Saint Barsès, après avoir vécu longtemps dans la solitude, fût évêque d’Edesse en Mésopotamie. Valens le relégua d’abord dans l’île d’Arade en Phénicie. Mais, ayant appris que les maladies qu’il guérissait par sa parole lui attiraient les peuples en foule, il l’envoya en Egypte, à la ville d’Oxirinque ; et, comme sa réputation y attirait encore tout le monde, il l’envoya en Thébaïde, à une place nommée Philo, sur la frontière des Barbares. On garda longtemps son lit à Arade ; il y était en grand honneur du temps de Théodoret, et plusieurs malade étaient guéris en y couchant. L’Eglise honore la mémoire de Saint Barsès le 30 janvier et il est fêté localement en Orient le 15 octobre.
A sa place, Valens envoya à Edesse un évêque arien ; mais tout le peuple sortit hors de la ville, et s’assemblait dans la campagne. Valens en fut lui-même témoin, lorsqu’il vint à Edesse visiter l’Eglise fameuse de l’apôtre saint Thomas. Il en fut si irrité qu’il frappa de sa main le préfet Modeste, parce qu’il n’avait pas eu soin d’empêcher ces assemblée, et lui commanda de ramasser les soldats qu’il avait sous sa charge, et ce qui se trouverait de troupes, pour dissiper cette multitude. Modeste, bien qu’arien, fit secrètement avertir les catholiques de ne se point assembler le lendemain, au lieu où ils avaient l’habitude de prier, parce qu’il avait ordre de l’empereur de punir ceux qui s’y trouveraient.
Source : Abbé Fleury, Histoire ecclésiastique, tome 1, pp.671-672