Comme pour l’affaire d’Annecy ou celle de l’agression de Bordeaux, la bavure présumée de Nanterre déchaîne les passions de la foule parce qu’elle est un symbole. Le symbole d’une société dysfonctionnelle, le symbole d’une société à faible niveau de confiance. Et ces faits divers deviennent symboliques et passionnels tout spécialement parce que les images, les vidéos, sont largement diffusées sur les réseaux sociaux.
Pour résumer, que s’est-il passé ?
Une dépêche de presse résume rapidement l’affaire :
« Un adolescent a été tué, ce mardi matin, lors d’un contrôle routier, par un policier qui a fait usage de son arme à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, a appris BFMTV de sources policières, qui évoquent un refus d’obtempérer. Le policier qui a tiré a été placé en garde à vue pour « homicide volontaire », a annoncé le parquet de Paris en fin de journée.
La voiture s’est encastrée contre un poteau quelques mètres plus loin, ont ajouté ces mêmes sources. Malgré l’intervention des secours, le jeune homme de 17 ans a succombé à ses blessures.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les faits se sont déroulés ce mardi matin, vers 8h20, avenue Frédéric-et-Irène-Joliot-Curie à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Les policiers remarquent un véhicule Mercedes, qui commet plusieurs infractions au Code de la route. Ils s’approchent de la voiture pour contrôler le conducteur.
D’après la version fournie par une source policière, un fonctionnaire de police se place à l’avant du véhicule pour le stopper, le conducteur lui fonce alors dessus. Le policier fait usage de son arme et tire une fois. Le véhicule s’encastre quelques mètres plus loin dans un poteau.
Né en 2006, le conducteur est un adolescent de 17 ans, déjà connu des services de police, notamment pour conduite sans permis, refus d’obtempérer et trafic de drogue.»
Soyons clairs : objectivement, ce jeune homme ne méritait pas de mourir pour ça. Mais soyons aussi honnêtes, il ne présentait pas le profil de l’honnête citoyen. Je ne dis pas cela pour justifier sa mort, mais pour faire comprendre de quoi ce drame est le symbole. Et non, ce n’est pas le symbole d’une police violente et raciste. Pas du tout. Loin de là.
Depuis ce matin, comme de juste, médias et réseaux sociaux sont en ébullition, avec d’un côté ceux qui soutiennent les policiers et disent que ce jeune a mérité son sort, et de l’autre, la bourgeoisie libérale et gauchiste, ainsi qu’un certain public multiculturel, qui hurlent au racisme systémique et à l’inquiétante montée de la violence policière.
Et puis, il y a des gens raisonnables, comme Pierre Sautarel. Des gens qui comprennent ce qui se joue vraiment dans ce genre de drame.
Encore une fois, ce que ce drâme symbolise, c’est notre société ouverte et son faible taux de confiance, son état de stress permanent, tout particulièrement dans les grandes zones urbaines et multiculturelles comme Nanterre.
Les belles âmes gauchistes semblent avoir du mal à imaginer pourquoi un policier, malgré une décision moralement très discutable en l’espèce, pourrait en venir à de telles extrêmités ? Rappellons que ces deux policiers affirment que le jeune en question, quelques instants avant sa mort, avait tenté d’écraser l’un des deux agents.
Mais ce n’est pas tout. Loin de moi l’idée de vouloir m’aveugler sur l’état actuel de la police, mais il me semble que tous ces gauchistes qui hurlent à la bavure policière n’ont aucune idée de ce à quoi les policiers de banlieue ont affaire tous les jours.
En 2022, la France a connu une moyenne de 120 attaques au couteau par jour. Depuis le début de l’année, à Marseille, on compte déjà près d’une vingtaine de règlements de compte à l’arme à feu. En 2020, on a rapporté plus de 24 800 affaires de viols, soit environ 3 viols toutes les trois heures en moyenne, ce qui représente une augmentation de presque 35% par rapport à 2018. En 2022 toujours, les forces de l’ordre en France ont enregistré des saisies records de drogue, avec 120 tonnes de cannabis et 27 tonnes de cocaïne, mettant ainsi en lumière l’augmentation vertigineuse du trafic de drogue, en particulier de drogues dures, sur le territoire. On voit également se développer le proxénétisme de cité, avec plus de 120 affaires en 2018 dont 52% d’entre elles concernaient des victimes mineures, en majorité des jeunes filles de 15-16 ans. En 2021, plus de 600 000 ménages français ont été victimes de cambriolages, et de chiffre était en augmentation de 15% en 2022. Par ailleurs, on compte en 2022 près de 5400 refus d’obtemperer dont seulement 13 ont terminé par la mort de l’un des protagonistes, ce qui donne un taux de seulment 0,25%.
Mais à coté de cela, les charognards du spectacle politique affirment de façon péremptoire que l’affaire de Nanterre est un exemple du prétendu racisme systémique de la police française.
Par exemple, la députée EELV, Marine Tondelier a affirmé, très sûre d’elle, qu’elle « n’a jamais vu un non-racisé » se faire tuer pour un refus d’obtempérer. Vraiment ?
Alors comment expliquer le cas du jeune Romain, un français de souche abbatu à Paris par un policier en 2018 pour un refus d’obtempérer ?
Juste pour la petite histoire : dans cette même interview, cette même députée gauchiste a déclaré qu’elle était favorable au port du hijab dans les compétitions sportives, parce que selon elle, « ça ne gène personne quand Ribéry fait le signe de croix sur le terrain ».
C’est pour vous dire à quel point cette classe politique de bien-pensants qui se précipitent soudain pour récupérer le drame de Nanterre, ne connaissent rien du peuple, ni de la banlieue, ni de la France périphérique. Ils sont la pire sorte de profiteurs qui puisse exister.
Nous vivons dans une société où il ne se passe pas un crime affreux, une agression ultraviolente, un viol sordide, ni un jour sans que le régime, le gouvernement et l’appareil judiciaire, n’aggravent la situation.
Pourquoi aggravent-ils chaque jour la situation sociale ? Tout simplement parce que leur modèle est celui de la société ouverte. Et dans la société ouverte, il n’y a aucun moyen de parvenir à un haut degré de confiance sociale. La société ouverte génère le développement du crime et en retour, elle justifie ce double-phénomène paradoxal que Samuel Francis appelait l’anarcho-tyrannie.
Aux deux bouts de ce système, c’est le peuple qui subit.
Il subit une anarchie amorale, qui profite à la classe politique corrompue ainsi qu’à tous les parasites qui se développent et prospèrent au sein de la société ouverte.
Il subit en retour la tyrannie d’un Etat zombifié, parasité par une classe politique hostile aux interêts nationaux, mais qui justifie l’extension infinie de son pouvoir et de ses moyens de contrôle social par l’anarchie amorale qu’elle engendre.
Quelque part sur Twitter, Sautarel fait cette observation qui rejoint nos analyses :
« L’avenir, ce sont les flics militarisés qui tireront à vue comme aux USA, l’ultra-surveillance, les quartiers fermés, les enclaves, etc. Vous avez voulu la société ouverte sur le monde, vous devez désormais vous méfier de vos voisins. Assumez. »
Lorsque l’on écoute la classe politique actuelle, en particulier celle qui est proche du pouvoir, la solution au « sentiment d’insécurité », c’est l’augmentation permanente des effectifs de police. Mais ce discours ponctuellement sécuritaire (ponctuellement, c’est-à-dire lorsqu’il faut rassurer l’électorat loyaliste), dissimule un problème insoluble dans l’état actuel des choses : il est tout simplement absurde de vouloir développer une politique sécuritaire et d’augmenter et d’équiper toujours davantage les forces de l’ordre au sein d’une société ouverte ; laquelle, par définition, n’en finit pas d’importer ou de générer des stress et des confrontations sociétales qui justifient le besoin de toujours plus de sécurité et de contrôle.
En clair, chercher à régler le problème de l’insécurité et du crime dans une société ouverte, revient à vouloir vider une barque trouée avec un seau d’eau, au lieu de chercher à colmater la brèche.
C’est la raison pour laquelle ce discours apparemment sécuritaire, qui est mensonger comme nous l’avons dit, ne résulte pas en autre chose que dans l’extension de la tyrannie du régime en place. Car les stress et les chocs générés par la société ouverte finissent naturellement par provoquer la révolte du peuple des honnêtes gens, ceux qui subissent à la fois l’insécurité socio-économique et l’insécurité sociétale. C’est ce qui explique le soulèvement des gilets jaunes. C’est aussi ce qui explique le RN à 41% lors de la dernière élection présidentielle, malgré la médiocrité de Marine Le Pen.
Or, là où le discours sécuritaire se montre efficace, ce n’est pas dans la répression du crime et de l’immoralité, chose impossible dans une société ouverte, comme je l’ai dit, mais c’est dans la répression du citoyen ordinaire, celui qui se soulève avec les gilets jaunes ou celui qui n’a pas d’autre choix que de voter pour le Rassemblement National.
Cette répression est fiscale, sociale, économique, informatique, anthropologique. Le discours sécuritaire ne se montre pas efficace dans les milieux de la drogue à Marseille, ni dans les rues des grandes villes, mais il se montre efficace lorsqu’il faut traquer le simple citoyen pour savoir où il se déplace, comment il se déplace, comment il construit une cabane de jardin, quels sites d’information il fréquente, combien d’or ou de cryptomonnaies il détient, quelles idées il entretient par rapport au régime et à son idéologie. C’est ici que l’idéologie sécuritaire et l’extension du contrôle tyrannique se montre vraiment efficace, dans la société ouverte, laquelle repose en grande partie sur l’exploitation de la classe populaire, celle qui travaille, qui entreprend, qui cherche à mener une vie honnête et à peu près digne.
Dans une société si déséquilibrée, il n’est donc pas surprenant de voir un policier péter un plomb, sortir son arme et tirer sur un délinquant comme il en voit sans doute des centaines par jour, narquois, provocateurs, dangereux, imprévisibles, hostiles et tacitement protégés par l’idéologie de la société ouverte et de son clergé médiatico-politique.
Bien sûr que c’est un drame. Et bien sûr que même dans une société fondée sur des principes ordonnés et justes, le crime et l’injustice existeront, puisque c’est le lot de l’humanité et de sa nature blessée par le péché originel. Mais le crime et l’injustice y seront naturellement réprimés et diminués en raison même des principes de cette société, tandis qu’ils sont naturellement encouragés à se développer dans une société reposant sur les principes du régime en place.
Quant à l’indignation des exploiteurs de la misère sociale, de la gauche bourgeoise et politique, ainsi que du public multiculturel, il ne faut pas s’en moquer : il faut la mépriser. Il faut mépriser le discours de ces gens sans honneur, ni morale. Ces gens qui n’ont pas un seul mot pour les milliers de victimes d’agressions, de vols et de viols ; ces gens qui hurlent à la récupération de l’extrême-droite à la moindre occasion ; ces gens qui appellent le régime à la plus féroce répression des idées « conservatrices » ou « traditionnelles » et qui dans le même paragraphe, excitent les instincts les plus bas de leur public libéral-libertaire et lumpen-prolétarien. Encore une fois, cette caste gauchiste et libérale ne connait rien du peuple, ni de la banlieue.
Il faut également mépriser cette classe médiatico-politique qui faisait de grands rappels à la loi au sujet de la diffusion d’images choquantes lors des affaires d’Annecy et de Bordeaux, mais qui n’a soudainement aucun problème avec ça dès lors qu’il s’agit de défendre leur narratif.
Pour être honnête, il faut aussi dire qu’une bonne partie de la droite dite civilisationnelle semble avoir beaucoup de mal à saisir la vraie nature du problème posé par la société ouverte. A les entendre, il ne s’agirait que d’un problème ethnique et multiculturel. C’est vrai, mais seulement en partie, et c’est se méprendre sur la réalité d’un modèle et pour dire même plus, d’une maladie sociale et anthropologique dont le remède ne repose pas sur de simples statistiques.
Nous connaissons bien sûr ce ramène, et malheureusement, nous sommes trop peu à le connaître et surtout à l’accepter.
Pour finir, il faut répéter une fois encore qu’il ne s’agit pas de commenter un autre fait divers, mais de comprendre pourquoi ces affaires sont tellement symboliques et représentatives d’une réalité sociale déprimante. Comme l’affaire Shaina, comme l’affaire de Kellya, cette jeune gamine de 14 ans tombée dans le coma après avoir été sexuellement exploitée par une racaille de la pire espèce. Comme l’affaire Pierre Palmade, si représentative de l’impunité et de la corruption morale de nos élites culturelles.
Donc, la réalité que cache ce drame de Nanterre, c’est cet effet terrible de la société ouverte, à savoir l’effondrement du degré de confiance sociale. S’il y a lieu de s’inquiéter, c’est que l’humanité, et la société occidentale en particulier, devraient se trouver à un stade de civilité avancé grâce aux apports combinés de la foi, de la raison et de la technique, y compris en matière de répression du crime et de l’immoralité. Au lieu de cela, la société occidentale se dirige toujours plus vers un retour à la barbarie et à la tyrannie. Tel est le prix que paie l’Europe pour avoir rejeté les principes salvateurs du catholicisme.