Les catholiques ont toujours cru que vers les derniers temps, l’Eglise connaitrait une Passion mystique à l’imitation de la Passion physique du Très Saint Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ. Beaucoup pensent que nous connaissons cette Passion actuellement. Toutefois, il existe à cet égard, plusieurs erreurs tenues par de nombreuses personnes, trompées par l’esprit de ce monde. En consultant la Sainte Ecriture, la Tradition apostolique, l’enseignement des Saints et des Théologiens, il apparait que l’Eglise est toujours décrite comme étant affligée et attaquée par des forces externes, le Pape subissant lui-même ces souffrances. L’erreur grave de bien des personnes retenues captives par la secte moderniste est d’aller jusqu’à affirmer que le Pape (et donc l’Eglise) serait lui-même la cause de ces souffrances. Pourtant, beaucoup aujourd’hui observent la secte de Vatican 2, et en particulier l’antipape François et affirment ainsi que nous, les laïcs, sommes affligés et souffrons des mains mêmes de la hiérarchie de l’Eglise et de celles du pape. Ils soutiennent donc que non seulement le pape porte atteinte à la foi catholique, mais que dans le même temps, lui-même souffre de cette atteinte à la foi catholique. Une pareille interprétation des évènements actuels est absurde et absolument contraire à tous les enseignements traditionnels concernant la Passion mystique de l’Eglise dans les derniers temps. Une interprétation aussi diaboliquement erronée revient à élaborer une Passion auto-infligée. Ainsi, au lieu d’être persécutée par le monde, ce serait l’Eglise qui se persécuterait Elle-même. Cela est totalement absurde, car la Passion Mystique de l’Eglise est une imitation de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, dans la persécution, dans les souffrances, dans l’apparence de mort -toutes choses subies par Notre Seigneur- ainsi bien sûr, que Sa glorieuse Résurrection : de même que le Christ ne peut réellement mourir, l’Eglise, en tant que Corps Mystique de ce même Jésus-Christ, ne peut réellement mourir. Aussi, affirmer que l’Eglise s’infligerait d’elle-même, de façon coupable (par l’hérésie, l’erreur, le péché, etc.) cette Passion, reviendrait à affirmer que Notre Seigneur Lui-même se serait infligé (par l’hérésie, l’erreur, le péché – nous osons à peine placer ces mots ici, même pour cette démonstration, Dieu nous pardonne) la Passion qu’il vécut dans Sa Très Sainte chair à Jérusalem. Non seulement une telle affirmation serait objectivement fausse, mais l’affirmer de façon obstinée est un insupportable blasphème contre Dieu et l’Epouse Immaculée. Aussi, tout catholique doit absolument rejeter de telles interprétations, contredites par la Sainte Ecriture, la tradition apostolique, l’enseignement des Pères, des Docteurs, des Saints et de tous les théologiens, et par la raison objective elle-même. En effet, les scandales contre la foi et contre la morale, provoqués par la doctrine infecte des hérétiques modernistes, ont atteint aujourd’hui un degré tel, que le monde profane lui-même est dans l’étonnement, et que même quelques auteurs athées parmi les plus radicaux sont capables de voir que cette fausse église et ses hérésiarques, n’ont objectivement rien de catholiques.
Quelques-uns affirment de nos jours que Notre Seigneur fut persécuté, dans sa Passion, par les dirigeants de ce qui était alors la vraie religion, celle de l’Ancien Israël. Le Grand-Prêtre Caïphe, comme préfiguration du pape disent-ils, fut celui qui condamna Notre Seigneur. Ainsi, pensent-ils qu’il est donc possible de dire que le pape -donc l’Eglise elle-même- pourrait persécuter le Corps du Christ en enseignant des choses contraires à la foi et à la morale. Tout ceci est absurde, injurieux, délirant et contraire à l’exégèse classique. En effet, comme l’enseigne Saint Jérôme, le grand-prêtre Caïphe n’était plus le dirigeant valide de la religion de l’Ancien Israël lorsqu’il condamna Notre Seigneur. Tout simplement parce qu’il perdit son office par le fait même de son apostasie publique. Ainsi se fonde l’infaillible doctrine catholique rappelée, ex-cathedra, par le Pape Paul IV, aux n°6 et 7 de la bulle Cum Ex Apostolatus Officio :
De plus, [par Notre présente Constitution, qui doit rester valide à perpétuité Nous adoptons, déterminons par un décret et définissons que] si jamais un jour il apparaissait qu’un évêque, faisant même fonction d’archevêque, de patriarche ou de primat ; qu’un cardinal de l’Église Romaine, même légat ; qu’un souverain pontife lui-même, avant sa promotion et élévation au cardinalat ou au souverain pontificat, déviant de la foi catholique, est tombé en quelque hérésie, sa promotion ou élévation, même si elle a eu lieu dans la concorde et avec l’assentiment unanime de tous les cardinaux, est nulle, sans valeur, non avenue. Son entrée en charge, consécration, gouvernement, administration, tout devra être tenu pour illégitime. S’il s’agit du souverain Pontife, on ne pourra prétendre que son intronisation, adoration (agenouillement devant lui), l’obéissance à lui jurée, le cours d’une durée quelle qu’elle soit (de son règne), que tout cela a convalidé ou peut convalidé son pontificat ; celui-ci ne peut être tenu pour légitime jamais et en aucun de ses actes. De tels hommes, promus évêques, archevêques, patriarches, primats, cardinaux ou souverain pontife, ne peuvent être censés avoir reçu ou pouvoir recevoir aucun droit d’administration, ni dans le domaine spirituel, ni dans le domaine temporel. Tous leurs dits, faits, et gestes, leur administration et tous ses effets, tout est dénué de valeur et ne confère, par conséquent, aucune autorité, aucun droit à personne. Ces hommes ainsi promus seront donc, sans besoin d’aucune déclaration ultérieure, privés de toute dignité, place, honneur, titre, autorité, fonction et pouvoir, même si tous et chacun de ces hommes n’a dévié de la foi catholique, tombant dans le schisme ou l’hérésie, qu’après son élection, soit en suscitant soit en embrassant ces erreurs. Quant aux personnes assujetties au Pontife, aussi bien clercs séculiers et réguliers que laïcs, cardinaux y compris, qui auraient participé à l’élection du Pontife Romain déjà hors de la foi catholique, par hérésie ou schisme, ou qui y consentiraient de quelque autre manière, qui lui auraient promis obéissance, qui se seraient agenouillées devant lui…etc. de même quiconque se lierait à de telles personnes par hommage, serment ou caution, au lieu de renoncer en tout temps à leur obéir, les servir impunément, de les éviter comme des magiciens, des païens et des publicains et hérésiarques, toutes ses personnes assujetties, si elles prétendent néanmoins rester attachées fidèles et obéissantes… toutes ces personnes seront soumises au châtiment des censures et des peines qui frappent les gens qui déchirent la tunique du Seigneur.
Voyons à présent l’acte d’apostasie complet et définitif du Sanhédrin des pharisiens, que l’on trouve en Matthieu 26;59-68 :
Cependant les princes des prêtres et tout le conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus, pour Le faire mourir; et ils n’en trouvèrent point, quoique beaucoup de faux témoins se fussent présentés. Enfin il vint deux faux témoins, 61.qui dirent: Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. Alors le grand prêtre, se levant, Lui dit: Tu ne réponds rien à ce que ces hommes déposent contre Toi ? Mais Jésus Se taisait. Et le grand prêtre Lui dit: Je T’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si Tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l’as dit. Car Je vous le dis, désormais vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant: Il a blasphémé; qu’avons-nous encore de témoins? Voici que vous venez d’entendre le blasphème. Que vous en semble? Ils répondirent: Il mérite la mort. Alors ils Lui crachèrent au visage, et ils Le frappèrent à coup de poing; d’autres Lui donnèrent des soufflets, en disant : Prophétise-nous, Christ; qui est-ce qui T’a frappé?
Or, Saint Jérôme, cité dans la Catena Aurea de Saint Thomas d’Aquin, commente ainsi Matthieu 26 ; 59-68 :
Et en déchirant ainsi ses vêtements, il [Caïphe] montra que les juifs avaient perdu la dignité sacerdotale et que le siège du Grand-Prêtre était désormais vacant. Car en déchirant ainsi ses vêtements, il déchira aussi le voile de la Loi qui le recouvrait.
Ainsi, Saint Jérôme enseigne qu’au moment même où il déchira son vêtement et rejeta le Christ en niant Son évidente Messianité, le Grand-Prêtre Caïphe perdit à la fois son autorité et son office, ipso facto, sans aucune autre déclaration, par le fait même de sa défection publique de la Loi. Ainsi commença un interregnum qui ne prit fin qu’après la Résurrection de Notre Seigneur, lorsque le Divin Maître confirma Saint Pierre comme premier pontife du Nouvel Israël, en Jean 21 ;15-18 :
Jésus s’approcha, et prenant le pain, il leur en donna; il fit de même du poisson. C’était déjà la troisième fois que Jésus apparaissait à ses disciples, depuis qu’il avait ressuscité des morts. Lorsqu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre: » Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci? » Il lui répondit: « Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. » Jésus lui dit: « Pais mes agneaux. » Il lui dit une seconde fois: « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu? » Pierre lui répondit: » Oui, Seigneur, vous savez bien que je vous aime. » Jésus lui dit: « Pais mes agneaux. » Il lui dit pour la troisième fois: « M’aimes-tu? » et il lui répondit: « Seigneur, vous connaissez toutes choses, vous savez bien que je vous aime. » Jésus lui dit: « Pais mes brebis. » « En vérité, en vérité je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. » Il dit cela, indiquant par quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et après avoir ainsi parlé, il ajouta: « Suis-moi ».
Ainsi, Notre Seigneur ne fût pas affligé par les autorités légitimes de la vraie religion, mais par des apostats qui perdirent leur office et leur autorité par le fait même de leur apostasie publique. L’idée avancée par les téméraires actuels, selon laquelle la Passion Mystique de l’Eglise consisterait en ce que la hiérarchie catholique, le pape en premier lieu, tromperait les fidèles, revient tout simplement à dire que l’Eglise n’est plus l’Arche de Salut, mais l’arche de perdition et en fait, à affirmer tout simplement que les portes de l’enfer ont prévalu sur elle, ce qui est impossible, car en effet, l’Eglise est le Nouvel Israël, l’Indéfectible et Immaculée Epouse du Sauveur, comme Le Seigneur Lui-même l’enseigne en Matthieu 16 ; 17-19 :
Jésus lui répondit: » Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux: tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.
A ce sujet, Saint Jérôme, cité par Saint Thomas d’Aquin dans la Catena Aurea indique, avec tous les papes et les docteurs de l’Eglise, ce que sont les « portes de l’enfer » :
Les portes de l’enfer sont, à mon avis, les vices et les péchés des hommes, ou du moins les doctrines des hérétiques qui séduisent les hommes et les entraînent dans l’abîme.
Ainsi, l’idée affreuse de bien des égarés d’aujourd’hui est que l’Eglise se serait transformée en une sorte d’arche de perdition. Ils sont conduits à élaborer de pareilles théories ecclésiologiques absurdes et blasphématoires, affirmant un jour que l’Eglise est fidèle au Christ et qu’ils s’y soumettent, et le lendemain, que l’Eglise se trouve dans l’apostasie, qu’elle conduit les âmes en enfer, qu’il faut lui résister, résister à ses autorités suprêmes, qu’il faut non seulement critiquer, mais même refuser les sacrements de Paul VI, sous peine de risquer la damnation éternelle, affirmant donc sans aucune honte que l’Eglise peut donner aux fidèles des faux sacrements. Avec une inconséquence inouïe, ils nient donc le dogme de l’indéfectibilité de l’Eglise et par la même occasion, ils nient l’infaillibilité papale, fondée notoirement en Luc 22 ; 28-32 :
Vous, vous êtes ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves; et moi, je vous attribue la royauté comme mon Père me l’a attribuée, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume; et vous siégerez sur des trônes, jugeant les douze tribus d’Israël. Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères.
Hélas, de tels personnes ne se rendent plus compte de ce qu’ils disent et à quel point toute l’Eglise condamne leur obstination. Ainsi parle le pape Pie IX, dans Inter Multiplices, n°7 :
Au surplus, votre sagesse n’ignore pas que tous les ennemis les plus acharnés de la religion catholique ont toujours fait, quoique vainement, la guerre la plus violente contre cette Chaire du bienheureux Prince des apôtres, sachant fort bien que la religion elle-même ne pourra jamais ni tomber ni chanceler, tant que demeurera debout cette Chaire qui est fondée sur la pierre, que les portes superbes de l’enfer ne vaincront point (S. August, in psalmos contr. Part. Donat) et dans laquelle est l’entière et la parfaite solidité de la religion chrétienne (Litt. Synod. Joann. Constantinop. Ad Hormisd. Pontif.).
D’autres parmi ces téméraires, inventent ainsi chaque jour, de nouvelles justifications absurdes à leurs délires : les uns, pour justifier leur défiance envers les hérétiques qu’ils tiennent pour papes, avancent l’idée grotesque que les chefs de la secte moderniste seraient en fait à la tête de deux églises, l’une catholique, l’autre apostate. D’autres encore, doctes ignorants, affirment que les centaines d’hérésies proférées par les autorités de la secte sont à relativiser, car, disent-ils, le pape n’est pas le vicaire de Dieu, mais seulement du Christ. C’est ce qu’a dernièrement affirmé, le plus tranquillement du monde, le Dr.Douglas Farrow dans le « Catholic World Report ». Or, l’idée d’une Eglise à deux têtes est une doctrine explicitement condamnée par le Magistère, notamment dans la bulle Unam Sanctam. L’Eglise n’a qu’une tête : le Christ et Son Vicaire, qui ne font qu’un seul et même chef. Mais n’avons-nous pas entendu depuis longtemps des choses très semblables du côté de la FSSPX avec leur théorie des deux Eglises, évoquée plus haut ? D’autres, encore plus égarés, affirment enfin une distinction erronée entre une Eglise temporelle et une autre, spirituelle, et disent que seule l’Eglise temporelle est affectée par les hérésies des chefs modernistes. Ceci est totalement réfuté par toute la sainte doctrine la plus élémentaire, ainsi que par le pape Paul IV, d’auguste mémoire, comme nous l’avons lu plus haut :
De tels hommes [les hérétiques publics], promus évêques, archevêques, patriarches, primats, cardinaux ou souverain pontife, ne peuvent être censés avoir reçu ou pouvoir recevoir aucun droit d’administration, ni dans le domaine spirituel, ni dans le domaine temporel. Tous leurs dits, faits, et gestes, leur administration et tous ses effets, tout est dénué de valeur et ne confère, par conséquent, aucune autorité, aucun droit à personne.
D’autres encore, ont une tournure d’esprit si libérale qu’ils falsifient tous les principes les plus élémentaires de l’infaillibilité pontificale, de la profession interne et externe de la foi ou ont cherché par tous les moyens à faire cadrer les hérésies de Vatican 2 avec la doctrine catholique, ce qui est évidemment absolument et objectivement impossible. Ces théories et manières de faire ne sont pas catholiques, mais purement hérétiques et blasphématoires. Elles ne sont ni soutenues par la doctrine catholique, ni par l’enseignement des pères, ni par l’enseignement des docteurs, ni des théologiens, et encore moins par les prophéties de la Sainte Ecriture et des saints qui ont vu et décrit toutes ces choses. Ces théories fausses sont complètement contredites par l’enseignement du Magistère concernant la papauté ou l’ecclésiologie dogmatique la plus élémentaire. Oui, toutes ces choses ont été depuis longtemps annoncées, prévenues et enseignées mille fois par les prophètes et tous les saints docteurs, ainsi que l’on rappelé nos amis de Milites Virginis Mariae en rapportant l’exposé des commentaires de Saint Thomas d’Aquin fourni par l’abbé Vincent-Marie Zins dans sa revue Sub Tuum Praesidium n°134 de Juin 2018 :
Il faut noter qu’il y eut une quadruple tribulation, répondant à la quadruple usurpation du Souverain Sacerdoce. La première par Simon… la deuxième par Jason… la troisième par Menelaus… la quatrième par Lysimach… mentionnée ici : de multiples sacrilèges ayant été commis dans le Temple par Lysimach… avec l’abolition du rite de la Loi. – Saint Thomas, Expositio in II Mach. IV, 1s.
Quant au premier il est montré comment le peuple a été premièrement détourné de l’observance l’égale, et deuxièmement comment il a été conduit à l’idolâtrie… troisièmement comment le Temple a été pollué par la luxure, quatrièmement comment le rite légal a été interrompu…– Saint Thomas, Expositio in II Mach. VI, 1s.
Il est dit notablement que fut placé dans le Temple une statue de Jupiter (idolum Jovis), et qu’il fut interdit d’accomplir toutes les oblations selon la Loi Mosaïque. – Saint Thomas, Expositio in 1 Mach. I, 22s.
Deuxièmement, on peut aussi comprendre par abomination de la désolation la perversion de tout le dogme : lors donc que nous la verrons dans le Lieu Saint, c’est-à-dire dans l’Eglise, et se prétendre Dieu. – Saint Jérôme in Mt. XXIV, 15s.
Il siégera : « en temple de Dieu », comme s’il était lui-même le Temple de Dieu qu’est l’Eglise… » Saint Augustin, Cité de Dieu, XX, 19, 2.
Et l’abbé Zins de commenter avec un juste courroux :
Et si, après et à la vue de tout cela, nous concluons comme l’Esprit-Saint l’a fait Lui-même explicitement : « l’impie, et non (Souverain) Prêtre Jason » (II Mach. IV, 13), les [personnes] tranquillement installés dans leur petit confort matériel et sacramentel, au lieu de regarder la réalité en face, de l’admettre et d’en tirer les justes conclusions, se retournent non contre ces impies usurpateurs mais contre ceux venant les déranger en leurs douces illusions entretenues. Et quand ils ne vont pas jusqu’à nous traiter d’impies de seulement envisager que Dieu puisse permettre ce que nous avons sous les yeux et que la Divine Révélation nous montre comme ayant déjà eu lieu, ils en viennent pour le moins à se récrier : la paix, l’abbé ! Fabriquez-nous plutôt, comme tant d’autres, de petits coussinets et oreillers à placer sous les coudes et les têtes (Ezéchiel 13, 16-18), afin de nous aider à mieux nous endormir ! »
Comme nous l’avons vu en examinant la Passion de Notre Seigneur avec la Doctrine catholique, de même que le Grand-Prêtre Caïphe apostasia et perdit par ce seul fait son office, les premiers chefs modernistes de la secte, les Jean XXIII, les Paul VI, les Jean-Paul I et II –nous parlons de ceux qui avaient du moins une ordination valide à l’épiscopat, ce qui n’est pas le cas de Benoit XVI et encore moins de François– ont perdu leur office et leur dignité de chrétiens par le fait même de leur apostasie manifeste, publique et obstinée, jusqu’à leur mort. Ils ne sont pas et n’ont plus été dans l’Eglise dès le moment où ils apostasièrent en enseignant partout dans le monde, d’incroyables hérésies. Ils ne sont pas dans l’Eglise, mais ils sont des ennemis du dehors. Ainsi, le peu de catholiques demeurant encore dans le monde actuellement se trouvent persécutés par cette fausse église d’hérétiques, qui persiste à se prétendre l’Eglise catholique, exactement de la même manière que le judaïsme apostat des pharisiens persiste encore jusqu’à ce jour, chez les talmudistes, kabbalistes et les sionistes de toutes sortes, à se prétendre le Vrai Israël.
La vérité objective de cette vacance actuelle du siège épiscopal suprême de Rome semble étonnement difficile à accepter pour tous ceux qui sont mis en face des évidences rappelées sans relâche par les derniers catholiques, qu’on qualifie, souvent avec beaucoup de mépris, de « sédévacantistes ». D’autres encore, prouvent que ce châtiment de Dieu fut mérité dès le début : Le modernisme est une chose, mais ce qui stupéfait réellement les observateurs les plus clairvoyants, fut l’aveuglement coupable des chefs et le suivisme proprement idolâtrique d’un vaste de nombre de simples clercs et fidèles, comme si l’Eternel voulut ainsi manifester et distinguer les tièdes et tous ceux qui, par habitude, convention sociale, hypocrisie rentrée, n’étaient plus que des chrétiens d’apparence, des croyants d’apparat. Ainsi parlait le Seigneur à ceux qui reproduisaient aveuglement les erreurs manifestes des pharisiens, en Matthieu 15-8 :
Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de Moi. Vain est le culte qu’ils me rendent, donnant des enseignements qui sont des préceptes d’hommes.
En réalité, beaucoup de « traditionnalistes » patentés n’agissent pas autrement aujourd’hui que ceux qui, hier, auraient dû dénoncer l’abomination de l’hérésie dès sa formulation par les apostats tels que Paul VI, et en tirer les conclusions immédiates, évidentes, sourcées, comme nous l’avons vu, dans l’enseignement scripturaire, patristique et magistériel le plus commun. Citons encore un passage de la bulle précédemment citée du pape Paul IV :
Et, puisque là où le danger s’étend, là aussi il devient plus profond, il faut y veiller avec plus de diligence de telle sorte que des pseudo-prophètes ou des hommes revêtus d’une juridiction séculière ne puissent prendre misérablement dans leurs actes les âmes des gens simples, entraîner avec eux à la perdition et à la damnation éternelle des peuples innombrables soumis à leur soin et à leur autorité, soit spirituelle, soit temporelle. Et, pour que nous puissions ne jamais voir dans le lieu-Saint l’abomination de la désolation prédite par le Prophète Daniel, nous voulons autant que nous le pourrons avec l’aide de Dieu et selon notre charge pastorale, capturer les renards occupés à saccager la vigne du Seigneur et écarter les loups des bergeries, afin de ne pas sembler être comme les chiens muets, impuissants à aboyer, pour ne pas nous perdre avec les mauvais serviteurs et ne pas être assimilé à un mercenaire.
Mais aujourd’hui encore, près de 60 ans après la mort de Pie XII, le dernier pape, il semble que les opinions les plus erronées et les plus orgueilleuses chez ces conservateurs, répondent en témérité et en égarement aux excès encore plus extrêmes des modernistes. Au final, modernistes et traditionalistes-conservateurs Novus Ordo affirment en cœur la même hérésie : l’Eglise s’est trompée, l’Eglise a eu tort, l’Eglise enseigne ou a enseigné des erreurs, l’Eglise a abandonné le message du Christ et il faut lui appliquer une « certaine restauration », non pas en Christ, mais selon des voies toutes humaines. Ainsi parle le pape Grégoire XVI, dans Mirari Vos :
C’est le comble de l’absurdité et de l’outrage envers elle de prétendre qu’une restauration et qu’une régénération lui sont devenues nécessaires pour assurer son existence et ses progrès, comme si l’on pouvait croire qu’elle aussi fût sujette, soit à la défaillance, soit à l’obscurcissement, soit à toute autre altération de ce genre. Et que veulent ces novateurs téméraires, sinon « donner de nouveaux fondements à une institution qui ne serait plus, par là même, que l’ouvrage de l’homme » et réaliser ce que saint Cyprien ne peut assez détester, « en rendant l’Église toute humaine de divine qu’elle est ? » (S. Cyp. Ep. LII, edit. Baluz.)
Enfin, quant à ceux qui prennent parfois la peine, par irritation, d’écouter les derniers catholiques, lesquels dépensent beaucoup d’énergie à tenter de rappeler aux uns et aux autres les faits élémentaires de la foi catholique, quand ils ne se font pas traiter eux-mêmes et avec une audace inouïe d’hérétiques –un comble- ils se voient répondre l’absurdité suivante : « Mais rendez-vous compte ! Il n’est pas possible que le siège de Pierre eut été vacant depuis si longtemps » ou alors ils disent aussi : « mais rendez-vous compte ! Il n’est pas possible que François (ou les autres) soient des antipapes ! vous voyez bien qu’ils sont à Rome en ce moment même, assis sur la chaire de Pierre ! ». C’est que l’esprit dégénéré des cœurs faibles n’est plus capable de percevoir les évènements au-delà du matériel ou au-delà des turpitudes de leur subjectivisme forcené.
Or, de nombreux épisodes de l’histoire de l’Ancien et du Nouvel Israël nous montrent qu’il est évidement possible que des intrus usurpent les possessions matérielles du temple, des églises, des évêchés et même de Rome, comme cela a pu se voir pendant le Grand Schisme d’Occident, où l’on a pu voir des collèges de cardinaux entiers élire des antipapes ou nier l’autorité d’un vrai pape. Mais encore, dans le cas du grand schisme d’Occident, l’issue ne concernait pas un phénomène d’hérésie, mais de discipline ecclésiastique et de juridiction. De même, l’histoire ecclésiastique nous montre qu’en plusieurs époques, le siège suprême de Rome fut laissé vacant pendant de longs mois, sinon même de nombreuses années ! Prenons encore un autre cas pour répondre à ceux qui s’imaginent que la détention ou l’occupation, illégale, des possessions terrestres de l’Eglise, équivaudrait à considérer les occupants ou les usurpateurs, comme des détenteurs valides, car telle est l’erreur funeste commise par bon nombre d’esprits simples, confortés en cela par toutes sortes de faux ou de mauvais pasteurs. Car, si tel était le cas, il faudrait alors considérer que les hérétiques protestants, luthériens, anglicans et autres, qui volèrent littéralement tant d’églises dans nos pays d’Allemagne ou d’Angleterre, ont par le fait même, obtenu le droit d’être considérés comme des membres de l’Eglise, par le simple fait de cette détention, ce qui est évidemment absurde. Mais pour bien réfuter une telle pensée, prenons un cas plus définitif encore, et laissons pour cela parler depuis le 4e siècle, Saint Athanase, de glorieuse mémoire, lequel traversa avec tant d’autres catholiques de l’époque, la terrible persécution des hérétiques ariens :
Que Dieu vous console !… Ce qui vous attriste aussi, c’est que les autres ont occupé les églises par violence tandis que vous, pendant ce temps, vous êtes dehors. C’est un fait, ils ont les locaux : mais vous avez la foi apostolique. Eux, ils peuvent occuper nos églises, mais ils sont hors de la vraie Foi catholique. Réfléchissez: qu’est ce qui est le plus important, le lieu ou la Foi ? La vraie foi, c’est évident. Dans cette lutte, qui a perdu, qui a gagné, celui qui garde le lieu ou celui qui garde la foi ? Le lieu, c’est vrai, est bon quand on y prêche la foi apostolique ; il est saint si tout s’y passe saintement… C’est vous qui êtes heureux, vous qui restez dans l’Église par votre foi, vous qui tenez fermement aux fondements de la foi qui vous est parvenue de la sainte Tradition apostolique et si, à maintes reprises, une jalousie exécrable a voulu l’ébranler, elle n’y a pas réussi. C’est ceux qui s’en sont détachés dans la crise présente. Personne, jamais, ne prévaudra sur notre foi, frères bien aimés. Et nous croyons que Dieu nous rendra un jour nos églises. Ainsi donc, plus ils s’acharnent à occuper les lieux de culte, plus ils se séparent de l’Église. Ils prétendent représenter l’Église; en réalité, ils s’en expulsent eux-mêmes et s’égarent. Les catholiques fidèles à Dieu dans la sainte Tradition, même s’ils sont réduits à une poignée, voilà ceux qui sont la vraie Église de Jésus-Christ.
Nous traversons en effet la Passion Mystique de l’Eglise. Il ne s’agit pas d’une attaque interne, mais nécessairement, essentiellement, logiquement, d’une attaque externe, car l’ennemi vient nécessairement du dehors. L’ennemi qui vient du dedans est automatiquement placé au dehors, à l’instant même où il dévoile son inimité. Car, ainsi que l’affirme le pape Léon XIII, dans Satis Cognitum, n°15 :
Personne, donc, sauf en communion avec Pierre, ne peut partager son autorité, car il est absurde d’imaginer que celui qui est à l’extérieur peut commander dans l’Église.
Ainsi, nous ne devons point désespérer, bien au contraire, mais être entièrement confiants dans la Divine Miséricorde ! Toutes ces choses sont voulues par Dieu. Ce sont d’éclatantes preuves, s’il en fallait encore à notre misérable condition, de la puissance du Créateur, de Son infinie Sagesse, de Son infinie Miséricorde et de la Vérité de la Sainte Religion catholique. Aussi, nous pouvons être confiants en ce que l’Eglise, l’Epouse immaculée, se relèvera de cette mort apparente en pleine puissance et en pleine gloire, en imitation du Divin Epoux, Notre Seigneur Jésus-Christ. Quant à savoir quand et comment, seul Dieu connait l’heure et le moment, Lui seul connait l’avenir. Ce qu’Il veut de nous, sans nul doute, c’est que nous soyons fermes et méritants dans la Foi !
[…] des antipapes à la tête de la contre-église prophétisée, est prouvé par le Magistère et l’exégèse biblique traditionnelle. Certaines personnes peuvent douter de l’authenticité de cette prophétie, en donnant crédit à […]
[…] des théories folles et à se servir indument de la Sainte Écriture pour justifier leurs bêtises, n’avaient jamais remarqué que beaucoup de réponses se trouvent dans le livre des Maccabées. De même, par leur mépris des grands théologiens et exégètes catholiques, tous catalogués par […]