C’est le fameux site d’information israélien YNET qui l’admet : Les centres d’aide aux réfugiés en Grèce sont majoritairement gérés par des israéliens. Sur l’île de Lesbos, on trouve par exemple une école israélienne dédiée aux réfugiés syriens, iraniens, iraqiens et afghans. Selon Liad Osmo de YNET, les motivations des ONG israéliennes ne sont pas seulement humanitaires : elles sont politiques et mystiques. Il s’agit de révolutionner le concept kabbalistique du « Tikkun Olam » et de l’engagement Juif dans le monde. Il ne s’agit pas de quelques ONG de juifs gauchistes isolés, mais bien d’une vaste politique soutenue par le gouvernement israélien depuis plusieurs années.
Tandis qu’en Europe et aux Etats Unis, les think-tanks néoconservateurs louent le modèle national-sioniste comme solution aux problèmes d’un Occident dévirilisé et envahi, beaucoup d’observateurs ne semblent pas comprendre pourquoi les nationalistes et les catholiques refusent d’accepter le discours du « national sionisme » et considèrent cette mouvance comme une sinistre imposture. Le cas ici présent nous permet d’illustrer avec précision la nécessité de nous opposer aux réseaux sionistes qui jouent aussi bien la carte de gauche, pro-migratoire et antiraciste, que la grossière carte populiste, anti-islam, anti-immigration et patriotarde.
L’enquête de YNET auprès des ONG juives impliquées en Grèce permet de comprendre la duplicité des entreprises sionistes. Si les Ben Shapiro, les Eric Zemmour et les William Goldnadel travaillent quotidiennement à présenter le nationalisme juif comme le modèle parfait pour le patriotisme européen du 21e siècle, la gauche Juive, de son côté, travaille activement à l’accueil des clandestins en Europe. Cette dialectique est souvent très mal comprise par certains nationalistes peu subtils et enclins au gloubi-glouba conspirationniste. Pourtant, l’équation est simple : tandis que les masses européennes anciennement chrétiennes se font guérir de leur antisémitisme génétique supposé grâce à des formules néo-patriotiques kosher, les migrants et autres minorités visibles sont positivement touchés par l’activisme de ces Juifs et adoptent ainsi un regard conciliant à l’endroit de l’entité sioniste et des Juifs en général. Cette explication pourrait être taxée de conspirationniste, s’il ne s’agissait pas d’une politique concrètement mise en place par des agences gouvernementales israéliennes.
« Pendant toute ma vie, durant mon enfance dans les écoles en Syrie, on m’a appris que les israéliens étaient les ennemis. Or, la première chose que je vois à l’approche des côtes grecques, c’est l’étoile de David sur les t-shirts d’Israéliens qui viennent à ma rencontre et m’aident à mettre pied à terre ».
Tel est le témoignage de « H », un syrien de 20 ans, originaire d’Alep. Il vit actuellement dans un camp de réfugiés à Lesbos et il s’est joint à près de 60.000 autres migrants syriens présents en Grèce. Après avoir passé deux ans en Turquie, il a tenté sa chance et a décidé de traverser la mer pour atteindre Lesbos. Là, il a été accueilli par les membres d’IsraAID, une ONG israélienne en activité depuis 2011, en particulier dans le domaine de l’aide aux « réfugiés ». « H » travaille désormais comme professeur de langue arabe dans l’école mise en place par les volontaires d’IsraAID et du Hashomer Hatzair, un mouvement de jeunesse sioniste et socialiste fondé il y a plus d’un siècle en Autriche Hongrie.
Guérir le monde
Selon l’article de YNET, « l’idée de travailler à améliorer le monde est désormais adopté par une organisation juive majeure en collaboration avec l’état d’Israël ». Il s’agit de rien de moins que l’Agence Juive, qui est l’une des plus importante agence gouvernementale israélienne, laquelle travaille avec l’organisation « Mosaic United » afin d’inciter le plus de jeunes Juifs à s’engager dans leurs communautés locales.
Pour les lecteurs de Fide Catholica, ou plus spécifiquement ceux qui auront lu les livres de Pierre Hilard ou de Guillaume Von Hazel, le concept de « Tikkun Olam » n’est pas inconnu. Il s’agit d’un concept kabbalistique majeur, en rapport avec la cosmogonie juive et l’idée panthéistique du peuple Juif, « peuple-dieu, peuple-pasteur des nations ». Le problème de ce concept, hormis les évidentes abominations théologiques talmudiques et kabbalistiques, c’est qu’il est en quelque sorte une usurpation de l’œuvre sociale de l’Eglise, de la même façon que le judaïsme apostat fut la première secte à tenter d’usurper l’héritage de l’Ancien Testament.
De là, les efforts des juifs sionistes pour « réparer le monde », doivent se comprendre par les autres concepts kabbalistiques majeurs, comme les « brisures de vases », ou Chevirat haKelim. Nous ne sommes pas loin du Solve et Coagula des occultistes occidentaux.
Tout ceci est une énième confirmation de l’imposture du sionisme agnostique, fable pratique pour le gauchisme pro-palestinien et pour le néo-patriotisme kosher. D’ailleurs, l’article de YNET nous apprends que le programme de « Mosaic United » vise à redéfinir le concept de Tikkun Olam en l’appliquant à l’activisme social et humanitaire. Des projets sont en cours d’implémentation à Porto Rico, en Grèce, au Népal, au Mexique, en Inde ou encore en Ethiopie, tout ceci coordonné par une flanquée d’ONG juives comme IsraAID, Project TEN et Tevel B’Tzedek.
Une politique pro migratoire soutenue par le gouvernement israélien
Le rabbin Benji Levy, président de Mosaïc United, dévoile les intentions de ces projets qui trouvent le soutien actif de l’état sioniste et des organisations sionistes historiques :
« En général, la seule chose qui fait réfléchir les étudiants juifs du monde entier à propos de leur identité juive, est lorsque se tient une manifestation BDS sur leur campus, ou lorsque se produit un évenement antisémite quelque part. Ce genre d’incidents les éloigne de leur désir d’être juifs ou d’être identifiés à Israel ».
Selon le rabbin Levy, le projet noachide pro migratoire de Mosaïc United a été adopté par le gouvernement israélien il y a plusieurs années, notamment à l’initiative du ministère des affaires diasporiques. « Le gouvernement s’apprête à investir 66 millions de dollars, ce qui représente un tiers du budget du ministère ».
Coté clandestins, il semble que l’activisme humanitaire sioniste sur l’ile de Lesbos porte ses fruits. « H », le migrant syrien, déclare que son expérience auprès d’IsraAID lui a fait complètement changer son regard sur le sionisme : « Comment pourrais-je continuer à dire que vous êtes des ennemis ? En Syrie, je n’avais été confronté à des israéliens qu’à travers la télévision. On nous disait qu’Israël était l’ennemi, mais la réalité m’a montré une vérité bien différente. Comme le Coran l’enseigne, nous sommes cousins ».
Bien sûr, ni « H », ni les rédacteurs de YNET ne rappelleront que si l’état sioniste est effectivement présenté comme un ennemi à la télévision syrienne, c’est peut-être parce que cet état occupe illégalement une partie du Golan, que l’aviation israélienne a conduit de très nombreuses frappes sur des cibles civiles ou militaires en Syrie et que le gouvernement israélien a officiellement admis avoir soutenu logistiquement des groupes jihadistes liés à Al Qaida en Syrie depuis des années. La réparation du monde n’est valable que si elle conforte les intérêts juifs, manifestement.
Du côté du sionisme militant, c’est tout bénef : le gouvernement israélien sait désormais que faire pour détourner les jeunes juifs gauchistes de l’activisme pro-palestinien. Il suffisait de les lancer dans le charity business pro-migrants, tout en les redirigeant discrètement vers le fanatisme talmudo-kabbalistique, grâce à la fameuse « redéfinition » du tikkun olam.
L’article évoque ainsi Debbie et Batya, deux jeunes juives qui travaillaient comme designers aux Etats Unis ; et qui ont décidé de se porter volontaires pour retaper le bâtiment où vivent les réfugiés gérés par IsraAID. Le Rabbin Levy confirme une fois encore nos suppositions :
« Beaucoup de juifs considèrent que leur connection au judaïsme ne s’exprime qu’au travers du Shabbat, de la kasherout, etc. mais nous voulons leur montrer qu’il y a d’autres façons d’exprimer notre judaïsme. Une de ces façons consiste en montrant de la compassion pour les autres. Voici ce que nous disons aux jeunes juifs : ‘vous avez l’opportunité de faire partie du peuple juif et de participer à la destinée juive commune’ ».
Les citations et témoignages sont issus de cet article de YNET. Les commentaires valent leur pesant d’or. Ni les européens, ni les orientaux ne sont dupes. On se demande d’ailleurs si le ministère des affaires diasporiques de l’état sioniste est aussi généreux à l’égard des ONG favorisant l’invasion de l’Europe, qu’à l’égard des ONG favorisant la souveraineté des palestiniens.