Selon le géopolitologue néoconservateur américain Francis Fukuyama, la « fin de l’histoire » (concept exposé dans son livre éponyme de 1992) serait advenue avec la chute du communisme. Plus spécifiquement, et afin de bien comprendre ce terme choc de « fin de l’histoire », il faut savoir que l’une des idées centrales de cet essai, c’est que la fin de la Guerre froide, et donc la chute de l’URSS, a consacré la victoire définitive de la démocratie libérale et du néo-libéralisme sur toutes les idéologies concurrentes. En clair, la théorie de Fukuyama est une sorte de positivisme historique. Selon lui, la marche de l’histoire est telle qu’il est désormais impossible d’imposer un modèle autre que celui de la démocratie libérale, lequel ferait l’objet d’un consensus global.
Pendant un certain temps, cette théorie pouvait sembler crédible dans l’esprit des partisans du modèle de la démocratie libérale et du monde globalisé. Cependant, la dimension exceptionnelle de l’invasion russe en Ukraine devrait suffir à rappeler aux idéologues atlantistes que ce schéma de pensée est totalement invalidé.
Invalidé, non pas en raison de la nature exceptionnelle de ce conflit, ni même de sa localisation en Europe, ni de sa dimension militaire, puisque les forces de la démocratie occidentale, à savoir l’OTAN, se sont elles-mêmes illustrées, durant les années 1990 et 2000, par des invasions militaires autrement plus brutales, meurtrières et illégitimes, y compris en Europe, qu’il s’agisse de la Yougoslavie, de l’Afghanistan, de l’Iraq, de la Libye ou encore de la Syrie. Comme on le sait, toutes ces invasions furent justifiées au nom, précisément, de la démocratie. Par conséquent, selon le schéma de Fukuyama, ces invasions et ces guerres, dont le bilan humain est gigantesque, ne furent que l’extension inéluctable de la démocratie libérale, et non pas une rupture avec son modèle.
Il semble cependant qu’au cours de ces 10 dernières années, la théorie de Fukuyama ait pris du plomb dans l’aile.
En réponse à la corruption des classes dirigeantes, au déclassement social de pans entiers de la classe moyenne, à l’immigration massive et plus généralement au chaos social manifestement généré par la démocratie libérale, de vastes mouvements populistes, nationalistes, traditionalistes, identitaires, critiques des élites dirigeantes et de l’économie globalisée ont émergé aux quatre coins de l’Occident, remettant en cause le consensus multimorphe de la démocratie libérale, du néolibéralisme et de la société ouverte.
Jusqu’à une période récente, il aurait pu être soutenu que ces mouvements de réaction populaire n’étaient que les soubresauts de réflexes éculés, de vieux restes de l’état d’esprit du 20e siècle. Cependant, pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, l’irruption incongrue d’un Donald Trump à la présidence des États-Unis constitua une première rupture de taille dans le modèle de Fukuyama, d’autant plus que cette rupture se produisit là où peut-être, on l’attendait le moins. Or, ce n’est pas Donald Trump qui fût lui-même l’élément central de son règne, mais bien cette nouvelle opinion publique américaine qui l’a porté aux affaires, faisant de lui un champion du slogan « America First », allant jusqu’à occuper le Capitole pour s’opposer à la fraude électorale flagrante en Janvier 2020. D’ailleurs, comme je l’avais mentionné à l’époque, la fraude électorale massive qui porta Joe Biden à la présidence des Etats-Unis, le concours à peine dissimulé de l’essentiel des médias mainstream, la répréssion massive des envahisseurs du Capitole, mais aussi la répression de l’ensemble des peuples occidentaux durant la pandémie de Covid, tout ceci constitua une sorte de plaidoyer définitif à l’encontre du système démocrate-libéral, exposé dans toute son hypocrisie à des millions de citoyens.
Ce grand dévoilement, ou ce grand réveil, pour reprendre l’expression du célèbre commentateur américain Alex Jones, fut d’autant plus massif qu’il fut accompagné par une prolifération de supports médiatiques indépendants, que ce soit sur les plate-formes de streaming ou sur les réseaux sociaux. Plus encore, nous constatons depuis une dizaine d’années un raidissement extraordinaire du régime et de tous ses canaux de communication, qu’il s’agisse des médias oligarchiques subventionnés, ou de la big tech. La propagande de la démocratie-libérale ne s’inquiète plus de faire semblant de vouloir débattre ou de vouloir garantir une prétendue liberté d’expression : désormais, le régime déploie sa rhétorique implacablement, même hors de toute logique et de toute cohérence. Ceux qui résistent au narratif ou veulent simplement en débattre, seront catégorisés comme extrémistes, complotistes, psychopathes dangereux, toutes sortes de qualificatifs qui suffisent amplement à les discréditer auprès de la masse utile, celle qui, par peur, par incapacité cognitive ou par intérêt de classe, suivra le narratif officiel, quoiqu’il en coûte. Pour le reste, la sophistication des outils numériques permet aujourd’hui une sophistication des moyens de répression, par l’ostracisation sociale ou bancaire.
Pour être juste avec Fukuyama, il faut noter qu’il a publiquement tenu à modérer sa théorie en 2018, en affirmant que la Chine constituait selon lui le plus grand défi à la « fin de l’histoire », car en l’espace de 30 ans, ce pays « s’est modernisé sur le plan économique tout en restant une dictature« .
Et c’est en effet ce que l’on voit se dessiner plus que jamais aujourd’hui. En cherchant à isoler économiquement la Russie ces derniers jours, l’Occident démocrate-libéral contribue en réalité à considérablement favoriser la constitution d’un pôle économique et politique eurasiatique fort.
En attaquant l’Ukraine, Poutine a relancé l’histoire réelle, celle des puissances historiques et des aventures impériales, privilège qu’on pensait réservé à l’axe atlantiste depuis 1945. Et l’initiative audacieuse, mais cependant rationnelle, de Poutine, est tacitement soutenue par la Chine et l’Inde pour des raisons évidentes.
De plus, ajoutons à cela que la réponse de l’axe atlantiste, c’est à dire principalement des États-Unis, est pour le moment extrêmement faible et exprime davantage la tendance hystérique au virtue-signaling du libéral moderne, que la réaction froide d’une superpuissance ayant des buts bien déterminés. Il n’y a que les cerveaux malades de nos sociétés occidentales pour croire que les Russes seront vraiment impactés par le boycott de Netflix, Instagram et McDonalds. Au contraire, ce genre de boycott a tout d’une bénédiction pour la santé mentale et morale du peuple russe.
De la même manière, on a beaucoup glosé en Europe sur la victoire communicationnelle du régime ukrainien, qui est facilement parvenu, bien aidé par les médias mainstream et la big tech, a obtenir le soutien immédiat et inconditionnel du citoyen golemique d’Occident. Mais que vaut ce succès d’estime dans des démocraties libérales qui viennent de démontrer ces deux dernières années leur collusion complète avec l’oligarchie apatride qui contrôle et oriente les narratifs médiatiques et numériques ? Quelle est la valeur de ces démocraties libérales telles que la France, l’Italie, l’Australie ou le Canada, qui ont impitoyablement réprimé les citoyens qui s’opposaient aux politiques sanitaires ?
Ainsi, il semble qu’on surestime beaucoup l’importance de ces victoires communicationelles dans le cas de l’Ukraine, car dans tous les cas, la nouvelle opinion publique occidentale, laquelle représente entre 30 et 50% de la population selon les pays, refuse désormais systématiquement de suivre les narratifs officiels de « l’empire du mensonge ».
En outre, la Russie représente un défi multipolaire réel, qui n’a rien à voir avec des pays de la taille de l’Iraq de Saddam Hussein ou la Libye de Khadafi.
Et, outre les stratégies habituelles de dissuasion militaire, c’est la question énergétique et des matières premières qui constitue actuellement le vrai enjeu de cet affrontement. L’occident atlantiste n’a usé que de sanctions symboliques contre la Russie, et en se faisant, s’est tiré une balle dans le pied. En se coupant des approvisionnements et des marchés russes, les régimes européens atlantistes ont immédiatement causé une hausse spectaculaire du prix de l’energie et des céréales. Cette politique irrationnelle a même conduit à l’humiliation du gouvernement Biden, désormais obligé de subir les caprices de l’Arabie Saoudite et le mépris du Venezuela.
Mais au-delà de ces questions géopolitiques et énergétiques, ce qui invalidera peut-être définitivement la thèse de Fukuyama, ce sera l’issue de l’affrontement entre le modèle de la démocratie libérale et celui des régimes illibéraux. Quelques signes permettent déjà peut-être d’appréhender l’issue de cet affrontement.
La démocratie libérale favorise naturellement le règne des corrompus, des médiocres, des ploutocrates et des pouvoirs occultes.
Surtout, partout où elle s’installe, elle favorise mécaniquement, principalement par le jeu électoraliste, une gouvernance erratique et court-termiste, constamment en état de rupture et de tension. Il s’agit là d’une conséquence irréfragable, propre à l’essence même de ce type de régime et d’idéologie.
Il est donc important de comprendre que la démocratie libérale d’Occident, dont l’âge d’or fut probablement les années 1980 à 2000, arrive à la fin d’un cycle.
Car aujourd’hui, ce modèle est concurrencé, non pas par un totalitarisme caricatural qui n’existe que dans la tête des golems libéraux et des gauchistes, incapables de se rendre compte que l’ordre socio-économique des démocraties libérales a permis l’émergence d’une nouvelle forme de totalitarisme extrêmement subtil que nous appelons le collectivisme oligarchique, système qui semble se fonder sur le pire du socialisme et le pire du capitalisme. Système auquel s’ajoute surtout une somme d’idéologies contre-nature et de dogmes délirants qui ont précipité le déclin de l’anthropologie du monde blanc.
Non, aujourd’hui, ce modèle est concurrencé par le modèle chinois ou le modèle russe, pour une raison simple, qui n’est pas idéologique à proprement parler ; En effet, ces modèles s’inscrivent dans le temps long, dans la résilience, dans la réalité de l’histoire passée, présente et future, parfois avec quelques paradoxes, sans doute, mais avec assurément plus de cohérence structurelle que les actuels régimes occidentaux.
Ainsi, la Russie de Poutine doit assumer aussi bien son passé tsariste que les gloires de son passé stalinien. De même, la Chine doit composer plus finement encore encore son histoire traditionnelle bimillénaire et son passé maoïste récent, toujours officiellement en cours.
Poutine a pour l’instant réussi son pari à l’intérieur de la fédération russe. En l’espace de 20 ans, il a purgé les oligarques parasitaires de l’ère de Boris Eltsine, tout en s’assurant le soutien au moins tacite des autres. Il a mis en place une politique volontariste de développement d’une économie de marché modérément libérale, tout en établissant un État stratège fort. Il a également développé une image de dirigeant solide et fiable, ainsi qu’une communication gouvernementale qui a fait ses preuves sur le long terme, aussi bien en Russie qu’en Occident. En clair, Poutine et la classe dirigeante russe ont réussi le pari, peu évident à la base, d’une transition vers une forme de gouvernance nationale souveraine qui trouve un équilibre entre autorité exécutive forte et représentativité relativement organique d’une Russie multi-ethnique et multi-confessionnelle.
La Chine poursuit un chemin analogue, bien que ses développements récents recèlent des aspects insoupçonnés de notre point de vue occidental. Classiquement, nous avons l’habitude de voir la Chine comme un État communiste, ce qui est vrai sur le papier, puisqu’aux dernières nouvelles, ce pays est dirigé par un inamovible parti communiste. Cependant, en observant la société chinoise et surtout son économie, il peut paraître difficile de croire que nous avons là affaire à un régime marxiste, stalinien ou même tout simplement maoïste.
En fait, au risque d’en surprendre plus d’un, les spécialistes les plus pertinents de la Chine contemporaine considèrent qu’après la mort de Mao, une partie de la classe dirigeante chinoise s’est écartée de son modèle marxiste originel pour développer rien de moins qu’une forme moderne d’état fasciste ou national-socialiste. Et aussi curieux que cela puisse paraître, ce constat semble assez proche de la réalité. Le politologue américain A. James Gregor, auteur du livre, « A Place in the Sun : Marxism and Fascism in China’s Long Revolution », affirme la chose suivante :
La Chine post-maoiste doit clairement être classée parmi une catégorie de régimes réactionnaires et focalisés sur le développement national, typiques du 20e siècle. L’Italie fasciste de Mussolini doit également être classée dans cette catégorie. La Chine de Deng Xiaping et de Jiang Zemin doit l’être tout autant. Elle est une variante du fascisme contemporain. […] La Chine contemporaine offre toutes les apparences d’une sorte de système antilibéral, collectiviste, élitiste, militariste, plébiscitaire, nationaliste, réactionnaire et développementariste, dominé par un parti central.
Ce passage du Maoisme révolutionnaire violent et idéologique vers ce modèle nationaliste, ultra-réalise et développementariste fut principalement l’œuvre du clan des réformateurs au sein du parti communiste chinois, en particulier de figures comme Deng Xiaoping. Ces derniers avaient rapidement compris les limites du maoïsme idéologique de la lutte des classes, de l’autarcie économique et de la révolution culturelle, et étaient revenus presque naturellement aux fondamentaux historiques naturels de la Chine impériale. Pour prendre leur revanche sur l’histoire et sur les puissances occidentales et japonaises qui les avaient jadis humiliés, les chinois devaient opter pour un développement économique et industriel extrêmement rapide. Un tel objectif nécessitait évidemment une forme de « restauration du capitalisme », ainsi qu’une transformation du parti communiste chinois en un « parti fasciste contre-révolutionnaire », pour reprendre les termes prophétiques de l’économiste néomarxiste français Charles Bettelheim.
Ainsi, pour comprendre la nature de la Chine contemporaine et pour comprendre ce paradoxe apparent qu’est cette société à la fois ultra-capitaliste et néanmoins dirigée par un parti communiste central, il faut simplement réaliser que les réformistes post-maoïstes tels que Deng Xiaoping, bien que nominalement et effectivement communistes, étaient et demeurent aujourd’hui encore, de « fervents nationalistes », pour reprendre l’expression employée par Gregor. De fait, la Chine post-maoïste s’apparente quelque peu, dans sa trajectoire, à l’Union Soviétique post-léniniste, avec des différences tout de mêmes notables, puisque la Chine, sous Deng Xiaoping, a non seulement opté pour un développement économique et industriel frénétique, mais également pour une ouverture concrète aux marchés mondiaux. Cette approche radicalement pragmatique explique l’émergence fulgurante de la Chine comme superpuissance économique, politique et militaire dans le monde actuel, si puissante qu’elle constitue aujourd’hui la concurrente principale du bloc atlantiste.
Cependant, là encore, à l’instar de la Russie et contrairement à l’Occident démocrate-libéral, l’ouverture, le dynamisme de l’économie chinoise, ainsi même que son néo-impérialisme, ne sont pas parasités par l’idéologie multiculturaliste, ni par une certaine forme de décadence anti-naturelle. Au contraire, comme en Russie, le caractère ethnique chinois, la morale traditionnelle et le sentiment nationaliste y sont très officiellement exaltés, bien que de notre point de vue de catholiques, il nous faille drastiquement tempérer la compréhension de la notion de morale naturelle ou traditionnelle dans la Chine nationale-communiste. Du reste, en Russie, et peut-être plus encore en Chine, l’ordre politique et économique est conçu de telle manière qu’on pourrait le qualifier de corporatisme capitaliste. Dans un tel ordre, la classe gouvernante maintient énergiquement un cadre économique résolument ouvert au marché mondial, notamment dans le sens de l’export, mais où l’activité économique, qu’elle soit domestique ou étrangère, est radicalement contrainte de se faire au pur bénéfice des intérêts nationaux. Un tel cadre se distingue clairement de la situation en Occident, où depuis de nombreuses décennies, l’ordre politique corrompu par nature a mécaniquement permis la constitution d’oligopoles économiques dont les intérêts financiers ne coïncident pas avec les intérêts nationaux, et du fait de l’absence d’élite nationale stable, ces oligopoles ne sont guère contraints à exercer leur activité dans le sens de cet intérêt national.
En définitive, peu importe que vous soyez un poutinolâtre ou un poutinophobe, peu importe que vous soyez pro-chinois ou anti-chinois. En ce qui me concerne, je ne suis ni l’un, ni l’autre, n’ayant aucune attache particulière avec la Russie schismatique, et encore moins avec la Chine nationale-communiste. Le fait est que la Russie de Poutine, de même que la Chine de Xi Jinping ont un avantage absolument déterminant par rapport aux nations de l’occident démocrate-libéral, y compris les États-Unis. Cet avantage, c’est cette conformité factuelle aux réalités nationales, ou plus exactement aux réalités impérialistes naturelles de ces deux ensembles historiques majeurs. Cette conformité permet à ces deux nations, notamment de par la forme de leur modèle politique et malgré des paradoxes historiques considérables, de s’inscrire dans une véritable politique du temps long et leur permet donc de transmettre, gouvernement après gouvernement, un même projet d’expansion cohérent en matière intérieure comme dans les affaires internationales.
A l’inverse, l’Occident démocrate-libéral semble s’enfoncer jour après jour vers un déclin systémique dont les conséquences sont difficiles à imaginer. La politique du temps long, en Occident, n’est certainement pas dictée par le théâtre électoraliste de la démocratie libérale. La fable de la souveraineté populaire et le mythe de l’égalitarisme citoyen ne continuent de vivre que dans l’esprit de la foule naïve, aussi bien d’ailleurs au sein du peuple régimiste d’extrême-centre, qu’au sein d’une partie de la nouvelle opinion publique. En réalité, la politique du temps long en Occident, est dictée par les oligarques, les mafias occultes, les élites thalassocratiques qu’on appelle tantôt technocrates, hyperclasse mondiale ou état profond. Le problème étant précisément que ces élites, par idéologie, par malice ou par simple hybris, mènent cette politique dans le mépris le plus absolu de l’histoire réelle, de l’intérêt national ou du bien commun.
Tout ceci annonce donc l’effondrement inéluctable de l’ère des démocraties libérales en Occident. Par conséquent, il est prouvé que la théorie de Francis Fukuyama est résolument fausse, dans ses aspects les plus essentiels. L’histoire de ce monde n’est pas finie et il n’appartient qu’au Roi des Rois, Notre Seigneur Jésus-Christ, de venir une seconde fois pour annoncer quand l’heure sera venue de rendre des comptes.
Pour nous, que faut-il conclure de tout ceci ? Tout d’abord, il faut espérer que la nature proprement perverse du régime de démocratie libérale n’entraîne pas l’Occident vers une chute telle qu’elle conduirait à sa sujétion à la puissance russe ou chinoise. Or, si une ou plusieurs nations ne se lèvent pas pour mettre fin à cette situation, il se pourrait bien qu’on se dirige vers ce scénario d’ici la fin de ce siècle.
A la prétention de Fukuyama à la « fin de l’histoire », il faut donc opposer notre théorie de l’histoire réelle, dont le Roi, nous le rappelons, est nul autre que Dieu Lui-même. Qu’elles demeurent en entités nationales séparées ou qu’elles se décident à former un bloc continental cohérent, les nations européennes doivent donc rompre avec 200 ans d’erreurs et revenir sur le chemin sûr de l’histoire réelle, celle qui correspond à leur destinée naturelle, et plus encore, leur destinée surnaturelle avec laquelle elles ont scandaleusement rompu.
La solution, nous sommes quelques-uns à la connaître, tant sur le plan spirituel que politique. Sur la forme et la méthode, il y a bien des inspirations à trouver dans l’histoire récente des entités russes et chinoises, même si sur le fond, bien entendu, il n’y a que des oppositions fondamentales. Quoiqu’il en soit, il est clair que sur le plan politique, l’avenir de la France, de l’Europe ou de l’Occident sera illibéral, voire carrément antilibéral, ou il ne sera pas.