Saint Cyrille naquit à Jérusalem ou aux environs. Il s’appliqua de bonne heure à l’étude de l’Écriture Sainte, et se la rendit si familière, que ses discours, même ceux qu’il n’écrivait pas, n’étaient qu’un tissu de passages des Livres inspirés. Il joignit à cette étude celle des saints Pères et même celle des auteurs profanes, où il trouvait de puissantes armes contre l’erreur et pour la défense de la vérité.
Cyrille reçut l’onction sacerdotale vers l’an 345, et dès lors il se dévoua tout entier, corps et âme, à la conversion des païens et à l’instruction des catéchumènes. On accourait à ses catéchismes, de Jérusalem et de toutes les villes voisines.
Il nous reste de lui vingt-trois instructions familières sur l’ensemble des vérités chrétiennes, le symbole de la foi et les sacrements. Ces instructions sont une de ses gloires les plus pures, car c’est un arsenal où l’apologiste chrétien trouve, même aujourd’hui, des armes puissantes et invincibles. Nous y voyons en particulier, que l’usage de faire le signe de la Croix était connu dès les premiers siècles :
Ne rougissez pas, disait-il, de la Croix de Jésus-Christ; imprimez-la sur votre front, afin que les démons, apercevant l’étendard du Roi, s’enfuient en tremblant. Faites ce signe, et quand vous mangez, et quand vous buvez, et quand vous êtes debout ou assis, quand vous vous couchez, quand vous vous levez et quand vous marchez; en un mot, faites-le dans toutes vos actions.
La gloire de saint Cyrille est d’avoir été l’ami et le défenseur de saint Athanase et du dogme chrétien contre les hérétiques. Trois fois exilé de Jérusalem, dont il était devenu évêque, trois fois rétabli sur son siège, il restera comme l’un des beaux modèles de la fermeté pastorale.
Plusieurs faits merveilleux favorisèrent son apostolat et l’aidèrent à convertir les païens. Un jour de l’an 351, une Croix immense apparut dans le ciel, s’étendant du Calvaire au mont des Oliviers; tous les habitants de Jérusalem la virent, et un grand nombre de païens crurent en Jésus-Christ.
Dix ans plus tard, Julien l’Apostat, voulant faire mentir la prophétie évangélique qui annonçait la destruction du Temple, entreprit de le rebâtir; mais Cyrille prédit les châtiments de Dieu; il ne se firent pas attendre, car des tourbillons de flammes sortirent de terre et dévorèrent les ouvriers. Une multitude d’infidèles se convertirent.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950