[A propos du pape Jean XII (955-964)] La Divine providence, supervisant l’Eglise, a miraculeusement préservé le dépôt de la Foi dont ce jeune libertin avait la garde. La vie de ce pape fut un scandale monstrueux, mais toutefois, son bullarium est vide de toute erreur. Nous pouvons à peine considérer l’ampleur de ce prodige. Il n’existe pas un seul hérétique, pas un seul schismatique qui n’ait cherché par tous les moyens à légitimer sa conduite d’un point de vue doctrinal : Photius chercha à justifier son orgueil, Luther chercha à justifier ses passions sensuelles, Calvin chercha à justifier sa froide cruauté. Ni Serge III, ni Jean XII, ni Benoit IX, ni Alexandre VI, en tant que pontifes suprêmes, définissant la foi, entendus et obéis par toute l’Eglise depuis la hauteur de leur chaire apostolique, n’ont cherché à ne prononcer ne serait-ce qu’un seul mot qui put justifier leurs désordres. Il arriva même qu’un Jean XII se fit le défenseur de l’ordre social, s’opposa aux offenses contre le droit canon et contre les dangers menaçant la vie religieuse.
R.P. Fernand Mourret, A History of the Catholic Church, volume 3, Herder book co., 1946, pp. 510-511 ; extrait traduit de la version anglaise.