Ce jeune saint religieux est certainement un des Saints les plus merveilleux de l’époque moderne; sa vie est du plus palpitant intérêt. Fils d’un humble artisan, prévenu dès l’enfance de grâces extraordinaires, conduit par son bon ange à un sanctuaire de Marie, il vit l’Enfant Jésus lui sourire et quitter Sa Mère pour jouer avec lui. La Sainte Vierge lui donnait parfois un petit pain blanc. Il ne trouvait de bonheur, à l’âge de huit ans, qu’auprès du Tabernacle. A douze ans, placé chez un tailleur, il vivait tout absorbé en Dieu, faisait d’étonnants miracles, était déjà possédé de la folie de la Croix, et vivait presque sans manger tout nourri qu’il était de l’amour de Dieu.
À vingt-trois ans, il entra dans la congrégation du Saint-Rédempteur, où, dès son noviciat, on le vit pratiquer à un degré héroïque toutes les vertus religieuses. La place de sacristain, qui lui fut confiée, lui donna occasion de satisfaire sa dévotion; un seul regard sur Jésus crucifié le faisait entrer en extase.
Pas une page de sa vie qui ne soit un composé de merveilles, toutes tendant à la gloire de Dieu et motivées par une prodigieuse charité envers le prochain. Ses supérieurs en vinrent à lui défendre de faire des miracles; et un jour qu’il vit un maçon tomber d’un échafaudage, il lui ordonna de s’arrêter en sa chute en attendant qu’il eût la permission de le sauver. L’avenir semblait n’avoir pas de secrets pour lui. Thaumaturge pendant sa vie, il l’est devenu encore bien plus depuis sa mort.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.