a aucune différence de fond entre la ligne Zemmour et la ligne Marine. Faire des discours de bon sens contre l’immigration, contre l’ensauvagement ou contre l’islamisme, ne suffit pas à faire de vous le sauveur de la France. Pour sauver la France, il faut nécessairement des grâces exceptionnelles. Par conséquent, il faut être catholique et mener une action politique catholique, si l’on veut prétendre sauver la France. Il va de soi que cette qualité est absente chez Eric Zemmour et chez Marine Le Pen. Pire encore : ces derniers ne cessent de propager les idées de la Révolution, donc des idées antichrétiennes et antinaturelles.

Pour le démontrer, il ne suffit que d’un exemple : l’islam. Alors que la question de l’islamisation est l’une des urgences majeures de notre temps, la seule réponse d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen face à ce problème est de réclamer davantage de laïcisme. Comme si précisément, depuis l’Algérie Française, ce n’était pas précisément le laïcisme propagé par le régime, qui avait rendu possible la déchristianisation, ainsi que l’établissement de l’islam (ou de toute autre religion non-catholique) dans la société.

De plus, les arguments d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen contre l’islamisation sont pathétiques et moralement inacceptables la plupart du temps. Ce sont fondamentalement les mêmes arguments utilisés par les anticléricaux, par les gauchistes de Charlie Hebdo ou par certains représentants du régime. Selon Zemmour et Marine, il faut combattre l’islamisation, non pas pour restaurer l’ordre chrétien, mais parce que l’islam représente une menace pour la laïcité, pour l’égalité homme-femmes et pour la sécurité de nos bons homosexuels.

C’est donc cela l’extrême-droite, en 2022 : un ramassis de libéraux pathétiques qui pensent vaincre le régime en adoptant tous les principes abominables de ce même régime. Cette ligne ne gagnera jamais.

Dans son discours de réaction aux résultats du 2e tour, Zemmour n’a pas manqué de reprendre son ton critique et a fustigé le 8e échec du nom Le Pen aux élections présidentielles. Malgré la réalité du constat et malgré les critiques que l’on peut légitimement faire à Le Pen, père et fille, cette affirmation d’Eric Zemmour suffit à justifier la méfiance que nous avons toujours entretenu à son égard.

Eric Zemmour a beau fustiger le 8e échec des Le Pen à l’élection présidentielle, mais ne fait-il pas partie de ceux qui ont systématiquement voté contre Le Pen à toutes les élections depuis 1981 ? N’a-t-il pas voté par deux fois pour Mitterrand, puis pour Balladur, pour Chevènement, pour Chirac, pour Sarkozy ?

Qu’il n’ait jamais voté pour Marine, ceci serait tout à fait légitime et compréhensible. Mais le fait qu’il n’ait jamais voté pour Jean-Marie Le Pen prouve que ce journaliste parisien n’a jamais fait partie du camp national.

Et c’est ici l’un des aspects problématiques du Zemmourisme, à savoir sa nature synthétique. Certes, Zemmour a fait un très beau score pour une première candidature à une présidentielle. Mais en considérant qu’il a eu droit à plus de quinze ans de campagne ininterrompue sur les plateaux de télévision et qu’il a bénéficié de soutiens et d’une couverture médiatique exceptionnelle dans les premiers mois de la campagne 2022, ses partisans étaient certainement en droit d’espérer un score bien supérieur à 7 %.

Tel n’a pas été le cas, car le mouvement de fond du zemmourisme n’a capté que certaines catégories sociologiques bien spécifiques, concentrés par ailleurs, dans des zones géographiques bien particulières et très réduites au final.

De son côté, l’immense majorité de la nouvelle opinion publique, celle de la France réelle et populaire, a préféré le vote utile Marine Le Pen, que ce soit par habitude ou tout simplement par défaut.

Le problème du zemmourisme et du marinisme ne porte pas sur leurs constats et leurs propositions en matière d’immigration ou d’économie. Le problème est tout simplement d’ordre doctrinal, philosophique et spirituel. Et dans les temps où nous sommes, cette approche spirituelle est absolument essentielle à l’action politique. Il va de soit que cette dimension fait complètement défaut chez l’un et l’autre.

Il en résulte que la formulation politique de l’un et de l’autre, a été proprement lamentable à bien des égards. Encore une fois, c’est un problème de principes, de ligne, de cadre doctrinal. Certains ont persisté à mépriser nos avertissements. Certains ont persisté à se croire pragmatiques alors qu’ils étaient dans l’erreur et étaient aveuglés par la virtualité de la dynamique.

Oui, la ligne Zemmour, tout comme la ligne Marine, est un échec, parce que cette ligne repose sur de mauvais principes. Et les mauvais principes amènent logiquement à de mauvaises formulations politiques.

Cette ligne repose sur les principes qui ont amené la France dans cet état de désolation. Pire encore, ces mauvais principes ont précisément rendu possible les désastres politiques, sociaux et confessionnels que ces mêmes Zemmour et Marine déplorent en permanence dans leurs discours.

Et tout ceci, je l’ai déjà expliqué longuement dans de nombreux articles et de nombreuses interventions.

Il est encore trop tôt pour déterminer ce qu’il adviendra du Rassemblement National et du mouvement zemmouriste. Les résultats des élections législatives prochaines seront déterminantes de ce point de vue.

Et pour l’instant, le parti zemmouriste semble déjà sombrer dans la Bérézina tandis que le RN, gonflé d’orgueil, se refuse à toute alliance avec les traîtres de la veille, et objectivement, ce n’est que justice.

En bref, il faut le dire clairement : il est nécessaire que petit à petit, cette droite nationale grossière et inefficace soit purgée, totalement rénovée et remplacée par un véritable mouvement national dont les principes doivent être nécessairement et totalement ancrés dans la morale chrétienne et dans la tradition du réalisme politique.

L’avenir de la gauche

Voyons maintenant quel sera l’avenir de la gauche.

Clairement, le parti mélanchoniste a frappé un grand coup électoralement parlant au premier tour.

Jean-Luc Mélenchon, en vieux gamelard de la caste politicienne, a su adopter la ligne la plus profitable en délaissant ses positions de gauche républicaine et laïcarde et en enfilant le costume de grand timonier de la gauche woke et intersectionnelle.

Cela dit, il existe au sein même de la gauche radicale une fracture qui ne demande qu’à s’élargir. En effet, le discours de la gauche républicaine, ou même de la gauche ouvriériste, n’est plus crédible depuis très longtemps. L’électorat socialo-communiste qui était jadis sensible à ce discours s’est rallié au Front National depuis belle lurette. Et la gauche plurielle n’a jamais réussi à reconquérir cet électorat populaire de souche, raison pour laquelle elle s’est concentrée depuis lors sur les populations urbaines, diplômées et cosmopolites, ainsi que sur les banlieues multiculturelles.

Ainsi donc, ce qui fait recette aujourd’hui à gauche, ce sont les postures du marxisme culturel : l’indigénisme, l’écologisme et l’intersectionnalisme tous azimuts. Le tout, saupoudré d’un peu de fausse justice sociale pour appâter le populo naïf et hors du réel.

Cette recette a permis à la France Insoumise de rafler le vote de la bourgeoisie gauchiste de centre-ville, ainsi que le vote des banlieues multiculturelles.

Mais le prix de cette stratégie se perçoit déjà en interne. Les cadres insoumis qui demeurent attachés à certaines valeurs de la gauche laïque et républicaine se trouvent de plus en plus en opposition avec les revendications des têtes montantes et de la base militante laquelle est majoritairement composée de gauchistes woke et de militants indigénistes.

De plus, en se positionnant en Bernie Sanders français et en appelant sans ambiguïté à voter Emmanuel Macron au 2e tour, le vieux Mélenchon s’est également révélé pour ce qu’il est depuis toujours : un jaune, un franc-mac trotskyste, un sale profiteur, en somme, un traître absolu à la cause sociale.

Et si l’on s’en tient au report des voix, on constate que c’est clairement l’électorat mélanchoniste qui a permis la victoire d’Emmanuel Macron au 2nd tour, tandis que seule une petite moitié s’est abstenue et une autre petite partie a voté Marine Le Pen. Et Mélenchon n’est pas le seul social-traitre à pointer du doigt : le communiste Fabien Roussel a été encore plus explicite dans son appel à voter Macron, de même que les autres représentants de la gauche. comme le bourgeois démago François Ruffin.

Dans tous les cas, dorénavant : à chaque mesure antisociale ou à chaque répression brutale opérée par le régime macroniste contre le peuple en révolte, la nouvelle opinion publique pourra désormais systématiquement pointer du doigt tous les collabos de la France Insoumise et de la gauche radicale. Et ceci est une très bonne chose, car en cas de nouveau mouvement social similaire aux gilets jaunes ou aux manifestations anti-pass, l’infiltration et la récupération gauchiste devrait être beaucoup plus difficile que par le passé.

Et pour ce qui est des élections législatives, il n’est pas encore dit que la gauche insoumise soit en capacité de dominer totalement le bloc de gauche à l’Assemblée Nationale. Car, si la droite nationale a subi la division Zemmour/Le Pen, les divisions à gauche semblent plus nombreuses que prévu, comme en attestent les récents accrochages entre mélenchonistes, Verts et socialistes.

L’avenir de la droite nationale

La question la plus intéressante de notre point de vue est évidemment celle de l’avenir de la droite nationale. A court terme, cet avenir sera largement déterminé par les résultats aux élections législatives.

En cas d’échec aux législatives, le parti Reconquête aura un avenir très incertain, ne serait-ce que sur le plan financier. Sans élus, le parti ne pourra pas survivre et à la Bérézina succédera un véritable Waterloo. L’effet Zemmour s’estompera vite et déjà, de nombreuses divisions ont été signalées au sein de cette jeune formation. C’est pourquoi Eric Zemmour a tenté d’appeler désespérément à l’union des droites et à la formation de listes communes visant à la constitution d’un bloc parlementaire suffisamment important.

A ce stade, cette alliance semble très mal engagée. En effet, le Rassemblement National n’a pas particulièrement besoin d’accepter une alliance que ses dirigeants ne perçoivent pas comme utile ou même profitable. De plus, il y a certainement des difficultés à oublier les trahisons encore toutes fraîches de ceux qui ont quitté le navire bleu marine en pleine campagne pour rejoindre Eric Zemmour.

L’avenir du Rassemblement National, quant à lui, semble assuré, au moins à moyen terme. Ses cadres essayent de positiver ce nouvel échec aux présidentielles en notant un progrès de 7 points par rapport à 2017. La boutique est donc sauvée pour le moment, mais là aussi, l’avenir du RN sera en partie déterminé par le résultat des législatives.

Mais l’avenir du RN sera surtout déterminé par la nature prochaine de son leadership et l’évolution de sa ligne politique. Nous avons déjà expliqué comment et pourquoi la ligne mariniste, tout comme la ligne zemmourienne, avait échoué. La question se pose donc, de savoir si Marine aura l’élégance et l’humilité de s’effacer petit à petit, au profit d’un leader plus masculin, plus jeune et dynamique, tel que Jordan Bardella, vers qui tous les regards se tournent déjà. Mais beaucoup de novices se laissent emporter par les apparences.

Jusqu’ici, Jordan Bardella a été un parfait soldat du Rassemblement Mariniste et il est donc difficile de déterminer sa pensée politique, ou même de savoir s’il en a vraiment une.

Dans tous les cas, si le Rassemblement National ne revient pas à ce qui avait fait sa force dans les années 1980 et 1990, si le Rassemblement National n’adopte pas une ligne fortement inspirée de l’intégralisme catholique, si le Rassemblement National s’obstine dans la ligne médiocre qui a été la sienne depuis plus de 10 ans, je ne donne pas cher de son avenir et ce ne sera que justice.

L’avenir du régime

Et avant de conclure sur ces prospectives, il faut aussi poser la question de l’avenir du régime. Les victoires de ce dernier semblent toujours plus insolentes, alors même qu’il suscite un sentiment de rejet partagé par une majorité de la population.

Et beaucoup se sont demandés comment il était possible qu’un président sortant, détesté par les 2/3 du pays, puisse être reconduit aux affaires. La réponse est simple :

  • Premièrement, la France gauchiste rejette Macron selon une impulsion différente que la France de droite.
  • Deuxièmement, comme nous le savons, le peuple de France, depuis qu’il a renié Dieu et la foi catholique, a perdu son unité.

Le régime, quant à lui, n’a pas les mêmes problèmes, puisqu’il n’a pas renié son dieu luciférien et ses principes inversés. Et donc, le régime règne dans l’unité, au milieu du chaos.

Il règne, pour le moment, du moins, car nous le savons : aucun royaume divisé contre lui-même ne peut subsister. Aucune maison bâtie sur du sable ne peut tenir debout. Ce régime tombera donc, tôt ou tard.

Certains fondent leurs espoirs dans cet effondrement et certains en font même une stratégie politique (accelerationnisme). C’est à mon avis, une très mauvaise vision des choses. La nouvelle opinion publique doit au contraire se placer dans une position positive. Elle doit donc fonder toute son espérance en Dieu et construire son avenir selon ce principe d’action. C’est de Dieu que viendra l’espoir et le salut de la France et du monde.

Mais pour le moment, le régime règne, et c’est un châtiment très mérité pour la France apostate, laquelle ne comprend toujours pas les sources de ce mal, même si de plus en plus, la nouvelle opinion publique ressent presqu’instinctivement la nature maléfique, pour ne pas dire diabolique, du pouvoir politique actuel.

Et pour preuve que ce régime est fondé sur des principes inversés, il suffit de constater qu’il règne sur une somme impressionnante de paradoxes et de contradictions. Nous sommes dans un pays où les féministes appellent à voter contre une femme candidate aux portes du pouvoir. Nous sommes dans un pays où la gauche prétendument sociale appelle à voter pour le président le plus antisocial de toute la 5e république. Nous sommes dans un pays où pour faire barrage au prétendu danger d’une extrême-droite soi-disant fasciste et autoritaire, on appelle à voter pour un président qui a mené une politique fasciste et autoritaire. Nous sommes dans un pays où l’électorat musulman vote pour un président qui défend le droit au blasphème et qui fait fermer des mosquées par dizaines. Nous sommes dans un pays dans lequel les médias font campagne pour le président le plus illibéral d’Europe occidentale, afin d’empêcher l’élection d’une candidate qui voulait instaurer le référendum d’initiative populaire.

Car, en effet, le grand paradoxe du régime actuel, est qu’il est présenté comme la quintessence de la démocratie libérale, alors qu’Emmanuel Macron, de l’aveu même de l’ensemble de la presse mainstream, n’a cessé de gouverner de façon illibérale depuis son arrivée au pouvoir, en multipliant les décrets, en s’assurant la parfaite complicité du conseil constitutionnel et en bénéficiant surtout d’une large majorité à l’Assemblée Nationale. Ce n’est pas tant que Macron ait des aspirations de dictateur, mais plutôt que le régime n’a plus les moyens de jouer la pièce de théâtre démocratique avec la sophistication d’antan.

Tout ceci fait que nous sommes passés d’un système bipartisan à un régime de parti unique, ce parti unique étant évidemment La République en Marche, qui est véritablement le parti du régime, de l’oligarchie et de l’État profond. Face à ce parti unique, qui a déjà absorbé la quasi-totalité des vieilles boutiques politiciennes de la 5e république, une fausse opposition de gauche libérale-libertaire et fausse sociale, représentée par LFI, continuera de donner la réplique.

Il reste donc ce vaste espace politique laissé vacant à droite : sera-t-il dominé par le Rassemblement National ou par Reconquête ?

Très sincèrement, je pense que ces deux formations ne méritent pas du tout d’occuper cette position en l’état actuel des choses et en raison de leur mauvaise doctrine. La nouvelle opinion publique mérite mieux que d’être représentée par une éleveuse de chats féministe et par un ancien polémiste gringalet qui méprise le Christ.

La nouvelle opinion publique a besoin, de toute urgence, d’une nouvelle représentation politique. D’un vaste parti catholique de centre-droit, social, jusnaturaliste, souverainiste, réaliste, rassembleur, réformateur, progressiste, modérément libéral sur le plan économique, pro-technologie, pro-industrie, pro-écologie. Tel est le souhait que nous formulons et tel est l’objectif que nous devons nous fixer.

Une nouvelle proposition politique

Les défis de cette nouvelle proposition politique sont très nombreux. Ils sont littéralement surhumains. C’est pourquoi ces défis nécessitent des grâces divines et donc la foi catholique intégrale.

C’est d’ailleurs ce que ne comprennent pas les Marine Le Pen et les Eric Zemmour, ainsi que leurs partisans, qui parlent toujours de tout et de n’importe quoi, des droits de la France, du droit des femmes, du droit des homosexuels, mais qui ne parlent jamais des droits de Dieu et du bien commun.

Sans doute pensent-ils que teinter le discours politique de références catholiques explicites et concrètes ne résonnerait pas dans le cœur d’un peuple de France qui, il est vrai, s’est massivement détourné de la foi chrétienne.

Je ne suis pas d’accord avec cette vision pessimiste et utilitaire des choses. Je pense au contraire que l’immense majorité des gens a besoin d’espérance, de paix, de concorde. Et ceci ne peut véritablement se faire que sous l’inspiration du Saint-Esprit, pour ensuite infuser la politique et la cité.

De plus, s’il est vrai que le peuple est aujourd’hui tragiquement déchristianisé, démoralisé et désinformé, le peuple garde encore quelques réflexes naturels, au moins par instinct. Et les gens sentent l’incohérence, la faiblesse, le manque d’incarnation.

Tant que les représentants de la droite nationale seront imbus de cet abominable esprit laïciste et libéral, tant qu’ils seront convaincus de cette hérésie politique qui consiste à séparer radicalement le spirituel du temporel, ils continueront d’échouer. Encore et encore.

Ceci est particulièrement vrai pour ceux-là qui passent leur temps à faire campagne sur l’islam et à pester contre le danger de l’islamisation. Mais l’islamisation n’est pas qu’un problème politique : c’est un problème spirituel et donc politique. Politique, parce que spirituel. A cette problématique, il faut donc une réponse spirituelle et politique. Et cette réponse, cette proposition, seuls les catholiques intégralistes peuvent la formuler. Reste à savoir si nous serons un jour en capacité de la proposer concrètement.

Tel est notre premier défi : toucher plus de monde, diffuser davantage notre doctrine, nous faire connaître, nous organiser, grandir et enfin, ringardiser et remplacer les représentants indignes de l’actuelle droite nationale, s’ils persistent à ne pas se soumettre à la doctrine politique de l’Église.

Car ce défi est double : avoir une représentation politique est une chose. Nous avons déjà un jeune parti politique catholique en France, qui s’appelle Civitas, et qui demande encore à grandir et à se développer. Mais il est une autre chose de pouvoir toucher concrètement un vaste public. Et il faut le dire : même une grande partie de la nouvelle opinion publique est encore largement infectée par le virus du libéralisme politique, tandis que les jeunes élites catholiques n’ont pas droit de cité dans les médias mainstream.

Les préoccupations prioritaires des français, nous les connaissons : c’est le pouvoir d’achat, l’insécurité et l’immigration. Il faut donc faire une proposition politique qui se concentre sur ces trois sujets, tout en y infusant partout l’esprit de la doctrine sociale de l’Église. En tant que telle, cette ligne est évidemment la meilleure, la plus parfaite, et elle résonnerait fortement dans le cœur et dans l’esprit d’une majorité de français, à condition qu’elle soit connue et diffusée massivement.

Or, d’une part, nous sommes ostracisés dans les médias du système actuel. De plus, nous manquons de figures charismatiques pour nous représenter et défendre nos idées, ne serait-ce que médiatiquement.

Il existe également une autre préoccupation politique qui touche particulièrement la partie la plus politisée de la nouvelle opinion publique, à savoir, la question de la représentativité. Raison pour laquelle Marine Le Pen, tout comme Eric Zemmour, ont beaucoup insisté sur leur intention d’appeler régulièrement le peuple au référendum. Marine est même allée plus loin en proposant d’instaurer le référendum d’initiative citoyenne.

A mon avis, ces propositions, telles qu’elles ont été formulées, étaient de fausses bonnes idées, ou du moins, elles ne répondent pas du tout à la véritable urgence politique, celle qui n’a jamais été réglée depuis 1789 ou depuis 1958, à savoir, la question constitutionnelle.

En effet, l’urgence la plus absolue pour le pays, c’est de changer de constitution. L’urgence, c’est abroger totalement les principes fondamentaux de l’actuelle constitution. Ces principes, qui sont ceux de la déclaration des prétendus droits de l’homme, sont les principes qui ont conduit la France et l’Occident en général dans cet état de délabrement. L’un de nos grands défis sera donc de faire comprendre cela de la façon la plus simple aux français. Et malheureusement, étant donné l’impiété qui caractérise beaucoup de nos concitoyens, étant donné aussi la subtilité sournoise des principes inversés qu’on attache à ces faux « droits de l’homme », il ne sera pas facile de faire avancer cette idée, à moins de bénéficier d’une figure suffisamment charismatique et éloquente pour les présenter.

Car, en effet, tout le problème de notre régime réside dans l’inversion démoniaque et subtile qui se trouve formulée dans le principe moteur de sa constitution, à savoir ce mensonge profondément cynique selon lequel l’origine du pouvoir et des lois doit se trouver seulement et uniquement dans le peuple souverain.

  • Il s’agit tout d’abord d’un mensonge, car l’origine du pouvoir et des lois vient de la loi divine et de la loi naturelle.
  • Mais il s’agit également d’un mensonge cynique, car dans les faits, le pouvoir n’est jamais exercé par le « peuple souverain ». Le pouvoir est toujours et doit être exercé, nécessairement, par un chef ou par une élite qui représente et défend les intérêts du peuple et de la nation.

Or, toute l’hypocrisie et le piège de ce système se trouve ici : ,La constitution actuelle nie tout cadre moral supérieur et immuable subordonnant cette notion de souveraineté du peuple. La conséquence de cette négation est que la représentation des intérêts du peuple sera fatalement assumée par la minorité élitaire du régime. Mais précisément, dans ce régime sans Dieu, sans morale, sans principe de vérité supérieure et immuable, il s’en suit fatalement que la minorité élitaire ne défendra que les intérêts de sa caste, au détriment des intérêts de la nation.

Que ce soit par lâcheté ou par bêtise, les représentants de la droite nationale ne proposent jamais une telle révision de la constitution. Pourtant, la gauche mélenchoniste ne se prive pas de le faire, en réclamant depuis des années une 6e République.

Et bien, pour ce qui nous concerne, nous réclamons ouvertement une constitution chrétienne pour une république chrétienne.

Le défi ici est triple :

  • Il consiste d’abord à faire comprendre que la souveraineté populaire ne peut s’exercer que de façon organique et ordonnée, c’est à dire si elle est soumise à un cadre moral supérieur, qui est la souveraineté de Dieu sur la cité. La démonstration est simple : instituer le RIC demain signifierait que sur proposition d’une majorité de français manipulés par les forces de l’oligarchie, on pourrait souverainement voter, par exemple, pour l’abandon définitif des pouvoirs régaliens de l’État au profit de la Commission Européenne. Pour faire passer une telle idée, il ne suffit que d’un bon prétexte, d’une bonne propagande médiatique et d’une bonne hystérie. D’ailleurs, chaque élection présidentielle n’est pas autre chose d’un Référendum dans lequel on plébiscite le programme de tel ou tel candidat. Il suffit de jeter un œil aux derniers résultats des élections pour voir que la souveraineté populaire s’est systématiquement prononcée au détriment des intérêts de la nation.
  • Ensuite, ce défi consiste à faire comprendre qu’il n’y a de véritables droits et libertés humaines que dans la mesure où elles sont ordonnées aux droits de Dieu, à la morale naturelle et aux vérités objectives. Là encore, sans principes moraux supérieurs, les notions de liberté et de servitude ou de bien et de mal sont facilement subvertis par la subjectivité des individus, et à plus forte raison, par les manipulations des agents du chaos social.
  • Enfin, ce défi consiste à être en mesure d’imposer politiquement cette réforme constitutionnelle, d’une manière ou d’une autre.

Mais soyons bien clairs : que cette réforme se fasse par les institutions, par les urnes, par les armes ou par un mouvement populaire, cette rénovation politique et sociale ne se fera jamais, en aucun cas, sans l’aide et sans la permission de Dieu. Et faire comprendre cela aux français apostats est l’aspect le plus difficile de notre mission, surtout en ce temps de double châtiment, en ce temps où l’Église est comme éclipsée et son nom usurpé par des imposteurs qui, comme du temps des Macchabées, pactisent avec l’esprit du monde et maintiennent le peuple dans l’erreur et dans l’idolâtrie.

Certains pensent déjà au retour d’un vaste mouvement citoyen dans la continuité des gilets jaunes et des manifestations anti-pass. Il est effectivement très probable qu’un tel mouvement émerge d’ici quelques mois. La question qui se pose est donc celle-ci : est-ce que les forces vives de la nouvelle opinion publique auront retenu les erreurs des précédents mouvements populaires ?

Car, en effet, aucun mouvement populaire ne peut à lui seul et en tant que tel, conduire à une révolution. Et j’emploie ici ce terme dans un sens positif et littéral, dans le sens d’un renversement de régime, d’une contre-révolution ou d’une révolution conservatrice, non pas dans le sens de la Révolution antéchristique et antinaturelle.

De plus, trop de nos compatriotes, malgré leurs bonnes intentions, demeurent infestés par l’esprit de la mauvaise révolution, celle qui a prétendu renverser l’ordre divin et naturel, et qui a conduit à la ruine de la Chrétienté et aux malheurs du peuple.

Il est absolument crucial que la nouvelle opinion publique comprenne ceci.

Les révolutions ne sont pas un affrontement entre le peuple et les élites. Les révolutions sont toujours un affrontement entre une élite dirigeante et une élite antagoniste. Toute révolution populaire doit donc nécessairement être dirigée par une élite nationale. Sans quoi, elle n’est pas une révolution, mais une révolte, une jacquerie, une émeute, une manifestation inutile et facilement manipulable et extinguible.

Ainsi donc, il faut au mouvement populaire une élite nationale qui le dirige et le conduise à la victoire. Cette élite doit représenter les intérêts du peuple, du bien commun et ce ne sera le cas que si, et uniquement si cette élite se place intégralement sous le commandement de la loi divine.

Car en réalité, la question de la représentativité politique qui inquiète tant la nouvelle opinion publique, n’est que l’expression d’une soif extrême de justice sociale : ce peuple ne veut plus tolérer ce régime ouvertement corrompu, décadent, injuste et dangereux.

C’est pourquoi l’opération mains propres, le grand coup de balai national doit être l’un des objectifs les plus essentiels du combat qui s’annonce. Il faut une vaste réforme morale dans ce pays, et pour cela, les ennemis de Dieu, les ennemis du bien commun, les ennemis du peuple et de la justice sociale doivent tous être écartés des responsabilités politiques et réduits au silence.

Il y aurait encore beaucoup à dire, mais vous avez compris l’essentiel. Maintenant, plus que jamais, une nouvelle élite chrétienne et nationale doit surgir dans ce pays. Cette élite doit, et ne peut que surgir du petit restant de catholiques restés fidèles à la Tradition de l’Église, ainsi que du milieu des gens de bien, des hommes et des femmes de bonne volonté. Et il y en a beaucoup dans ce pays. Davantage qu’on ne le pense.

Nous avons donc la lourde responsabilité d’assumer cette mission et de la remplir selon nos moyens et le mieux possible. Pour cela, nous avons quatre axes d’action qui doivent être pris par ordre d’importance et de priorité.

Quatre axes d’action

Prière et formation : C’est l’étape fondamentale et indépassable. Il n’y aura pas de sursaut français sans que les français, au moins dans une proportion déterminante, ne reviennent à Dieu, et donc à la foi et à la morale catholique. Pour cela, il faut prier, beaucoup prier et encore prier. Et aussi former les esprits, qui n’ont jamais été aussi déformés. Il faut tout spécialement former les gens de bien, ceux qui ne sont pas catholiques, soit pour les attirer à la foi chrétienne, soit pour les convaincre du bien-fondé de la doctrine intégraliste sur le plan politique et social.

Action Communautaire : Ensuite, il y a l’action communautaire, qui correspond en fait tout simplement à l’Action Catholique, laquelle n’est pas autre chose qu’une forme d’évangélisation de la société par des actes temporels , civils, associatifs, réseautiques, artistiques, etc.

Action économique : Ensuite, il y a le corollaire direct de l’action communautaire, à savoir l’action économique. Dans le monde où nous vivons, l’argent est malheureusement le nerf de la guerre. Il est donc crucial de nous développer sur le plan financier et entrepreneurial, afin de soutenir toutes nos actions et de gagner de l’influence dans la vie politique et médiatique.

Action politique : Pour finir, l’aboutissement des trois actions précédentes est l’action politique. Celle-ci ne se concrétisera sur le plan institutionnel que lorsque nous aurons réussi les étapes précédentes. Ceci nous prendra de nombreuses années. Cinq ans si la Providence nous est très favorable, ou peut-être 100 ans si Dieu veut faire durer le châtiment. Dans tous les cas, l’Église nous a fait connaître notre devoir social et politique. Nous ne pouvons donc pas nous dérober à cette mission.

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