Objection n°4 : « Toute l’Eglise » a admis les papes de Vatican 2 comme de vrais papes

Objection n°4 : Suivant l’enseignement du Cardinal Billot, il semble impossible d’affirmer que les papes de Vatican 2 ne furent pas légitimement élus, malgré leurs indubitables hérésies, étant donné que « toute l’Eglise » a admis ces pontifes comme vrais papes.

Réponse à l’objection : Toute l’Eglise n’a pas admis ces individus comme vrais papes après qu’il fut clair qu’ils aient tous enseigné l’hérésie publiquement et de façon pertinace. Les premiers ecclésiastiques à avoir réagi à la révolution moderniste de Vatican 2 furent aussi les premiers à comprendre que Paul VI ne pouvait être un pape légitime ou à rejeter radicalement les enseignements et les réformes liturgiques de Vatican 2. Parmi ceux-là, on peut citer le Révérend Père Saenz y Arriega, le père Gommar De Pauw, Mgr. Blaise Kurz, Mgr. Arrigo Pintonello (ces deux derniers ne furent pas sédévacantistes, mais proches des milieux traditionalistes en général), le Révérend Père Guérard des Lauriers, les pères Zamora et Carmona et surtout Mgr. Thuc, évêque titulaire de Hué, archevêque titulaire de Bulla Regia, qui constata officiellement la vacance du siège par un acte public à trois reprises. Ceci est sans compter tous les catholiques, clergé et laïcs, qui refusèrent en pratique les enseignements de Vatican 2 et les réformes liturgiques de Paul VI sans nécessairement être sédévacantistes.


Preuve n°1 : Mgr. Thuc constata publiquement la vacance du siège apostolique, en dénoncant les « papes » de Vatican 2 comme des hérétiques manifestes.

De nos jours, dans quel état nous apparaît l’Église Catholique ? À Rome, le « Pape » Jean-Paul II règne entouré du collège des cardinaux et de nombreux évêques et prélats. En dehors de Rome, l’Église Catholique avec ses évêques et ses prêtres apparaît florissante – le nombre des catholiques est immense – Tous les jours la Messe est célébrée dans de nombreuses églises et le Dimanche elles reçoivent de très nombreux fidèles qui y écoutent la Messe et y communient. Mais aux yeux de Dieu, quel est l’état de l’Église ? Les Messes quotidiennes ou dominicales auxquelles les fidèles assistent plaisent-elles à Dieu ? Nullement, parce que cette Messe est la même pour les catholiques et les protestants. Pour cette raison, elle ne plait pas à Dieu et elle est invalide. La seule Messe qui plait à Dieu est la Messe de St. Pie V, qui est célébrée par un petit nombre de prêtres et d’Évêques dont je suis. Pour cette raison on doit autant que possible ouvrir pour les candidats au sacerdoce un séminaire qui plaise à Dieu. En plus de cette « Messe » ne plaisant pas à Dieu, il y a de nombreuses choses où Dieu refuse sa grâce, par exemple dans l’ordination sacerdotale, dans la consécration épiscopale, dans les sacrements de confirmation et d’extrême onction. En outre les « prêtres » cultivent le modernisme, le faux œcuménisme, le culte de l’homme, la liberté étendue à toutes les religions et ne condamnent et n’excluent pas les hérétiques. Pour cela, en tant qu’Évêque de la Ste. Église Catholique Romaine, je juge que le Siège de l’Église Catholique Romaine est vacant et qu’il me faut comme évêque, tout faire pour que l’Église Catholique Romaine continue à conduire les âmes au Salut Eternel.Petrus Martinus Ngô-dinh-Thuc, archiepiscopus, Munich, 25 février 1982


Preuve n°2 : Par une notification du 12 mars 1983, le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, a pris acte de la déclaration de Mgr. Thuc, tout en le condamnant lui, les prêtres et évêques qu’il a ordonnés, notamment Mgr. Moises Carmona, Mgr. Adolfo Zamora et Mgr. Guérard des Lauriers.

Il résulte maintenant à cette S. Congrégation que S. Exc. Mgr Ngo Dinh-Thuc, à partir de 1981, a de nouveau procédé à des ordinations presbytérales contraires aux prescriptions du canon 955. Bien plus, il a encore procédé, cette même année, en violation des normes du canon 953, sans mandat pontifical ni provision canonique, à l’ordination épiscopale du religieux français M.-L. Guérard des Lauriers, O.P., et des prêtres mexicains Moises Carmona et Adolfo Zamora; dans la suite, Moises Carmona a pour sa part conféré l’ordination épiscopale aux prêtres mexicains Benigno Bravo et Roberto Martinez, ainsi qu’au prêtre américain George Musey. En outre, S. Exc. Mgr Ngo Dinh-Thuc a voulu légitimer son action, notamment par une déclaration datée de Munich le 25 février 1982, dans laquelle il affirme que le Siège apostolique est actuellement vacant, et qu’il lui revient, «en tant qu’évêque, d’assurer la continuité de l’Église catholique romaine, en vue du salut des âmes». – Joseph Ratzinger, Notification du 12 Mars 1983


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5 commentaire

  1. […] Objection n°4 : Suivant l’enseignement du Cardinal Billot, il semble impossible d’affirmer que les papes de Vatican 2 ne furent pas légitimement élus, malgré leurs indubitables hérésies, étant donné que « toute l’Eglise » a admis ces pontifes comme vrais papes. […]

  2. A ce que je sache aucun évêque n’a reconnu le sédévacantisme avant 1982. Par conséquent durant plus de 20 ans l’Autorité de l’Eglise aurait disparu ? Impossible, car selon l’Eglise, le Magistère doit être vivant et perpétuel, et la mission d’enseigner (propre aux évêques) ne peut cesser. Il est donc également impossible que tous les évêques puissent se tromper sur un point de foi.

    L’acte de foi nous dit : « Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous m’avez révélées et que vous nous enseignez par votre sainte Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. »

    Comment donc l’Eglise enseignante toute entière pourrait-elle nous avoir trompé en ayant ratifié à l’unanimité les documents du concile Vatican II ?

    Cela est impossible, blasphématoire et hérétique. Cela rappelle cette proposition des jansénistes jadis condamnée par Pie VI :

    « 1. La proposition qui affirme : « Dans ces derniers siècles un obscurcissement général a été répandu sur des vérités de grande importance relatives à la religion et qui sont la base de la foi et de la doctrine morale de Jésus Christ » (est) hérétique. »
    – PAPE PIE VI, CONSTITUTION AUCTOREM FIDEI, 1794.

    La Députation de la foi évoqua cette proposition condamnée :

    « Croyant le Pape infaillible par l’assistance du Saint Esprit, nous croyons par le fait même que l’assentiment de l’Eglise ne saurait faire défaut aux définitions pontificales. La vérité que le Pape enseigne sous l’influence du Saint Esprit ne peut pas manquer d’être reçue comme révélée par Dieu par tous les fidèles que le même Esprit assiste pour adhérer à l’enseignement divin. Autrement l’Eglise toute entière défaillirait dans la foi et se réaliserait sur les vérités les plus importantes de la foi cet obscurcissement général dont parlait le Pseudo Synode de Pistoie »

    Ainsi, la condamnation est valable pour tous les temps car elle se fonde sur l’infaillibilité de l’Ecclesia credens.

    1. Léon XII enseigne que ceux qui affirment qu’il ne subsisterait aucun évêque légitime, comme le croyaient les schismatiques d’alors, établissent en fait que l’Eglise est tombée, et qu’un groupe n’étant en communion avec aucun évêque ne peut faire partie de l’Eglise :

      « Car, comment l’Église sera-t-elle pour vous une mère, si vous n’avez pas pour pères les Pasteurs de l’Église, c’est-à-dire les évêques ? et d’où pouvez-vous vous glorifier du nom de catholiques, si, séparés du centre de la catholicité, c’est-à-dire du Saint-Siège Apostolique et du Souverain Pontife, en qui Dieu a mis la source de l’unité, vous rompez l’unité catholique ? L’Église catholique est une ; elle n’est point déchirée, ni divisée. Votre Petite Église ne peut donc en aucune manière appartenir à l’Église Catholique. Car, de l’aveu même de vos maîtres, ou plutôt de ceux qui vous trompent, il ne reste plus aucun des évêques français qui soutienne et qui défende le parti que vous suivez. Bien plus, tous les évêques de l’Univers Catholique, auxquels eux-mêmes en ont appelé, et à qui ils ont adressé leurs réclamations schismatiques imprimées sont reconnus comme approuvant les conventions de Pie VII et les actes qui se sont ensuivis, et toute l’Église catholique leur est désormais entièrement favorable. Quoi donc ? ne faut-il pas un gouvernement à l’Église catholique même, et n’établissent-ils pas qu’elle est déjà tombée ceux qui osent l’accuser ou de diminution, ou d’ignorance, ou d’erreur ? Or, les auteurs des Réclamations en sont venus à ce point de délire qu’ils osent affirmer cela même. Car ils crient que l’Église qui est contre eux et qui conserve la communion de ce Saint-Siège, doit être regardée comme dissimulant, ou comme trompée et dans l’erreur, et, pour cela, ils s’élèvent contre elle avec fureur comme schismatique. »

      – Pape Léon XII, exhortation Pastoris Aeterni, 26 juillet 1826 (version originale en italien ici (point 4).

      Et Léon XIII d’enseigner pareillement :

      « Absolument aucun évêque ne les considère et ne les gouverne comme ses brebis. Ils doivent conclure de là, avec certitude et évidence, qu’ils sont des transfuges du bercail du Christ. »

      – PAPE LÉON XIII, LETTRE EXIMIA NOS LAETITIA, 19 JUILLET 1893 (EN ANGLAIS ICI).
      En effet, prétendre que l’Eglise subsisterait dans leur petit groupe dépourvu d’évêques serait comme dire que l’Eglise enseignante aurait disparu après être tombée dans l’erreur, qu’il n’y a plus même d’évêque pour enseigner et gouverner ; ceux qui agissent ainsi sont en état de schisme comme l’enseignait Pie IX.

      Pape Pie IX, Quartus Supra, §12 : « L’Église catholique, en effet, a toujours considéré comme schismatiques ceux qui résistent opiniâtrement à ses légitimes prélats, et surtout au Pasteur suprême, et qui refusent d’exécuter leurs ordres et même de reconnaître leur autorité. »

      Les schismatiques sont définis par saint Pie X dans son Catéchisme comme « les chrétiens qui, ne niant explicitement aucun dogme, se séparent volontairement de l’Église de Jésus-Christ ou des légitimes pasteurs. ».

      « Aux pasteurs seuls a été donné l’entier pouvoir d’enseigner, de juger, de diriger ; aux fidèles a été imposé le devoir de suivre ces enseignements, de se soumettre avec docilité à ces jugements, de se laisser gouverner, corriger et conduire au salut. »
      – Pape Léon XIII, lettre Epistola Tua, 17 juin 1885.

      « Rien ne convient moins en effet à un chrétien digne de ce nom que de pousser l’orgueilleuse confiance en sa propre intelligence […]. C’est au contraire, le propre des vrais chrétiens, savants ou non, de se laisser gouverner et conduire, en tout ce qui concerne la foi et les mœurs, par la sainte Eglise de Dieu, par son suprême Pasteur, le Pontife romain, qui est lui-même dirigé par Notre-Seigneur Jésus-Christ. »
      – Pape Pie XI, lettre encyclique Casti Connubii, 31 décembre 1930

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