b. Les hérétiques publics (et, a fortiori, les apostats) ne sont pas membres de l’Église. Ils n’en sont pas membres parce qu’ils se séparent de l’unité de la foi catholique et de la profession extérieure de cette foi. Donc, manifestement, ils manquent d’un des trois facteurs – baptême, profession de la même foi, union avec la hiérarchie – signalés par Pie XII comme indispensables pour faire partie de l’Église. Le même pontife a signalé aussi que, contrairement aux autres péchés, l’hérésie, le schisme et l’apostasie séparent automatiquement quelqu’un de l’Église. “Car les péchés – quelles qu’en soient la gravité et l’énormité – ne sont pas tous de nature à séparer automatiquement quelqu’un du Corps de l’Église comme c’est le cas du schisme, de l’hérésie ou de l’apostasie”. Par l’expression hérétiques publics, nous entendons ici tous ceux qui, extérieurement, nient une vérité (par exemple la Maternité divine de Marie) ou plusieurs vérités de la foi divine et catholique, […] Il est certain que les hérétiques publics et formels sont séparés de l’Église.
Mgr Gerardus Cornelius Van Noort, Dogmatic Theology, Vol. 2: Christ’s Church [Westminster, MD: The Newman Press, 1957], pp. 241 et 242.
Pourtant, au sens plein de l’expression, seuls font partie des membres de l’Église ceux qui ont reçu le baptême de régénération et professent la vraie foi, qui, d’autre part, ne se sont pas pour leur malheur séparés de l’ensemble du Corps, ou n’en ont pas été retranchés pour des fautes très graves par l’autorité légitime. […] Qu’on n’imagine pas non plus que le Corps de l’Église, ayant l’honneur de porter le nom du Christ, ne se compose, dès le temps de son pèlerinage terrestre, que de membres éminents en sainteté, ou ne comprend que le groupe de ceux qui sont prédestinés par Dieu au bonheur éternel. Il faut admettre, en effet, que l’infinie miséricorde de notre Sauveur ne refuse pas maintenant une place dans son Corps mystique à ceux auxquels il ne la refusa pas autrefois à son banquet (20). Car toute faute, même un péché grave, n’a pas de soi pour résultat – comme le schisme, l’hérésie ou l’apostasie – de séparer l’homme du Corps de l’Église. Toute vie ne disparaît pas de ceux qui, ayant perdu par le péché la charité et la grâce sanctifiante, devenus par conséquent incapables de tout mérite surnaturel, conservent pourtant la foi et l’espérance chrétiennes, et à la lumière de la grâce divine, sous les inspirations intérieures et l’impulsion du Saint-Esprit, sont poussés à une crainte salutaire et excités par Dieu à la prière et au repentir de leurs fautes.
Sa Sainteté le Pape Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943, par. 22-23