« Il est de notoriété publique que de temps immémorial les Chinois présentent religieusement à manger aux âmes de leurs ancêtres. Même chose chez les sauvages d’Amérique. Certaines tribus apportent à manger aux morts, jusqu’à ce que le corps soit consumé, dans la pensée que le démon, s’il n’avait pas à manger, déterrerait le corps et le dévorerait.
Tout cela, sans doute, est une superstition grossière. Néanmoins, elle prouve deux choses : la première, la croyance de tous les peuples au monde surnaturel ; la seconde, la croyance également universelle à l’existence et à l’immortalité de l’âme : double vérité dont la négation met nos modernes solidaires au-dessous des païens et des sauvages.
Mgr Gaume – Le bénédicité au XIXè siècle, 1870