1980-1990 : Deux Décennies Perdues

Ce documentaire accompagné d’images d’archives retrace les décennies 1980 et 1990 en France. Avec les élections de 2022 qui approchent, on peut dire qu’il y a longtemps que l’opinion populiste, patriote, voire nationaliste, n’avait été aussi répandue en France. Beaucoup de français de souche, comme de français issus de l’immigration, semblent prêts à voter pour Marine Le Pen ou Eric Zemmour.

(Cliquez ici pour voir le documentaire complet sur Odysee)

Il est vrai que l’immigration massive, le thème du grand remplacement, l’islamisation de certains quartiers, l’insécurité, le trafic de drogue, sont devenus des phénomènes qui touchent de plus en plus de gens. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi maintenant, alors que ces problèmes étaient déjà en germe dans les années 1980, une époque où les gouvernements français font venir des dizaines de milliers d’immigrés chaque année, les parquent dans les grands ensembles de banlieue et y laissent pourrir une jeunesse sans perspective.

À cette époque, un homme, Jean-Marie Le Pen, émerge. Il est le porte-parole d’un mouvement qui est le seul à annoncer quasiment tous les maux dont se plaignent une partie des français aujourd’hui. À cette époque, le Front National était présenté dans les médias comme raciste, antisémite et fasciste. Beaucoup d’individus qui passent aujourd’hui pour les voix de la droite populiste, firent partie de ceux qui, dans les années 1980, contribuèrent à diaboliser la réaction nationale.

Cette vidéo n’a pas pour but de faire l’éloge inconditionnel de Jean-Marie Le Pen ou du Front National, mais de remarquer qu’au début des années 1990, ce parti défendait encore les principes de la loi naturelle et qu’il était encore possible de rétablir l’ordre en France. Près de 40 ans plus tard, le Front National a bien changé. Bien moins viril qu’autrefois, il est devenu un parti éffeminé et ne défendant plus la loi naturelle. Peut-être est-il aussi à l’image d’une opinion publique qui, elle aussi, a bien changé.


1980-1990 : Deux Décennies Perdues


Je travaille en ce moment sur plusieurs documentaires sur certains grands phénomènes de société de la France contemporaine. De fil en aiguille, j’ai été amené à consulter un grand nombre d’archives relatives aux grands sujets de société de la France des années 80 et 90 : immigration massive, crise de la toxicomanie, démoralisation de la société, montée du Front National, montée de la délinquance, propagande antinationale et débuts de l’organisation du trafic de drogue dans les cités.

Naturellement, je suis assez âgé pour connaitre en partie toute cette histoire, ainsi que les mécanismes politiques qui ont amené à cette situation, qui est elle-même, la source directe de la situation de la France de 2021.

Mais en parcourant ces documents visuels, j’ai pu réellement me plonger dans ces 2 décennies qui me semblent être capitales pour comprendre la situation socio-politique de la France actuelle.

Je remarque tout d’abord que les français de cette époque, c’est-à-dire les petits français de la classe populaire qui vivaient encore massivement dans les grands ensembles dans ces années-là, étaient autrement plus virils et entreprenants que les fameux « patriotes jambon-beurre » qu’on retrouve souvent aujourd’hui sur internet.

Un jeune camarade me disait récemment comment son grand frère, ayant vécu dans une cité chaude au début des années 1990, lui racontait que les français des quartiers à cette époque n’hésitaient pas à mettre des claques aux racailles qui commençaient alors à proliférer, ou à aller interpeller directement les parents de ces derniers. Evidemment, de telles choses seraient impensables aujourd’hui. De nombreuses banlieues sont devenues de véritables enfers caractérisés par les affrontements multiethniques, la délinquance, l’insécurité et surtout le trafic de drogue.

Je remarque aussi qu’il n’y avait chez les français des cités, à cette époque, quasiment aucun racisme, mais seulement des réactions de bon sens.

Ces français populaires n’étaient pas du tout contre l’intégration d’un certain nombre de familles venues d’Afrique Noire ou du Maghreb. Au contraire, ils constataient qu’un certain nombre de ces immigrés s’étaient intégrés sans problèmes. Mais ils voyaient aussi qu’au début des années 1980, l’immigration était déjà beaucoup trop élevée pour être raisonnablement viable, et même justifiable aussi bien économiquement que socialement. Ce trop-plein nuisait déjà à toute forme d’intégration, puisqu’en réalité, à cette époque déjà, il n’y avait plus aucune justification économique, ou même démographique, à faire venir des familles immigrées. De fait, les français des cités constataient que la jeunesse immigrée devenait massive et surtout, qu’elle se retrouvait largement désœuvrée, face à un marché de l’emploi qui n’avait pas vraiment besoin de davantage de main d’œuvre.

A partir de là, une partie de cette jeunesse, de façon presque mécanique, n’a presque pas d’autre choix que de se lancer dans la petite délinquance, en particulier dans le vol dans les caves ou les cambriolages dans les zones pavillonnaires aux alentours. C’est la combinaison de ces facteurs qui exaspère déjà les français de banlieue à cette époque.

Or, je remarque également que petit à petit, au fil des reportages et des documents d’époque, le discours journalistique consiste à assimiler le discours des français critiques à l’endroit de l’immigration massive, à du racisme pur et simple.

Je remarque aussi que les français de cette époque, tout en dénonçant l’immigration massive, ne s’expliquent pas pourquoi l’État continue de faire rentrer des dizaines de milliers d’immigrés tous les ans pour les parquer dans l’univers concentrationnaire et aliénant des grands ensembles de banlieue. C’est comme si tout cela n’avait aucun sens. Il faut voir les visages déjà désemparés des français les plus conscients : pourquoi faire venir tous ces gens tout en sachant qu’une grande partie d’entre eux ne pourra pas avoir d’avenir viable en France ?

En effet, l’immigration massive n’avait plus aucun sens, surtout dans les années 80-90.

A la limite, l’immigration de travail des années 1950 aux années 1970 pouvait se justifier dans une certaine mesure, dans un contexte de reconstruction et de croissance économique. De plus, il était logique qu’une partie considérable de cette immigration provienne des anciennes colonies françaises.

Mais à partir de la fin des années 1970 et surtout pendant les années 1980, il n’y a plus aucune raison valable de poursuivre cette politique. Vraiment plus aucune.

Dans les pièces d’archive, on voit d’ailleurs que ces même jeunes immigrés, au moins une grande partie d’entre eux, se retrouve presque fatalement dans une situation extrêmement précaire et humiliante, incapable de trouver de l’emploi dans un marché du travail déjà saturé.

C’est ainsi que se forment d’énormes bandes de jeunes qui se lancent petit à petit dans la délinquance ou dans le deal. C’est comme ça que commence le trafic des cités, dès la fin des années 80.

Je tombe ensuite sur une archive surréaliste à Montfermeil où le maire Pierre Bernard, un catholique traditionnaliste bien à droite, a été élu après des années de gestion communiste catastrophique. Ce maire, ancien officier des colonies, est un homme sincère, plein de bonnes intentions, y compris envers les jeunes immigrés qui peuplent les cités de sa ville.

Le reportage commence avec un éducateur de quartier qui prétend que les médias conspirent pour donner une mauvaise image des jeunes de banlieue. Au moment même où l’éducateur prononce ces mots face caméra, il manque de peu de recevoir une bouteille de bière jetée du haut d’une tour voisine.

Le reportage nous montre ensuite une rencontre entre le maire et une délégation associative de jeunes du quartier. La rencontre se déroule quelques temps après qu’un chauffeur de bus de l’agglomération se soit fait balafrer le visage par une bande de jeunes africains. Nous sommes alors en 1990. C’est le début de la culture « caillera », le mot est d’ailleurs évoqué au cours du reportage. C’est l’époque où les émeutes, les agressions, les voitures brulées, ainsi que le trafic de drogue, commencent petit à petit à devenir une caractéristique de ces quartiers.

Tout ceci n’empêche pas la journalise Christine Ockrent d’accuser à demi-mot le maire de Montefermeil de « racisme » et d’être responsable de la situation dans la cité des Bosquets. Le maire ne se laisse pas embobiner et répond : « Madame, je suis catholique pratiquant, et dans ma religion, il n’y a pas de place pour le racisme ». Le maire note également que le problème vient aussi des jeunes de cités qui s’enfermeent eux-mêmes et ne veulent pas s’ouvrir au reste de la société. Ockrent le reprend en affirmant que c’est peut-être parce qu’ils ne sont pas toujours acceptés dans la société. Le maire acquisse : « Oui, c’est parfois le cas et c’est moche ».

Nous savons aujorud’hui que les médias de la gauche bien-pensante de cette époque, dont Christine Ockrent est la figure la plus emblématique, firent preuve d’une incroyable hypocrisie. Est-ce que Madame Ockrent, une fois la caméra coupée, n’aurait pas été justement l’une de ces grandes bourgeoises qui eut fermé sa porte ou changé de trottoir à la vue d’un jeune Noir ou d’un jeune Maghrébin ?

De toute façon, on voit déjà qu’à cette époque, le débat devient presque vain. Ou disons plutôt que le débat est pipé dès le début. Depuis le début de la Mitterandie, et même déjà sous Giscard, la nouvelle société française, libérale-libertaire, gauchisante, fracturée, divisée, poursuit sa misérable course. C’est la société de l’ordre révolutionnaire terminal. C’est le désordre et la corruption de la 3e république, en plus évoluée : le plan Marshall, la contre-culture, le freudo-marxisme, le capitalisme libertaire, l’immigration massive, la pornographie, la banalisation de l’immoralité, tous ces vices sont désormais normalisés et font partie de l’ADN même du régime et de la société. Le maire de Montfermeil aura beau se battre, peut-être maladroitement, contre la délinquance dans sa ville. La vérité est qu’il n’a aucune maitrise sur les évènements globaux. Le problème se trouve évidemment dans les hautes sphères du pouvoir mitterando-attalien.

Sur ce, je bifurque sur une autre archive, à savoir la légendaire première apparition de Jean-Marie Le Pen dans l’émission « L’Heure de Vérité » en 1983. On sait aujourd’hui les dessous occultes de cette émission, qui fut l’occasion pour la caste des journalistes aux ordres du pouvoir politique de faire rentrer dans la tête des français que les positions nationalistes équivalaient au fascisme, au racisme et à l’antisémitisme. C’est d’ailleurs sur ces mots que s’ouvre l’émission, durant laquelle, il faut le dire, Jean-Marie Le Pen a véritablement brillé.

Cette émission est si emblématique du tournant politique de la France à cette époque, qu’il faudrait que j’y consacre une vidéo à part. Mais permettez-moi quelques commentaires.

Premièrement, on sait aujourd’hui que c’est François Mitterrand, par une manœuvre politique d’une audace et d’une fourberie digne de Machiavel, qui demanda à ce que Jean-Marie Le Pen soit invité dans cette émission de grande écoute. A cette époque, le Front National, formé 10 ans plus tôt, est un parti politique encore relativement jeune. Il n’a pas encore d’élus, mais il compte une base militante de plus en plus importante. L’objectif de Mitterrand est de se servir de la popularité croissante du Front National pour affaiblir la droite gaullo-giscardienne alors en perte de vitesse. Quoiqu’on en pense, c’était là une opportunité à saisir pour Jean-Marie Le Pen, et il le fit avec un talent indéniable.

Au cours de cette émission, les nervis de la caste journalistique défilent, principalement pour faire passer Le Pen pour un raciste, un antisémite et un tortionnaire.

Encore une fois, je me réserve le commentaire complet de cette émission pour une autre occasion. Je suis loin d’être un fan inconditionnel de Jean-Marie Le Pen ou du Front National. Le Front National n’a jamais été autre chose qu’un parti national-républicain. Il n’a jamais été un parti correspondant purement à notre ligne catholique intégraliste. Il faut dire aussi, comme on le voit dans l’émission de 83, que le clergé moderniste de France avait déjà pris position contre le Front National.

L’un des défauts du Front National, dès son origine, était qu’il agrégea les tendances disparates de la droite nationale post-maurassienne d’après-guerre, avec des éléments parfois même assez contradictoires. Cependant, dans le Front National de cette époque, on comptait des catholiques traditionnels au sommet de l’organisation et on défendait fermement la loi naturelle. L’un de mes passages préférés de l’émission est celui où Jean-Marie Le Pen qualifie l’avortement de génocide et rappelle que dans les cliniques, on incinère les fœtus dans des fours crématoires. Un fait indubitable qui provoque l’ire surjouée des crapules de journalistes dans la salle.

Je pense qu’à cette époque, il était peut-être encore possible de rattraper la situation in extremis, du moins sur le point de vue politique. L’anthropologie française était déjà sérieusement affectée par un siècle et demi de révolution, par la propagande démocrate-libérale et gauchiste de l’après-guerre, par la contre-culture et surtout par Vatican 2, mais on voit tout de même qu’une partie considérable du peuple français avait encore quelques reflexes moraux qui semblent aujourd’hui avoir disparus.

Je rappelle aussi qu’à cette époque, Eric Zemmour votait Mitterrand.

Je rappelle qu’à cette époque, Meyer Habib faisait la chasse au facho avec le Betar. En fait, il se trouvait probablement en bas des studios de l’émission, puisqu’en effet, plusieurs groupuscules Juifs s’étaient réunis devant l’immeuble pour protester contre Jean Marie Le Pen. 

Je rappelle aussi qu’à cette époque, Finkielkraut était à SOS racisme, l’une des organisations qui contribua le plus à empoisonner le débat en France à cette époque.

Je rappelle aussi qu’à cette époque, Gilles William Goldnadel attaquait JMLP en justice.

Tous ces individus sont soudainement devenus des grandes figures de droite au cours des années 2010, après avoir combattu le mouvement national dans les années 1980, c’est-à-dire au moment même où l’on pouvait encore faire quelque chose. Bien sûr, je ne dis pas qu’on ne puisse changer de position et s’amender. Mais lorsqu’on le fait, il faut alors se faire discrets et reconnaitre qu’on a eu tort. A ma connaissance, nos « meilleurs alliés » qui ont fait une OPA sur le discours populiste ces dernières années, n’ont fait ni l’un, ni l’autre.

Au contraire, avec d’autres anciens gauchistes, avec d’autres libéraux et toute la cohorte d’homosexuels qui pullulent désormais dans le camp national, ils ont dramatiquement contribué à faire du Front National ce qu’il est actuellement, à savoir le Rassemement National. Un parti que le Front National de 1983 aurait sans doute qualifié de mouvement de gauche.

Je me souviens enfant, dans les années 1990. Je me souviens, en classe de CE2, de l’ambiance autour de la présidentielle de 1995. C’était la première fois que j’entendais parler de Le Pen, et à vrai dire, mon instinct infantile lui accorda directement de la confiance et du respect, en comparaison avec les ganaches comme Chirac ou Balladur. La chose pouvait paraitre étonnante, pour un jeune garçon basané, mais j’ai grandi en Alsace, dans une région particulièrement sensible au discours frontiste. De plus, malgré mes origines africaines, je ne suis pas issu de l’immigration.

Ce n’est que plus tard, surtout au collège, que j’appris que Jean-Marie Le Pen était un horrible nazi qui méritait la haine la plus totale. C’est du moins ce que j’entendais à la télévision, ou chez certains profs, ou dans les chansons de rap et de rock alternatif très à la mode à l’époque. Cette propagande antinationale culmina en 2002, une époque à laquelle on incitait les lycéens écervelés à aller manifester dehors contre la « haine ». Quelques années plus tard, le réel a réveillé beaucoup de français, jadis empoisonnés par cette propagande idiote. Mais il était bien trop tard. Le fringant Jean Marie Le Pen des années 80 était désormais devenu « le vieux », indignement poussé hors de son parti par sa propre fille. Le Front National changea complètement de visage. Jadis viril, il devint un parti au discours plus efféminé, plus adapté à l’hystérisme des débats de l’ère Sarkozy. Alors qu’il défendait jadis des positions jusnaturalistes, à défaut d’être un vrai parti catholique, le Front National devint un parti presque néo-féministe, défendant l’avortement, l’homosexualité et les fausses libertés, notamment dans un contexte de montée des questions liées à l’islamisme. Je me suis souvent dit que 2002 avait été le grand rendez-vous manqué des français. Plus j’y pense, plus je me dis que le vrai rendez-vous avait été plutôt fixé en 1988.

Certains cadres frontistes, déçus à tort ou à raison de façons de faire de Jean-Marie Le Pen, lui ont parfois reproché d’avoir lui-même contribué à ses échecs, à cause de ses fameuses sorties reprisent en boucle dans les médias. D’autres lui reprochent d’avoir trop favorisé son clan au détriment du mérite et de la loyauté de militants de longue date. En vérité, je pense que les raisons de l’échec du Front National pendant toutes ces années tient plutôt du système médiatico-politique propre au régime et à la corruption intrinsèque de la démocratie libérale. Il suffit d’ailleurs de consulter les commentaires sous les vidéos d’archives de Jean-Marie Le Pen : ce ne sont quasiment que des commentaires élogieux de personnes qui le qualifient de visionnaire. De français qui réalisent qu’ils ont été trompés sur lui, mais aussi sur les idées nationales. De français qui regrettent amèrement d’avoir été si dupes. De français qui sont bien obligés d’admettre que quelque part, les français ne méritaient pas un tel président, mais qu’ils méritent bien la situation dans laquelle ils sont désormais. C’est l’aspect le plus diabolique de la démocratie libérale : elle rend les peuples complices de leur mise à mort.

Je me doute que nos lecteurs connaissent toute cette histoire, mais il me semblait utile d’y revenir encore une fois, images à l’appui.

Articles recommandés

2 commentaire

  1. Louis-Hubert REMY

    Il est exact qu’au début du Front National il y avait des « tradis » sur les listes des élections ……mais jamais en position éligible !

    1. Salle de Rédaction

      Ah, c’est un détail important en effet…
      Jean-Marie Le Pen lui-même n’était pas tout à fait au clair. Contre l’avortement, oui, mais pour la contraception.
      Cela a malheureusement toujours été assez flou depuis le début il me semble.
      En même temps, le FN n’a jamais été un parti catholique, donc…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *