[Novus Ordo] L’Opus Dei, une secte moderniste secrète ?

Mentionnez l’Opus Dei (Œuvre de Dieu, en latin) et vous obtenez une large variété de réponses à « L’œuvre » fondée par « saint » Josemaria Escriva. Aux yeux du monde profane (et de la secte Vatican 2), l’Opus Dei est perçue comme une organisation très « conservatrice » et « traditionnelle », toute dévouée à la « papauté ». Puisque les gens s’interrogent sur cette organisation, je chercherai ici à répondre à trois questions :

1/ Qui était Josemaria Escriva ?

2/ Qu’est-ce que l’Opus Dei ?

3/ L’Opus Dei est-elle, dans un sens ou un autre, une organisation catholique traditionnelle ?

1/ Qui était « saint » Josemaria Escriva ?

Selon un excellent résumé paru dans le magazine 30 Days (Juin-Juillet 1995) :

Josémaria Escriva de Balaguer naquit à Barbastro, Espagne, le 9 Janvier 1902, fils d’un marchand de tissus et d’une pieuse mère au foyer. Il fut ordonné prêtre à Saragosse, le 28 mars 1925. En 1939, la première édition de Camino (La voie) fut publiée, exposant les 999 maximes d’Escriva, devant servir de guide pour les membres de l’Opus Dei. Le 24 Mai 1941, l’archevêque de Madrid, Léopoldo Eijo y Garay, défendit publiquement l’Opus Dei contre les accusations de pratiques secrètes, venus de diverses personnes au sein de l’Eglise d’Espagne.

La Société Sacerdotale de la Sainte Croix, l’association des membres laïcs de l’Opus Dei aspirant à devenir prêtres pour l’Opus Dei, fut fondée le 14 février 1943. Le 25 juin 1944, les premières ordinations au sein de l’Opus Dei prirent place.

Escriva se rendit à Rome le 23 Juin 1946, puis revint à Madrid en aout de la même année, avec les encouragements du Saint Siège pour ses initiatives. La promulgation Provida Mater Ecclesia (2 févirer 1947) donna un statut juridique aux instituts séculiers tels que l’Opus Dei. Finalement, le 16 juin 1950, l’Opus Dei reçut son approbation définitive de la part du Saint Siège. L’organisation devint le tout premier institut séculier directement approuvé par le pape et prit alors le nom de « Société sacerdotale de la Sainte Croix et Opus Dei ». En 1962, le père Escriva plaida en vain auprès du pape Jean XXIII afin d’obtenir pour l’Opus Dei, un statut différent des autres instituts séculiers, lesquels devaient répondre à la Congrégation des Instituts religieux et séculiers. Quelques années plus tard, le pape Paul VI mit aussi de côté cette requête, déclarant que le temps d’y consentir n’était pas encore venu.

Escriva mourut le 26 juin 1975, et le 12 mai 1981, son procès en béatification fut initié.

En dépit de l’opposition d’une large partie du clergé catholique et de la majorité des évêques espagnols (55 sur 56), le Vatican annonça le 23 aout 1982 que le pape Jean-Paul avait décidé d’accorder à l’Opus Dei, le statut de prélature personnelle.

L’idée d’Escriva était celle d’un chemin (« camino ») vers la sanctification pour les laïcs vivant dans le monde, mais cette idée était très différente de celle de la spiritualité traditionnelle, comme celle de Saint François de Sales. Selon un auteur :

La différence basique entre les deux [la spiritualité traditionnelle et La Voie de l’Opus Dei] peut s’exprimer en mouvements en direction opposée. L’une répond [à l’appel de la vocation] venu hors du monde et meut en sa direction, y apportant sa présence. Telle est l’évolution de l’état religieux. L’autre est un « être dans le monde » ; elle commence en étant de ce monde. Telle est la spiritualité laïque de l’Opus Dei… C’est ce qui fit dire au cardinal Luciani, futur pape Jean-Paul Ier que tandis que Saint François de Sales proposait une spiritualité pour les laïques, Mgr. Escriva proposait une nouvelle spiritualité laïque. (Voir D. LeTourneau, L’Opus Dei, p. 26)

De façon intéressante, il rabaissait la prêtrise, et pava le chemin pour le modernisme de Vatican 2. Selon un rapport, Escriva fut heureux lorsque ses trois premiers prêtres furent ordonnés, mais il fut également très attristé qu’ils ne soient pas demeurés laïques.

Il était dévoué au modernisme de Vatican 2. Ceci explique l’empressement de Wojtyla (le « pape » Jean-Paul II) de le « canoniser » en 2020. Il suffit d’examiner les « miracles » qu’on lui attribue pour voir qu’ils sont aussi faux que ses enseignements :

  • Une nonne carmélite est prétendument guérie du cancer du poumon, or, il n’existe aucune preuve qu’elle ait jamais eu le cancer.
  • Un enfant atteint d’hypertension fut guéri après avoir pris des médicaments. Ceci fut également classifié comme « miracle ».
  • Un docteur atteint de lésions cancéreuses sur ses mains après avoir été touché sans gants par des rayons X, est guéri après avoir cessé cette pratique. Là encore, un autre prétendu miracle.

2/ Qu’est-ce que l’Opus Dei ?

L’Opus dei est organisé comme un ordre religieux, compris de prêtres et de laïcs. Entrer « à l’Opus » est considéré être une vocation. Il y existe une règle et des vœux, bien que les membres mariés en prononcent des différends. L’Opus Dei est une prélature personnelle, ce qui signifie qu’elle est dotée d’un prélat, d’un clergé et de laïcs sous la direction de la Congrégation des évêques. Contrairement à un diocèse, auquel on est rattaché selon l’aire géographique, les personnes à l’Opus Dei y sont attachées par l’adhésion.

Il existe quatre niveaux d’adhésion :

  • Les numéraires : L’élite, qui prend des vœux, ou promesses, de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Certains vivent en communauté et donnent leurs revenus à « L’œuvre », qui prend alors en charge leurs besoins. Les numéraires peuvent être aussi bien prêtres que laïcs.
  • Les associés : Ils font les mêmes promesses. Ils ne font pas partie de la même classe, ni du même rang intellectuel que les numéraires.
  • Les supernuméraires : Ce sont les plus nombreux, beaucoup sont mariés. Leurs promesses sont moins contraignantes.
  • Les coopérateurs : Ceux-là ne prennent pas de « vœux », mais participent à des « œuvres apostoliques conjointes ». Il est possible qu’ils soient des non-chrétiens.

L’idée est celle de la sanctification dans le monde. Il existe divers rapports mentionnant des abus d’autorité, des pratiques secrètes similaires à celles de la franc-maçonnerie, un certain sentiment de supériorité grâce à une sorte de connaissance gnostique transmise aux membres, ainsi que de dures pénitences. Certains auteurs assimilent l’Opus Dei à une secte.

3/ L’Opus Dei est-elle une organisation catholique traditionnelle ?

En un seul mot : non.

  • Ce fut la première institution à accepter des non-catholiques et même des non-chrétiens.
  • Pour Escriva et son organisation, la liberté de conscience passe avant la Vérité. C’est pourquoi il affirmait, « il ne faut pas avoir peur du pluralisme [religieux], mais l’aimer comme une conséquence légitime de la liberté personnelle».
  • Les bienfaiteurs d’Escriva étaient des protestants, des schismatiques, des Juifs, des Musulmans et même des païens, lesquels furent d’excellents facilitateurs financiers pour l’Opus Dei ; l’organisation était déjà une force active de « l’œcuménisme politique ». En Espagne, le groupe refusa de prendre position contre l’avortement, ne voulant pas violer la « conscience » des non-catholiques.
  • Montini (l’antipape Paul VI) utilisa le travail d’Escriva pour ses méditations personnelles.
  • Les membres de l’Opus Dei apprennent au final, non seulement à respecter, mais à aimer le pluralisme religieux.
  • Dans une interview publiée le 18 décembre 2013, le prélat de l’Opus Dei, l’évêque Javier Echevarria, répond à une question à propos des femmes dans l’Eglise : « Q. Dans une interview publiée dans ce journal, la présidente du mouvement Focolare, Maria Voce, a demandé qu’un plus grand rôle soit donné à la femme dans l’Eglise. Etes-vous d’accord ? R. Certainement. Car, comme nous l’a rappelé le saint-père, l’Eglise est une femme : qu’on se souvienne donc du rôle de Notre Dame. La question du role de la femme n’est pas nouvelle, et en réalité, les femmes ont joué un grand rôle dans le développement de l’Eglise. De plus, l’Opus Dei a toujours regardé les femmes comme jouant un rôle central dans la vie de l’Eglise ». Avec un moderniste comme François, nous savons qu’il serait favorable aux femmes diacres et prêtresses, et que l’Opus Dei soutiendrait cela. (Voir : http://opusdei.or.ke/en-ke/article/people-have-recognized-in-pope-francis-an-authentic-priest/ )

En résumé, ne soyez pas trompés par l’apparence piété affichée par bien des membres de l’Opus Dei. Ils sont à l’avant-garde de la promotion du même modernisme défendu par la secte à laquelle ils appartiennent. Dans la même interview ci-haut, le chef de l’Opus Dei loue l’antipape François et déclare, « dans les pays à tradition chrétienne, l’Opus Dei (par ses activités de formation spirituelle) offre une voie pour redécouvrir la foi au milieu de nos occupations quotidiennes. Voici ce que signifie la nouvelle évangélisation : rallumer, chez les chrétiens (qui se voient comme tels uniquement à cause du contexte culturel dans lequel ils sont nés) la flamme d’une relation vivante et personnelle avec Dieu ». Une « relation » selon le goût individuel de tout un chacun, et en rupture avec la véritable Eglise.

Source : Introibo Ad Altare Dei, « Opus Diaboli », 13 Juin 1915, traduit de l’anglais par Fide Catholica

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