Mattathias, fils de Jean, de la famille de Joarib et de la race des prêtres, s’est rendu célèbre au cours de la persécution d’Antiochus Epiphanes (1 Maccabées 2 ;1-2). Il se trouvait à Jérusalem lorsqu’Apollonius y arriva, chargé des ordres impies d’Antiochus. Mattathias se retira dans sa contrée, à Modin, afin de laisser la tempête passer ou bien, y attendant jusqu’à ce que Dieu fournisse Lui-même les occasions pour Mattathias de signaler son zèle pour la Religion et pour sa Nation, A.M. 3837, ante A.D. 167. Mattathias ne resta pas longtemps sur place, puisque des officiers dépêchés par le roi Antiochus se présentèrent à Modin pour exhorter le peuple à apostasier la loi de Dieu. Certains apostasièrent ; mais Mattathias et ses fils refusèrent fermement, et lorsque les officiers virent à lui pour le forcer à sacrifier, car Mattathias était le chef de la ville, ce dernier éleva la voix et déclara que si toutes les nations du monde et tout le peuple de Judée devait obéir à Antiochus, lui, ne lui obéirait jamais pour une telle chose. Et tandis qu’il avait fini de parler, un judéen s’avança pour sacrifier aux idoles devant toute la foule. Mattathias fut alors tellement transporté par le zèle, l’indignation et le courroux qu’il tua ce juif sur l’autel où il s’apprêtait à offrir l’encens. Dans l’instant, Mattathias égorgea les officiers que le roi Antiochus avait envoyés pour forcer les gens à sacrifier ; Mattathias, ayant renversé l’autel, s’écria : « Quiconque a du zèle pour la Loi et maintiendra fermement l’Alliance divine, qu’il me suive ! »
Mattathias avait cinq fils ; Joannan, appelé Caddis, ou Gaddis ; Simon, surnommé Thassi ; Judas, appelé le Macchabée ; Eleazar, appelé Avaran, Avaron ou Abaron ; et Jonathan, surnommé Aphus. Il se retira dans les montagnes avec ses cinq fils, et il fut suivi par beaucoup de gens d’Israël qui fuyaient la persécution, préférant renoncer à leurs biens et leur situation, que de renoncer à la loi de Dieu. Les officiers du roi et les troupes à Jérusalem, ayant eu vent de l’insurrection de Mattathias et des autres judéens de Modin, marchèrent immédiatement à sa rencontre, choisissant de livrer bataille le jour du Sabbat. Cette manigance fut mise à exécution sur les pauvres Israélites, lesquels furent massacrés sans résistance, parce qu’ils ne voulaient pas violer le repos du Sabbat. Mattathias ayant été informé des événements, fut plongé dans une grande douleur. Il convoqua ses fils et leurs alliés et ensemble, ils délibérèrent et décidèrent de se défendre, même le jour du Sabbat.
Mattathias et ses fils se joignirent aux Assidéens, les plus fervents et les plus vaillants hommes de tout Israël. Ils fondirent sur les apostats d’Israël et ils en tuèrent un grand nombre d’entre eux, et firent fuir le reste qui trouva refuge parmi les mécréants. Après cela, Mattathias marcha à travers le pays, pulvérisant les autels consacrés aux faux dieux, faisant circoncire les enfants qui n’avaient point reçu la circoncision, ramena à l’humilité tous les orgueilleux et les téméraires, et délivra la Loi de la menace de l’étranger, et du pouvoir du roi. Mattathias redoutait l’imminence du jour de sa mort, aussi appela-t-il ses fils auprès de lui et leur fit comprendre que l’empire de l’orgueil était devenu très puissant, que l’époque était à la repentance, à la correction, à la ruine, à la colère et à l’indignation. « Ainsi, mes enfants, dit-il, soyez vraiment zélés pour la loi, et sacrifiez vos vies pour l’alliance de vos ancêtres. » Après cela, il les bénit et rejoignit la patrie. Il fut inhumé à Modin, dans le sépulcre de sa famille et tout Israël fut en deuil à cause de sa mort.
En effet, il n’était pas demeuré plus d’un an à la tête du peuple. Certains ont affirmé que Mattathias fut grand-prêtre. Ils fondent cette opinion sur la décision de Mattathias, de permettre le combat le jour de Sabbat. Or, cette seule décision ne prouve rien. De plus, Menelaus et Aleimus étaient alors vivants, et bien qu’ils étaient des intrus et des hommes mauvais, ils étaient néanmoins grand-prêtres.
Dom Augustin Calmet, Grand Dictionnaire de la Sainte Bible, article « Mattathias », traduit de l’anglais depuis l’édition Samuel Etheridge, 1813.