« Tous les âges et tous les états verront dans l’histoire de Tobie et de sa famille la pratique et la récompense des vertus essentielles : la confiance en Dieu, la piété filiale, la charité envers les hommes délaissés ou souffrants, l’innocence et la pureté de la vie ». – Mgr Darboy
Tobie était de la ville et de la tribu de Nephtali, dans la Haute Galilée, au pied du Liban et non loin des sources du Jourdain. Au temps de Salmanasar, roi d’Assyrie, il fut emmené captif à Ninive avec les tribus qui formaient le royaume d’Israel. Homme fait, il épousa une femme de sa tribu qui s’appelait Anne, et il en eut un fils auquel il donna son propre nom; il éleva cet enfant dans l’amour du Seigneur et dans la crainte du péché. Parmi les rigueurs de l’exil et de l’infortune, il ne quitta point la voie de la vérité : il s’abstint des viandes défendues et garda le souvenir des divins préceptes. Aussi, Dieu lui fit trouver grâce aux yeux du vainqueur, qui lui laissa une grande liberté et l’investit de sa confiance. Salmanasar étant mort, son fils Sennachérib se montra cruel envers les captifs ; la ruine entière de son armée sous les murailles de Jérusalem venait de l’exaspérer. Il fit mourir plusieurs Juifs et donna l’ordre de tuer aussi Tobie, connu dans Ninive par les soins qu’il prodiguait à ses malheureux compatriotes. Tobie, dépouillé de tout, s’enfuit avec son fils et sa femme, et, comme il était généralement aimé à cause des bonnes qualités de son coeur, il trouva moyen de se cacher. Du reste, cette épreuve ne fut que passagère : Sennachérib périt de la main de ses fils conjurés, et sous Assaraddon, le nouveau roi, Tobie rentra dans sa maison et dans ses biens. Il reprit aussitôt ses anciennes habitudes de dévouement, malgré les dangers qu’il y avait à craindre.
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