Attirées par l’extrême droite et difficiles à mobiliser, les catégories modestes seront un des enjeux de l’élection présidentielle de 2022. Et si l’espoir, à gauche, venait d’outre-Atlantique ? La victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine et sa reconquête d’une petite partie du vote ouvrier des Etats du nord-est du pays peuvent donner des idées à une gauche française en grande difficulté. Cette dernière entretient, en effet, des relations de plus en plus distantes avec les classes populaires.
Ainsi en 2017, 39 % du vote ouvrier se dirigeait en faveur de Marine Le Pen, 25 % de Jean-Luc Mélenchon et 6 % de Benoît Hamon. L’extrême gauche trotskiste de Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et de Philippe Poutou (NPA) cumulait à peine 4 % des suffrages prolétaires. Or, cet électorat est essentiel pour espérer peser dans le jeu politique et remporter une victoire : il pèse près de 20 % du corps électoral potentiel. Une course est donc engagée entre la gauche et l’extrême droite pour convaincre et (re)conquérir cette base sociale.
Il ne faut cependant pas résumer le vote populaire au vote pour l’extrême droite. « La classe ouvrière a changé. Les réseaux communistes, les syndicats, les grandes usines, tout ça a disparu avec la désindustrialisation, observe Nonna Mayer, politiste du Centre d’études européennes de Sciences Po, qui constate l’hétérogénéité de ces catégories. C’est très atomisé. On voit se développer un prolétariat des services, dans le nettoyage, la logistique, les soins à la personne. Il n’y a pas de conscience de classe, peu de collectif. »
Pour Frédéric Sawicki, professeur de science politique à l’université de Paris-I, les transformations sociologiques des classes populaires expliqueraient aussi le changement d’inclinaison politique : « Dans nos sociétés, les ouvriers sont devenus invisibles. Les solidarités et identités collectives très fortes ont disparu avec la fin des grandes industries. Il n’est pas étonnant qu’ils recherchent une fierté dans une identité territoriale et nationale. » Cet électorat devenu hétérogène est aussi difficile à mobiliser sur des valeurs communes comme le faisait autrefois la gauche en faisant appel à la conscience de classe. […]
Source : Le Monde
Les vraies catégories sont : nationalistes contre techno-fascistes globalistes… Trump, Asselineau, Philippot, etc. contre Macron, Biden, Trudeau, etc.
Et puis les gilets jaunes écoutent bien plus Soral qu’ils ne connaissent seulement le nom d’Abauzit. Bref, la gauche n’existe pas et la NOP n’est rien à côté de la Dissidence.