Je suis tombé dernièrement sur ce reportage intéressant de l’émission en dialecte alsacien Rund’Um, dont l’épisode se déroule dans le village de Hunspach dans les Vosges du Nord. On y découvre « ma petite ferme d’antan », un projet éducatif et familial visant à montrer le quotidien d’une petite ferme alsacienne classique de la fin du XIXe siècle. Ce qui m’a intéressé ici, c’est que cet établissement a été crée par une mère de famille et institutrice consciente de la nécessité de l’enracinement anthropologique. Et ce qui m’a immédiatement interpellé, c’est bien sûr la volonté sincère pour cette mère de famille de reproduire le VRAI habillement courant d’une paysanne alsacienne des années 1890 – 1910. Et naturellement, la paysanne alsacienne se couvrait la tête avec un beau fichu blanc et protegeait son corps par une très belle robe de travail qui aujourd’hui, est d’une dignité incomparable avec les tendances détestables de la mode féminine, y compris chez les « rurales » actuelles. Ici, à 3 minutes 40 :
Ce qui est intéressant dans ce projet familial et éducatif, c’est aussi une volonté de ré-enracinement réaliste et cohérent. En effet, surtout depuis trois ou quatre ans, le folklorisme imbécile des « mouvements » régionalistes a beaucoup contribué à déployer toujours plus des sortes d’images d’Epinal grossières que les alsaciens modernes se font de leur propre passé, le patriotisme « rot und wiss » en étant l’expression cocardière. A ce titre, l’usage stupide des cigognes, bretzel et autres costumes à noeuds contribuent surtout pour la masse, à méconnaître la réalité si riche et qui serait tellement utile aujourd’hui, des valeurs de modestie des chrétiennes de l’Alsace d’hier. Remarquez d’ailleurs comment l’habillement de la paysanne alsacienne à la fin du XIXe siècle, est sensiblement le même que l’habillement de son ancêtre du XIVe siècle. Sur cette illustration ci-dessous, tirée du numéro 52 des saisons d’Alsace, on peut voir que les femmes catholiques de Rouffach, en 1103, avaient beaucoup plus de courage que les féministes d’aujourd’hui. Beaucoup plus de dignité aussi :
Il me semble intéressant aussi de remarquer les nombreuses parentés des costumes usuels alsaciens avec ceux des Vosges, de la Lorraine et du Comté. Enfant, dans mon village des Vosges du Nord, c’est à dire dans le début des années 1990, je croisais encore dans les champs des dames d’âge plus que respectable qui avaient un habillement semblable. Plus tard, après mes vingt ans, quand je fus plus apte à considérer les enjeux moraux et religieux actuels, je constatais que dans le monde rural, agricole ou non, les femmes comme les hommes avaient énormément perdu de leur dignité par le seul abandon de leur habit traditionnel et de l’armure de modestie qu’il constituait.
Depuis les années 1960-70, les jeunes générations ont adopté aussi bien le progrès technique et mécanique, que le progressisme moral, si ce n’est pas plus tôt encore. Non seulement la plupart des paysans que j’ai pu croiser en Alsace depuis mon enfance ne sont absolument plus chrétiens, mais en outre, la licence des mœurs a accompagné de mouvement d’apostasie. Ce qui m’a toujours frappé, c’est l’évolution des mœurs des femmes dans ces milieux. C’est surtout dans les années 2010-2015 que je fus frappé par le développement du lesbianisme, des couples d’agriculteurs gays (grâce à l’influence de certaines émissions TV), par l’indignité anthropologique générale dans laquelle se trouvait ce monde rurale et agricole français. S’il est vrai que la société post-révolutionnaire et apostate progresse vers un néo-paganisme généralisé, cette tendance n’est pas moins exacte dans le monde rural, où le paysan tend à revenir de plus en plus à la définition étymologique de ce mot. A l’image de cette « évolution », les calendriers d’agricultrices en petite tenue en Allemagne et en Suisse. Les gens trouvent réellement honorable de s’afficher nus comme de vulgaires sauvages. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : le monde rural tout comme le monde urbain, retourne complètement à la barbarie morale la plus pure.
Pour visiter la petite ferme d’Antan de Hunspach.