Le rôle des Juifs de Gauche dans le Mouvement de Mai 68

Voici quelques extraits extrêmement intéressants concernant l’implication Juive et israélienne, non seulement dans le mouvement de Mai 68, mais aussi dans les manigances occultes qui visèrent à précipiter la fin du mandat présidentiel du Général De Gaulle.

Nous tenons ces extraits d’un récent article de Youssef Hindi, paru sur le site d’égalité et réconciliation.

Malgré un contentieux grave avec l’approche de M. Hindi en ce qui concerne certaines questions théologiques, plus exactement son traitement de la Sainte Écriture, nous avons toujours reconnu et salué la grande qualité de ses autres analyses historiques, en particulier sur la question de l’influence du sionisme Juif dans l’époque contemporaine.

Dans l’article dont nous reprenons ci-dessous quelques extraits et sources, M. Hindi produit une critique d’une partie de la mouvance souverainiste française concernant la question israélo-palestinienne. À quelques mineurs détails près, nous souscrivons à l’ensemble de son analyse.

Ce qui nous intéresse ici, ce sont ces quelques extraits d’auteurs Juifs admettant eux-mêmes que le leadership militant du mouvement de Mai 68 en France était en grande partie composé de meneurs Juifs.

On lit ainsi dans Le Monde du 12 Juillet 1988 le compte-rendu d’un colloque organisé quelques jours plutôt par la revue Passages sur le thème : « Mai 68, une révolution Juive ? ».

Plusieurs personnalités politiques et historiens ont tenté de répondre à la question : pourquoi y avait-il autant de juifs parmi les dirigeants du mouvement étudiant de mai. Ou plutôt : y avait-il un lien cohérent entre cet engagement et leur origine juive ?

Rappelant que le phénomène s’était déjà produit dans l’histoire, par référence à la composition du bureau politique du parti bolchevik en 1917, M. Henri Weber a expliqué que mai 68 avait été une grande poussée à trois dimensions : « démocratique et libertaire », « hédoniste, contre l’ordre moral et la rationalité capitaliste », et « romantique et messianique ». C’est cette troisième dimension qui permet d’expliquer l’implication des jeunes juifs dans la direction du mouvement et les organisations d’extrême gauche. Plus jeunes, ils ont reçu une « éducation juive laïque », porteuse d’un certain messianisme et « qui faisait que les jeunes juifs étaient plus réceptifs au discours révolutionnaire ».

Cette éducation leur a inculqué l’image d’une société « absolument mauvaise » qu’on ne peut améliorer et qu’il fallait subvertir […] Cette perception de la société et du changement social, donnée par le père, se structure de la même façon que la pensée messianique religieuse.

M. Daniel Linderberg a renchéri en liant ce phénomène à une culture laïque du messianisme des organisations communistes (se référant au Bund), culture insérée dans un cadre d’analyses du mouvement ouvrier moderne.

Dans une tribune publiée sur le site du CRIF, Jacques Tarnero, lui-même président la commission d’etudes politiques de cette même organisation et ancien militant du mouvement du 22 Mars (qui sera instrumental dans le déclenchement des désordres de Mai 68), raconte ses souvenirs de jeune étudiant Juif à Nanterre :

À Nanterre, beaucoup de leaders étudiants d’extrême gauche étaient juifs, enfants de déportés, de communistes, résistants, FTP, MOI parfois. Dans les groupes trotskistes de la JCR, la dominante était très nettement ashkénaze sans que cette appartenance n’ait eu à l’époque une quelconque importance. Quelques blagues juives circulaient mais les identités d’origine avaient peu d’importance par rapport à ce qui les transcendait : faire la Révolution […]

Quand brutalement, en mai 67, le colonel Nasser fait monter la tension en interdisant le canal de Suez aux Israéliens et en leur fermant le détroit de Tiran, c’est une déclaration de guerre non dite qui fut faite. Le Raïs ne jouissait pas d’un très grand capital de sympathie dans l’hexagone qui avait la mémoire du soutien égyptien au FLN. Au foyer de la cité universitaire je restais collé à la télévision, voir les foules arabes de l’Atlantique au golfe persique, communier dans le même désir de destruction de l’État juif. Les étudiants arabes affichaient leurs sympathies symétriquement opposées. Beaucoup d’entre eux étaient des copains proches. On se mit à se regarder avec méfiance et hostilité. Le manichéisme simplificateur des gauchistes faisait de la cause arabe la cause juste tandis qu’Israël était supposé être dans le mauvais camp, du côté impérialiste […]

La perception de la menace devint intense quand s’est affirmé l’encerclement d’Israël par la coalition arabe. Je ne me supportais pas restant à Paris. L’idée d’une menace radicale sur Israël était une douleur constante, inimaginable. Je me disais que je ne pourrais rester en vie si Israël venait à être détruit. J’allais m’inscrire à l’Agence juive pour partir en Israël. Je n’étais pas seul, beaucoup d’étudiants de Nanterre-la-rouge firent le même voyage. Je me souviens d’une foule disparate qui parfois exprimait d’autres sentiments que celui de la solidarité. Certains voulaient surtout aller casser de l’Arabe. Des milliers de jeunes, juifs et non juifs, partirent d’Europe, des États-Unis, d’Amérique latine, l’été 67, aider l’État juif, travailler dans les kibboutz pour remplacer les soldats restés au front. »

Cet extrait est tout à fait remarquable. Nous voyons ici le récit d’un jeune Juif militant de gauche anti-impérialiste en France (JCR), qui s’engage cependant dans la cause nationaliste israélienne durant l’été 1967 et rejoint les kibboutzim en Terre Sainte. Revenu en France quelques mois plus tard, ce même jeune homme se relance aussitôt dans le militantisme d’extrême-gauche. Il est également à noter que pendant les années 2000, Tarnaro fut membre du Cercle de l’Oratoire, un thinktank atlantiste et néoconservateur installé à Paris.

Toujours dans le même article, Youssef Hindi cite un passage très intéressant d’un livre de Pierre-Antoine Plaquevent qui nous fournit une liste plus exhaustive de quelques fameux leaders gauchistes de Mai 68 :

Comme aux États-Unis, les meneurs du mai 68 français allaient connaître des carrières à succès dans les domaines politique (Daniel Cohn-Bendit), intellectuel (Alain Finkielkraut), médiatique (Serge July) ou dans celui de l’ingérence humanitaire à spectacle type Soros (Bernard Kouchner).

Là encore, comme aux États-Unis, les leaders français de Mai 68 devenus hommes d’influence de la société ouverte étaient pour beaucoup d’entre eux d’origine juive.

Parmi ceux-ci on citera le plus emblématique d’entre eux Daniel Cohn-Bendit mais aussi Alain Geismar, ‘‘secrétaire général du SNE sup, puis membre actif de la Gauche prolétarienne’’ ; Henri Weber, futur cadre du parti socialiste (décédé récemment du coronavirus), fondera avec Alain Krivine le mouvement trotskiste des JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire), ancêtre de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) et du futur NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) ; Robert Linhardt, ‘‘chef de l’UJCML (Union de la jeunesse communiste marxiste-léniniste)’’ ; Benny Lévy, figure centrale du maoïsme en France sous le pseudonyme de Pierre Victor, ‘‘chef de la Gauche prolétarienne, cofondateur de Libération et secrétaire particulier de Jean-Paul Sartre’’ qui passera selon l’expression de son biographe de ‘‘Mao à Moïse’’ mais aussi entre autres ‘‘André Glucksmann, Bernard Kouchner, Alain Finkielkraut’’ » (in Pierre-Antoine Plaquevent, SOROS et la société ouverte, métapolitique du globalisme)

Il convient ici de noter plusieurs choses. Tout d’abord, on note que ces militants d’extrême-gauche Juifs des années 1960 sont souvent devenus par la suite de fervents avocats des positions dites néoconservatrices en France, que ce soit dans les médias ou parfois même au sein du gouvernement. Il s’agit là d’une trajectoire étrangement similaire à celle de nombreux Juifs d’extrême-gauche aux USA à la même époque. En France, certains de ces anciens militants de Mai 68 s’orientèrent vers de positions néoconservatrices, tout en se situant politiquement au sein de la gauche institutionnelle ou culturelle.

D’autres, comme Alain Finkielkraut, ancien parrain de SOS Racisme et fervent laicard, adoptent un discours de plus en plus  »droitier » à partir des années 2000. Il semble en effet qu’après le 11 Septembre et la 2e intifada, on ait assisté en France à la diffusion d’une nouvelle rhétorique médiatique où une bonne partie de la gauche post-soixantehuitarde, en particulier ses anciens militants Juifs, s’illustra par ses prises de positions néoconservatrices. Derrière se discours se dissimulait (ou pas) l’expression des intérêts, non pas français, mais israéliens, visant à pousser l’axe atlantique à détruire les derniers états arabes nationalistes comme l’Irak de Saddam Hussein, puis la Libye de Kadhafi.

Accompagnée d’une rhétorique islamophobe primaire et d’un républicanisme bon teint, cette propagande s’est rapidement agrégée à une partie du discours populiste qui se développe peu à peu à cette époque en France, notamment sous l’ère Sarkozy.

C’est ici l’une des étapes majeure de la transformation tragique de la droite nationale française, où l’on voit s’accomplir peu à peu la fusion entre le libertarisme amoral de gauche et le libéralisme positivisme de droite. Peu à peu, on diffuse dans l’opinion nationale l’idée selon laquelle les intérêts israéliens coincideraient naturellement aux intérêts français. Idée peu nouvelle à vrai dire, puisque dans sa célèbre apparition à la télévision française en 1984, Jean-Marie Le Pen dénonçait déjà le fait que le président Giscard, alors en visite dans l’État Juif, avait déclaré qu’il ne se rendait pas à l’étranger en voyageant à Tel-Aviv.

In fine, Y. Hindi dénonce les incohérences ou les lâchetés de certains souverainistes français qui, selon lui, prennent soit ouvertement le parti du sionisme en adhérant aux arguments vendus par les propagandistes de ce courant, soit se placent dans une attitude de neutralité peu crédible et peu honnête.

Il est vrai en effet que de nos jours, le discours national-populiste toléré, voire promu dans les grands médias, consiste presque exclusivement à parler d’immigration et d’Islam. Certains se permettent même de développer des théories extrêmement audacieuses. À une époque, au début des années 2000, l’auteur Juive Bat Ye’Or diffusait des livres dans lesquels elle avançait l’idée d’une vaste conspiration islamique visant à utiliser l’immigration pour conquérir l’Europe. Plus récemment, Éric Zemmour, sur CNews, affirmait tranquillement que  »les immigrés décident de la politique d’immigration en France ».

Que ce soit clair. Si nous ne sommes pas de ceux qui aiment expliquer tous les problèmes de la France par l’islam ou l’immigration, nous ne sommes pas non plus de ceux qui passent leur temps à accabler les Juifs de tous les maux. En l’occurrence, personne de sensé ne peut tenir les Juifs pour responsables de la délirante politique d’immigration en France depuis les années 1960. Ceci fut bien l’oeuvre des gouvernements et du grand patronat français. De même, il serait évidemment absurde et faux d’affirmer que le mouvement de Mai 68 n’aurait été dirigé ou influencé que par des gauchistes Juifs.

En revanche, nous ne sommes pas de ceux qui ignorent ou veulent ignorer le rôle évident et considérable que joua un certain nombre de Juifs de gauche dans les mouvances gauchistes et anti-francaises entre les années 1960 et 1980.

Pendant que Jean-Marie Le Pen brillait sur le plateau de L’Heure de Vérité en février 1984, le Betar de Meyer Habib organisait une action musclée devant les studios pour protester contre le Front National.

À la meme époque, Alain Finkielkraut, Bernzrd Henri-Levy et Marek Halter militaient pour SOS Racisme.

À la même époque, ou un peu plus tard, Gilles-William Goldnadel intentait des procès à Jean-Marie Le Pen.

À la même époque, Éric Zemmour votait François Mitterrand.

En clair, ces personnalités qui diffusent typiquement le discours dit  »national-sioniste » aujourd’hui, se trouvent avoir été, pour certains d’entre eux, des militants anti-francais pendant ces années si cruciales pour l’avenir de la France.

Ce sont tous ces détails, pourtant tout à fait significatifs, qu’ignorent ou veulent ignorer une bonne partie de l’actuelle pseudo-droite nationale et populiste.

Et s’il faut évoquer un complot, pourquoi ne pas parler de l’action subreptice du renseignement israélien pour accélérer la chute du Général De Gaulle en 1968-69 ? C’est l’ancien ministre Michel Debré qui le révèle dans ses mémoires :

Sur cette ébullition a coulé l’argent de l’étranger, notamment chinois, destiné avant tout à faire pièce aux mouvements soutenus par les Russes. Il y avait aussi les constantes intrigues israéliennes habilement montées dans le but d’affaiblir le Général condamné depuis la conférence de presse où il avait pris parti contre la politique d’Israël. » (in Michel Debré, Mémoires, tome 4, “Gouverner autrement, 1962-1970”, Albin Michel, 1993)

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1 commentaire

  1. François Desvignes

    Mai 68, c’est Vatican II dans la rue.

    Parce que Vatican II est antérieur à Mai 68 et que sans Vatican II, Mai 68 n’aurait pas survécu au mois de mai.

    Dire que Mai 68, son « avant », son « après » son pendant », est une oeuvre à connotation juive ou estampillée sioniste, c’est donc gratifier l’Eglise conciliaire du même compliment.

    Mais, comme vous le voyez, ce n’est pas la même généalogie et partant le même diagnostic : si Mai 68 a été juive et De Gaulle prié de sortir par Tel Aviv, c’est parce que Tel Aviv avait oublié de nous préciser qu’il était déjà chez lui au Vatican.

    « Tel Aviv » n’a pas fini sa conquête du Vatican, car conquise et noyautée elle même, dans son entreprise de contrôle et de persécution de tout ce qui est chrétien, elle n’agit pas de sa propre autorité mais pour obéir à ses maitres.

    Tout ceci est très bien expliqué dans la première lettre de St Jean, Ch 4, v 1 à 6 : tous ceux qui contestent que le Christ est Dieu ( le Monde) sont, frères ennemis entre eux, ligués contre nous.

    Et si ces gens là n’avaient pas investi le Vatican, sel et Lumière de la terre, tout ce qui est postérieur à 1965 et que nous avons à déplorer n’aurait jamais existé.

    Pourtant, si la cause de mai 68 c’est l’Eglise conciliaire noyautée par le Monde, la réussite de cette entreprise n’ est proportionnelle qu’à notre apostasie.

    Si nous n’avions pas déserté Notre Dame, son toit n’aurait pas flambé.

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