Élophe, en latin Eliphius, parfois écrit en français Éloffe, Éliphe est un saint lorrain qui a donné son nom au village de Saint-Élophe où ce diacre aurait été enseveli, après avoir subi le martyre de la décapitation sur les bords du Vair le 16 octobre 362 à Solimariaca. La chapelle sainte Epaïotte préserve sa mémoire, alors que cette chapelle était dédiée à l’origine à sainte Libaire, sœur d’Elophe (voir infra). Élophe est qualifié de Saint Denis des Lorrains.
Son culte dans le sud du diocèse de Toul, en particulier à Soulosse semble ancien. L’évêque de Toul, Gérard a exporté son culte à Cologne vers 963 avec une partie notoire de ses reliques. L’hagiographie de saint Élophe a été dûment écrite par Rupert, abbé de Tuitz-Deutz à Cologne en 1130. Le martyrologe romain le mentionne à la date du 16 octobre, situant son martyre à Cologne et en fait une victime de Julien, même s’il ne fût plus probablement que la victime des politiques de l’empereur.
À Saint-Élophe même, le martyr était l’objet d’un pèlerinage encore très fréquenté au 19e siècle. Le site a été saccagé au moins deux fois : en 1587 par les protestants, en 1633 par les Suédois, mais à chaque fois les reliques auraient été préservées.
À l’instar d’Euchaire et de Libaire, le nom Elophe est typiquement gréco-romain. La racine proposée est έλλός faon ou agneau. Le grec έλλαΦος désigne l’animal sauvage cerf ou biche. Il est interessant de voir que les racines grecques s’approchent des racines alamanique (h)louf(h)an ou germanique hlaup, courir, sauter, (se) mouvoir, (se) jeter ou encore le dialecte vosgien hhlape désigne différents mouvements concrets exprimant une course, tels que le jet, la tape, la frappe, le choc répété.
Source : Martyrologe romain, société des Bollandistes, 1940.