C’est avec une grosse semaine de retard que nous faisons un premier bilan du synode moderniste sur l’Amazonie, lequel s’est clôt par le discours de l’antipape François le dimanche 26 octobre au Vatican occupé. Grosse semaine de retard, puisque votre serviteur a été pris par diverses obligations professionnelles, mais les lecteurs de Fide Catholica ne perdent rien pour attendre : une émission de nos amis de Radio Regina sortira bientôt pour revenir sur les stupéfiants événements d’Octobre. De plus, nos lecteurs anglophones auront surement pu suivre tous les événements chez nos amis de Novus Ordo Watch. D’ici là, il est temps de tirer ici un bilan catholique de ce synode qui aura étonné le monde entier, y compris le monde non catholique, de par la profusion exceptionnelle de paganisme, de panthéisme et de modernisme radical dont les militants de la secte Vatican 2 se sont montrés capables, honorant ainsi le véritable esprit impur du conciliabule éponyme.
Pachamama ou l’éclipse de la secte Vatican 2
Si la secte moderniste a temporairement éclipsé l’Eglise, la secte moderniste va si loin dans l’hérésie qu’elle a presque fini par s’éclipser elle-même à l’occasion de ce synode. Dès l’ouverture de celui-ci, François avait demandé à ses obligés de rester discrets, afin d’éviter que le synode ne soit occulté par le ramdam médiatique. Vaine disposition pour l’infernal hypocrite en chef : le modernisme n’a pas les vertus du catholicisme, et ses adeptes sont tout sauf discrets, humbles et surtout, catholiques. Nous avons eu un mal fou à suivre la cadence effrénée des déclarations toutes plus mécréantes les unes que les autres, des divers intervenants du dit synode. Il faut dire que l’ordre du jour ne pouvait que déclencher la furia des commentateurs, toutes tendances confondues. Nouveaux ministères pour les hommes mariés d’Amazonie, mais aussi pour les femmes, le tout sous prétexte « d’évangélisation », inculturation et grand retour de la théologie de la libération réactualisée sous la forme de « l’écologie intégrale » : il est clair que de tels sujets ne pouvaient qu’inciter les prélats et autres caciques modernistes à rivaliser de zèle. Ce fût à qui irait le plus loin dans l’aberration.
Mais quoiqu’il en soit, la star du synode fut sans conteste l’abomination Pachamama, l’idole païenne devant laquelle François inaugura l’événement, en participant activement et très volontairement à son culte. Depuis lors, pas une journée ne passa sans qu’on entende parler de Pachamama et qu’on la retrouve lovée, ici à Santa Maria di Traspontina, là, portée en triomphe par les pseudo-évêques suivis par François, pour l’ouverture du synode. Jusqu’au moment où un jeune autrichien, membre de la FSSP, du nom d’Alexander Tschuggel, entreprit d’aller à la chasse aux idoles, de s’en saisir et de les précipiter directement dans le Tibre. Pieux acte, qui calma quelque peu les folles inquiétudes des novusordites conservateurs et traditionnalistes, qui commençaient à sombrer, non pas dans le sédévacantisme, ce serait trop en demander, mais dans le bénévacantisme, bien que cette dernière option soit totalement insensée, illustrant néanmoins une tension toujours plus palpable entre les factions antagonistes qui constituent la contre-église antéchristique. D’ailleurs, les statuettes jetées dans le Tibre furent repêchées par les Carabineri, lesquels reçurent les chaleureuses félicitations de François ! Du temps où de vrais papes résidaient encore à Rome, ces derniers chantaient plutôt les louanges des Phinéas, des Elie et des Maccabées modernes. Hélas, le Vatican est actuellement occupé par les descendants spirituels des Jason, des Ménélaus et des Alcimus. Par des adorateurs de Pachamamas.
Il faut dire que Pachamama, contrairement à ce que quelques fous ont cherché à faire croire un moment, n’a clairement rien d’une représentation naïve de la Sainte Vierge, ni d’un simple symbole, d’un simple logo sympathique. De l’aveu de François lui-même, ces statuettes représentent bel et bien Pachamama, et il les aime beaucoup. Il s’agit donc bien d’une idole païenne, d’une déesse tellurique, c’est-à-dire d’un démon vénéré depuis des temps fort reculés par les pauvres païens d’Amérique du Sud, lesquels malheureux sont donc coincés entre l’abomination locale, et l’abomination qui occupe illégalement Rome depuis soixante ans. D’ailleurs, puisque nous avons longuement étudié dans notre livre « Mystères de la Révolution », par l’examen de différents systèmes païens, plusieurs types de déesses mères, de déesses telluriques et de déesses astrales, et parce que nous avions omis de parler de Pachamama dans notre étude, nous avons pris le temps de nous renseigner sur la version topique, amazonienne, de cette diablesse. Pachamama est une déité suprême adorée par plusieurs peuples des Andes, du Pérou à l’Argentine. Selon le site de « l’Ordre de la Blanche Lune », une secte de sorciers et de chamanes amateurs, Pachamama incarne la planète Terre, mais aussi l’énergie féminine universelle dans le temps et l’espace. Autrement dit, Pachamama, à l’instar de toutes les autres déités matricielles et telluriques connues dans d’autres systèmes païens d’Europe, d’Afrique ou d’ailleurs, est une entité suprême, part féminine de l’essence divine, classiquement placée au-dessus d’une triade dont elle est la génératrice. Selon la mythologie de ce paganisme amérindien, Pachamama a donné naissance au dieu Pachacamac, et celui-ci est devenu son conjoint. Ensemble, ils créèrent les étoiles, le soleil, la lune et les planètes. Pachamama et son fils Pachacamac donnèrent naissance à deux jumeaux. S’en suit une pénible suite de fables qui sont ici sans intérêt. Ce qu’il faut retenir, c’est que Pachamama est une déesse triple, à l’instar de nombreuses déités féminines suprêmes dans d’autres systèmes païens : il existe donc la Pachamama céleste (Janak Pacha), la Pachamama de la terre, (Kay Pacha) ou encore Pachamama, reine du monde souterrain (Ukhu Pacha).
Comme nous le notons dans notre livre, en suivant l’observation de Mgr. Gaume et de Mgr. Meurin, il est fascinant de voir à quel point le diable a constamment répété les mêmes schémas dans tous les systèmes païens qu’il a inspiré. En effet, on retrouve ici une version amérindienne de l’Innana/Ishtar du paganisme suméro-akkadien. Pachamama est donc typiquement une déesse de fertilité, qui « donne la vie, nourrit et protège ». Curieusement, elle est fréquemment représentée sous la forme d’un énorme dragon. Si son culte n’est pas respecté, elle déclenche des tremblements de terre et d’autres malheurs. Son culte consiste donc notamment à lui faire des offrandes, sur des sortes d’autels qui sont appelés Apachetas. Il s’agit là de trous ou de puits creusés directement dans le sol (il s’agit notamment du culte permettant à avoir accès à Ukhu Pacha, la Pachamama-reine des enfers), et dans lesquels on place les offrandes. Le tout est parfois recouvert par un monticule de petites pierres. Les offrandes consistent alors de tout ce qui est supposé être le fruit de la bienveillance et surtout de la génération même de Pachamama : des plats cuisinés, des feuilles de coca, de la farine, du vin, des cigares, des alcools, etc. Mais ce n’est pas tout : ces offrandes peuvent aussi être, non seulement des animaux, mais aussi des êtres humains, notamment des enfants nés avec une malformation. Ce signe étant considéré comme étant de mauvaise augure par les païens pachamamistes, il s’agit alors de procéder à la rétrocession du malheureux, en l’enterrant vivant dans l’un de ces Apachetas. Nous avions déjà parlé de ces horreurs dans l’un de nos précédents articles, nous avions noté que cette pratique était encore courante, ainsi que des enquêtes de l’ONU, d’ONGs et même du Parlement brésilien l’ont révélé. Nous avions également montré que le père Krautler, pseudo-évêque et pionnier de la théologie de la libération, avait une attitude plus que conciliante à l’égard de ces pratiques barbares. Dans notre enquête sur le culte de Pachamama, nous avons pu trouver en quoi consiste le cérémoniel traditionnel de l’idole. Tout d’abord, nous avons appris que ce rituel doit normalement se pratiquer en extérieur, le premier vendredi du mois (qui est sacré et dédié à Pachamama) et dans un petit coin de jardin. Pour rappel, la cérémonie qui eut lieu au Vatican, eut lieu en extérieur, le premier vendredi du mois d’octobre et dans les jardins du Vatican occupé. Parmi les objets et ustensiles requis, on trouve :
- Des bougies rouges pour représenter Pachamama, des bougies noires pour représenter l’inconnu. Ces bougies doivent être placées au centre du rituel.
- Des symboles pour les quatre points cardinaux. Un crystal au nord, une représentation du Condor à l’est, une bougie rouge au sud et un bol contenant de l’eau de source à l’ouest.
- Des truelles ou une petite pelle pour creuser l’Apachetas.
- De petits objets pour signifier l’intention, placés à côté des bougies noires. La chamanesse de l’ordre de la blanche lune indique avoir utilisé un Ourobouros, c’est-à-dire un serpent se mangeant la queue, comme « symbole d’éternité ». Traduction, d’un point de vue catholique : comme symbole signifiant bien le caractère panthéiste et émanentiste de ces croyances.
- De l’encens.
- De petits graviers.
- Et enfin, les dites offrandes pour « nourrir » Pachamama.
Nonobstant le fait que ces rituels païens varient assurément dans certains détails, nous retrouvons là l’essentiel de l’attirail utilisé par les protégés de François, le vendredi 4 octobre dernier, dans un rituel « light », adapté aux besoins de l’agenda écologiste du jour : l’apacheta ayant été remplacé par la plantation d’un arbre. Encore un coup des « dieux des surprises » de l’antipape argentin. Pour autant, peut être par prudence ou par jalousie de Pachamama, qui lui a volé la vedette pendant trois semaines, François n’a pas permis qu’apparaisse l’idole pendant la « messe » de clotûre du synode. En revanche, François reçut de la main d’une amérindienne, l’un des bols noirs rituels utilisés lors des cérémonies païennes en l’honneur de la déesse Pacha. Et il plaça ce bol sur l’autel novus ordo de la basilique Saint Pierre, un peu comme Jean-Paul II le fit en 1986 à Assises, avec une statue de Bouddha.
Comme l’a montré « Father Z. », un pseudo-prêtre conservateur du Novus Ordo, ces bols et ces fleurs rouges constituent typiquement des offrandes classiques à Pachamama.
Amazonie, point final ?
Le document final du synode moderniste sur l’Amazonie, intitulé « Nouveaux chemins pour l’Eglise et pour une écologie intégrale » a été publié sur le site officiel de l’évènement. Ce document étant pour l’instant uniquement en espagnol, nous n’avons pas cherché à le traduire. Atila Sinke Guimarães, de Tradition in Action, en a traduit quelques passages, notamment en ce qui concerne les fameux « viri probati » et les femmes « diacres ». En somme, les acteurs du synode ont voté majoritairement en faveur de « l’ordination » de « prêtres » mariés afin de « pallier aux besoins des communautés chrétiennes, par l’enseignement de la Parole et la célébration des sacrements, dans les régions les plus isolées de l’Amazonie ». Comme nous l’avions déjà noté dans un précédent article, cette prétention est d’une insondable hypocrisie. Après avoir détruit la foi catholique partout dans le monde, y compris en Amérique du Sud, la secte moderniste se plaint du manque de vocations, notamment de vocations missionnaires, dans ces régions.
Tout ceci pourquoi, sinon conforter ces malheureux dans leur paganisme, sous une forme plus ou moins syncrétiste ? En revanche, le document final rapporte que le sujet de « l’ordination » de femmes « diacres » est pour le moment repoussé à une date ultérieure, bien que l’ensemble des participants se soient montrés particulièrement favorables à cette « avancée ». Enfin, il convient de remarquer que le document final se fonde en permanence sur les doctrines de Vatican 2, en en citant les documents à chaque paragraphe, en particulier Lumen Gentium et Orientalum Ecclesiarum. Le document rappelle qu’en 2016, François avait déjà créé une « commission d’études pour le diaconat des femmes ».
Le traditionalisme de François
Nous reviendrons peut être ultérieurement sur les points capitaux de l’inculturation liturgique et la fameuse « écologie radicale », une fois que nous aurons accès à une traduction fidèle du document. Nous y reviendrons surtout lorsque François aura validé, dans quelque « exhortation apostolique », les points qu’il aura retenu de ce document. En attendant, le pseudopape actuel n’a pas manqué de procéder au discours de clôture du synode, le 26 octobre dernier. Tout d’abord, une observation de taille : dans les milieux nationalistes français, on trouve régulièrement des païens ou des paganisants, qui éprouvent une grande répulsion pour le catholicisme qu’ils confondent avec la religion moderniste. Ils éprouvent d’autant plus profondément cette répulsion que l’antipape François, qu’ils considèrent évidemment comme un vrai pape, est un ardent défenseur des immigrants clandestins et de l’immigrationisme idéologique en général. De là, ils conclurent que, tradition catholique ou secte conciliaire, peu leur chaut : pour eux, le catholicisme est le responsable éternel de l’immigration massive et du remplacement ethnique, en raison de l’universalisme catholique. Certes, ils ne savent pas faire la différence entre l’universalisme catholique et l’omnisme moderniste. Pourtant, païens et modernistes sont frères et professent tous deux les mêmes croyances essentielles : panthéisme, indifférentisme, agglutinisme, relativisme moral, etc. Et François vient de leur tendre la main pour opérer peut être, un « front de la foi » pagano-moderniste, qui unirait Pachamama, Gaïa, Ishtar et Jörð. Tous pourraient enfin idolâtrer l’homme et ses idoles, tout en jouissant inconsidérément des biens coupables de la chair. Que de paradoxes dans cette époque. D’ailleurs, François, dans son discours de clôture, évoque et cite Gustav Mahler et sa fameuse sentence, si appréciée des traditionalistes pérénnialistes : « La tradition n’est pas la vénération des cendres, mais la préservation du feu ». Naturellement, comme nous l’avons vu, François et la secte moderniste sont traditionnalistes : ils exaltent la tradition de Vatican 2, ils exaltent toutes les traditions impies et païennes. Toutes, sauf la tradition catholique.
Toutefois, l’habile François sait comment rendre chèvres les novusordites conservateurs. C’est donc avec toute sa rouerie qu’il est venu prononcer ce discours de clôture, jouant la pièce de l’humble, attentif à la parole des sages. Il se pique même de s’appuyer sur Saint Vincent de Lérins, pour légitimer l’évolution du dogme chrétien. « Misérables malades mentaux, adeptes de prosélytisme, de birettas et de saturnos, moi, François, m’en vais vous donner une leçon de doctrine ». François agit ici en digne successeur de Benoit XVI et applique remarquablement la doctrine de l’herméneutique de la continuité ratzingérienne. François applique les doctrines de Vatican 2, à la lumière de la tradition. De sa tradition. De la tradition de la secte moderniste. Point de vérité immuable, point de principe inaltérable, nous dit François. Il en est sûr, puisqu’il se fonde sur Saint Vincent de Lérins, éminent père de l’Eglise. Le problème, c’est que Saint Vincent de Lérins est évidemment une sommité du catholicisme, là où François en est la calamité. Et justement, il se trouve que nous avions publié les excellents enseignements de Saint Vincent de Lérins sur la question de l’évolution de la doctrine. Sans surprise, les enseignements de Saint Vincent contredisent totalement les prétentions et actes de François :
Mais peut-être dira-t-on : « La doctrine chrétienne n’est donc susceptible d’aucun progrès dans l’Église du Christ ? » Certes, il faut qu’il y en ait un, et considérable ! Qui serait assez ennemi de l’humanité, assez hostile à Dieu pour essayer de s’y opposer ? Mais sous cette réserve, que ce progrès constitue vraiment pour la foi un progrès et non une altération : le propre du progrès étant que chaque chose s’accroît en demeurant elle-même, le propre de l’altération qu’une chose se transforme en une autre. Donc, que croissent et que progressent largement l’intelligence, la science, la sagesse, tant celle des individus que celle de la collectivité, tant celle d’un seul homme que celle de l’Église tout entière, selon les âges et selon les siècles ! – mais à condition que ce soit exactement selon leur nature particulière, c’est-à-dire dans le même dogme, dans le même sens, dans la même pensée. – Saint Vincent de Lérins, Traité pour l’antiquité et l’universalité de la foi catholique contre les nouveautés profanes de toutes les hérésies, n° 23, Commonitorium Tradition et Progrès, pp. 76-78, éditions Migne.
Saint Vincent de Lérins réfute du même coup François, Benoit XVI et tous les infects modernistes qui ont prétendu faire passer leurs hérésies pour de simples « progrès théologiques » et « adaptations » à l’époque actuelle. Mais Saint Vincent de Lérins n’a pas fini de nous aider à y voir clair dans le jeu des imposteurs actuels. Cet enseignement ci-après, est particulièrement adapté, pour le coup, au traitement de l’hérésie moderniste et il rappelle d’ailleurs beaucoup ce que les papes tels que Pie VI, Léon XIII ou Saint Pie X ont pu dire à ce sujet :
— Les hérétiques ne se servent-ils pas aussi des témoignages de l’Écriture ?
— Oui, ils s’en servent, et avec grande ardeur. On peut les voir courir à travers les volumes de la Loi sainte, à travers les livres de Moise et des Rois, à travers les Psaumes, les Apôtres, les Évangiles, les Prophètes. Que ce soit auprès des leurs ou auprès des étrangers, dans le privé ou en public, dans leurs propos ou dans leurs livres, dans les repas ou sur les places publiques, ils n’allèguent presque rien de leur cru qu’ils ne s’efforcent de l’obscurcir avec des paroles de l’Écriture. Lisez les opuscules de Paul de Samosate, de Priscillien, d’Eunome, de Jovinien, et de toutes les autres pestes, vous verrez quel prodigieux amas d’exemples. Il n’est presque pas de pages qui ne soit comme fardée et colorée de sentences du Nouveau ou de l’Ancien Testament. Il faut d’autant plus s’en garder et les craindre qu’ils se dissimulent plus secrètement à l’ombre de la Loi divine. Ils savent bien que leur pestilence ferait fuir tout le monde si elle s’exhalait naturelle et sans mélange. Aussi la parfument- ils de paroles divines, afin que tel, qui rejetterait volontiers une erreur purement humaine, hésite à mépriser les oracles divins. Ils font donc comme ceux qui, pour adoucir aux enfants l’amertume de certains remèdes, enduisent préalablement de miel les bords de la coupe, afin que cet âge imprévoyant, sentant d’abord le goût agréable, n’ait plus peur du goût amer. Même souci chez ceux qui déguisent sous des noms de médicaments les mauvaises graines et les sucs nuisibles, afin que presque personne, en lisant l’étiquette d’un remède, ne soupçonne le poison. Voilà pourquoi enfin le Seigneur criait : « Gardez- vous des faux prophètes, qui viennent à vous sous des peaux de brebis, mais qui, au dedans, sont des loups ravisseurs » (Mt 7, 15). – Saint Vincent de Lérins, Traité pour l’antiquité et l’universalité de la foi catholique contre les nouveautés profanes de toutes les hérésies, n° 25 «De l’usage hérétique de l’Écriture» et n°26, Commonitorium, pp. 85-88, éditions Migne.
Sur le sujet de l’évolution du dogme selon la secte moderniste et sur les événements du Synode en général, nous vous conseillons également cet excellent commentaire du père Anthony Cekada, si toutefois vous êtes anglophone.
Una cum Pachamama
Nous l’avons déjà dit : même pour « d’horribles sédévacantistes » comme nous, pourtant rompus à l’exercice et connaissant presque par cœur toutes les hérésies et actes d’apostasie des antipapes de la secte moderniste, le démon des surprises de l’entité moderniste parvient encore à nous surprendre. Les aspects rituels du synode pachamamiste nous ont clairement marqués. Et s’ils nous ont marqués, que devrions-nous dire de nos frères catholiques « tradis », conservateurs, et toujours en union avec la contre-église et le pseudopape ? Dans un premier temps, nous avons vu une intense confusion, surtout après la cérémonie païenne et les « messes » délirantes à Saint Pierre et Santa Maria di Traspontina. Certains ont fini par enfin s’écrier: « Mais les sédévacantistes avaient donc raison depuis le début ? » Ce à quoi nous leur répondions : « Hé non, chers amis. Ce n’est pas nous qui avions raison. C’est la doctrine catholique, que nous suivons tout simplement, qui a raison. Et vous, la connaissez mal, ou l’interprétez de façon absurde, cette doctrine ! »
Las ! Il ne fallut pas plus de deux ou trois semaines pour que l’acte d’apostasie de François soit tant tourné en dérision, qu’au final, rien ne changea dans les esprits. Après tout : si ces gens n’ont pas été capables, en soixante ans de religion conciliaire, de s’apercevoir de l’immense imposture antéchristique de la secte moderniste, une apostasie de plus ou une hérésie de moins ne changera plus grand-chose. Comme le dit très bien notre ami Janek de Radio Regina : « c’est un problème d’ordre psychologique qui aveugle ces gens ». Et si François avait raison ? Les tradis en union avec lui, seraient-ils effectivement des fous furieux ? Janek nous dit encore : « François pourrait se présenter sur la place Saint Pierre, procéder à un sacrifice satanique, proférer les pires blasphèmes, que ça ne changerait rien ». Hélas, nos pauvres amis de la tradition « una cum Pachamama », seraient toujours sous le sortilège étrange de ce « mystère d’iniquité ». Car, en effet, nous devons le rappeler. Si vous êtes « una cum François », vous êtes nécessairement « una cum Pachamama ». Et plus encore, vous êtes una cum Bouddha, Mohammed, Vishnou, Shiva, Luther, Greta Thunberg, etc., toutes sortes d’hérésiarques, d’idoles et de mécréants exaltés par Vatican 2 et ses chefs.
D’ailleurs, que d’ironies en cette époque. Au début du synode, nous avions produit plusieurs papiers faisant état de l’anarchie théologique qui frappait de plus en plus les milieux traditionnalistes et conservateurs en union avec la secte. Une anarchie qui conduit certains d’entre eux à aller au bout des erreurs théologiques du « lefebvrisme » : nier la nature de l’office pontifical, nier implicitement l’indéfectibilité de l’Eglise (mais frénétiquement projeter ces turpitudes sur les « sédévacantistes »), rejeter le dogme de l’infaillibilité pontificale et critiquer ouvertement Vatican 1 comme étant la source de tous nos malheurs. Rien que ça. Et pour mieux mettre en lumière leurs insondables incohérences, nous leur citions les sages enseignements de Saint Pie X et de Léon XIII, lesquels se lamentaient très amèrement de certains prêtres qui, en leur temps, se croyaient permis de choisir ce qui leur convenait dans le magistère, d’ignorer tout ce qui relevait du magistère ordinaire ou de considérer les enseignements du magistère comme étant obscurs, incertains et incompréhensibles, et donc inopérants.
Les chefs de la secte moderniste sont des hérétiques publics, mais ils sont loin d’être idiots. Ils savent très bien qu’ils tiennent ces mouvances traditionalistes sous leur coupe et semblent dernièrement se rire d’eux, et les prendre à leur propre jeu. C’est ainsi que le dicastère de la communication du Vatican occupé a publié, sous la plume de Sergio Centofanti, une synthèse de l’enseignement contenu dans le discours de clôture du synode, en insistant notamment sur la fameuse « évolution de la doctrine ». Cet article, titré selon les canons de la comm’ moderne, « Le développement de la doctrine est un peuple qui marche ensemble », s’adresse sans ambages à « ceux qui craignent que l’Eglise ne s’éloigne de la voie de la tradition ». Erreur de schismatique, reprend l’auteur : « L’histoire de l’Eglise montre la voie de la fidélité ». Tout d’abord, l’auteur semble s’adresser aux bénévacantistes, histoire de leur rappeler d’entrée que Ratzinger « en est » et qu’il a publié une lettre en 2009 à l’occasion de la levée de l’excommunication de Mgr. Lefebvre, dans laquelle il enseigne :
« L’autorité de l’enseignement de l’Eglise ne peut pas être figé en l’année 1962, cela doit être une chose claire pour la FSSPX. Et ceux qui se prétendent être les grands défenseurs du concile doivent aussi se rappeler que Vatican 2 embrasse toute l’histoire doctrinale de l’Eglise. Toute personne souhaitant obéir au Concile doit accepter la foi professée dans tous les siècles, et ne peut couper les racines à partir desquelles l’arbre produit la vie ».
Puis, après avoir discrètement assimilé les intéressés à des pharisiens qui ne s’attachent qu’à la lettre et non pas à l’esprit (du concile Vatican 2, naturellement), l’auteur porte deux belles estocades aux tradis rebelles. Premièrement, en leur faisant valoir qu’ils doivent accepter les différences, que dis-je, les évolutions doctrinales entre le catéchisme du concile de Trente et celui de Jean-Paul II. C’est évident, en effet : si Jean-Paul II fut pape, ils doivent donc logiquement adopter son catéchisme. On n’imagine pas que ceux qui se disent disciples de l’Eglise tridentine et de Saint Pie X, eurent rejeté les catéchismes de si grands papes. L’auteur s’essaye au même exercice, avec moins de réussite, en mettant en contradiction l’encyclique Mirari Vos de Grégoire XVI et les doctrines hérétiques de Vatican 2 sur la liberté religieuse. L’auteur se contente alors de citer Jean 8 ; 31, disant en somme aux traditionalistes novusordites, non sans logique : si les papes de Vatican 2 sont vos papes, alors acceptez leurs doctrines, et vous serez libérés des turpitudes de la contradiction.
Mais le coup fatal est celui-ci. Centofanti, l’auteur, invoque cette fois-ci la fameuse lettre de Saint Pie X aux prêtres de l’union apostolique, cette même lettre que nous avons fait valoir aux « résistantialistes », pour leur faire comprendre leur position irrationnelle et non-catholique. Centofanti cite même le saint pape : « Il semble incroyable et même douloureux qu’il faille faire ces remarques à ces prêtres, mais à notre époque, nous sommes hélas dans cette cruelle et malheureuse situation dans laquelle nous devons encore dire à des prêtres : aimez le pape ! » Il faut rappeler que Saint Pie X s’adressait en son temps à des rebelles modernistes ou post-gallicans. Les « traditionnalistes » en union avec la secte, sont-ils devenus les modernistes des modernistes ? Décidément, nous vivons une époque incroyable. Pour finir, l’auteur cite les reproches de Jean-Paul II à Mgr. Lefebvre dans sa lettre « Ecclésia Dei » et d’autres, relativement analogues, émanant cette fois-ci de Benoit XVI. Certains ignares ou certains hypocrites pourront dire que François dépasse toutes les bornes, et qu’ils auraient été dociles et fidèles avec « saint » Jean-Paul II et Benoit XVI. Billevesées ! Jean—Paul II, a-t-il agi autrement que François lorsqu’il invita toutes les sectes impies du monde à venir prier avec lui à Assises, ou lorsqu’il reçut la marque de Shiva sur le front, ou lorsqu’il participa à un rite de sorcellerie amérindien ? Benoit XVI, a-t-il agit différemment que François, lorsqu’il allait participer à des rites talmudiques dans les synagogues, lorsqu’il priait tourné vers La Mecque, les bras croisés, avec les muftis d’Istanbul, lorsqu’il faisait pratiquer des danses tribales en pleine « messe » des JMJ de Sydney en 2006 ?
En effet, François pourrait déclencher un synode amazonien, puissance 10, dès demain, il pourrait permettre l’ordination ou pourquoi pas la consécration des femmes à « l’épiscopat », il pourrait publier une déclaration dans laquelle il affirmerait que Dieu désire positivement toutes sortes de fausses religions (oups, déjà fait), il pourrait affirmer dans un document magistériel que la sainte Ecriture n’offre aucune preuve que l’état de célibat virginal est supérieur à l’état marital (oups, déjà fait également), que cela ne changerait rien. Nos pauvres amis continueront de demeurer sous l’emprise des prodiges du corps mystique de l’antéchrist et, hormis les grâces de Dieu, nous ne savons ce qui pourrait les extirper de cette servitude. Un schisme, même purement matériel, mené par les Burke et autres Schneider, parait improbable et il ne changerait d’ailleurs pas grand-chose. Il n’y a pas d’entre deux, mes amis. Ou bien vous acceptez la réalité de la doctrine catholique et vous comprenez que vous ne pouvez pas être en communion avec cette contrefaçon diabolique de l’Eglise catholique et avec ces faux papes. Ou bien vous vous soumettez réellement à ces gens que vous tenez pour papes : à leur doctrine, à leur discipline et à leur liturgie. Et dans ce dernier cas, il ne vous reste plus qu’à aller vous procurer une figurine de Pachamama, et imiter l’exemple de François, le vicaire de l’antéchrist.