Objection n°3 : Le Siège Apostolique n’est jugé par personne

Objection n°3 : Le siège apostolique n’est jugé par personne.

Réponse à l’objection : Exact. Le pape hérétique est donc déposé par Dieu Lui-Même et par le fait de son apostasie publique, sans autre déclaration. Le droit canon, sur cette question précise, est fondé sur Jean 3 ; 18, comme vu précédemment chez Innocent III et Pierre Olivi. N’étant plus membre de l’Eglise, l’hérétique cesse d’en être le chef, par le fait même de son hérésie publique, manifeste, pertinace et formelle.


Preuve n°1 : Il est tout à fait exact que le Siège apostolique n’est jugé par personne. C’est pourquoi le Magistère enseigne que, par loi divine, le pape hérétique est déposé par le fait même de son hérésie, sans qu’aucune déclaration ne soit nécessaire, car aucune n’est possible. Le pape hérétique est déposé par Dieu Lui-même. Il est déposé automatiquement par le fait même de son hérésie publique. Or, en reconnaissant les « papes » de Vatican 2 comme des vrais papes, tout en jugeant, critiquant et refusant en permanence leur enseignement, leur liturgie et leurs disciplines, certains catholiques en union avec les autorités modernistes prennent le risque de se placer dans une situation incohérente, laquelle fût condamnée par le Concile du Vatican :

Le jugement du Siège apostolique, auquel aucune autorité n’est supérieure, ne doit être remis en question par personne, et personne n’a le droit de juger ses décisions. C’est pourquoi ceux qui affirment qu’il est permis d’en appeler des jugements du Pontife romain au concile œcuménique comme à une autorité supérieure à ce Pontife, s’écartent du chemin de la vérité. Si donc quelqu’un dit que le Pontife romain n’a qu’une charge d’inspection ou de direction et non un pouvoir plénier et souverain de juridiction sur toute l’Église, non seulement en ce qui touche à la foi et aux mœurs, mais encore en ce qui touche à la discipline et au gouvernement de l’Église répandue dans le monde entier, ou qu’il n’a qu’une part plus importante et non la plénitude totale de ce pouvoir suprême ; ou que son pouvoir n’est pas ordinaire ni immédiat sur toutes et chacune des églises comme sur tous et chacun des pasteurs et des fidèles, qu’il soit anathème. – Pape Pie IX, Concile du Vatican, Constitution Pastor Aeternus, Chapitre 3


Preuve n°2 : C’est Dieu Lui-Même, comme seul supérieur direct du souverain pontife et comme législateur suprême du droit divin sur lequel est directement fondé l’office papal, qui destitue le pape hérétique public et manifeste.

Que faire du pape si celui-ci devient hérétique ? Il fut répondu qu’un tel cas de figure n’a jamais existé ; le concile des évêques peut le déposer pour hérésie, car à l’instant même où il devient un hérétique, il n’est plus ni la tête, ni même un membre de l’Eglise. L’Eglise n’aurait aucune obligation de l’écouter lorsqu’il se mettrait à enseigner une doctrine que l’Eglise sait être une fausse doctrine, et il cesserait d’être le pape, étant déposé par Dieu Lui-même. Si le pape, par exemple, affirmerait que la croyance en Dieu est fausse, vous n’auriez aucune obligation de le croire, ou bien s’il venait à nier le reste du Credo, « Je crois en Christ », etc. La simple idée [que le pape puisse être hérétique] est une supposition injurieuse, mais elle sert à vous démontrer à quel point cette question a été considérée [à l’occasion du concile de Vatican I, ndt] dans toutes ses éventualités. Si le pape nie n’importe quel dogme de l’Eglise, il n’est pas plus le pape que vous et moi. Ainsi, de ce point de vue, le dogme de l’infaillibilité ne pourrait nullement être invoqué comme un argument relatif au gouvernement temporel ou comme une prétexte pour nier l’évidence de l’hérésie. – Mgr. John Baptist Purcell, cité in Révérend Père James J. McGovern, Life and life work of Pope Leo XIII, 1903, p.241

Dans le cas où un pape tomberait dans l’hérésie publique et manifeste, il serait automatiquement déchu de son office, et ceci, en effet, sans publication d’aucune sentence, car le siège apostolique n’est jugé par personne. La raison en est qu’en tombant dans l’hérésie, le pape cesse d’être membre de l’Eglise. Celui qui n’est pas le membre d’une société, de toute évidence, ne peut en être la tête. – Révérend Père Udalricus Beste, Introduction in Codicem, 1946

Le pape lui-même, s’il était notoirement coupable d’hérésie, cesserait d’être pape parce qu’il cesserait d’être membre de l’Eglise. – Père Joseph Wilhelm, Encyclopédie catholique, Article « hérésie », 1910, Volume 7, p. 261

Si jamais le pape, comme personne privée, devait tomber dans l’hérésie, au même moment, il cesserait d’être pape, car il ne serait alors plus membre de l’Eglise, et en tant que tel, il ne serait plus en capacité d’être la tête de l’Eglise. Dans ce cas, l’Eglise ne le dépose pas, car nul n’est au-dessus de l’autorité du pape. L’Eglise déclarerait simplement qu’il a fait défection de son pontificat. Nous disons : « si le pape, comme docteur privé, devait tomber dans l’hérésie », car le pape, en tant que pape, c’est-à-dire enseignant toute l’Eglise, ex cathedra, ne peut rien enseigner contre la Foi ». Or, Saint Alphonse enseigne que cette hérésie, « doit être une hérésie manifeste et externe, non pas occulte ou simplement mentale ». Et à nouveau : « Ainsi, lorsqu’il est un hérétique manifeste et public, ce n’est pas par le pouvoir d’un concile, comme supérieur, qu’il serait déchu…Il est directement déchu du pontificat par le Christ Lui-même. – Saint Alphonse de Liguori, cité in Père David John Sharrock, The Theological Defense of Papal Power by Saint Alphonsus de Liguori, 1961, p.88


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