Dans un entretien accordé au journal La Croix en 2016, François a fait l’éloge du laïcisme libéral et pluraliste et a affirmé que les Etats confessionnels finissent mal et qu’ils vont « contre l’histoire ».
La Croix : L’importance de l’islam aujourd’hui en France comme l’ancrage historique chrétien du pays soulèvent des questions récurrentes sur la place des religions dans l’espace public. Quelle est, selon vous, une bonne laïcité ?
François : Un État doit être laïque. Les États confessionnels finissent mal. Cela va contre l’Histoire. Je crois qu’une laïcité accompagnée d’une solide loi garantissant la liberté religieuse offre un cadre pour aller de l’avant. Nous sommes tous égaux, comme fils de Dieu ou avec notre dignité de personne. Mais chacun doit avoir la liberté d’extérioriser sa propre foi.
Dans la suite de l’entretien, François concède, à juste titre, que la France actuelle « exagère la laïcité » :
Cela provient d’une manière de considérer les religions comme une sous-culture et non comme une culture à part entière. Je crains que cette approche, qui se comprend par l’héritage des Lumières, ne demeure encore. La France devrait faire un pas en avant à ce sujet pour accepter que l’ouverture à la transcendance soit un droit pour tous.
On voit donc ici que François plaide en faveur, non pas du laïcisme ouvertement anticlérical que l’on peut parfois encore observer en France, mais en faveur d’une laïcité libérale et pluraliste classique : celle qui était revendiquée par les libéraux du 19e siècle et qui fut précisément condamnée par l’Eglise, en particulier par Grégoire XVI dans Mirari Vos, ou encore par Pie IX dans le Syllabus et dans Quanta Cura.
Le pape Léon XIII, dans Libertas, enseigne :
C’est pourquoi la société civile, en tant que société, doit nécessairement reconnaître Dieu comme son principe et son auteur et, par conséquent, rendre à sa puissance et à son autorité l’hommage de son culte. Non, de par la justice; non, de par la raison, l’Etat ne peut être athée, ou, ce qui reviendrait à l’athéisme, être animé à l’égard de toutes les religions, comme on dit, des mêmes dispositions, et leur accorder indistinctement les mêmes droits.
Plus loin dans l’entretien, répondant au journaliste qui lui demande comment les catholiques Français doivent s’y prendre pour agir en politique (sur des sujets de société par exemple), François défend une forme pluraliste de société laïque. Les opinions de tous doivent être respectées ou du moins écoutées. La laïcité selon lui consiste à ce que n’importe qui puisse extérioriser sa foi dans la société, peu importe quelle est cette foi.
Les propos de François vont totalement à l’encontre de la doctrine catholique. Ils sont toutefois en phase avec les enseignements hérétiques de Dignitatis Humanae.
Ceci explique l’hostilité ouvertement affichée par les autorités modernistes à l’encontre des partis catholiques qui militent pour le Règne social de Jésus Christ.
La question des droits sociaux de la religion catholique est probablement celle qui permet de distinguer le plus nettement la différence substantielle entre la doctrine catholique et la doctrine de Vatican 2.
On peut comparer l’enseignement de François et du clergé moderniste actuel avec l’enseignement de l’épiscopat catholique de France dans les années 1920, lorsque ce dernier avait publié une déclaration condamnant radicalement le laïcisme aujourd’hui défendu par François.