(…) On se souvient aussi que Mgr Quilliet, évêque de Lille, a précisé que les fillettes doivent porter des robes descendant au-dessous du genou.
Enfin, la Semaine religieuse de Clermont publie ce communiqué de l’évêché :
L’indécence de plus en plus caractérisée d’une mode supprimant dans le costume des femmes les manches et augmentant le décolletage, le sans-gène avec lequel certaines personnes viennent à l’église dans une tenue indigne de chrétiennes et osent même parfois s’approcher de la sainte Table, nous obligent à faire publier par MM. les curés cet avertissement :
1° L’immodestie des vêtements partout et toujours répréhensible l’est particulièrement dans le saint lieu. C’est pourquoi toute personne se permettant d’y paraître avec une mise inconvenante s’exposerait à être invitée à sortir de l’église ;
2° Les sacrements devront être refusés aux femmes et aux jeunes filles qui se présenteraient au tribunal de la pénitence ou à la Table sainte dans un costume peu décent (corsage décolleté, manches insuffisamment longues, ne descendant pas au-dessous des coudes) ;
3° En ce qui concerne le refus de la sainte Eucharistie, le prêtre, sans faire aucune observation à la personne dont la tenue serait incorrecte, se contentera de passer devant elle sans lui donner la sainte Communion ;
4° Le curé d’une personne à laquelle les sacrements auraient été ainsi refusés et qui pourrait ensuite trouver l’occasion de lui donner une paternelle monition n’omettra point cet acte de charité.
Par ces citations, nos lecteurs et lectrices voient combien l’Église est émue de voir le paganisme des vêtements nous envahir.
Que dis-je ? Ce n’est plus seulement du paganisme. Les habitants des pays non civilisés que la facilité des voyages amène en Europe, s’étonnent, avec raison, de voir notre civilisation se dévêtir à l’envi, tandis qu’au nom de la civilisation, on les invite à adopter, eux, l’usage des vêtements.
Insister est inutile, l’abus est absolument flagrant, le scandale éclatant. Nous ne prétendons certes pas être en état d’établir contre le torrent de l’indécence générale une digue efficace, mais nous supplions les famiiles chrétiennes de refuser de subir le joug de la tyrannie des modes indécentes.
Elles le doivent à Dieu.
Elles le doivent à Jésus-Christ qu’elles veulent recevoir d’ans l’Eucharistie.
Elles le doivent à la tradition chrétienne.
Elles le doivent à l’édification de la jeunesse.
Si on détruit la pudeur, on tombera dans le cloaque de la corruption.
Franc., « Contre les modes contraires à la décence », in La Croix, 45e année, n° 12688, 24 juillet 1924, p. 1.