Pour peu qu’on ait lu l’histoire de Mahomet et que l’on ait consulté son Alcoran, on voit que cet homme était naturellement rusé, fourbe, hypocrite, vindicatif, ambitieux, violent ; qu’un crime ne lui coûtait rien pour satisfaire ses passions. Ses sectateurs même n’osent en disconvenir ; la seule excuse qu’ils donnent est de dire qu’en tout cela Mahomet était inspiré de Dieu, comme si Dieu inspirait des crimes ! A l’âge de quarante ans, l’imposteur commença à se donner comme prophète, et se disant inspiré de Dieu, sans en fournir aucune preuve, il inventa une religion nouvelle qui était un mélange de Judaïsme et de Christianisme, auxquels il ajouta quelques erreurs particulières aux habitants de l’Arabie. Il composa son Alcoran : ce mot veut dire la Lecture, comme nous disons l’Ecriture ; c’est l’Evangile des Mahométans. Mahomet, qui ne savait ni lire ni écrire, le fit rédiger par un autre. Pour apprécier le Mahométisme, il faut le considérer dans son dogme, dans sa morale, dans ses lois, dans ses effets, dans son établissement.
1° DANS SON DOGME.
Voici les principaux articles de son symbole : Il n’y a qu’un seul Dieu, mais sans distinction de personnes ; Mahomet est son prophète. Les hommes sont nécessairement prédestinés au Ciel ou à l’Enfer : dogme qui anéantit la liberté et fait Dieu auteur du péché. Après la mort, il y a un jugement particulier ; à la fin du monde, il y aura un jugement universel où les seuls Mahométans seront sauvés. Les méchants traverseront le pont aigu et seront précipités dans l’Enfer ; les bons iront dans le Paradis qui est un jardin délicieux arrosé de plusieurs fleuves, où les bons jouissent de toutes sortes de voluptés sensuelles. Il ne faut pas croire que tous ces points de doctrine, bons ou mauvais, soient clairement exposés dans l’Alcoran ; ils y sont noyés dans un fatras d’erreurs, de fables, de puérilités et d’absurdités ; et tout Musulman est obligé de croire toutes ces absurdités comme autant de révélations sorties immédiatement de la bouche de Dieu même. Mahomet commence l’Alcoran par déclarer que ce livre n’admet point de doute, et qu’une punition terrible attend tous ceux qui n’y croient pas.
2° DANS SA MORALE.
La morale de cet imposteur est encore plus mauvaise que ses dogmes. Elle prescrit avec la plus grande sévérité des rites et des actions extérieures, telles que les ablutions avant la prière, l’abstinence du vin et de la chair de porc, la circoncision, le jeûne du mois du Ramadan, la sanctification du vendredi entre les jours de la semaine, la prière cinq fois par jour et le voyage à la Mecque une fois dans la vie. Quant aux vertus intérieures, comme l’amour de Dieu, la piété, la mortification des sens, l’humilité, la reconnaissance envers Dieu, la confiance en sa bonté, la pénitence etc… Il n’en est pas question dans l’Alcoran. Un Musulman croit fermement que, sans l’observation scrupuleuse et minutieuse du cérémonial, le cœur le plus pur, la foi la plus sincère, la charité la plus ardente, ne suffiront pas pour le rendre agréable à Dieu ; mais que le pèlerinage de la Mecque ou l’action de boire de l’eau dans laquelle a trempé la vieille robe du Prophète, efface tous les crimes. Loin de faire aucun cas de la plus aimable des vertus, la chasteté, Mahomet permit par sa doctrine, et autorisa par son exemple, tout ce qui lui est le plus opposé, la polygamie, le divorce et des horreurs qu’on n’ose retracer.
3° DANS SES LOIS.
La grande loi de l’Alcoran est la loi de haine universelle qui régnait sur le monde avant l’établissement du Christianisme. Combattez contre les infidèles (c’est-à-dire contre tous ceux qui ne sont pas Mahométans), dit le Prophète de la Mecque à ses sectateurs, jusqu’à ce que toute fausse religion soit exterminée ; mettez-les à mort, ne les épargnez point ; et lorsque vous les aurez affaiblis à force de carnage, réduisez le reste en servitude et écrasez-le par des tributs (Alcor. c 8, v. 12 et 39 ; c. 9, v. 30; c.47, v.4). Il n’est point de loi plus sacrée aux yeux des Musulmans ; ils se croient obligés en conscience de détester tous ceux qu’ils regardent comme infidèles, les Chrétiens, les Juifs, les Indiens ; toutes les injustices, toutes les exactions, les insultes, les avanies, leur sont permises, leur sont même commandées à cet égard ; c’est une des premières leçons qu’on leur donne à l’enfance. L’histoire nous apprend qu’ils n’ont que trop fidèlement accompli cette loi barbare. Pour n’en citer qu’un exemple, de vingt mille villes qu’il y avait en Afrique avant l’invasion des Mahométans, c’est à peine s’il en reste quelques-unes.
4° DANS SES EFFETS.
La corruption des deux sexes, l’avilissement et la captivité perpétuelle des femmes, c’est-à-dire la moitié du genre humain condamnée à la dégradation, à la honte et à la misère ; la multiplication de l’esclavage, une ignorance universelle, incurable depuis tant de siècles, qui retient les Mahométans dans la barbarie, après y avoir replongé tous les peuples vaincus par leurs armes ; l’asservissement des peuples, la dépopulation des plus belles contrées de l’univers, la haine mutuelle et l’antipathie des nations : voilà ce que le Mahométisme a produit constamment et ce qu’il continue de produire partout où il est dominant.
5° DANS SON ETABLISSEMENT.
Le Mahométisme ne s’est point établi par des miracles. Quand les habitants de la Mecque demandaient à Mahomet des preuves de sa mission divine, il répondait que Dieu ne l’avait pas envoyé pour faire des miracles, mais pour étendre la religion par l’épée. La coupe des plaisirs d’une main, le glaive de l’autre, Mahomet se contentait de dire : Crois ou meurs. C’est à l’amour du plaisir et à la violence qu’il dut son succès. Il établi sa religion en lâchant la bride aux passions, en égorgeant ceux qui refusaient de l’embrasser ; au lieu que les Apôtres ont établi la Religion chrétienne en mettant un frein à toutes les passions et en se laissant égorger. Il n’y a rien que de naturel d’un côté, et tout est manifestement divin de l’autre.
Le Mahométisme se divisa presqu’à son origine en deux grandes sectes : la secte d’Ali et la secte d’Omar. Celles-ci ont donné naissance à beaucoup d’autres, au point qu’aujourd’hui on en compte plus de soixante. Chose digne de remarque ! Les variations mahométanes ont eu le même principe, les mêmes progrès, les mêmes résultats que les variations protestantes.
Cependant Mahomet, malgré son dédain pour les miracles, sentait bien qu’ils étaient nécessaires pour établir une religion. Ne pouvant en opérer de véritables, il en feignit des supposées. Les fréquentes attaques d’épilepsie auxquelles il était sujet, lui fournirent de quoi confirmer l’opinion de son commerce avec le Ciel. Il fit passer le temps de ses accès pour celui que l’Etre suprême destinait à l’instruire, et ses convulsions pour l’effet des vives impressions de la gloire du ministre que la divinité lui envoyait. A l’entendre, l’archange Gabriel l’avait conduit sur un âne, de la Mecque à Jérusalem, où, après lui avoir montré tous les Saints et tous les patriarches depuis Adam, il l’avait ramené, la même nuit, à la Mecque. Malgré ces beaux rêves, il se forma une conjuration contre le visionnaire. Le nouvel apôtre fut forcé de quitter le lieu de sa naissance, pour se sauver à Médine, autre ville d’Arabie : c’est ce qu’on nomma l’hégire, c’est-à-dire fuite ou persécutions. Elle arriva le 16 juillet 622 : c’est de là que les Mahométans comptent leurs années. Le prophète fugitif devint conquérant. Il défendit ses disciples de disputer sa doctrine avec les étrangers, et leur ordonna de ne répondre aux objections des contradicteurs que par le glaive. Pour agir suivant ce principe, il leva des troupes qui appuyèrent sa mission. Depuis ce moment jusqu’à sa mort il ne cessa d’avoir les armes à la main. Les dix dernières années de sa vie ne furent qu’une suite de combats, ou plutôt, ce fut un brigandage continuel qui ne fit que s’augmenter après sa mort. Ses généraux firent de grandes conquêtes, et Mahomet, de simple marchand de chameaux, devint un des plus puissants monarques de l’Asie : mais il ne jouit pas longtemps du fruit de ses crimes… [ ] il mourut dans la 62e année de son âge, l’an 632 de notre Seigneur. Telle fut la fin de Mahomet, auteur d’une superstition sanguinaire, et fondateur d’un empire redoutable aux Chrétiens, destiné à punir leurs crimes, et à être l’instrument des vengeances divines dans une grande partie du globe.
En ce sens, l’établissement du règne de Mahomet est un miracle, mais un miracle qui prouve la divinité du Christianisme, en montrant visiblement cette Providence qui veille sur l’Eglise et qui, au moment précis, appelle les apôtres de sa doctrine sainte, ou les vengeurs de ses lois outragées, et les exterminateurs des peuples qui osent se révolter contre Jésus-Christ. [ ] Les Musulmans étaient, comme les hordes d’Attila, un fléau du Ciel envoyé pour châtier les peuples coupables. C’est ainsi, que le plan de la Providence, pour la conservation et le développement de la Religion, se montre le même. Sous l’Ancien Testament, la terrible monarchie des Assyriens demeura huit siècles, les armes à la main, non loin des frontières de la Judée, pour maintenir les Juifs dans l’observance de la loi, et les châtier s’ils venaient à s’abandonner au culte des idoles. De même, sous l’Evangile, nous voyons cette Providence attentive, appelant successivement les peuples barbares pour punir les Chrétiens et les forcer à recourir au Seigneur, et surtout lançant sur l’Occident et sur l’Orient deux hommes qu’on ne saurait mieux nommer que les deux grands fléaux de Dieu, Attila et Mahomet ; enfin, tenant ce formidable empire ottoman campé sur les frontières de l’Europe, toujours prêt à les franchir aussitôt qu’il y a parmi les Chrétiens un crime de lèse majesté divine à punir. Plus d’une fois, dans les siècles suivants, nous verrons les Turcs exerçant la redoutable mission dont la Providence les a chargés.» Mgr Gaume, Catéchisme de Persévérance, Tome 6, pp 15-21.
«Souffrir persécution, telle est la destinée de la vérité sur la terre, depuis le péché originel ; ses prédicateurs, dans tous les temps, furent un objet de haine. Vous n’avez pas oublié, ce qu’il en coûta aux Prophètes pour l’annoncer aux Juifs. Le Fils de Dieu, la vérité vivante ; dut épuiser sur sa personne toutes les haines de l’homme dégradé ; et il fut un homme de douleurs. Les Apôtres partagèrent le même sort, et la divine épouse de l’Homme-Dieu, l’Eglise catholique, portera éternellement sur son front une couronne d’épines. Mais si, d’une part, la vérité est toujours attaquée, d’autre part elle est toujours défendue, en sorte que, dans cette lutte éternelle, la victoire lui reste et doit lui rester ; c’est ce que les siècles précédents nous ont fait voir. Le même spectacle nous sera donné par les siècles suivants, et il sera toujours vrai de dire que les portes de l’Enfer ne prévaudront jamais contre elle.» Mgr Gaume, Catéchisme de Persévérance, Tome 6, p 38.
«Les Mahométans ou les Sarrasins, suscités de Dieu pour punir les Chrétiens devenus coupables, comme les Assyriens pour châtier les Juifs prévaricateurs, oublient leur mission et veulent exterminer le peuple chrétien qu’ils ont seulement ordre de maintenir dans le devoir par des corrections salutaires. Sous la conduite de leurs califes, ils s’emparent d’une grande partie de l’Orient, soumettent l’Afrique, passent en Espagne, infestent la mer Adriatique, se rendent maîtres de la Calabre, menacent d’envahir l’Europe et d’apporter ce qu’ils ont porté partout, la corruption, l’esclavage et la barbarie. Jérusalem venait de tomber sous leurs coups ; le saint Sépulcre, berceau de la Religion et de la civilisation du monde, était en leur pouvoir ; encore un peu et la terre entière devenait musulmane. Mais Dieu qui a dit à la mer : Tu viendras jusque là, et là, contre ce grain de sable tu briseras l’orgueil de tes flots, et mettre une digue au torrent qui menaçait de tout envahir. Ce fut un Prêtre qui, le premier, signala le danger ; à sa voix, l’Europe entière se leva comme un seul homme. Les Croisades furent décidées. La première fut adoptée par acclamations. On appelle Croisades des guerres entreprises, au moyen-âge, pour reconquérir la Terre-Sainte, occupée par les Sarrasins. Ceux qui s’y engagèrent prirent pour marque de leur engagement une croix d’étoffe rouge, attachée à l’épaule droite, ce qui leur fit donner le nom de Croisés, et à ces guerres le nom de Croisade. On en compte six principales. [ ] Or, il est avoué de nos jours que les Croisades eurent pour résultat de faire cesser les guerres particulières que les seigneurs se faisaient entre eux, tant en France qu’en Allemagne, en Angleterre et en Italie, guerres toujours renaissantes, qui décimaient inutilement la noblesse, écrasaient le peuple et entraînaient à leurs suites le brigandage, des meurtres, des violences et des actions odieuses ; de créer ou du moins d’étendre le commerce avec les peuples étrangers. Les Croisades transportèrent, il est vrai, de grandes sommes en Asie, mais elles en virent arriver de bien plus grandes en Europe. En exerçant les Européens à la marine, les Croisades nous ont accoutumés à tenter par mer des voyages de long cours, ont occasionné l’invention de la boussole et préparé à la découverte de l’Amérique. Elles ont fortement contribué au rétablissement, et au développement des sciences en Occident et particulièrement en France. Dans les dessein de convertir au Christianisme les Sarrasins et les schismatiques d’Orient, les Papes voulurent qu’on établit des écoles pour enseigner l’arabe et les autres langues orientales. Rome, Paris, Oxford, Bologne et Salamanque eurent des maîtres habiles entretenus à Rome par le Saint-Siège, à Paris par le roi, et dans les autres villes par les Prélats, les monastères et les chapitres du pays. Indépendamment de leurs cours, ils étaient obligés de traduire en latin les bons ouvrages écrits dans les langues qu’ils enseignaient. Elles nous ont donné l’idée et le goût d’une quantité d’arts, et particulièrement de cette architecture gothique aujourd’hui si admirée. Le beau siècle de cette architecture fut précisément le siècle des Croisades : on voulut réaliser en Europe ce qu’on avait vu en Orient. De là, ces chefs-d’œuvre et ces cathédrales qui sont tout ensemble la gloire de la religion qui les inspira, et l’apologie perpétuelle des Croisades qui en fournirent le modèle et en perfectionnèrent les détails Elles ont donné la liberté à la classe pauvre. En déclarant que tous les hommes sont frères, la religion avait déposé dans les esprits le principe de la liberté universelle ; liberté sage, raisonnable, nécessaire, qui n’exclut ni le pouvoir ni la subordination ; mais les révolutions perpétuelles survenues dans le monde, n’avaient point permis à l’Eglise de tirer toutes les conséquences de son principe libérateur. Il est vrai, des millions d’hommes jouissaient déjà de la liberté ; cependant un grand nombre d’autres l’attendaient encore. Les Croisades arrivent. Avant de partir pour la Terre-Sainte, on voit les seigneurs, rendre la liberté à leurs serfs, afin d’avoir l’argent nécessaire à l’expédition ; on en voit d’autres faire vœu de les affranchir si le succès de la guerre couronne leurs efforts, si la Providence les ramène dans leurs foyers. Elles adoucirent le sort des Chrétiens orientaux. Après même qu’ils furent retombés sous la domination des Sarrasins, ils ne furent plus exposés aux mêmes persécutions ni aux mêmes avanies. Enfin, les Croisades refoulèrent dans la haute Asie la puissance musulmane, et la mirent pour longtemps hors d’état de rien tenter d’important contre l’Europe.» Mgr Gaume, Catéchisme de Persévérance, Tome 6, pp 99-101.
«Lorsque le supplice devient nécessaire, la Religion intervient pour en adoucir les tourments. Elle console le coupable, l’encourage, le relève à ses propres yeux et lui apprend que l’acceptation de cette mort violente a d’immenses privilèges pour désarmer la colère divine. A cette dernière heure, l’Eglise sait concilier au coupable un vif sentiment d’intérêt, elle sait l’environner de plus de prières, de vœux et de bénédictions, que souvent le juste à son moment suprême. Toujours un Prêtre est à ses côtés ; de douces paroles, de tendres consolations, des embrassements paternels, gage du pardon céleste, font descendre le repentir dans son cœur et briller l’espérance sur son front. Dans certains pays, on annonce au condamné sa sentence trois heures avant l’exécution. Aussitôt, l’officier de la justice humaine a cessé de parler, l’Eglise élève sa voix, toutes les cloques de la ville tintent l’agonie ; cela dure trois heures. Ce son lugubre appelle aux temples une foule de peuple ; on prie, on pleure, dans le saisissement et l’attenter de ce qui va se passer. Le glas est fini, le lugubre cortège se met en marche ; il est ouvert par les confrères de la croix qui, en habits de pénitents et un cierge à la main, prient à haute voix et invitent le peuple à la prière. Enfin, en Espagne il existe un usage touchant. Lorsque la sentence terrible a été prononcée, un pieux confrère parcourt la ville, quêtant pour le pauvre condamné. Les offrandes recueillies sont destinées à l’enterrement et à la célébration du saint mystère. Le sacrifice divin accompagne le sacrifice de la terre ; le sang de l’Homme-Dieu se mêle pour ainsi dire au sang du coupable pour le purifier, et le Prêtre, plein de confiance en la miséricorde divine, jetant un dernier regard sur ce voyageur de l’éternité, lui montre du doigt le ciel, et l’encourage pour ces mots sublimes : Mon fils ! Marchez à la gloire. Ainsi, ô Religion sainte ! Ô tendre mère ! Vous avez ennobli, sanctifié la mort du coupable. Se rappelant qu’un criminel avait péri, auprès de la croix, et que ce criminel avait été le premier en possession du royaume de Dieu ; voyant dans la mort acceptée du coupable une confession sanglante de la justice de Dieu, elle ôte presque l’infamie au supplice du coupable en l’associant au supplice du Juste et purifiant l’échafaud par la croix.»
Mgr Gaume, Catéchisme de Persévérance, Tome 6, pp 174-175.