Saint Isidore de Séville : De l’éternité divine du Christ (2)

Le Christ, avant les siècles, a été engendré par Son Père d’une manière ineffable

Si l’on demande à quel moment et de quelle façon le Père a engendré le Fils, on répondra : pourquoi chercher le moment de la génération du Fils de Dieu, puisque Sa nativité est éternelle, comme il est dit de Lui : Il est sorti au tout début, depuis les jours de l’éternité (Mich. 5, 2). Et de nouveau : Son Nom perdure avant le soleil, et Son siège avant la lune (Ps. 71, 17). Le Père Lui-même témoigne L’avoir engendré avant Lucifer, c’est à dire avant tous les temps. Ce que le Fils de Dieu Lui-même, verbe, vertu et sagesse, confirme de Sa nativité, quand il dit : Les abymes n’étaient pas encore, et J’étais déjà conçu. Les sources d’eau n’avaient pas encore jailli, les montagnes ne reposaient pas encore sur leurs bases, avant les collines J’étais enfanté. Il n’avait pas encore fait la terre, les fleuves et les pôles de la terre. Quand Il préparait les cieux, J’étais présent. Quand Il creusait les abimes avec une loi ferme, quand Il établissait les fondements de la terre, J’étais avec Lui ordonnant tout (Prov. 8, 24).

Par une telle autorité, le Fils nous est présenté comme quelqu’un qui a été engendré par le Père avant tous les siècles, c’est à dire au temps où le Père nous fait connaitre que toutes choses ont été créées par Lui. On se demande ensuite comment Il a été engendré, bien que ni l’Apôtre ne parle du mystère de Sa nativité, ni le prophète ne le révèle. Aucun ange ne le sait, aucune créature ne le connait, au témoignage d’Isaïe : Sa génération, qui la racontera (Is. 53,8) ? Si donc aucun prophète n’a pu raconter Sa nativité, qui peut prétendre connaître comment le Fils a été engendré par le Père ?

Voici un autre texte chez Job : La Sagesse (de Dieu le Père) où la trouveras-tu ? Car elle est cachée aux yeux des hommes et est invisible aux oiseaux du ciel (Job 28, 20). C’est-à-dire inconnue même aux anges. De même : La racine de la sagesse à qui a-t-elle été révélée (Eccl. 1,7) ? C’est-à-dire l’origine du Fils de Dieu. Ce qui donc est au-dessus de l’intelligence elle-même des anges, quel homme peut le raconter ? Il est évident que seul le Père sait comment Il a engendré le Fils, et que seul le Fils sait comment Il a été engendré. Si quelqu’un s’objecte à la naissance du Fils parce que, selon lui, Il n’aurait pu naître que de deux personnes, ce mode de naissance, qu’il le sache, est propre à la condition caduque des hommes. Le Christ a jailli de Son Père comme la splendeur de la lumière, comme la parole de la bouche, comme la sagesse du cœur.

Saint Isidore de Séville, De fide catholica ex Veteri et Novo Testamento contra judæos, Livre Premier, chapitre 2, traduit de la Patrologie Latine de l’Abbé Migne.

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