Jean-Gabriel Perboyre naquit au diocèse de Cahors. Dès l’âge le plus tendre, il se fit remarquer par sa piété. Au petit séminaire, il fut aimé et vénéré de tous ses condisciples, qui le surnommèrent le petit Jésus. En rhétorique se décida sa vocation: « Je veux être missionnaire, » dit-il dès lors. Il entra chez les Pères Lazaristes de Montauban. « Depuis bien des années, dit un des novices confiés plus tard à ses soins, j’avais désiré rencontrer un saint; en voyant M. Perboyre, il me sembla que Dieu avait exaucé mes désirs. J’avais dit plusieurs fois: « Vous verrez que M. Perboyre sera canonisé. » Lui seul ne se doutait pas des sentiments qu’il inspirait, et il s’appelait « la balayure de la maison ». Ses deux maximes étaient: « On ne fait du bien dans les âmes que par la prière… Dans tout ce que vous faites, ne travaillez que pour plaire à Dieu; sans cela vous perdriez votre temps et vos peines. »
Jean-Gabriel était remarquable par une tendre piété envers le Saint-Sacrement, il y revenait sans cesse et passait des heures entières en adoration : « Je ne suis jamais plus content, disait-il, que quand j’ai offert le Saint Sacrifice. » Son action de grâces durait ordinairement une demi-heure. Envoyé dans les missions de Chine, M. Perboyre se surpassa lui-même.
Après quatre ans d’apostolat, trahi comme son Maître, il subit les plus cruels supplices. L’athlète de la foi, digne de Jésus-Christ, ne profère pas un cri de douleur; les assistants ne cachent pas leur étonnement et peuvent à peine retenir leurs larmes: « Foule aux pieds ton Dieu et je te rends la liberté, lui crie le mandarin. Oh! répond le martyr, comment pourrais-je faire cette injure à mon Sauveur? » Et, saisissant le crucifix, il le colle à ses lèvres. Après neuf mois d’une horrible prison, il fut étranglé sur un gibet en forme de Croix.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.