François dans la sauce vis-à-vis des « grands frères dans la foi ».
Cette semaine, les autorités religieuses de l’État Juif ont fait parvenir une lettre officielle au Vatican pour exprimer leur mécontentement à la suite de propos tenus par François au cours d’une audience générale le 11 août dernier.
Au cours de cette audience générale, François avait déclaré la chose suivante (il s’agit notamment des passages critiqués par les rabbins) :
La Loi de l’Ancien Testament ne donne pas l’accomplissement de la promesse (du Messie, ndlr), car elle n’est pas capable elle-même de l’accomplir. Ceux qui cherchent la vie doivent la chercher dans la promesse et dans l’accomplissement (de la Loi, ndlr) dans le Christ.
Objectivement, ces propos de François n’ont rien d’hétérodoxes, d’un point de vue catholique. Mais il convient cependant de noter que les déclarations de François, si pour une fois, elles ne contredisent pas l’enseignement catholique traditionnel, contredisent largement les enseignements du magistère de l’église moderniste, ainsi que son propre enseignement magistériel.
Mais tout d’abord, afin de comprendre l’approche de François sur cette question, il faut savoir qu’il existe parmi le haut clergé de la secte moderniste, une sérieuse tendance vers une forme de néo-marcionisme, consistant à mépriser la Loi de l’Ancien Testament par libéralisme moral et par pacifisme mondain.
En effet, les actes grandioses des illustres Saints de l’Ancien Testament comme Moïse, Josué, Gédéon, Elie, David, Asa ou encore Judas Maccabée, s’ils ont été une source d’inspiration constante pour la doctrine sociale et politique de l’Eglise catholique, sont en revanche un signe de contradiction pour les doctrines anti-intégralistes des modernistes.
Là où le Magistère a toujours exalté le zèle des grands saints de l’Ancien Testament et même fondé une partie de son enseignement sur certaines doctrines pérennes de la Loi mosaïque, le magistère moderniste ne peut évidemment que difficilement adapter ses doctrines hétérodoxes aux enseignements intégralistes et suprématistes de l’Ancien et du Nouvel Israël.
Paradoxalement, ce mépris de l’Ancien Testament chez certains modernistes leur attire régulièrement les reproches des représentants du judaïsme talmudique.
Et c’est pourquoi le Rabbin Rasson Arousi, directeur de la commission du dialogue avec Rome au sein du Rabbinat de l’État Sioniste, a fait parvenir ce mois-ci une lettre au Cardinal Kurt Koch, responsable de la commission pour les relations religieuses avec les Juifs au sein de l’église moderniste :
Dans cette homélie, le pape présente non seulement la foi chrétienne comme ayant supplanté la Torah, mais en plus, il affirme que cette dernière n’est plus capable de donner la vie, sous-entendant ainsi que la pratique religieuse juive à l’heure présente, est rendue obsolète. De tels propos relèvent effectivement en partie de « l’enseignement du mépris » à l’endroit des Juifs et du Judaïsme, enseignement que nous pensions que l’Eglise avait pleinement rejeté.
En effet, chacun sait que Vatican 2 (en particulier le document Nostra Aetate), a introduit une innovation complète en ce qui concerne l’approche du Judaïsme talmudique.
Bien que l’Église soit le nouveau peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés ou maudits par Dieu, comme si cela découlait des saintes Écritures. – Concile de Vatican II, Déclaration Nostra Aetate, n°4
En effet, le Magistère de l’Eglise a toujours enseigné avec force, d’une part que l’Eglise catholique est le Nouvel Israel, l’Israel de Dieu accompli et établi par le Messie Jésus-Christ ; et d’autre part, a toujours condamné non seulement l’usage des cérémonies de l’ancien culte mosaïque après l’annonce de l’Evangile, ainsi que l’abominable Talmud.
La première considération est que les cérémonies de la loi mosaïque ont été abrogées par la venue du Christ et qu’elles ne peuvent plus être observées sans péché après la promulgation de l’Evangile. – Pape Benoît XIV, Ex Quo Primum (n° 61), 1er mars 1756
Et d’abord, par la mort de notre Rédempteur, le Nouveau Testament a pris la place de l’ancienne loi qui avait été abolie … sur le gibet de sa mort Jésus a abrogé la Loi avec ses décrets (Eph. 2, 15) … instituant le Nouveau Testament dans son sang versé pour la race humaine tout entière. A tel point, alors, dit saint Léon le Grand, en parlant de la croix de notre Seigneur, qu’était effectué là un transfert de la Loi à l’Evangile, de la Synagogue à l’Eglise, de nombreux sacrifices à une victime, que, «comme notre Seigneur a expiré, ce voile mystique qui fermait la partie la plus profonde du temple et son secret s’était déchiré violemment de haut en bas. Sur la Croix, l’ancienne loi est morte, qui sera bientôt enterrée et cessera d’être une porteuse de mort … » – Pape Pie XII, Mystici Corporis Christi (29-30), 29 Juin 1943
Au contraire, le magistère moderniste, conformément à son œcuménisme indifférentiste, a cherché à dédouaner le judaïsme talmudique de sa nocivité intrinsèque et les pseudo-papes conciliaires sont même allés jusqu’à affirmer que l’ancienne Alliance n’avait jamais été révoquée (Jean-Paul II, Discours à la Synagogue de Mayence, Novembre 1980 ; CIC) ou encore que l’attente messianique des Juifs talmudiques n’était pas vaine (Commission Pontificale Biblique, Le Peuple Juif et ses saintes écritures, 2001).
L’ancienne alliance n’a jamais été révoquée…Jean-Paul II, cité dans L’Osservatore Romano , 9 décembre 1980, p. 6., un enseignement hérétique rappelé par la commission pour les relations religieuses avec le judaïsme présidée par le « cardinal » Kurt Koch en 2015
L’Ancien Testament est une partie inamissible de l’Écriture Sainte. Ses livres sont divinement inspirés et conservent une valeur permanente (cf. DV 14) car l’Ancienne Alliance n’a jamais été révoquée. – Jean-Paul II, Nouveau Catéchisme, Partie I, Section I, Chap.2, Art.3, IV. lien
Il est bien sûr possible de lire l’Ancien Testament de sorte qu’il ne soit pas dirigé vers le Christ, il ne pointe pas tout à fait sans équivoque vers le Christ. Et si les Juifs ne peuvent pas voir les promesses qui sont remplies en lui, ce n’est pas seulement par mauvaise volonté de leur part, mais vraiment à cause de l’obscurité des textes … Ils ont parfaitement de bonnes raisons, donc, pour nier que l’Ancien Testament se réfère au Christ et pour dire, non, ce n’est pas ce qu’il a dit. Et il y a aussi de bonnes raisons de le renvoyer à lui. C’est ce qu’est le différend entre les juifs et les chrétiens. – Benoît XVI, Dieu et le monde, 2000, p.209
L’attente juive messianique n’est pas vaine. Elle peut devenir pour nous chrétiens un puissant stimulant à maintenir vivante la dimension eschatologique de notre foi. Nous comme eux, nous vivons dans l’attente. La différence est que pour nous Celui qui viendra aura les traits de ce Jésus qui est déjà venu et est déjà présent et agissant parmi nous. – Commission biblique pontificale, « Le peuple juif et ses saintes écritures dans la bible chrétienne, section 2, au point A.5
C’est d’ailleurs ce qu’avait enseigné François dans son exhortation apostolique Evangeli Gaudium au point n°247 :
Un regard très spécial s’adresse au peuple juif, dont l’Alliance avec Dieu n’a jamais été révoquée…
Au final, la doctrine de l’église moderniste vis-à-vis du Judaïsme talmudique consiste à reprendre les principales doctrines de l’hérésie dispensationaliste des protestants américains, à savoir : considérer que les Juifs talmudiques sont les vrais héritiers de l’Ancienne alliance et qu’à ce titre, il ne faut ni chercher à les convertir, ni les considérer comme des apostats ou des infidèle, puisqu’ils sont toujours « élus de Dieu », bien qu’ils aient totalement rejeté le Messie et donc l’esprit même de la Loi mosaïque. Là encore, c’est François qui déclarait lui-même dans son livre « Le Ciel et la Terre » :
L’Église reconnaît officiellement que le peuple d’Israël continue d’être le peuple élu. Nulle part il n’est dit : «Vous avez perdu le jeu, maintenant c’est notre tour». C’est une reconnaissance du peuple d’Israël. – François, Le Ciel et la Terre, p. 188
Pour un résumé de la pensée moderniste vis-à-vis des Juifs talmudiques, se reporter à cette déclaration de Mgr. Joseph Doré en 2003, à la loge René Hirschler du B’nai Brith de Strasbourg.
Mais comme les modernistes cherchent à se revendiquer de l’Église catholique, il leur faut bien en adopter quelques vérités évangéliques. Le problème qui se pose à eux, c’est que revendiquer l’héritage de l’Evangile, les pousse parfois à devoir s’opposer de fait aux prétentions du Judaïsme talmudique.
Les modernistes étant des apostats et des efféminés, il n’est donc pas surprenant que le rabbinat israélien ait donc l’audace de venir leur faire des reproches de plus en plus marqués sur des points pourtant essentiels de la doctrine évangélique. En effet, le rabbin Arousi, dans sa lettre au cardinal Koch, déclare tout simplement que les déclarations pourtant objectivement orthodoxes de François, « relevée de l’enseignement du mépris à l’endroit des Juifs et du judaïsme, enseignement que nous pensions avoir été rejeté par l’Eglise catholique ».
Il faut en effet savoir que l’introduction des doctrines hétérodoxes de Vatican 2 vis-à-vis du Judaïsme talmudique a été réalisée par une conspiration idéologique conjointe, entre activistes du B’nai Brith et complices modernistes, en particulier le cardinal Béa, qui introduisit l’écrivain anticatholique Jules Isaac au Vatican sous Jean XXIII.
Or, ce Jules Isaac écrivait les choses suivantes à la page 57 de son livre « Jésus et Israel » :
La source permanente et latente de l’antisémitisme n’est autre que les enseignements de la religion chrétienne dans chacune de ses descriptions, avec l’interprétation tendancieuse traditionnelle des Écritures.
Le grand Léon de Poncins, dans son ouvrage « Judaïsme et Vatican », commente au sujet de Jules Isaac :
C’est après la disparition de son épouse et de sa fille, mortes en déportation, qu’il consacra les vingt dernières années de sa vie à une étude critique des relations entre Judaïsme et Christianisme et qu’à cette fin il écrivit deux ouvrages importants : Jésus et Israël, publié la première fois en 1946, puis en 1959 ; et Genèse de l’Antisémitisme, publié en 1948 et de nouveau en 1956. Dans ces deux livres, Jules Isaac critique férocement les enseignements chrétiens, les déclarant avoir été la source de l’antisémitisme, et il prêche, ou pour être plus exact, il exige la » purification » et » l’amendement » de ces doctrines bimillénaires.
Nous voyons donc que les Juifs talmudiques continuent de pousser ce mensonge abject selon lequel le Catholicisme sera la source première de l’antisémitisme qui a conduit à la Shoah.
Et on voit clairement que les récents reproches des Juifs adressés à François usent encore de la même ficelle grossière.
Et que les habituels naïfs ne s’y trompent pas. Non, leur « cher Pape François » n’est pas « based » du tout. Non, il n’a aucun courage, ni aucune intention d’authentiquement défendre la foi catholique face aux Juifs talmudiques.
En effet, ce n’est pas la première fois qu’une telle controverse a lieu entre modernistes et Juifs.
Ceux qui suivent vraiment les faits et gestes de François savent que ce dernier a souvent utilisé le terme de « Pharisiens » pour critiquer les catholiques conservateurs et traditionnalistes. Or, en utilisant ce terme de façon péjorative, François s’est également attiré les foudres de ses amis talmudiques, lui reprochant d’utiliser un « stéréotype antisémite ».
Or, vous vous imaginez bien que François, qui à l’instar de ses prédécesseurs, a toujours travaillé à se courber le plus bas possible devant les Juifs talmudiques, n’avait aucune intention antisémite dans ses propos.
Au contraire, sous son pontificat, tout comme sous celui de Jean-Paul II ou Benoit XVI, les commissions et autres conférences visant à rendre le pharisaïsme et le talmudisme acceptables se sont multipliés.
Par exemple, en Avril 2019, la Commission Pontifical Biblique de l’église conciliaire organisait une conférence inter-religieuse sous le titre : « Jesus et les Pharisiens : Une nouvelle approche interdisciplinaire ». Cette conférence était organisée par le Centre Cardinal Bea pour les études judaïques, par la Conférence épiscopale italienne et par le Comité Juif américain, qui est à peu près l’équivalent du CRIF aux USA.
Le programme de la conférence déclarait ainsi vouloir « trouver des moyens de représenter les Pharisiens de façon plus adéquate dans le futur ».
François a lui-même tenu un discours d’ouverture de cette conférence, où il déclara :
Parmi les Chrétiens, ainsi que dans la société civile, dans différentes langues, le mot « pharisien » désigne souvent « une personne hypocrite ». Cependant, pour beaucoup de Juifs, les Pharisiens sont les fondateurs du judaïsme rabbinique et sont donc leurs pères spirituels. L’histoire de l’interprétation a favorisé une image négative des Pharisiens, souvent sans aucun fondement concret dans le récit évangélique. […] Dans notre monde, hélas, ce genre de stéréotypes négatifs est devenus relativement communs. L’un des stéréotypes les plus anciens et les plus délétères est celui du « pharisien », notamment lorsqu’il est utilisé pour dépeindre les Juifs de façon négative.
Puis, dans le reste de sa déclaration, François essaye de faire croire que Jésus avait des relations tout à fait cordiales avec les Pharisiens, allant même ensuite jusqu’à citer les grands chefs du proto-talmudisme comme Hillel ou Rabbi Akiva, afin de démontrer que ces derniers respectaient de bons principes de charité, qu’ils étaient fidèles à la loi et qu’ils n’étaient donc pas de si mauvais bougres.
Donc, selon François, il n’y a aucun fondement dans l’Evangile pour considérer les Pharisiens sous un jour négatif ? Etrange. Car, nous lisons ceci, au hasard, dans l’Evangile de Matthieu :
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez le royaume des Cieux devant les hommes ; car vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous ne laissez pas entrer ceux qui désirent entrer. Serpents, race de vipères, comment échapperez-vous au jugement de la géhenne ? – Matthieu 23 ; 13 et 33
Si on y réfléchit bien, on remarque qu’en réalité, les chefs de la secte moderniste sont les plus authentiques héritiers des pharisiens : par leur faux œcuménisme et par leur fausse charité, ils refusent de dire la Vérité au monde, et ils ferment ainsi les portes du ciel à des millions d’âmes. Et bien sûr, tout comme les Pharisiens étaient convaincus d’être les légitimes héritiers de la chaire de Moïse, les modernistes croient être les légitimes héritiers de la chaire des apôtres.
C’est en effet ce qu’enseigne Saint Jérôme dans son commentaire sur Matthieu 26 ; 65 :
Et en déchirant ses vêtements, Caïphe montra ainsi que les Juifs avaient perdu la gloire de la prêtrise, et que le trône du Grand Prêtre était vacant. Car en déchirant ses vêtements, il déchira le voile de la Loi qui le recouvrait. – Saint Jérome, in Saint Thomas d’Aquin, Catena Aurea
Bien sûr, il existe de nombreuses autres preuves que François et ses prédécesseurs ont collaboré très volontiers avec le judaïsme talmudique, comme il le font avec l’islam ou le protestantisme.
Quant aux apparentes contradictions dans le discours de François, tout ceci fait partie de l’opération de confusion générale qui caractérise le discours des faux prophètes et des artisans d’iniquité qui préparent l’avènement de l’antéchrist.