Nous ne souhaitons pas nous engager particulièrement dans le débat du burkini, qui a occupé les fantasmes vaniteux des grands et surtout petits esprits de la société républicaine. Toutefois, cette pseudo-polémique a soulevé, une fois de plus, l’infinité de contradictions de la société occidentale actuelle. Difficile de prendre position ? Non. La position est la suivante : cette société, coupable et victime, inconsciente et pourtant responsable de ses actes selon ses créances floues, est au comble de la confusion. Mais encore, il est au moins intéressant de remarquer de quelle façon le gouvernement Hollande et la 5e république n’en finissent pas de se liquéfier, ne flottant plus à la surface que gonflés de leurs affolantes certitudes.
Confusion et erreurs des considérations contemporaines sur la féminité.
Le gouvernement est une chose, le « peuple » est une autre chose, tout aussi préoccupante quand il est déraisonnable. Nous avons bien observé la société française depuis de longues années et plus encore ces derniers temps. La « nouvelle pentecôte » ayant ultimement déchaîné les esprits et les libéralités illégitimes, nous sommes bien seuls à nous amuser du paradoxe extrême de cette dis-société qui ne sait plus, faute de tenue spirituelle, philosophique et anthropologique, comment approcher ou solutionner les rapports « multiculturels » des divers souches de populations issues de civilisations ou de religions étrangères, notamment par rapport à l’islam. Aussi, sur cette affaire de burkini, la classe politique et l’opinion est scindée en deux tendances, également libérales et plébéiennes :
« Oui : les musulmans ont le droit d’aborder le burkini sur les plages au nom des droits de l’homme, de l’indifférentisme religieux, de la liberté de culte et d’expression, quand bien même nous sommes essentiellement hypocrites dans la mesure où nous cautionnons la plupart des mensonges idéologiques de l’époque, les censures du régime et le terrorisme intellectuel et que nous tenons par ailleurs un discours libéral, irréligieux, inconscient et arrogants, pleins de certitudes vides. Les burkini ne me dérangent pas personnellement, c’est un habit comme un autre, un choix personnel, il faut respecter les choix de l’autre, on peut aussi bien s’habiller en Super Mario ou en topless, ou trouver un juste milieu, tout est possible ».
« Non : les musulmans nous envahissent avec leurs pratiques barbares qui asservissent la femme et qui ne sont pas selon l’idée libérale et hérétique de la « liberté » telle que nous nous la représentons. Les traditions (lesquelles ?) gauloises/républicaines/athées/laïques/ de la France, de l’humanisme européen, les apports de la laïcité et le fait que nos ancêtres se soient battus pour ses droits, nous obligent à considérer l’islam comme un dogmatisme (ce qui est faux, nda), un fanatisme étranger à nos coutumes libérales/progressistes/païennes. Chassons-les des plages en affichant nos femmes, nos concubines et nos filles nues devant les foules, car là est selon nous, même si nous n’en savons rien, les valeurs de notre société, ces fameuses valeurs qui ont été attaquées à Charlie, au Bataclan et à Nice. Enorgueillissons-nous et applaudissons la police et les arrêtés municipaux, même si nous sommes les mêmes électeurs de Marine Le Pen/lecteurs de Charlie hebdo, nous écharpant pour le misérable héritage de la république dont nous n’avons toujours pas pris acte des conséquences logiques de ce régime sur notre propre restant de moralité et d’intelligence. Nous avons déjà chassé les soutanes et les cornettes, nous n’en voulons pas d’autres. Nous ne voulons pas revenir au Moyen-Âge».
Ces deux propositions résument grossièrement mais de façon assez véridique les sentiments binaires de « l’opinion nationale » en France. Peu importe que l’avis soit de gauche ou de droite, ces deux options sont libérales et fausses et peuvent être donc, aussi bien de droite que de gauche. On trouve naturellement des catholiques conciliaires dans ses deux créances, progressistes et réactionnaires. D’un point de vue objectif, nous devrions admettre que, des deux parties, les réactionnaires sont les plus à plaindre, puisqu’ils « pleurent les conséquences de causes qu’ils chérissent », tandis que les opinions progressistes ont au moins pour eux l’inconscience ou la conscience perverse de croire dans les idéologies et les constitutions « modernistes ». Cela ne rend pas plus justifiable leur position, mais du moins, sont-ils légèrement moins en contradiction avec l’interprétation intrinsèquement et inévitablement libérale du laïcisme maçonnique utilitariste et au besoin dictatorial du régime républicain. Nous savons qu’il existe une dialectique factice dans l’anarchie créatrice du régime républicain et donc dans ses « débats publics » : une certaine gauche, pour des raisons de communication et d’agenda, n’hésite pas à fustiger les pratiques des musulmans que leurs politiques ont pourtant et continuent d’importer en masse en France depuis presque soixante ans. En réaction ou en soumission à cette élite, une autre partie de cette gauche se divisera à son tour entre partisans d’un laïcisme intransigeant, militant et « libérateur », quand d’autres défendront au contraire le « droit », tout aussi « libérateur », en l’occurrence, au burkini, en tant qu’attribut culturel visible et potentiellement discriminant relevant des libertés individuelles de culte et d’expression, voire même d’une affirmation féministe, selon la terminologie moderne. Tout peut se justifier ou se contredire, dans les idées fausses de l’esprit du monde. Cette dialectique ne conduit qu’à l’hystérie la plus pure, raison pour laquelle seul un croyant peut s’élever un instant au-dessus de ces contradictions apparemment insolubles. Cette affaire du burkini, comme l’a assez justement dit le placide Jean-Marie Le Pen, n’est « qu’une petite conséquence de l’immigration de masse ». C’est vrai, en effet. Et mieux encore, en toute logique, l’immigration de masse n’est qu’une conséquence mineuse de la grande apostasie des français, cause de tous leurs malheurs. N’a-t-on pas vu ces dernières années, des établissements scolaires tenus par des équipes pédagogiques gauchistes, droitisants sur le tard, renvoyer ou avertir des jeunes filles parce que celles-ci abordaient des jupes « trop longues », « trop pudiques » et donc suspectées d’être des tenues religieuses[1] ? A ce point de l’analyse, peu importe qu’il s’agisse de musulmanes ou de simples coquettes : la cause de la réaction de ce genre d’employé de l’enseignement public du régime républicain est souvent l’anticléricalisme, l’athéisme militant ou la détestation de toute expression religieuse, a fortiori « oppressante » et « enténébrée », hier du christianisme, aujourd’hui de l’islam, plus « publiquement » visible en quelque sorte.
C’est pourquoi les libéraux-conservateurs ou les réac-libertaires français que l’on trouve dans les milieux de la droite réactionnaire ou patriote ne se rendent pas compte qu’ils sont souvent très proches des « gauchistes » du fonctionnariat qu’ils vilipendent, certes à raison, mais avec inconséquences, car il y a entre ces deux partis d’opinion, la même parenté dans la genèse anthropologique républicaine. Les conséquences : l’islamophobie comme le laïcisme, le multiculturalisme participatif de gauche ou le pédagogisme citoyenniste de droite égale en tous cas à une promotion en vérité de l’impudicité chez les jeunes élèves et une promotion en fait de l’islam, qui se trouve précisément paré du rôle de victime et de parangon de vertus[2] devant les abominations de l’instruction publique du régime et de l’esprit de la société elle-même, présentée par ailleurs faussement comme « chrétienne » ou encore « judéo-chrétienne ». C’est cela, la conséquence de ne point établir une cité, c’est-à-dire une société catholique. Ou bien l’anarchie et donc la dictature libérale, ou bien la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus Christ.
Les catholiques orthodoxes, quant à eux, ne doivent certes pas perdre leur temps et trop de peine à l’occasion de ces, certes, douloureuses palabres « françaises » d’aujourd’hui. Douloureuses, parce qu’éclatent en ces occasions fréquentes le scandale ininterrompu de l’inconséquence et de la déchéance morale et intellectuelle de nos contemporains et « compatriotes ». Le catholique orthodoxe sait bien que, si la France connaissait demain, par la Divine Providence, un gouvernement et une société catholiques, de telles affaires n’auraient simplement pas lieu d’être. Les hystéries et manipulations dont font l’objet les musulmans à cause du régime républicain et du pouvoir des loges n’auraient nulle raison d’être dans un état catholique gouverné par un chef et une constitution catholiques.
Mais encore, l’occasion de cette polémique du burkini est au moins bonne pour rappeler à nos contemporains que les heurs et malheurs de « l’islamisation » artificielle mais visible du paysage social en France ne sont jamais que les conséquences et le reflet particulièrement efficace des fautes et des renoncements graves dont ils sont eux-mêmes responsables, à commencer par celui d’avoir largement renié Dieu et l’enseignement de Son Eglise.
Quelques justifications du port du voile catholique et réfutations des attitudes modernistes
Il est une évidence simple pour le catholique orthodoxe que dans l’ordonnancement divin, il est requis que la femme trouve l’expression la plus grande de sa beauté dans la modestie chrétienne et que cette modestie, cette soumission, implique pour elle de se couvrir d’un voile, pour honorer Dieu, sa famille, son mari, mais surtout elle-même, en particulier lorsqu’elle est en prière ou qu’elle se trouve dans le temple de Dieu.
Dans ses lettres aux Corinthiens, Saint Paul insiste tout particulièrement sur les attitudes préconisées aux chrétiens, non seulement dans les assemblées de prières et pour la Sainte Messe, mais aussi dans la société.
Corinthiens 11.6 : « Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile. »
Corinthiens 11 :5, « Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef : c’est comme si elle était rasée. »
La lettre de Saint Paul au Corinthiens est le premier et seul écrit justifiant le port du voile par les femmes ! Le post-judaisme ou judaïsme rabbinique, ainsi que l’islam, n’ont adopté cette pratique que par exégèses gnostiques et donc dans des voies erronées. Il n’existe aucune mention de la justification du voile féminin dans le coran autre que purement sociale, c’est-à-dire, nous disons bien, qu’on y trouve pas de justification à la fois sacrée ET sociale. Le voile de la femme chrétienne est et doit être une soumission à Dieu, avant d’être une soumission à son mari, une préservation ou une sublimation de sa pudeur.
Corinthiens 11 :7-8-9-10 :
« L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l’homme. 8 Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme, 9 Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. 10 Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance, à cause des anges. »
« A cause des anges ». C’est un honneur et une bénédiction spéciale pour les femmes à laquelle même les hommes n’ont pas droit. Aussi, le voile de la femme chrétienne est-il un enseignement évangélique parmi les plus précieux.
La société occidentale, doublement trompée, spirituellement et idéologiquement, comme amnésique, ne perçoit pas de telles valeurs comme telles, mais comme superstitions, oppressions ou anachronismes. C’est aussi l’esprit de l’église de Vatican II et de ses fidèles dans Gaudium et Spes 44, texte faux, attitudes brillamment condamnées par Pie XI dans l’encyclique Mortalium Animos[3], 12 :
« En revanche, nous savons très bien que, par là, une étape est facilement franchie vers la négligence de la religion ou indifférentisme et vers ce qu’on nomme le modernisme, dont les malheureuses victimes soutiennent que la vérité des dogmes n’est pas absolue, mais relative, c’est-à-dire qu’elle s’adapte aux besoins changeants des époques et des lieux et aux diverses tendances des esprits, puisqu’elle n’est pas contenue dans une révélation immuable, mais qu’elle est de nature à s’accommoder à la vie des hommes. »
On a vu en ce mois d’Août la bourgeoisie féministe écervelée se précipiter devant les ambassades françaises, comme à Londres ou encore les surfeuses dénudées se mêler aux protestations des adeptes de la tenue sous-marine islamique. On a vu dans le même temps des personnalités de droite et d’inspiration soi-disant « chrétienne » s’emparer de l’affaire et parler d’oppression véritable, d’invasion, de pratique médiévales contrevenant aux valeurs de la république et de ses libertés. Quelle pitié, donc, pour tous ceux-là.
Il n’est pas utile de s’épancher sur le sujet du burkini, mais bien de la pudeur, de la modestie de la femme chrétienne et donc, du chrétien lui-même. Les membres de l’église de Vatican II se trouvent dans la même dualité que le reste de la société moderne. Comme il relativisent et rejettent la doctrine de l’Eglise catholique, suivant en cela les engagements de leurs encycliques et leurs canons, comme celui de 1983, le voile n’est pour eux qu’une pratique « moyenâgeuse », mais tolérable ou justifiable si il s’agit de musulmans, au nom de leur croyance sacrilège et hérétique dans les idéologies de droits de l’homme (Dignitatis Humanae, 15) : au-delà de ces faussetés, l’hypocrisie de cet indifférentisme est particulièrement peu honorable et il est surtout absolument contraire à l’enseignement de la Sainte Ecriture ainsi qu’à l’enseignement infaillible des Papes pendant vingt siècles.
Tout ceci est toujours demeuré extrêmement clair dans les enseignements des papes et dans la loi canonique. Lisons plutôt l’édifiante Loi de 1917, à propos de l’attitude honorable du chrétien et de la chrétienne pendant le culte et dans la société.
Loi Canonique, III, Du Culte Divin, 1262, 1917 :
« p.1 Il est souhaitable que les hommes et les femmes, dans les églises, soient groupés séparément, selon l’ancienne discipline.
p.2 Quand ils assistent aux fonctions sacrées, spécialement à la messe, soit à l’église, soit au dehors, les hommes doivent être découverts, à moins que les circonstances n’imposent le contraire, ou que les usages n’exigent qu’ils restent couverts; quant aux femmes elles doivent avoir la tête couverte et être vêtues modestement, surtout quand elles s’approchent de la sainte table. »
La pratique du voile chez les catholiques remonte aux temps évangéliques, puisqu’il était déjà commun aux femmes juives de ce temps de se couvrir la tête, non seulement pendant le culte, mais aussi dans la vie courante, avec plus de légèreté, mais toujours dans la même logique d’honneur et de respect, de modestie et d’humilité. A l’exemple de Notre Dame, la Très Sainte Vierge Marie et de sa mère, Sainte Anne. On retrouve ainsi le voile chez la chrétienne occidentale sur d’innombrables représentations, jusqu’à l’apogée de l’Occident catholique aux XII-XIIIe siècles, à la suite de quoi, les nouvelles modes de la renaissance et les idées mortifères de cette époque, vont d’abord éloigner les élites des cours princières et des bourgeoisies mondaines de ces pratiques pour rependre ensuite peu à peu ces mauvais exemples dans la société, jusqu’à la plus récente et détestable suffisance bourgeoise de la mise d’église, le port du chapeau grand-siècle ou XIXe.
On retrouve toutefois la pratique sociale et religieuse du voile dans la cité chrétienne française jusqu’à des temps très récents, les années 1950 au moins, notamment dans les dernières ruralités authentiques, dans la paysannerie, dans la bourgeoisie de province, chez les vieilles chrétiennes du sud de la France ou de l’Europe. Nous-mêmes, pourtant nés à la fin des années 1980, avons encore connu dans notre prime enfance quelques ultimes grand-mères catholiques de Lorraine ou d’Alsace porter le voile de façon sociale ou cultuelle. Car, en effet, le voile chrétien occidental est omniprésent dans l’immense majorité de ce que l’on appelle aujourd’hui les tenues folkloriques ou traditionnelles, c’est-à-dire en fait les tenues de fête ou de réjouissances, d’un grand nombre de peuples européens, méditerranéens, transalpins, rhénans, etc.
Les confusions diffusées par le concile de l’église Vatican II dans les esprits de millions de catholiques subsistant alors en Europe et notamment en France, portant sur les trois piliers de l’unicité de l’Eglise : Doctrine, liturgie et gouvernement pastoral, porteront donc logiquement sur cette modestie chrétienne et notamment sur la pratique du voile féminin, ne serait-ce qu’au culte. Mais nous avons vu, avec la jeune Laura Gonzalez que le prétendu code canonique de l’église de Vatican II, datant de 1983 et se fondant sur les précédentes encycliques et décrets de ses papes, était perclus de contradictions et d’imprécisions trop floues pour être le code valide de l’Eglise catholique.
Renouveau du port du voile chez les catholiques orthodoxes
Il existe aujourd’hui un discret et très fort renouveau des pratiques liturgiques et sociales de la modestie chrétienne traditionnelle chez des jeunes filles et femmes ayant compris la seule validité du rite de toujours et donc du magistère et de l’Eglise de toujours. En France, les communautés traditionnelles ont conservé l’usage de façon très relative, selon les communautés à vrai dire. Car, même dans les communautés de la tradition, on voit énormément de libéralisme à ce niveau. Encore faut-il distinguer les communautés pratiquant simplement le rite extraordinaire en reconnaissant l’église de Vatican II comme l’Eglise catholique des autres. On observe aussi un intérêt certain chez les jeunes filles chrétiennes françaises actives sur les réseaux sociaux. Ainsi, la page « Les princesses chrétiennes » faisait quotidiennement la promotion du voile chrétien, non seulement comme attribut requis pour le culte et la liturgie, mais aussi comme attribut social tout à fait justifiable, la pudeur de la femme étant une expression de sa noblesse, de son honneur et de sa soumission à Dieu et à son mari. Mais c’est surtout aux Etats-Unis que l’on observe de façon la plus nette ce courant chez les jeunes filles des communautés catholiques orthodoxes ou « traditionnelles ». De très nombreux sites internet ou blogs sont consacrés au voile catholique, presque tous tenus par des jeunes femmes ou jeunes mères de famille : Liturgical time, Beautiful christian covers ou encore Atx Catholic, un blog sur lequel on peut lire une intéressante démonstration doctrinale d’une jeune adolescente américaine qui justifie le port du voile pendant le culte[4]. Deux choses ressortent de cet exposé saisissant : Tout d’abord, la démonstration presque inconsciente de cette jeune fille qui expose les incohérences, les omissions et flous volontaires – et donc les invalidités et mensonges- de la loi canonique Vatican II de 1983 comparés avec l’impeccable loi canonique de 1917, promulguée sous Benoit XV. Beau témoignage de cette jeune fille, qui comprit instinctivement le rôle du voile en se rendant « par hasard » dans une messe selon le rite catholique où la plupart des femmes présentes étaient voilées. La jeune fille décrit enfin le décalage énorme qui existe désormais entre les générations, plus ou moins anciennes, ayant « muté » et rallié Vatican II, et ces gens qui se convertissent et se maintiennent dans l’Eglise catholique et son enseignement infaillible. Ce décalage s’illustre assez bien sur cette question du voile.
Dès 1965, les points 16 et 17 du décret conciliaire sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse, Prefectae Caritatae, s’oppose clairement à l’enseignement de l’Eglise catholique relatif à la tenue des religieuses. Un détail du triste assassinat du père Jacques Hamel, dans l’église conciliaire de Saint Etienne du Rouvray a semble-t-il échappé à d’aucuns. Les quelques clichés des fameuses sœurs présentent au moment du drame nous exposent cet aspect des valeurs non-catholique de l’église Vatican II : ces « sœurs » non voilées (et donc aux cheveux courts honteux, comme nous le dit Saint Paul), en jupons, sont à l’image de l’impotence et quelque part même, de l’immodestie contemporaine. Il y a beaucoup d’orgueil et d’immodestie chez ces catholiques conciliaires pour se croire au-dessus des enseignements les plus élémentaires de l’Eglise. Beaucoup plus encore d’aveuglement, hélas. Mais n’ont-ils pas accepté les faux dogmes, dont celui qui explique que tous les hommes sont sauvés par principe (Lumen Gentium 16) et pire, par nature (Lumen Gentium 17) et que par conséquent, chacun peut interpréter à sa guise les dogmes et enseignement de l’Eglise catholique et vivre selon ses lois (Gaudium et Spes 36, 44) ? Voici toute la fondation de l’immodestie. Les familles de ces générations ont immédiatement plongé dans la dernière apostasie et nous voyons aujourd’hui le « français de souche » actuel représenter, qu’il soit de prétention bourgeoise ou prolétaire, tous les aspects de la malséance, de la mauvaise tenue et du mauvais exemple en société. Les femmes aux cheveux courts (surtout les mères et les personnes âgées), aux mises bouffonnes ou provoquantes, pêchent souvent moins par impudicité que par immodestie. Or, c’est précisément dans la modestie et dans la pudeur que la femme exprime le plus manifestement tout son capital de beauté. Nous voyons bien que les mises excessives des très jeunes filles jusqu’aux vieilles dames de l’époque contemporaine, exprime aussi beaucoup plus de manque de confiance en soi, et donc de confiance en Dieu, que de vraie conscience de l’horreur et de la vulgarité de beaucoup de ces tenues que le temps présent considère comme les uniformes de la liberté moderne…
Dieu est maître de toutes choses. Pourquoi a-t-il donc envoyé les musulmans en France dans notre époque d’apostasie et de confusion, au moment même où la France n’est plus la France, les français ne sont plus français (c’est-à-dire catholiques) et au moment où Il a permis que l’Eglise entrât dans les dernières persécutions contre son dogme ? Peut-être était-ce pour rappeler certaines choses à la nation qu’il a pourtant élu en Occident pour servir Son Eglise et rappeler en grande bonté aux ultimes catholiques qu’ils doivent être exemplaires ? Car, nous convertirons encore par l’exemple de notre orthodoxie. Toutes les pratiques « extérieures » des foules musulmanes actuelles : le voile, la prière plusieurs fois par jour, sont non seulement des pratiques entièrement empruntées aux premières communautés chrétiennes (lire avec profit les travaux du Frère Bruno de Jésus, de Joseph Azzi ou d’Etienne Couvert sur le sujet), mais en plus, musulmans comme apostats occidentaux sont parfaitement ignorants de ces choses et de leurs raisons. Voici l’état de la société française actuelle : une grande bataille rangée d’ignorants et de malheureux.
D’ailleurs, le fameux « burkini » est une expression entière de la modernité et du progressisme occidental et/ou mondialiste comme l’a très bien remarqué le chercheur Olivier Roy[5] :
« Cette tenue est l’exemple même de la gentrification de la pratique religieuse musulmane dans l’espace occidental. Ce maillot de bain couvrant est symboliquement lié l’ascension sociale de certaines musulmanes. Le porter représente une tentative, pour des femmes, plutôt jeunes, de poser un signe religieux sur une pratique moderne, c’est-à-dire la baignade en famille. Le burkini est typiquement une tenue de femme de deuxième ou de troisième génération des descendants d’immigrés maghrébins. Ce n’est pas leurs mères qui le porteraient. Si elles avaient voulu se baigner, elles l’auraient fait tout habillé. Dans ce débat, il y a une incompréhension totale de ces stratégies individuelles d’affirmation. »
Il s’agit donc bien d’une palabre de modernistes. Toutefois, il s’agit là encore d’un épisode d’hystérie sociale qui ne peut qu’interpeller le catholique orthodoxe dans son observation des phénomènes sociaux et historiques. Ces faits doivent nous interpeller, vraiment. Ils nous interpellent et nous confortent dans ce que nous tenons des Saintes Ecritures et de l’enseignement de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus Christ. Le voile de la femme chrétienne est donc un sujet de grande importance, comme hier, aujourd’hui et demain. Nous pensons qu’il est sujet important pour l’évangélisation et la conversion des égarés, qui malgré les temps difficiles qui sont les nôtres, ne peut et ne doit cesser. Enfin, nos femmes, mères, soeurs, cousines, amies, détiennent dans le voile un outil de protection hors du commun, enseigné par Saint Paul, pour affronter le monde. Aussi, que nos femmes portent le voile, non seulement pour le culte, mais pour se préserver des turpitudes du monde !
[1] http://www.europe1.fr/societe/exclue-de-son-college-a-cause-d-une-jupe-trop-longue-2439775
[2] Il ne faut pas expliquer autrement pour quelle raison des jeunes gens, dès le lycée, parfois dès le collège, de vieille race lorraine, tels l’improbable criminel et apostat « Abdel Malik Nabil » Petitjean, se cherchent une structure morale et spirituelle dans ce qui leur apparait, selon les médias et la société, comme l’offre la plus visible et la plus radicale immédiatement disponible, l’islam. De même, on observe depuis le début des années 2000 ces phénomènes de conversion par mariage de jeunes femmes françaises issues de familles anciennement chrétiennes, mais ayant apostasié ou n’ayant conservé qu’une foi tiède et déjà déviée par l’esprit du monde. Là encore, une recherche de structure spirituelle, morale et donc sociale. Ces phénomènes sont aussi connus dans d’autres pays européens, notamment en Allemagne, en Angleterre et dans les pays scandinaves, c’est-à-dire les pays qui ont connu en Europe une christianisation tardive, partielle ou peu profonde et conservé une anthropologie barbare.
[3] http://w2.vatican.va/content/pius-xi/fr/encyclicals/documents/hf_p-xi_enc_19280106_mortalium-animos.html
[4] http://atxcatholic.com/index.php/2011/07/ladies-in-lace/#.V8E6gVSLS1s
[5] http://www.francetvinfo.fr/societe/religion/laicite/polemique-sur-le-burkini/pour-les-femmes-qui-le-portent-leburkiniest-un-compromis-entre-la-modernite-et-la-foi_1593515.html
Editorial d’Argentinat, 27 Aout 2015.
A lire aussi sur le sujet, cet article du blog catholique La Question. Ainsi que le blog La Femme Catholique.
Notes supplémentaires sur la mode de la femme chrétienne en accord avec Co-11 et commentaires à propos de la mode de la femme juive contemporaine :
Si les frères séparés de l’Europe orientale ne se sont toujours pas décidés à pleinement rejoindre la foi catholique orthodoxe, nous recommandons pleinement nos sœurs catholiques en occident à s’inspirer des modes de leurs femmes quant à la pudeur et à la tenue de la chrétienne en société. Beaucoup de simplicité, d’harmonie et d’élégance, tout en restant pudique.
Nous tenons à faire ces précisions car, dans les milieux traditionnels français (avec toutes les nuances qu’il faut y mettre), les malheureux apports du grand siècle bourgeois en plus des excès de la modernité rendent souvent extrêmement disgracieux et peu modestes les mises pourtant voulues comme telles de jeunes femmes catholiques voulant pourtant bien faire. Les bérets aux couleurs criardes de professeur d’art plastique, les chapeaux baroques à fleurs et à breloques, les jupons immodestes sont à proscrire aussi bien esthétiquement que pour la modestie.
Il est intéressant de noter que le peuple « avant-garde de la république« , donc du progrès et de toutes les plus excellentes valeurs, les « juifs », c’est à dire les sionistes actuels vivant en France, connaissent un très intéressant renouveau traditionnel voire traditionaliste chez les jeunes, dont on ne parle naturellement pas dans les médias français, car cela serait admettre que les musulmans ne sont pas les seuls à « privatiser » des piscines pour des événements communautaires ou à demander aux mairies des créneaux d’ouverture spéciaux pour la fréquentation des femmes dans les bains publics.
[…] En bref, le catholique orthodoxe ne rentre donc pas dans ces polémiques, mais les observe de haut et de loin. Il ne peut pas s’en désintéresser, car il y a des conséquences sociales à l’inversion et à la confusion. Et nous devons aider, aussi bien les athées, les impies, les mécréants que les musulmans à se tourner vers la Vraie Foi, en parfaite charité. Or, ce n’est évidemment pas par le pornographisme laid de la France « Charlie », ni avec l’indifférentisme des conciliaires et encore moins avec le réactionnarisme des « tradis » conciliaires, que nous arriverons à quelque chose, mais par l’exemplarité, l’étude, le travail et le respect des meilleurs enseignements de l’Eglise sur ces questions de la pudeur féminine, comme nous l’avons déjà écrit. […]
Excellent article.
Merci à vous
[…] [Modestie] Le voile de la femme chrétienne : quelques rappels historiques – [POLEMIQUE] Voile catholique, burkini et immodestie contemporaine – [Modestie] Le voile de la femme chrétienne : quelques rappels historiques – [Modestie] Saint […]
[…] d’objection contre le voile islamique lui-même, puisqu’il convient au moins à l’observation d’une décence vestimentaire naturelle qui fait malheureusement défaut à beaucoup de nos contemp…. En revanche, ce à quoi nous sommes farouchement opposés, c’est l’islam, cette fausse […]