Libéraux, extrême-centristes et gauchistes paniquent depuis le rachat de Twitter par Elon Musk et craignent que la plateforme ne s’ouvre à une forme de liberté d’expression absolue, ce qu’ils traduisent correctement par la liberté d’expression d’opinions qu’ils détestent.
Parmi ces opinions honnies : toute idée conservatrice, toute position jusnaturaliste, toute considération nationaliste, tout propos antivaxx ou toute affirmation remettant en cause tel ou tel narratif médiatique officiel (COVID, Ukraine, propagande LGBT, représentations ethno-religieuses de certains phénomènes sociaux ou économiques, événements historiques, etc.). Toute opposition aux dogmes médiatiques ou aux doctrines officielles du régime vous vaudra potentiellement d’être cancelled publiquement, civilement, médiatiquement, financièrement, professionnellement ou même juridiquement.
Pour l’instant, le régime actuel n’a pas besoin de recruter ou de rémunérer des centaines de milliers de fonctionnaires chargés de scruter les paroles et les opinions du moindre individu sur les réseaux sociaux, comme c’était le cas du temps de l’URSS.
De nos jours, le régime peut compter sur le zèle d’une armée de volontaires qui font ce travail plus ou moins gratuitement. Certains sont rémunérés pour cela : c’est notamment le cas d’une bonne partie de la caste médiatico-politique, laquelle fait partie de la minorité élitaire. Par contre, beaucoup d’autres agents du régime sont de simples golems, de simples particuliers, qui, de façon bénévole, défendent consciemment (quand ils sont d’extrême-centre) ou inconsciemment (quand ils sont gauchistes) le régime et ses dogmes. Ceux-là font partie de la masse régimiste.
Cependant, les choses évoluent de plus en plus vite depuis quelques années et la démocratie libérale apparaît aux derniers naïfs pour ce qu’elle est vraiment, c’est-à-dire tout simplement un régime politique. Un très mauvais régime, certes, mais un régime politique. Et comme tout régime politique, il défend ses dogmes, ses croyances et définit le cadre des libertés qu’il tolère et de celles qu’il ne tolère pas.
Ce qui explique la multiplication d’agences d’état ou d’organismes subventionnés, chargés de combattre les idées jugées complotistes. Ce qui explique aussi la création toute récente, aux Etats-Unis, d’un véritable ministère de la vérité, sous le nom de Comité de la Gestion de la Désinformation, placé sous la tutelle du Département de la Sécurité Intérieure, et qui semble être une réaction directe au rachat de Twitter par Elon Musk. Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’en France, comme aux Etats-Unis, les personnes nommées à la tête de ce genre de comités de surveillance du politiquement correct proviennent de milieux ethno-religieux bien spécifiques. Il est vrai que ce milieu a acquis une certaine expérience en la matière depuis quelques décennies.
Le tout, créé par le gouvernement démocrate de Joe Biden, l’homme que l’Amérique libérale-centriste a élu pour empêcher la réélection du prétendument fasciste Donald Trump.
Les Paradoxes de la Démocratie Libérale
Les volontaires du régime ont adopté une stratégie assez paradoxale pour critiquer le rachat de Twitter par Elon Musk. Selon eux, la puissance financière de multi-milliardaires excentriques et libertariens sur les bords comme Elon Musk ferait peser une menace terrible sur la démocratie libérale et sur le marché libre. Curieusement, les agents du régime n’ont jamais rien à dire sur les autres oligarques qui contrôlent les médias mainstream, sinon pour signaler le complotisme nauséabond qui émane des propos de ceux qui s’intéressent d’un peu trop près à la répartition sociologique des oligarques en question ou qui dénoncent les contradictions apparentes d’un système qui se prétend libéral et démocratique, mais qui censure ouvertement tous ceux qui mettent en question les narratifs de ce même système.
Pour illustrer ces contradictions, nous pouvons citer deux exemples qui parleront à tout le monde :
1° Lorsque Twitter a banni Donald Trump pour avoir sous-entendu la possibilité d’une fraude électorale aux dernières élections américaines et donc pour avoir indirectement incité les patriotes américains à prendre le Capitole le 6 janvier 2020, l’argument des journalistes, des centristes radicaux et des gauchistes consistait à rappeller que Twitter était une entreprise privée qui exercait souverainement les conditions de son règlement intérieur et qui n’était donc pas tenue de se plier aux principes du 1er amendement. Cet argument servit également à justifier la censure de tous les influenceurs de la droite alternative tels que Alex Jones ou Stephan Molyneux.
Par contre, lorsqu’Elon Musk rachète Twitter avec pour objectif d’y restaurer une totale liberté d’expression, les mêmes journalistes, centristes radicaux et gauchistes se mettent à affirmer que ce serait là une menace contre la démocratie libérale et contre le marché libre. Il est curieux que le rachat du Washington Post par Jeff Bezos n’ait pas suscité les mêmes réactions.
2° Autre exemple, par une démonstration inverse : au cours de ces deux années de covidisme intensif, toute personne dénonçant l’influence tout à fait extraordinaire du multi-milliardaire Bill Gates sur le narratif médiatique et plus spécifiquement sur l’Organisation Mondiale de la Santé, était qualifiée de complotiste, malgré l’évidence des faits. De la même façon, aucun bluecheck démocrate, ni aucun média mainstream ne s’est particulièrement ému du fait que Bill Gates soit devenu le principal propriétaire de terres agricoles aux Etats-Unis,.
Mais aujourd’hui, les mêmes gardiens du régime dénoncent les dangers de l’influence financière et idéologique du multi-milliardaire Elon Musk, maintenant que ce dernier a mis la main sur la principale plateforme de débat politique en ligne qu’est Twitter.
Face à des réactions aussi contradictoires de la part des agents du régime, certains pourraient penser qu’il s’agit ici d’attitudes profondément hypocrites.
Pas exactement. Disons plutôt : oui et non.
Non, parce qu’aucun régime ne peut tolérer la liberté d’expression totale et absolue.
Oui, parce que le régime actuel repose sur toute une somme de principes faux, de concepts hypocrites et de notions inversées, en particulier la notion de liberté.
Aucune Société Ne Peut Tolérer la Liberté D’Expression Absolue
En réalité, seuls les esprits naïfs peuvent sérieusement croire en une liberté d’expression totale. Il est encore plus naïf de croire que l’application et la défense d’une liberté d’expression totale serait par définition, la condition requise pour le bon fonctionnement d’une société humaine, qu’elle soit démocratique ou pas.
La réalité, c’est qu’aucun régime, fût-il une démocratie libérale ; ni aucune minorité, ni aucune majorité représentative d’un régime, ne peut tolérer une totale liberté d’expression. Toute société a ses dogmes, ses croyances communes. C’est l’un des faits les plus certains de l’histoire.
En dernière instance, toute société est fondée sur la reconnaissance de principes et d’idéaux communs. Si cette société ne propose aucun lien de loyauté moral ou spirituel entre ses membres, elle s’effondrera inévitablement. – Christopher Dawson, Religion and Progress
Si il y a des vérités communes, c’est donc qu’il y a des opinions qu’on ne peut pas tolérer en société, sous peine de conduire à son effondrement. Cette réalité, la minorité élitaire l’intègre consciemment, tandis que la masse régimiste l’intègre instinctivement.
Le Seigneur Jésus-Christ nous a enseigné : Veritas Liberabit vos. La vérité vous rendra libres. Post hoc, ergo propter hoc : la liberté est conditionnée par la vérité, et non pas le contraire. La question primordiale n’est donc pas celle de la liberté d’expression, mais du cadre dans lequel elle s’exerce.
Toute la question est donc de savoir si les croyances sur lesquelles se fondent une société sont bonnes et véridique. Dans une société chrétienne, fondée sur la loi divine et naturelle, ces fondations sont bonnes et véridiques. Mais dans notre société actuelle, fondée sur la seule loi humaine et positive, les vérités sont subjectives, et par conséquent, les libertés ne tournent pas au profit du bien et du vrai.
C’est pourquoi les agents du régime actuel, qu’ils fassent partie de l’élite ou de la masse, célèbrent sans complexe la censure de leurs ennemis. Nous en ferions de même si nous étions au pouvoir, mais nous serions légitimes pour le faire. Les agents du régime actuel ne sont pas légitimes dans la mesure où ils défendent un régime mauvais.
En revanche, il est tout à fait normal et logique qu’ils agissent ainsi.
C’est pourquoi l’un des agents de la minorité élitaire, en la personne de Raphaël Enthoven, a pu réagir à l’affaire Musk/Twitter en affirmant que « la liberté absolue, ce n’est pas la liberté : la liberté absolue, c’est la loi du plus fort. Il y a quelque chose de liberticide dans une liberté totale ».
Pour une fois, il faut admettre que ce personnage aux idées et aux mœurs méprisables, a dit quelque chose d’objectivement vrai. La raison naturelle l’enseigne : la liberté totale conduit nécessairement à la liberté de dire le faux et de faire le mal, ce qui conduit logiquement à la suppression même de la liberté pour ceux qui seront les victimes de l’erreur et du mal. Sur ce point, Enthoven dit vrai.
Mais tout le problème est que Raphaël Enthoven est le défenseur d’un régime qui a inversé les notions de vrai et de faux, et de bien et de mal. Par conséquent, ce régime ne doit pas être combattu parce qu’il s’oppose à la liberté totale d’expression, mais plutôt parce qu’il s’oppose à la liberté d’expression du vrai et du bien, et qu’il ne tolère et ne promeut que la liberté d’expression de l’erreur et du mal.
Cette subtilité, pourtant assez simple à comprendre, échappe malheureusement à beaucoup de personnes de bonne foi au sein de la nouvelle opinion publique. Ce manque de formation les conduit donc à ne pas utiliser les bonnes armes pour combattre le régime. Pire, ce manque de formation et de réalisme conduit beaucoup de braves gens à se revendiquer des mêmes faux principes hypocrites qui sont au fondement même du régime, pour le combattre. Autant dire qu’une telle approche est vaine et insensée.
Combattre Efficacement L’Hypocrisie du Régime et de Ses Faux Principes
C’est pourquoi la nouvelle opinion publique doit cesser de se revendiquer en permanence de cette utopie idiote qu’est la liberté d’expression totale et indéfinie. La nouvelle opinion publique doit cesser de se lamenter en permanence, et surtout, elle doit cesser de vouloir défendre la liberté d’expression des ennemis du bien commun. Une telle attitude est absurde et improductive, et elle découle, comme nous l’avons dit, du manque de formation chrétienne chez la plupart de nos contemporains.
Et donc, à ceux qui nous lisent et qui nous écoutent, nous recommandons la lecture de la doctrine du pape Léon XIII, qui écrivait, au sujet de la vraie et de la fausse notion de vérité :
Si l’on méprise la vérité et la justice, la liberté tourne en vice et dégénère en licence; il faut donc que la liberté soit dirigée, gouvernée par la droite raison, et donc qu’elle soit soumise au droit naturel et à la loi divine et éternelle. […] Si l’on accorde à chacun la liberté illimitée de parler et d’écrire, rien ne peut demeurer sacré et inviolable, rien ne sera épargné, pas même ces vérités premières, pas même ces grands principes naturels qui sont le patrimoine commun à toute l’humanité. Donc, si on laisse les ténèbres envahir la vérité, on verra s’établir la domination de l’erreur. Tout ce que la licence y gagne, la liberté le perd ; tandis que l’on verra toujours la liberté grandir à mesure que la licence sera freinée. – Léon XIII, Libertas
Les membres actifs du régime sont ceux qui définissent les limites convenues de la liberté d’expression.
Dans une société organique, civilisée et fondée sur de bons principes, c’est à dire des principes chrétiens et naturels, ces limites sont convenues par la loi divine, la loi naturelle et par la loi positive qui en découle. Dans un régime chrétien, la liberté et le bonheur des citoyen sont plus facilement réalisables, dans la mesure où la liberté du bien et du vrai est promue, tandis que la liberté du mensonge et du mal est réprimée.
Dans la société actuelle, les membres actifs du régime (caste politicienne, oligarchie, médias) définissent eux aussi les limites de convenues de la liberté d’expression. Ces limites ne sont pas convenues par la loi divine et naturelle, mais par les seules lois positives, c’est à dire les seules lois humaines, qui correspondent entièrement aux intérêts de la caste politicienne et de l’oligarchie. Ces lois n’assurent pas une vraie liberté, mais plutôt une licence, c’est à dire une fausse liberté, puisqu’elle consiste à donner tous les droits au mensonge, à la manipulation et à l’expression du mal, tandis que ceux qui veulent défendre la vérité, dénoncer la corruption et combattre le mal, sont réprimés.
L’objet de notre combat politique et intellectuel doit donc être de renverser ce désordre et de rétablir l’ordre juste et la conception organique et légitime de la liberté d’expression, laquelle ne peut être entendue que comme une liberté d’expression pour le vrai, le bien et le beau, et jamais pour le faux, le mal et le laid.
Tout ceci implique donc de limiter fortement les libertés de nos ennemis, si nous avions le pouvoir.
Toute la difficulté de ce combat réside en grande partie dans l’hypocrisie sournoise du régime et de ses principes, en particulier cette fausse notion de liberté. Liberté pour le mal, répression pour le bien.
Ce régime puise ses racines dans les révolutions spirituelles, philosophiques et politiques de l’époque moderne. Tout l’objet de ces révolutions fut de renverser l’ordre chrétien et l’ordre naturel des sociétés occidentales. En conséquence de quoi, une notion inversée de la liberté a été introduite dans les lois, ainsi que dans l’esprit des gens. Une idée séductrice qui laisse croire à la masse qu’elle est désormais libre de mépriser la loi divine et naturelle, présentée comme un affreux esclavage mental et social, tandis qu’en réalité, cette fausse liberté n’a fait que plonger nos sociétés dans une soumission totale au mal et au mensonge.
Le pape Léon XIII mentionne d’ailleurs ce processus d’inversion dans sa lettre Libertas, processus qui a consisté, notamment aux 18e et aux 19e siècles, de faire passer l’Église comme une ennemie de la liberté, alors qu’au contraire, elle en a toujours été la seule protectrice.
Ainsi, toute la difficulté du débat aujourd’hui est que le régime se pare en permanence des oripeaux de la liberté. Liberté pour les guerres démocratiques, liberté pour les défilés de chars homosexuels en pleine journée et en plein centre-ville, liberté pour les oligarques apatrides, liberté pour les migrants du monde entier, liberté pour les médiocres, pour les menteurs, pour les pistonnés et pour les corrompus, mais pas de libertés, ni pour Dieu, ni pour la vérité, ni pour le bien commun, ni pour le peuple.
Par conséquent, ceux qui contestent radicalement les principes mêmes du régime seront traités d’ennemis de la liberté et de la démocratie. C’est qui arrive même à des profils pourtant très lisses et libéraux, tels que Donald Trump, Marine Le Pen ou Elon Musk. Alors, cela nous arrivera à nous, qui sommes bien plus dangereux pour le régime, dans la mesure où nous le perçons à jour.
Mais justement, la nouvelle opinion publique doit comprendre que pour combattre ce régime, pour retrouver la liberté, il faut nécessairement se parer de l’armure de la Vérité, telle qu’elle décrite par l’apôtre dans le 6e chapitre des Éphésiens : « Prenez le bouclier de la foi, au moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ».
Bien sûr, il faut faire usage de prudence, de tactique et de pragmatisme. Mais il faut absolument et nécessairement avancer avec la vérité, avec les bons principes, et les opposer systématiquement et sans aucun complexe face aux hypocrisies de ce régime. C’est ainsi qu’il sera renversé, et non pas en se soumettant à tous ses principes, comme le font les libéraux-conservateurs et les patriotes imbus d’idées jacobines.