Vous devriez comprendre que le chef des apôtres était Saint Pierre, à qui Jésus Christ a dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre, Je bâtirai Mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas sur elle ». Après Sa résurrection, lorsqu’ils se trouvaient sur les rives du lac de Tibériade, Il lui dit également à trois reprises : « Simon, M’aimes-tu ? Pais mes brebis ». Dans un autre passage, Il lui dit : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment ; mais J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, lorsque tu seras converti, affermis tes frères ».
Ne voyez-vous pas que Saint Pierre est la fondation de l’Eglise, choisi pour la gouverner ? Ne voyez-vous pas que ceux qui croient en la foi de Pierre ne perdront jamais la foi, et que qu’il lui fut commandé d’avoir de la compassion pour ses frères et de les affermir ? En ce qui concerne les paroles de Jésus Christ, « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, lorsque tu seras converti, affermis tes frères », nous ne croyons pas qu’Il les ait prononcés en parlant de Saint Pierre uniquement. Plutôt, Jésus Christ parlait des possesseurs de la chaire de Saint Pierre, c’est-à-dire Rome.
De même que lorsqu’Il dit aux apôtres, « et voici que Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles », Il ne parlait pas seulement des apôtres, mais aussi de ceux qui devraient occuper leurs charges et s’occuper de leurs troupeaux. De la même façon, lorsqu’Il dit Ses dernières paroles à Pierre, « lorsque tu seras converti, affermis tes frères », Il parlait des détenteurs de son siège.
Une autre indication prouvant la chose est le fait que parmi les apôtres, seul Saint Pierre perdit la foi et renia Jésus Christ. Or, il semble que Jésus Christ ait permis que ceci arrive à Pierre afin de nous faire comprendre que par ces mots, Il ne parlait pas de Pierre seul. De plus, nous ne connaissons aucun apôtre qui fut tombé et qui eut besoin de Saint Pierre pour l’affermir. Si quelqu’un prétend que le Christ, par ces paroles, s’adressait uniquement à Saint Pierre en personne, autant dire qu’une telle personne nie le fait qu’il fallait quelqu’un pour affermir l’Eglise après la mort de Saint Pierre. Comment soutenir une telle chose, alors que nous vîmes comment Satan attaqua l’Eglise après la mort des apôtres ?
En effet, chacun sait que les hérétiques ne se mirent à attaquer l’Eglise qu’après la mort des apôtres : Paul de Samosate, Arius, Macedonius, Eunomius, Sabellius, Appolinaris, Origène et d’autres. Si par ces paroles de l’Evangile, Il n’avait voulu que parler de Saint Pierre personnellement, l’Eglise aurait été privée de réconfort et n’aurait eu personne pour la délivrer de ces hérétiques, dont les doctrines sont très effectivement « les portes de l’enfer », portes qui ne prévaudront jamais sur l’Eglise, a dit Jésus Christ.
Ainsi, il ne fait aucun doute que par ces mots, Jésus Christ parlait des détenteurs du siège de Saint Pierre, lesquels ont continuellement affermi leurs frères et ne cesseront de faire ainsi tant que durera ce temps présent.
(…)
En ce qui nous concerne, par la grâce de l’Esprit Saint, notre seul but est de nous établir sur la fondation de Saint Pierre, laquelle a dirigé les six saints conciles. Ces conciles furent rassemblés à l’ordre de l’évêque de Rome, la cité du monde. Celui qui s’assied sur le trône de cette cité reçoit mandat de la part de Jésus Christ pour gouverner le peuple de l’Eglise, en convoquant le concile œcuménique, et à l’affermir, ainsi que nous l’avons démontré en d’autres endroits. Nous prions le Christ pour qu’Il nous confirme pour toujours dans cette foi, afin que nous puissions hériter de Son royaume, par l’observation de Ses commandements. A Lui soit les louanges, ainsi qu’au Père et à l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles.
Théodore Abou Qurrah, cité in Theodore Abu Qurrah, Librairy of the Christian East, volume 1, Brigham Young University Press, Provo, 2005, pp. 68-69
Théodore Abu Qurrah ( ثاوذورس أبي قرة, Thaoudourous Abou Qourra) (v. 750-v. 820), évêque de Harran, était un théologien catholique melchite de langue arabe et de culture gréco-romaine. Il est connu, dans les publications anciennes, sous le nom d’Aboucara ou Abou Kurra.
Salut,
il y aurait du boulot pour réfuter « l’orthodoxie », notamment sur E.R. qui offre une tribune au schismatique Laurent Guyénot sans que personne ne lui porte la contradiction.
Cordialement