François Affirme que Catholiques, Protestants et Orthodoxes, sont « le Fidèle Peuple de Dieu »

Comme tous les ans à cette période de l’année, les catholiques fidèles à la Tradition célèbrent l’octave de la chaire de l’unité, officiellement mise en place par le pape Saint Pie X en 1909 et instituée pour toute l’Église par le pape Benoît XV en 1916. Cette octave a notamment pour but de prier pour le retour des hérétiques et des schismatiques au sein de l’unité catholique.

Cependant, dans l’église conciliaire, la « semaine de prière pour l’unité chrétienne » prend un tour tout à fait différent, mais néanmoins en complète conformité avec les hérésies « œcuméniques » d’Unitatis Redintegratio.

En effet, ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le baptême, se trouvent dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l’Église catholique. Assurément, des divergences variées entre eux et l’Église catholique sur des questions doctrinales, parfois disciplinaires, ou sur la structure de l’Église, constituent nombre d’obstacles, parfois fort graves, à la pleine communion ecclésiale. Le mouvement œcuménique tend à les surmonter. Néanmoins, justifiés par la foi reçue au baptême, incorporés au Christ, ils portent à juste titre le nom de chrétiens, et les fils de l’Église catholique les reconnaissent à bon droit comme des frères dans le Seigneur.Paul VI, Concile de Vatican II, Unitatis Redintegratio, n°3

Ainsi donc, à l’occasion de la « semaine de prière pour l’unité chrétienne », laquelle a remplacée l’octave de la chaire de l’unité dans l’église conciliaire, le pseudo-pape François en a profité pour recevoir une « délégation œcuménique » composée de protestants finlandais au Vatican occupé. Voici ce que le pape conciliaire a déclaré dans son adresse hier :

Quand fera-t-on l’unité ? On se le demande, non ? Un grand théologien orthodoxe spécialiste en eschatologie a dit : « L’unité sera dans l’eschaton ». Mais le chemin vers l’unité est important. Il est très bon que les théologiens discutent, étudient… Cela est très bon. Ce sont des spécialistes en la matière. Mais il est également bon que nous, peuple fidèle de Dieu, allions ensemble sur ce chemin. Ensemble. Et que nous fassions l’unité à travers la prière, à travers les œuvres de charité, à travers le travail en commun. Je sais que tu vas sur ce chemin et je te remercie beaucoup. – François, Discours à la délégation œcuménique de Finlande, 17 Janvier 2022

Nous voyons donc ici que, lorsque François déclare « nous, le fidèle peuple de Dieu…marchions ensemble sur ce chemin », il inclut sans aucun doute les protestants finlandais, ainsi que les schismatiques orientaux, au sein de ce fameux « fidèle peuple de Dieu ».

Qu’en disent nos amis catholiques conciliaires, toujours si naïfs et si prompts à avoir le culot de traiter les affreux sédévacantistes de « protestants » ? Avant qu’ils ne trouvent quelque explication tirée par les cheveux pour tenter de justifier les propos hérétiques de François, stoppons-les net et épargnons-leur une migraine inutile.

En effet, combien de preuves leur faudra-il encore ? Donnons-leur celle-ci. L’an dernier, à la même période de l’année, voici ce que déclarait publiquement François :

Le rapport du groupe de dialogue catholiques-luthériens pour la Suède et la Finlande, appelé La justification dans la vie de l’Église, observe à juste titre que «ceux qui sont déjà baptisés peuvent, avec leurs frères et sœurs, développer leurs opportunités de sainteté, qui viennent de leur justification commune dans le Christ. En tant que membres de l’unique et même corps mystique du Christ, les chrétiens sont unis les uns aux autres et doivent porter les fardeaux les uns des autres. Étant donné que le Christ est venu racheter le monde entier, l’Église et les chrétiens, tant laïcs qu’ordonnés, ont également pour mission de témoigner de la bonne nouvelle dans leur vie quotidienne» (n. 203). – François, Discours à l’église luthérienne de Finlande, 17 Janvier 2020

Voici donc ce que François approuve et enseigne : que les protestants et les catholiques jouissent d’une « justification commune dans le Christ » et qu’ils sont « membres de l’unique et même corps mystique du Christ ».

Notez une fois encore que cette hérésie consistant à inclure les protestants ou les schismatiques au sein d’une « communion imparfaite », mais toutefois réelle, découle directement du passage d’Unitatis Redintegratio, vu précédemment. En effet, l’astuce du discours conciliaire consiste à faire croire que, parce que les protestants et les schismatiques partagent avec nous le sacrement du baptême, cela suffirait à les « justifier dans le Christ » et à les inclure dans « le même corps mystique du Christ ».

Tout ceci contredit évidemment l’enseignement catholique. Dans l’encyclique Mystici Corporis Christi, le pape Pie XII enseigne :

Pourtant, au sens plein de l’expression, seuls font partie des membres de l’Église ceux qui ont reçu le baptême de régénération et professent la vraie foi, qui, d’autre part, ne se sont pas pour leur malheur séparés de l’ensemble du Corps, ou n’en ont pas été retranchés pour des fautes très graves par l’autorité légitime.Pie XII, Mystici Corporis Christi

Or, aux dernières nouvelles, les protestants, bien qu’ayant reçu le baptême, ne professent pas la vraie foi et ne sont nullement unis et soumis à l’autorité suprême de l’Église.

La doctrine conciliaire de la « communion partielle » soutient également la théorie hérétique des « branches » de l’Église. Mais surtout, cette doctrine explique la praxis et le discours relativiste et même syncrétiste employé par la hiérarchie moderniste depuis plusieurs décennies à l’attention des dénominations protestantes ou schismatiques.

Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI ou François n’ont jamais fermement et explicitement condamné les sectes protestantes, ni jamais appelé clairement à ce que les membres de ces sectes les quittent afin de rejoindre l’Église catholique. La doctrine conciliaire est à vrai dire, bien plus complexe et sournoise. Selon la doctrine catholique, l’Église catholique est la seule et unique Église de Jésus-Christ, et ceux qui en sont étrangers ou s’en sont séparés, par définition, n’en sont pas membres. Mais selon la doctrine conciliaire, si « la plénitude des moyens de salut et des dons de grâce » subsiste dans l’Église catholique, « de nombreux éléments » également constitutifs de cette Église se trouvent également, de manière positive, dans les sectes protestantes et schismatiques. C’est ce qu’on lit en effet dans Lumen Gentium, et c’est ce qu’on lit également chez Jean-Paul II qui enseigne que :

Les éléments de cette Église déjà donnée existent, unis dans toute leur plénitude, dans l’Église catholique et, sans cette plénitude, dans les autres Communautés, où certains aspects du mystère chrétien ont parfois été mieux mis en lumière. L’œcuménisme vise précisément à faire progresser la communion partielle existant entre les chrétiens, pour arriver à la pleine communion dans la vérité et la charité. Jean-Paul II, Ut Unum Sint, n°14

Notez ici que Jean-Paul II ose affirmer que « certains aspects du mystère chrétien ont parfois mieux mis en lumière » dans les sectes protestantes et schismatiques. Mais surtout, nous voyons que la doctrine conciliaire, sous prétexte de vouloir se servir des éléments chrétiens qui se trouvent chez les protestants ou les schismatiques, notamment le baptême, leur concède en réalité une légitimité en tant que communautés chrétiennes « imparfaitement » incorporées au Christ, mais incorporées tout de même, comme si le fait d’avoir été un jour baptisé suffisait à vous garantir de demeurer à jamais dans l’Église du Christ, conception du baptême qui ressemble fortement à la doctrine protestante de la justification. Mais faut-il rappeler qu’en 1999 et en 2006, l’église conciliaire a signé une déclaration doctrinale commune sur la justification avec plusieurs sectes protestantes, comme l’a rappellé François dans un entretien officiel du 26 Juin 2016, dans lequel il déclare :

De nos jours, Luthériens et Catholiques, ainsi que tous les protestants, s’accordent sur la doctrine de la justification. Sur ce point très important, Luther n’avait pas tort.

Or, la doctrine luthérienne sur la justification a été anathématisée par le concile de Trente, par exemple aux canons 9, 11 et 24, qui déclarent que :

Si quelqu’un dit, que l’homme est justifié par la seule Foi, en sorte qu’on entende par là, que pour obtenir la grâce de la Justification, il n’est besoin d’aucune autre chose qui coopère et qu’il n’est en aucune manière nécessaire que l’homme se prépare et se dispose par le mouvement de sa volonté : Qu’il soit Anathème.

Si quelqu’un dit, que les hommes sont justifiés, ou par la seule imputation de la justice de Jesus-Christ, ou par sa seule rémission des péches, faisant exclusion de la Grâce et de la Charité, qui est répandue dans leurs cœurs par le Saint Esprit, et qui leur est inhérente ; Ou bien que la Grace par laquelle nous sommes justifiés, n’est autre chose que la faveur de Dieu : Qu’il soit Anatheme.

Si quelqu’un dit, que la justice qui a eté recue n’est pas conservée et augmentée aussi devant Dieu, par les bonnes œuvres, mais que ces bonnes œuvres sont les fruits seulement de la Justification, et les marques qu’on l’a recues, et non pas une cause qui l’augmente : Qu’il soit Anatheme.

Or, comment celui qui, de sa volonté propre et en toute conscience, n’est pas uni à l’Église catholique, pourrait-être justifié et incorporé au Christ ? Pour réfuter les folies conciliaires, il nous suffira de citer le pape Pie IX, qui dans son encyclique Iam Vos Omnes, lettre apostolique adressée aux protestants et aux non-catholiques :

Or, quiconque examinera et considérera attentivement la condition des diverses sociétés religieuses, divisées entre elles, et séparées de l’Église catholique, laquelle, depuis le temps de Notre Seigneur Jésus-Christ et de Ses apôtres, n’a jamais cessé d’exercer et continue d’exercer, par ses pasteurs légitimes, le divin pouvoir conféré par ce même Seigneur ; ne pourra pas manquer de remarquer qu’aucune de ces sociétés, par elles-mêmes, ni dans leur ensemble, ne peut en aucune manière constituer et être cette Église catholique que le Christ a fondé, établi et désiré voir prospérer ; et que ces sociétés ne peuvent en aucune manière être des branches ou des parties de cette Eglise, puisqu’elles sont visiblement retranchées de l’unité catholique. – Pie IX, Iam Vos Omnes

Une fois encore, les ignorants qui osent qualifier les catholiques sédévacantistes de « protestants » feraient mieux d’aller se cacher de honte.

Du reste, nous voyons que l’œcuménisme conciliaire n’a rien de commun avec le véritable œcuménisme catholique, ce dernier visant explicitement à proclamer le dogme catholique et à appeler les protestants et les schismatiques à se soumettre à l’Église catholique. Pour mieux vérifier encore la différence substantielle, en matière de doctrine et de praxis, entre l’Église catholique et la secte conciliaire, citons encore l’instruction Ecclesia Catholica concernant le « mouvement œcuménique », publiée par le Saint Office le 20 décembre 1949.

C’est pourquoi toute la doctrine catholique doit être présentée et expliquée : il n’est en aucun cas permis de passer sous silence ou de voiler en termes ambigus la vérité catholique concernant la nature et la voie de la justification, la constitution de la Église, la primauté de juridiction du Pontife romain, et la seule véritable union par le retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ. Il faut leur faire comprendre qu’en retournant à l’Église, ils ne perdront rien de ce bien qui, par la grâce de Dieu, a été implanté en eux jusqu’à présent, mais qu’il sera plutôt complété par leur retour. Cependant, il ne faut pas en parler de telle manière qu’ils s’imaginent qu’en retournant à l’Église, ils lui apportent quelque chose de substantiel qui lui manquait jusqu’ici. Il faudra dire ces choses clairement et ouvertement, d’abord parce que c’est la vérité qu’eux-mêmes recherchent, et ensuite parce qu’en dehors de la vérité, aucune véritable union ne peut jamais être atteinte.Congrégation Sacrée du Saint Office, Instruction Ecclesia Catholica

Nous voyons donc ici une différence de taille en matière de doctrine et de méthode. Le magistère conciliaire a beau prétendre que son œcuménisme vise à transformer la « communion imparfaite » en « communion parfaite », mais dans les termes, la hiérarchie moderniste concède déjà la défaite doctrine en admettant que les protestants et les schismatiques jouissent déjà d’une « incorporation » au corps mystique du Christ, ce qui est un monstrueux mensonge et une épouvantable hérésie. De plus, dans les faits, cette doctrine hérétique conduit fatalement les conciliaires à faire précisément ce que l’Église a toujours condamné, à savoir de « passer sous silence » ou de « voiler en termes ambigus » la vérité catholique. Pire que cela, les conciliaires travestissent et usurpent tout simplement la vérité catholique, et de fait, ils ne l’enseignent pas du tout.

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