Aussi faudra-t-il que toi-même, ainsi que tous ceux qui lisent cet écrit [gnostiques au nom menteur] et ont le souci de leur salut, vous n’alliez pas, dès que vous entendez le son extérieur de leurs paroles, vous courber spontanément sous leur loi. Car tout en tenant aux fidèles le même langage que nous, ainsi que nous l’avons déjà dit, ils ont des pensées non seulement différentes, mais à l’opposé des nôtres et toutes remplies de blasphèmes, et ils tuent par là ceux qui, sous la ressemblance des mots, attirent en eux le poison fort dissemblable de leur sentiment intérieur. C’est comme si quelqu’un donnait du plâtre mêlé à de l’eau en guise de lait et trompait ainsi les gens par la ressemblance de la couleur. Comme le disait un homme supérieur à nous, à propos de tous ceux qui, d’une manière quelconque, corrompent les choses de Dieu et altèrent la vérité : « Il est mal de mêler le plâtre au lait de Dieu ».
Saint Irénée de Lyon, « Contre les hérésies », Livre III, IIe Partie, 1.17, 4