Saint Simon est surnommé le Cananéen ou Cananéen, et le Zélote, pour le distinguer de Saint Pierre et de Saint Siméon, frère de Saint Jacques le mineur et de son successeur au siège de Jérusalem. A partir de ces surnoms, certains ont pensé que Saint Simon était né à Cana, en Galilée. Certains Grecs modernes prétendent que c’est à son mariage que notre Seigneur a transformé l’eau en vin. Il ne faut pas en douter, mais il était Galiléen. Théodoret affirme qu’il était de la tribu de Zabulon ou de Nepthali. Mais quant au surnom de Cananéen, il a en langue syro-chaldaïque la même signification que le mot Zélote en grec. Saint Luc l’a traduit (Luc 6 ; 15) les autres évangélistes ont conservé le nom d’origine; car Canath en syro-chaldaïque, ou en hébreu moderne, signifie le zèle, comme l’observe saint Jérôme (Saint Jérôme, commentaire sur Matthieu 10 ; 4). Un historien grec moderne, Nicéphore Calixti, nous dit que ce nom n’a été donné à Saint Simon qu’à l’époque de son apostolat, dans lequel il exprimait un zèle et une affection ardente pour son Maître, observant exactement toutes les règles de sa religion et reprenant avec une chaleur pieuse tous ceux qui s’en écartaient. Comme les évangélistes ne rendent pas compte de telles circonstances, Hammond et Grotius pensent que Saint Simon s’appelait le Zélote, avant sa venue au Christ, parce qu’il faisait partie de cette secte ou de ce parti parmi les Juifs appelé les Zélotes, à cause du zèle singulier qu’ils professaient pour l’honneur de Dieu et la pureté de la religion. Un parti appelé Zélotes fut célèbre dans la guerre des Juifs contre les Romains. Ils furent les principaux meneurs, incitant le peuple à secouer le joug de sujétion; ils assassinèrent beaucoup de nobles et d’autres gens dans les rues, ils attentèrent au temple en y versant le sang et commirent d’autres profanations horribles. Ils furent la cause principale de la ruine de leur pays. Mais il n’y a aucune preuve qui permette de faire croire qu’un tel parti existait à l’époque de Notre Sauveur, bien que certains affirmaient alors qu’il n’était pas licite pour un Juif de payer des impôts aux Romains. Du moins, si certains prenaient le nom de Zélotes, ils ne suivaient certainement pas, ni la conduite impie, ni n’adoptèrent les maximes fausses et inhumaines de ceux mentionnés par Josèphe dans son histoire de la guerre juive contre les Romains.
Saint Simon, après sa conversion, était zélé pour l’honneur de son Maître et observait strictement tous les devoirs de la religion chrétienne. Il montra une pieuse indignation envers ceux qui professaient la sainte foi seulement de bouche, mais la déshonoraient par l’irrégularité de leurs vies. Aucune mention supplémentaire le concernant n’apparaît dans les évangiles, sinon qu’il a été inclus par le Christ dans le collège des apôtres. Avec les autres apôtres, il a reçu les dons miraculeux du Saint-Esprit, qu’il a ensuite exercés avec beaucoup de zèle et de fidélité. Nicéphore Calixti et certains autres Grecs modernes affirment qu’après avoir prêché en Mauritanie et dans d’autres parties de l’Afrique, il s’est rendu en Grande-Bretagne et qu’il a éclairé l’esprit de beaucoup de gens grâce à la doctrine de l’Évangile, a été crucifié par les infidèles. Mais il n’en ressort aucune ombre de probabilité, et les preuves présumées, par de nombreuses incohérences, détruisent le crédit de leur propre affirmation. Si cet apôtre a prêché en Égypte, Cyrène et la Mauritanie, il est reparti vers l’Est, car les martyrologues de saint Jérôme, de Bede, d’Ado et d’Usuard placent son martyre en Perse, dans une ville appelée Suanir, probablement dans le pays des Suani, un peuple situé à Colchis, ou un peu plus haut dans la Sarmatie, alors alliée aux Parthes en Perse. Ce qui peut être en accord avec un passage des Actes de saint André, selon lequel, dans le Bosphore cimmérien, il y avait une tombe dans une grotte, avec une inscription, indiquant que Simon le Zélote était enterré là. Il est dit dans ces martyrologues qu’il est mort en martyr, par les prêtres idolâtres. Ceux qui mentionnent les modalités de sa mort disent qu’il a été crucifié. L’église Saint-Pierre du Vatican à Rome et la cathédrale de Toulouse détiennent les principales parties des reliques de Saint Simon et de Saint Jude. (Florentinus in Martyr. S. Hieron, p. 176. Saussaye, Mart Gallic. ad 28 Oct.)
Père Alban Butler, The Lives of the Saints, Volume X, 28 Octobre, 1866.