Justus Knecht est né le 7 octobre 1839 à Bruchsal, en Bade, dans une famille mixte : sa mère était catholique, mais son père, tailleur, était protestant. Une situation hélas fréquent à cette époque parmi les populations de l’Allemagne du Sud, plus de 300 ans après la révolution luthérienne. Fort heureusement, la brave Catharina Knecht obtient en 1855 la conversion de son mari et de leurs trois enfants. Après le lycée Rastatt, Justus étudie la théologie à Freiburg et y est ordonné prêtre diocésain le 5 août 1862. Il officie alors dans diverses localités, entre Freiburg, Durmersheim et Rastatt, tout en donnant des cours au séminaire et dans une école de Freiburg. Appointé à l’inspection des affaires éducatives par l’archevêché entre 1864 et 1877, il se heurte violemment au Kulturkampf, politique orientée contre le catholicisme par les autorités prussiennes.
En 1878, il obtient un doctorat en théologie à Tübingen, avant de continuer son œuvre pastorale à Schuttertal. En 1882, l’archevêque Jean-Baptiste Orbin le rappelle au chapitre de la cathédrale pour lui confier à nouveau de hautes responsabilités pour l’éducation religieuse et scolaire dans l’archidiocèse de Freiburg. C’est cette année-là que le Père Knecht va publier la première édition de sa célèbre somme, « les Commentaires Pratiques de l’Histoire biblique » (Praktischen Kommentar zur Biblischen Geschichte), chef-d’œuvre de l’exégèse dans la plus pure tradition catholique qui sera rapidement un best-seller dans toute l’Allemagne chrétienne. Le père Knecht, peut-être à cause de sa connaissance du monde protestant, portait une très grande attention à l’instruction biblique dans sa méthode d’instruction des enfants des écoles catholiques dont il supervisait les programmes. Il rédigea donc une version accessible aux enfants de l’école élémentaire sous le titre d’Histoire Biblique, puis en 1907, Histoire biblique pour l’école et pour la maison. Ces livres d’éducation furent eux aussi de véritables succès internationaux, traduits en près de 20 langues.
Le 4 février 1894, le père Knecht est nommé évêque titulaire de Neve et auxiliaire de Freiburg. Il est consacré le 4 avril suivant par l’archevêque Christian Roos, par l’évêque de Mainz Paul Leopold Haffner et l’évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr. Charles Marbach. En 1903, il est nommé évêque-assistant au Trône Pontifical. Malgré ces hautes dignités, Mgr. Knecht est demeuré très proche des populations catholiques badoises qu’il a côtoyé pendant des années. En Octobre 1919, les habitants de Bruchsal le font citoyen d’honneur pour ses 80 ans, en hommage à son œuvre en matière d’éducation religieuse et scolaire, ainsi que pour son œuvre de commentateur biblique. L’évêque Justus Knecht meurt de bonne mort le 31 janvier 1921 à Karlsruhe.