[Prophéties] Rev. Sylvester Berry : la persécution de l’Eglise dans les derniers jours (1)

Commentaire d’Apocalypse 12 – Dans le chapitre précédent (Apocalypse 12), Saint Jean décrit l’histoire de l’Eglise depuis l’avènement de l’Antéchrist jusqu’à la fin du monde. Dans ce chapitre, il nous montre la nature réelle du conflit. Une guerre à mort sera livrée entre l’Eglise et les puissances des ténèbres à l’occasion d’un assaut final de Satan contre l’Eglise, celui-ci souhaitant empêcher le règne universel du Christ sur terre. Satan tentera d’abord de détruire le pouvoir de la papauté et essayera de provoquer la perte de l’Eglise en suscitant des hérésies, des schismes, suivis de persécutions. Échouant en cela, il attaquera l’Eglise depuis le dehors. Pour accomplir ce dessein, il suscitera l’antéchrist et son prophète afin de conduire les fidèles vers l’erreur et de détruire ceux qui demeureront fidèles dans la foi. […] L’Église est constamment à l’œuvre dans le but d’amener ses enfants à la vie éternelle. Dans ces tristes jours ici prédits, le chagrin et les douleurs de l’accouchement seront démultipliés. Dans ce passage, il se trouve une évidente allusion à un fils de l’Eglise en particulier, dont le pouvoir et l’influence seront tels que Satan cherchera à obtenir son élimination à tout prix. Cette personne ne peut être nulle autre que le pape qui sera élu en ces jours. La papauté sera attaquée par toutes les forces de l’enfer. En conséquence de quoi, l’Eglise souffrira de grands périls et de grandes afflictions dans la tâche qui sera d’assurer un successeur sur le trône de Pierre. Les paroles de Saint Paul aux Thessaloniciens  sont éventuellement une allusion à la papauté en tant qu’obstacle à la venue de l’antéchrist :

Et maintenant vous savez ce qui le retient, pour qu’il se manifeste en son temps. Car le mystère d’iniquité opère déjà ; seulement, que celui qui tient maintenant, tienne jusqu’à ce qu’il disparaisse. Et alors apparaîtra cet impie que le Seigneur Jésus tuera par le souffle de Sa bouche, et qu’Il détruira par l’éclat de Son avènement – 2 Thessaloniciens 2 ; 6-8

Sept, le chiffre de l’universalité, indique que dans cette ultime bataille pour empêcher le règne universel du Christ, toutes formes de péchés et d’erreurs seront rassemblées contre l’Eglise. Un prélude à ce phénomène semble s’être réalisé dans les erreurs du modernisme, qui a été désigné à raison comme « une synthèse de toutes les hérésies ». Le chiffre sept est également adapté ici, dans la mesure où tous les péchés sont compris dans les sept péchés capitaux. De la même manière, toutes les erreurs qui ont affligé l’Eglise peuvent se résumer sous sept formes : le judaïsme, le paganisme, l’arianisme, le mahométanisme, le protestantisme, le rationalisme et l’athéisme. Le dragon est aperçu dans les cieux, lesquels sont ici un symbole de l’Eglise, le royaume des Cieux sur terre. Ceci indique que les premiers troubles, dans ces jours-là, seront initiés par des apostats dans l’Eglise, évêques, prêtres et laïcs, ceux-ci étant figurés par les étoiles tirées par la queue du dragon.

La queue du dragon représente l’hypocrisie sournoise avec laquelle il parvient à tromper un grand nombre de gens et d’ecclésiastiques, ceux-ci étant représentés par une troisième partie des étoiles. L’arianisme fit apostasier beaucoup d’évêques, de prêtres et de peuples. La révolution protestante du 16e siècle pourrait revendiquer autant d’égarés, mais tous ceux-là ne pourront être comparables en nombre, par rapport à ceux qui seront séduits par Satan dans les jours de l’Antéchrist.

Le dragon se tient devant la Femme, prêt à dévorer l’Enfant. En d’autres mots, les puissances de l’enfer cherchent par tous les moyens à détruire le pape qui sera élu en ces jours. A peine ce pape nouvellement élu est-il installé, qu’il subit le martyre. Le mystère d’iniquité se développe graduellement, de siècles en siècles, et ne peut être pleinement consumé tant que subsiste le pouvoir de la papauté, et maintenant, que celui qui tient maintenant, tienne jusqu’à ce qu’il disparaisse. Durant l’interregnum, apparaîtra cet impie, dans sa fureur contre l’Eglise. Il est un fait historique que les plus désastreuses périodes pour l’Eglise, furent les moments où le siège pape fut vacant, ou lorsque des antipapes s’opposaient avec la tête légitime de l’Eglise. Il en sera de même dans ces terribles jours qui arrivent. L’Eglise, privée de son pasteur suprême, devra trouver refuge dans la solitude, là où se trouvera le conseil de Dieu Lui-même pendant ces temps difficiles. En ces jours, l’Eglise trouvera aussi refuge et consolation auprès des âmes fidèles, tout particulièrement dans la réclusion de la vie religieuse. Ce seront des jours de grande persécution pendant lesquels l’Eglise souffrira toutes les horreurs des premiers siècles, mais pendant lesquels elle sera également couronnée de la gloire d’innombrables martyrs. Dans la foi et la prière de ses enfants, et tout spécialement dans la vie contemplative des ordres religieux, voilà où l’Eglise trouvera un refuge de consolation que Satan ne pourra pas violer.

Révérend Père E. Sylvester Berry, The Apolcalypse of Saint John, Columbus, 1921, pp. 120-124,126-127, traduit de l’anglais par Fide Catholica.


 

Commentaire de Fide Catholica :

Le père Elwood Sylvester Berry (1879-1954) était un grand exégète et professeur d’apologétique au séminaire du Mont Saint Mary de Baltimore, dans le Maryland. Il s’agit ici d’un extrait de sa fameuse exégèse du Livre de l’Apocalypse (téléchargeable gratuitement, en anglais, ici) publiée en 1921. Apologiste et exégète d’une haute érudition, le père Berry a synthétisé toute la doctrine exégétique des pères et des docteurs de l’Eglise pour produire cette œuvre remarquable à plus d’un titre. Ceci d’autant plus que le Père Berry était également très qualifié en théologie dogmatique. En effet, le lecteur qui vient de lire ces passages ne peut qu’être frappé en se rendant compte à quel point l’exposé du père Berry semble être une prédiction stupéfiante de la situation de l’Eglise depuis le mort du pape Pie XII. Pourtant, le père Berry n’a fait que résumer, dans son livre, tout l’enseignement commun des pères, des docteurs et des théologiens. Notre rubrique « Miracles et prophéties » consiste notamment à compiler un maximum de ces enseignements. Le père Berry était simplement fidèle à toute la tradition exégétique et théologique de l’Eglise. Il est mort en 1954, près de 35 ans après le message de Notre Dame à Fatima et quatre ans à peine avant la mort du dernier pape connu à ce jour, Pie XII. Le père Berry est également l’auteur d’un ouvrage d’ecclésiologie, The Church of Christ, paru en 1927.

La chute de Babylone, ibid.

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11 commentaire

  1. […] probablement à Rome comme une sorte d’antipape, au cours de la vacance du trône papal mentionnée précédemment. Mais les élus ne se laisseront pas tromper. Ils se souviendront des paroles de Notre Seigneur […]

  2. […] probablement à Rome comme une sorte d’antipape, au cours de la vacance du trône papal mentionnée précédemment. Mais les élus ne se laisseront pas tromper. Ils se souviendront des paroles de Notre Seigneur […]

  3. […] illustres prélats, tels que le Cardinal Manning, tels que Saint Jean Bosco, tels que le père Sylvester Berry ou encore Mgr. Fulton J. Sheen. En bref, les Dimond ont prouvé leur incompétence et par leur […]

  4. Très beau passage du RP Sylvester Berry que vous citez là ! Malheureusement, ne voyez-vous pas qu’un sedevacantisme pur et dur ne colle pas avec l’indéfectibilité de l’Église catholique romaine ? Une absence totale de toute autorité hiérarchique légitime, comme vous le supposez actuellement avec votre thèse, est une impossibilité théologique radicale, puisque PIERRE est le socle et le fondement de l’Église, et que cette institution divine doit se communiquer par succession ininterrompue jusqu’à la fin des siècles…. (cf. Satis Cognitum, Etsi multa, Vatican I, etc. )
    https://fr.calameo.com/books/0046286325bbdb33199ac#

    Ce beau passage que vous citez ne colle pas avec votre position sedevacantiste où TOUTE l’Église hiérarchique légitime aurait fait défection et disparue ! :
    « Dans ce passage, il se trouve une évidente allusion à un fils de l’Eglise en particulier, dont le pouvoir et l’influence seront tels que Satan cherchera à obtenir son élimination à tout prix. Cette personne ne peut être nulle autre que le pape qui sera élu en ces jours. La papauté sera attaquée par toutes les forces de l’enfer. En conséquence de quoi, l’Eglise souffrira de grands périls et de grandes afflictions dans la tâche qui sera d’assurer un successeur sur le trône de Pierre. Les paroles de Saint Paul aux Thessaloniciens sont éventuellement une allusion à la papauté en tant qu’obstacle à la venue de l’antéchrist (II Thess. II, 6-8). »

    1. Nous ne prétendons, ni ne croyons en aucune façon que « toute l’Eglise hiérarchique légitime aurait fait défection et disparue ».

      Mgr. Kurz, Mgr. Pintorello, le R.P. Saenz y Arriega, Mgr. Thuc, Mgr; Carmona, Mgr. Zamora et tant d’autres, en témoignent.

      1. L’Église militante regroupe les vivants sur terre… Les noms que vous citez sont ceux d’évêques et prêtres morts et enterrés, donc qui ne font plus partie de l’Église militante aujourd’hui. D’autre part, les prêtres et laïcs et aussi les évêques sans juridiction ne font pas partie de l’Église hiérarchique légitime, la « hiérarchie de juridiction » (DTC). Dom Gréa enseigne par ailleurs : « Or, toute juridiction est une participation des clefs qui n’ont été données qu’à Pierre seul ; il est donc l’UNIQUE source de la juridiction. De la plénitude de sa puissance émane TOUTE autorité spirituelle, comme nous l’apprenons des Pères, des papes et des conciles. » (L’Église et sa divine Constitution).
        Il est donc illusoire de croire sauver l’Église en dehors de ce pouvoir qui n’appartient qu’à PIERRE, base, socle et fondement de l’Église militante.
        Application pratique : sans une authentique autorité légitime ayant juridiction ordinaire encore en vie sur cette terre, toutes les confessions seraient invalides, puisque même la juridiction de suppléance vient obligatoirement de Pierre (directe ou communiquée, actée ou non). Et que la juridiction est « absolument nécessaire » pour la validité de toute confession (catéchisme du Concile de Trente).
        Par ailleurs, si Jean XXIII (1958) et même Paul VI (élu en 1963) sont des anti-papes (pour quelle cause alors qu’ils ont été élus AVANT la clôture de Vatican II ?), et puisque TOUTE l’Église hiérarchique d’alors, vraie et légitime puisqu’établie par Pie XII voire Pie XI, les a reconnus tels et en se réunissant qui plus est autour d’eux en Concile universel à ROME, il est clair, oui, que l’Église catholique aurait fait défection, totalement (aucun évêque résidentiel au monde n’a pas adhéré à ces élections !).
        Donc, même si vous ne le saisissez pas encore bien, il est clair qu’en disant que ces deux papes « n’onr jamais été papes », vous soutenez que « toute l’Église hiérarchique légitime » (1958, 1963) a déjà fait défection, avant même Vatican II (1965), en adhérant d’un bloc à des anti-papes ! Ca ne fait aucun doute et c’est bien pourquoi votre position n’est pas soutenable si vous on veut rester dans les clous de la doctrine catholique sur l’indéfectibilité !
        « Dieu ne permettra jamais que l’Église toute entière reconnaisse comme pape quelqu’un qui ne l’est pas réellement et légalement [en 1963, c’était le cas donc !]. De telle sorte que, dès qu’un pape est accepté par l’Église et qu’il est uni avec elle comme la tête est unie au corps, on ne peut plus élever le moindre doute que l’élection aurait été viciée… l’acceptation universelle de l’Église guérit à la racine n’importe quelle élection viciée. » (Cardinal Louis Billot, Tractatus de Ecclesia Christi, Vol. I, pp. 612-613.)
        Donc, où est aujourd’hui l’Église hiérarchique légitime, qui ne peut s’interrompre ayant un lien avec un vrai Pape (Satis cognitum, Etsi multa, Vatican I, etc.) ?
        https://fr.calameo.com/books/0046286325bbdb33199ac
        ——————
        P.S. : Par ailleurs, je vous précise que par « Église universelle », Cajetan entend, comme d’autres, la hiérarchie, les chefs des Églises particulières : ceux qui sont convoqués à un concile universel, selon Canon 223, comme l’explique l’article de Sodalitium d’ailleurs :
        « Les évêques résidentiels, en tant que membres de droit de ce Concile général, pourraient élire le Pape…
        « Les Evêques sans juridiction ne peuvent élire le Pape…
        « A plus forte raison sont exclus du nombre des électeurs – précisément parce qu’exclus du Concile général – les Evêques consacrés sans mandat romain dans les conditions exceptionnelles de la vacance actuelle (formelle) du Siège Apostolique. Ces Évêques ont en effet été consacrés validement et même, à notre avis, – au moins dans certains cas – licitement; mais cependant ils sont – de la façon la plus absolue – privés de juridiction par le fait que l’Evêque reçoit de Dieu la juridiction seulement par l’intermédiaire du Pape, intermédiaire exclu dans notre cas6. Etant privés de juridiction, ils n’appartiennent pas à la hiérarchie de l’Eglise selon la juridiction, ce pour quoi ils ne sont pas membres de droit du Concile et ne sont donc pas habilités à élire validement le Pape, pas même dans des cas extraordinaires.
        « Si les Évêques titulaires, pourtant nommés par le Pape, ne peuvent élire le Pape, si ne le peuvent pas non plus les Évêques purement consacrés, sans mandat romain, de simples prêtres le peuvent encore moins. Quant aux laïcs, ils sont exclus de façon plus radicale encore de toute élection ecclésiastique.
        « Cette conclusion est confirmée par le droit positif de l’Église, tant pour ce qui regarde toute élection ecclésiastique en général que pour ce qui concerne l’élection du Pape. »

    2. Maintenant, si vous croyez pouvoir vous servir du R.P. Berry pour contrer le constat sédévacantiste, vous êtes très mal tombé. Dans le même ouvrage, le R.P. Berry confirme le constat sédévacantiste, près de 40 ans avant Vatican 2 :

      https://fidecatholica.wordpress.com/2019/10/11/propheties-rev-sylvester-berry-les-chefs-de-vatican-2-prophetises-dans-levangile-3/

      Vous feriez mieux d’accepter cette réalité.

      1. J’ai lu avec attention les 4 extraits que vous donnez des livres du R. P. Berry (1921, 1927) et j’ai même téléchargé les volumes en anglais… Son analyse est très intéressante, mais non, elle ne confirme pas votre sedevacantisme. Si, au temps de l’antéchrist, avec le faux prophète et l’abomination de la désolation dans le lieu saint, on doit bien s’attendre à une fausse Église avec un usurpateur à sa tête et à ROME même (ce qui correspond bien à l’actuelle Rome moderniste avec FRANCOIS), dans le même temps et conjointement, il est de foi divine et catholique que se maintiendra toujours une autorité hiérarchique légitime et vraie jusqu’au retour du Christ, parce que l’Église catholique ne peut pas s’interrompre dans ses éléments essentiels, dont celui-ci est le premier, étant le socle et le fondement ! Un anti-pape, c’est un faux pape qui lutte contre un vrai encore en vie. Un usurpateur, c’est la même chose. Mais on n’a jamais vu et on verra jamais, de foi divine et catholique, un anti-pape régner seul sur l’Église et être reconnu comme vrai pape par toute la hiérarchie légitime sans aucune exception. Comme l’enseigne saint Pie X, l’Église véritable dans sa hiérarchie, ne peut mourir mais seulement être gravement persécutée, voire « éclipsée » (une éclipse n’est pas la mort du soleil, mais sa disparition provisoire à nos yeux) , ce qui est bien le cas si le pape est contraint à l’exil pour survivre par exemple…. Aucune autre interprétation n’est possible si l’on veut rester dans les clous de la constitution divine de l’Église, intangible et intouchable, sans devoir autrement « perdre la foi »….

      2. Juste pour être au clair sur votre position : d’après les termes que vous employez, vous ne semblez pas être un « conciliaire ». Etes-vous partisan de la thèse de Cassiciacum ? Ou d’une autre position peut être ?

  5. […] dès les années 1920, par le R.P. Sylvester Berry, dans son traité d’ecclésiologie et dans son exégèse du livre de l’Apocalypse, dont nous recommandons fortement la lecture à l’abbé […]

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