Le dialogue ici se passe entre un père de famille préoccupé du salut de l’âme de ses fils. C’est le fils aîné qui parle au nom de tous ses frères :
P (le père): Si vous le voulez bien, je vous parlerais des autres religions en commençant par l’Islam (la religion mahométane).
F (fils) : Oui, oui ! Commencez par nous dire ce que l’on entend par religion mahométane ?
P : On doit la comprendre comme un assemblage de maximes extraites de diverses religions, qui une fois pratiquées finissent par détruire tous les principes moraux.
F : L’Islam, de qui est-il né ?
P : De Mahomet
F : Oh ! Nous voulons avoir le plaisir d’entendre parler de ce Mahomet : dîtes-nous tout ce que vous savez sur lui !
P : Ce serait trop long de vous rapporter tout ce que l’Histoire raconte de cet imposteur fameux : je vous ferai pour votre bien seulement connaître qui il fut, et comment il a fondé sa religion : Mahomet naît d’une pauvre famille, de père païen et de mère juive, l’an 570, à la Mecque, ville d’Arabie, peu distante de la Mer Rouge. Il rêvait de gloire et d’un désir d’améliorer sa condition, et vagabondait à travers plusieurs pays. Il réussit à se faire l’agent d’une veuve commerçante de Damas, et peu après l’épousa. Il était si malin qu’il sut profiter de ses infirmités et de son ignorance pour fonder une religion. Souffrant d’épilepsie de naissance, il affirmait que ses fréquentes rechutes étaient en fait des extases par lesquelles il s’entretenait avec l’Ange Gabriel.
F : Quel imposteur ! Tromper ainsi les gens de cette manière ! A-t-il au moins tenté de faire quelques miracles pour confirmer sa prédication ?
P : Mahomet ne pouvait faire aucun miracle pour prouver sa religion, parce qu’il n’était pas envoyé par Dieu. Dieu seul est l’auteur des miracles. S’il se vantait d’être supérieur à Jésus Christ, tout de suite les gens lui demandaient de faire des miracles. Il leur répondait que des miracles de Jésus Christ, il en était comme de tous ceux qui se vantent d’en avoir fait… Il disait pour sa part qu’était tombé dans sa main un morceau de la lune et il savait s’y prendre pour embobiner les gens. En mémoire de ce miracle ridicule les mahométans ont pris comme emblème le croissant de lune.
Vous riez, ô mes fils, vous avez raison, parce qu’un homme de cet acabit aurait dû se regarder comme un menteur, et non comme un prédicateur d’une nouvelle religion. Justement à cause de cela, il se répandit qu’il était un imposteur et, comme perturbateur de la tranquillité publique, ses concitoyens voulurent l’emprisonner et le condamner à mort. Cependant il réussit à prendre la fuite et se retira dans la ville de Médine avec quelques un des libertins qui l’aidèrent à s’en rendre maître.
F : En quoi vraiment consiste la religion de Mahomet ?
P : La religion de Mahomet consiste en un monstrueux mélange de judaïsme, de paganisme et de christianisme. Le livre de la loi mahométane est dit Coran, ce qui veut dire le livre par excellence. Cette religion est encore parfois appelée Turque parce qu’elle est très répandue en Turquie, Musulmane de Musul, nom que les mahométans donnent au directeur de la prière, Islamisme du nom de ses réformateurs, mais c’est toujours la même religion fondée par Mahomet.
F : Pourquoi Mahomet fit-il ce mélange de diverses religions ?
P : Parce que les peuples d’Arabie étaient pour partie Juifs, pour partie chrétiens et les autres païens et lui, pour les conduire à le suivre, prit une partie de la religion qu’ils professaient. Il prit et mit en avant spécialement les points qui pouvaient le plus favoriser les plaisirs des sens.
F : Mais il était nécessaire que Mahomet fût un homme docte ?
P : En fait il n’en est rien, il ne savait même pas écrire. Par exemple pour composer son Coran il s’aida d’un juif et d’un moine apostat. Quand il parle de choses contenues dans l’Écriture Sainte, il confond un fait avec un autre. Par exemple il attribue à Marie, sœur de Moïse, plusieurs faits qui se rapportent à Marie, mère de Jésus, et beaucoup d’autres erreurs encore.
F : Cela me semble impossible : si Mahomet était un ignorant qui ne fit aucun miracle, comment a-t-il pu propager sa religion ?
P : Mahomet propagea sa religion, non pas avec des miracles et la persuasion de la parole, mais bien plutôt avec la force des armes. Cette religion qui favorise toutes sortes de conduites contraires aux bonnes mœurs fit qu’en peu de temps Mahomet devint le chef d’une formidable troupe de bandits. Ensemble ils parcourraient les pays de l’Orient gagnant les peuples, non par la diffusion de la vérité, non pas avec des miracles et des prophéties, mais uniquement par le seul argument de l’épée sur la tête des vaincus en criant : croyez ou mourrez.
F : Canailles ! Est-ce que ce sont là des arguments propres à convertir les gens ? Sans aucun doute, Mahomet étant si ignorant, a dû disséminer dans son Coran beaucoup d’erreurs ?
P : Le Coran si l’on peut dire est une série d’erreurs les plus énormes, contre la morale et contre le culte du vrai Dieu. Par exemple il excuse quiconque nie Dieu par peur de la mort, permet la vengeance, assure à ses disciples un paradis, mais rempli des seuls plaisirs terrestres. En somme la doctrine de ce faux prophète permet tellement d’obscénités, que l’âme chrétienne a en horreur de les nommer.
F : Quels sont les différences entre l’Église Chrétienne et celle mahométane ?
P : La différence est immense. Mahomet fonda sa religion avec violence et par les armes, Jésus Christ fonda son Église avec des paroles de paix, à destination des pauvres, comme ses disciples.
Saint Jean Bosco, Le catholique instruit de sa religion : entretien d’un père de famille avec ses fils, selon les besoins du temps, 1853