Puisque vous avez été faits ministres du Christ pour les nations, afin de sanctifier Son Évangile, employez-vous et faites tout ce qui est en votre pouvoir, tant par la parole que par l’exemple, afin de sectionner tous les sarments de l’erreur. Neutralisez les sources corrompues du vice. Sonnez le tocsin, là où en tant que pasteurs des fidèles, vous avez à rendre compte des âmes égarées. Agissez selon votre position, selon la charge dont vous êtes investis et selon l’autorité que vous avez reçue du Seigneur.
De plus, puisqu’il est clair que personne ne peut ou ne saurait refuser de partager au cœur de cette désolation et dans la mesure où il existe un but commun pour s’affliger et pour apporter de l’aide dans ces temps de grande crise de foi et de religion : appelez donc à votre aide, dès que nécessaire, l’auguste piété des Pères de l’Église. Enseignez partout les raisons des douleurs de l’Église et galvanisez ses fils bien-aimés qui l’ont toujours bien servie en tant d’occasions. Et puisqu’ils ne portent pas l’épée sans raison, exhortez les, avec l’aide combinée de l’autorité de l’état et du clergé, à expulser vigoureusement ces maudits qui combattent les armées d’Israël.
Il est de votre devoir de vous ériger comme un mur, de telle manière qu’aucune autre fondation ne puisse être érigée là où l’Unique fondation a déjà été érigée. Veillez sur le très saint dépôt de la foi que vous avez promis par serment de toujours défendre lors de votre consécration solennelle. Révélez aux croyants les loups qui ravagent la vigne du Seigneur. Les croyants doivent prendre garde à ne pas se laisser capturer par la littérature subtile de certains auteurs, afin qu’ils soient en mesure d’empêcher la diffusion de l’erreur par des hommes sournois et pervers. En un mot, les croyants doivent haïr les livres contenant des éléments qui sont contraires à la foi, la religion et la morale, ainsi que de tels livres qui manquent de la moindre atmosphère de vertu chrétienne. Sur ce point, nous voulons vous exprimer notre grande joie de constater qu’une grande partie d’entre vous, fidèles à la tradition apostolique et défendant avec énergie les lois de l’Église, s’est montrée zélée et vigilante, ceci afin de prévenir de cette pestilence, et que nous n’avez pas autorisé que le peuple puisse dormir avec les serpents.
Pape Clément XIII, encyclique Christianae Reipublicae, 25 novembre 1766