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4 commentaire

  1. Eu égard à la notoriété de Soral, il me semble que quelques mots pour résumer cette vidéo, à l’égard de ceux qui n’ont pas le temps de la voir en entier, seraient bienvenus.

    Soral me semble bien marcionite ; sa détestation globale de l’Ancien Testament prend jusqu’aux prétextes les moins évidents pour faire reposer sur celui-ci les pratiques du sionisme :
    https://gab.com/Alain_Soral_officiel/posts/105780034980213518

    Inconsciemment Soral flatte le judaïsme rabbinique : pour lui celui-ci est bel et bien l’héritier de l’Ancien Testament, et le pratique scrupuleusement, alors que quiconque connaît le judaïsme rabbinique sait que c’est entièrement faux. Écœuré par les passages génocidaires de l’Ancien Testament (la conquête en Canaan par exemple), le marcionite Soral en oublie les dix commandements et les appels à la bonté qui y préfigurent le message christique.

    Se jetant à la mer pour n’être pas mouillé par la pluie, Soral n’est ainsi plus guère entouré que d’ophites, de manichéens ou de récentistes, et chasse ceux qui sont trop catholiques à son goût.

    On admirera particulièrement la mise en valeur par son site de Laurent Guyénot, qui se fit connaître en affirmant aux institutions de la République française qu’il y aurait des « faux souvenirs » de viol, décrédibilisant des victimes en prétendant qu’il était « rare » qu’on oubliât des viols (alors que les meilleures études disponibles à l’époque disaient au contraire que 56 % des victimes de viol souffraient à un moment ou un autre d’amnésie traumatique), et dernièrement par une série de vidéos affirmant que le judaïsme et le sionisme seraient la pure pplication de l’Ancien Testament – ce qui est insoutenable scientifiquement et constitue donc une lecture digne d’un rabbin sioniste, que Soral a dirait-on bue comme du petit-lait. Bien sûr Guyénot a promu les sornettes récentistes. Mais Soral ne voit rien.

    Soral : le gribouille de l’antisionisme.

  2. En effet, Soral « chasse ceux qui sont trop catholiques à son goût », ce qui ne l’empêche pas de traiter de nombreux thèmes catholiques par ce qu’il y a un segment de marché catholique à ne pas négliger.

  3. J’ai roujours quelque scrupule lorsque je commente sur Soral, personnage torturé, et aussi attachant par certains côtés que détestable par d’autres. Un catholique dout être juste, c’est-à-dire ne par abuser ni dans la louange ni dans la critique. Comment être juste face à un être si déchiré ?

    Je ne tiens par Soral pour un ennemi véritable du catholicisme, mais pour quelqu’un qui est sincèrement attaché au message du Christ, en qui, étant vraisemblablement lui-même incroyant (matérialiste ? sceptique ? agnostique ?), il doit voir un sage ayant enseigné un message qui lui paraît essentiellement bon.

    Voici comment Kontre Kulture, la maison d’édition de Soral, présente sa réédition de la Bible (ou plutôt : d’une partie de la Bible) traduite par le chanoine Augustin Crampon :

    « Augustin Crampon (1826-1894) est un théologien et exégète catholique qui enseigna au séminaire de Saint-Riquier dans le diocèse d’Amiens. Connaisseur de l’hébreu, de l’araméen et du grec, il entreprit une traduction des Évangiles à partir des textes anciens qu’il accompagna d’abondantes notes historiques, géographiques, théologiques ou simplement morales, mettant le sens profond de ces textes sacrés à la portée des profanes. Ce premier ouvrage fut publié en 1864, et c’est celui que nous reproduisons dans cette édition. Devenu chanoine de la cathédrale d’Amiens, il poursuivit son travail sur l’ensemble de la Bible, mais son œuvre fut interrompue par sa mort. Achevée et révisée à la demande de son éditeur par des pères jésuites et des professeurs de Saint-Sulpice, elle parut au complet en 1904.

    Le Nouveau Testament, par l’incarnation du Christ et le don de sa vie, est le fruit de la Nouvelle Alliance passée entre Dieu et les hommes. Venu pour accomplir la prophétie, Jésus tourne la dernière page de l’Ancienne Alliance qui mettait entre Dieu et ses créatures un médiateur, un peuple messager, un peuple élu. Issu lui-même de la lignée de David, Jésus, le Messie, apporte aux hommes l’ultime message qui offre à chacun de suivre Dieu, de lui parler, de le prier sans intermédiaire. Il est venu, empli d’amour et de compassion, enseigner la parole divine, donner l’espérance aux plus humbles, aux malades, à ceux qui sont perdus. Il est venu guérir les corps de quelques-uns et les âmes de tous. Mais il est aussi venu exprimer la colère de son Père : il répond aux pharisiens hypocrites, intransigeants sur la lettre mais oublieux de l’esprit, chasse les marchands du Temple, donne la première place aux plus petits, aux plus simples, aux plus pauvres. Trahi, moqué, supplicié, il boira le calice jusqu’à la lie pour le rachat des hommes, avant de ressusciter dans son corps glorieux et délivrer son dernier et plus précieux message : celui de la vie éternelle au Royaume des Cieux.

    Ceux qui l’ont connu, ceux qui ont recueilli les témoignages sur sa vie, ceux qui ont dispensé sa parole et rassemblé les premiers chrétiens ont ensemble posé cette pierre, ce socle sur lequel repose son Église.

    Une Église qui aujourd’hui vacille ; c’est pourquoi il est essentiel de retourner boire à cette source première et de lire ou relire ce Nouveau Testament qu’Augustin Crampon a si bien éclairé pour nous de ses commentaires. »

    En fait le chanoine Crampon avait commencé par traduire les Évangiles en réplique à l’analyse (penchant vers le gnosticisme) de l’universitaire Ernest Renan (vraisemblablement franc-maçon), mais après la publication de ce travail (1864) le continua par la traduction de l’Ancien Testament, dont les cinq premiers livres allaient être publiés â sa mort (1894), l’ensemble, remanié, étant publié une douzaine d’années après sa mort.

    D’autres fort bonnes traductions existent dans le domaine public. Le choix de la version de Crampon limitée au travail achevé en 1864 est donc la marque d’une volonté de Soral, que je qualifierais de marcionite, volonté qu’expriment chacune de ses vidéo et chaque relai donné par son association (Égalité et réconciliation) à des thèses sur l’Ancien Testament : un rejet complet de celui-ci, dont il perçoit manifestement le Dieu comme un démon sanguinaire. Cette position-là, assez nettement exprimée par la ligne de son site, comme aussi par l’exclusion des tous les catholiques jugés trop sourcilleux, est susceptible de lui aliéner les soutiens de l’ensemble des catholiques. Pourtant, s’il ne va pas jusqu’à la revendiquer haut et fort, au fond il ne la dissimule pas.

    Je crois donc hélas en sa sincérité. Il admire certaines choses chez les catholiques non-conciliaires qui cependant l’exaspèrent sur d’autres points. Ce ne serait gênant que pour sa seule personne, si le résultat n’en était pas que son association est maintenant gangrenée de manichéens, d’ophites, de gnostiques, bref : de tous ces lucifériens qu’il croit combattre, et qui l’entourent au point qu’il eut la position qu’on sait sur le pédophile Gabriel Matzneff.

    À mon sens, un catholuque peut piocher maintes bonnes choses chez Soral, pour peu qu’il connaisse la perméabilité de celui-ci à certaines choses qu’il croit combattre, et que jamais il ne prenne son association pour une boussole du catholicisme. Même si nombre de vrais catholiques estiment que le travail de Soral a ramené bien des gens du côté du catholicisme non-conciliaire, on ne doit pas le confondre avec un vrai catholique, ni le prendre non plus pour un parasite ou un ennemi de la foi. Il n’est rien de cela, ce qui rend difficile d’être juste envers lui.

    1. Soral rediffuse une vidéo ancienne où il expliquait ses positions religieuses (notamment à partir de 14 minutes ; durée totale : environ 29 minutes).
      https://odysee.com/@ERTV:1/Alain-Soral-sur-le-catholicisme-et-Vatican-II:1
      Donc je dois corriger ce que j’ai dit : il n’est pas (ou n’était pas) marcionite, ne prenant pas le dieu de l’Ancien Testament pour une sorte diable. Il considère que l’Ancien Testament est hétérogène, qu’il comporte à la fois des passages annonçant le Christ et d’autres à l’inverse menant au Talmud. C’est donc qu’il devrait tenir pour une injustifiable énormité la thèse de Guyénot qui, contre toute vraisemblance, fait de la religion des talmudistes la pure application des principes de l’Ancien Testament (et qui donc cautionne implicitement une interprétation religieuse fort bien définie).

      Tout de même les déclarations récentes de Soral, sur la question religieuse (et sur les autres aussi d’ailleurs) sont bien moins fines que ses propos d’autrefois. Et son entourage actuel se réduit largement, pour les intellectuels, à des ésotéristes manichéens, gnostiques, ophites… lucifériens.

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