Un rédempteur est une personne qui paye les dettes d’une autre, afin de délivrer cette personne d’une situation misérable dans laquelle elle se trouve sans pouvoir s’en libérer sans aide. Par exemple, nous pouvons penser à ces ordres religieux dont les membres ont dédié leur vie à la rédemption des captifs, payant des sommes pour leur libération ou proposant leur propre corps pour se faire esclaves à leur place. Notre Seigneur Jésus-Christ est le Rédempteur de toute l’humanité. De quelle misérable situation nous a-t-Il délivrés ? Du mystère du péché originel et de l’esclavage de l’homme aux influences du malin, ce mystère est la clef d’un autre mystère de notre religion, bien qu’il soit pour nous l’un des plus difficiles à comprendre (cf. Livre de Job)
Notre Seigneur a rétabli l’homme dans un état plus enviable que celui de notre premier ancêtre, Adam, qui jusqu’à ce qu’il ne pêche, possédait l’immortalité ainsi que de remarquables dons. Avec job, nous pouvons dire : Je sais que mon Rédempteur est vivant, car nous avons connu le Christ et Sa doctrine, et nous Le connaissons grâce à Son Sacrement d’Amour. Le mal duquel Il nous a délivrés nous permettent d’avoir la vie, dans cette vie présente, comme dans celle à venir, si toutefois nous acceptons Son Salut. Les maux de cette présente vie sont ceux qui affectent le corps -la maladie et la mort- ainsi que ceux qui affectent l’âme. Des maux qui affectent l’âme, et ce sont les plus graves, celui de l’ignorance est le plus grand. Avant la venue du Christ, les ténèbres de l’ignorance étaient si répandues que l’homme en était réduit au point de ne plus avoir la connaissance la plus importante pour lui, son origine, sa nature et sa destination. Le second mal de l’âme est la concupiscence, c’est à dire toutes ces mauvaises tendances qui nous poussent vers le mal et bien souvent, nous y plongent. Troisièmement, nous avons à porter le fardeau héréditaire du péché -le péché originel- duquel nous sommes tous marqués, en conséquence de quoi nous avons à souffrir du poids des péchés plus ou moins grands, dans lesquels la concupiscence nous conduit souvent.
Mais Jésus a délivré Ses fidèles chrétiens et tous ceux qui en éprouvent le désir. Il a délivré de l’ignorance en nous révélant les vérités que nous devons croire pour être sauvés et en nous enseignant par Sa Sainte Église, l’œuvre perpétuelle de la Rédemption. Il nous as délivrés de la concupiscence par des grâces réelles ; qui, même si elle n’éliminent pas toujours en nous toutes les mauvaises inclinaisons, nous donnent toujours la force nécessaire pour les surmonter. Dieu nous a dit, comme il l’a dit à Saint Paul : « Ma grâce est suffisante pour vous » (1 Corinthiens 12;9). Il n’y a pas de péché que nous ne puissions nous faire pardonner auprès de Jésus, si toutefois nous le demandons et le méritons. N’est-il pas vrai que les sacrements du Baptême et de la pénitence ont le pouvoir d’éliminer tout péché, même s’ils devaient être aussi nombreux que le nombre des cheveux de notre tête ?
Nous ne sommes pas délivrés du pouvoir extérieur des châtiments corporels du péché, mais Jésus a fait en sorte que ces châtiments puissent être convertis en bénédictions, car Il nous a victorieusement donné de les supporter avec patience et de les sanctifier par la soumissions à la sainte Volonté de Dieu, et par conséquence, il a permis que ces souffrances deviennent une grande source de mérites. La mort ne nous dominera pas toujours. Après nous avoir frappés, elle sera frappée à son tour, car Jésus-Christ nous réveillera de la mort un jour, de même qu’Il S’est réveillé de la mort Lui-même, et nous ne mourrons plus. Dans nos cœurs, louons et remercions sans cesse Notre Rédempteur.
Les fêtes chrétiennes, R. Turcan, Pierre Téqui éditeur, Paris, 1929. Vol. I